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Chroniques du 1er Janvier.

Sommaire

Plus de 250 événements se sont déroulés le 1er Janvier. Normal puisque l’on fixe souvent l’entrée en vigueur d’une décision prise pendant l’année civile au 1er Janvier de l’année suivante. Mais ces événements sont souvent d’ordre administratif, politique ou financier. Très peu de faits de société, de mort ou de naissance d’hommes illustres, d’événements historiques ont été répertoriés à cette date.

Arbitrairement, j’ai donc choisi 3 sujets. Libre à tous d’en faire parvenir d’autres par l’intermédiaire de la liste.

Jour de l’An

Chez les peuples usant d’un calendrier solaire, le début de l’année a toujours été fixé par pure convention. Ainsi, l’année romaine commençait avec le mois de mars ; Jules César, sur les conseils de Sosigène, avança de trois mois cette date : l’an 709 de Rome commença le 1er janvier, et c’est la date initiale de la réforme julienne , que Rome — et avec elle les nations soumises à sa domination — appliqua pendant 345 ans...

Mais, au fil des siècles, l’année n’a pas commencé partout au 1er janvier, et son début a varié au gré des Églises, des époques et des pays. Pour ne citer d’abord que la France, l’année commençait le 1er mars dans nombre de provinces aux VIe-VIIe siècles ; à Noël au temps de Charlemagne (et en certains lieux, tel Soissons, jusqu’au XIIe s.) ; le jour de Pâques sous les Capétiens, ce qui donnait des années de longueur très variable (usage quasi général aux XIIe-XIIIe s., jusqu’au XVIe dans certaines provinces) ; toutefois, en quelques régions, l’année commençait à date fixe, le 25 mars, jour de l’Annonciation. Ce n’est qu’en 1564 que, par édit de Charles IX, le début de l’année fut obligatoirement fixé en France au 1er janvier ; et les fausses étrennes et "poissons d’avril" sont un lointain souvenir des dates révolues.

La République ayant été proclamée le 22 septembre 1792, date qui se trouvait être le jour équinoxial d’automne, le calendrier républicain fixa le début de l’année "au jour civil où tombe l’équinoxe d’automne au méridien de Paris".

En Russie, l’an commençait le 1er septembre ; à compter du règne de Pierre le Grand, il commença le 1er janvier. Quant à l’Angleterre, où l’an débutait le 25 mars, elle n’accepta le 1er janvier qu’avec la réforme grégorienne : l’année anglaise 1751 ne comporta que neuf mois et une semaine.

Jours et Dates

C’est la remarquable réforme de l’astronome Sosigène d’Alexandrie, élaborée en l’an 708 de Rome et mise en œuvre dès le IIe s. av. J.C. (à cette époque, l’année civile et religieuse commençait déjà le 1er janvier, date d’entrée en fonctions des consuls), qui a doté notre calendrier des caractéristiques essentielles qui sont toujours les siennes (sauf, pour la France, l’entracte de l’ère républicaine, du samedi 22 septembre 1792 [primidi 1er vendémiaire I] au mardi 31 décembre 1805 [décadi 10 nivôse XIV]) : années strictement solaires de 365 jours (au lieu de 304, puis 355) répartis en 12 mois (au lieu de 10, puis 12 ou 13) de longueur inégale et inchangée ; report du début de l’année du 1er mars au 1er janvier ; enfin et surtout, création d’une année bissextile de 366 jours tous les quatre ans (jour additionnel d’abord situé chez les Romains après le 23 février, après le 28 février aujourd’hui), ce qui portait la durée de l’année civile moyenne à 365,25 jours.

La réforme de Grégoire XIII ne fit que supprimer trois années bissextiles sur cent, opération simple mais qui a l’excellent résultat de réduire l’excès de l’année moyenne par rapport à l’année tropique (365,2422 jours) de 0,213 à 0,008 p. 10 000 environ. En effet, l’année julienne moyenne était trop longue de 0,0078 jour, soit 11 minutes 14 secondes environ ; l’excès de l’année grégorienne moyenne (365,2425 jours) n’est plus que de 0,0003 jour, soit moins de 26 secondes.

Mais il arrive de constater des discordances entre les calendriers julien et grégorien, pour la même date selon diverses sources. Il faut bien garder en mémoire le fait que tous les pays ne se sont pas ralliés en même temps au nouveau style de calendrier julien.

Sous l’impulsion de Grégoire XIII, Rome, l’Espagne et le Portugal appliquèrent les premiers la rectification de date exigée par la réforme (et par les astronomes) : dans ces pays, le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 fut le vendredi 15 octobre. La France obtempéra deux mois plus tard (le lendemain du dimanche 9 décembre y fut le lundi 20 décembre), suivie de peu par les provinces catholiques des Pays-Bas (lendemain du vendredi 14 décembre : Noël, samedi 25 décembre).

Pour citer quelques autres pays, les États catholiques d’Allemagne et de Suisse adoptèrent le style grégorien et avancèrent à leur tour leur calendrier de dix jours en 1584 ; la catholique Pologne fit de même en 1586, la Hongrie en 1587, la Prusse en 1610, les protestants néerlandais, allemands et suisses, ainsi que le Danemark et la Norvège, vers 1700. La Suède et l’Angleterre ne se sont inclinées qu’en 1752, et c’est de onze jours qu’elles durent avancer leur calendrier, car entre-temps l’écart s’était creusé d’un jour en mars 1700, année séculaire qui n’avait été bissextile que dans le calendrier julien (en Angleterre, le jeudi 14 septembre 1752 succéda au mercredi 2 septembre).

Enfin, certains pays de religion orthodoxe conservèrent jusqu’au début du XXe siècle l’ancien style julien, en retard de douze jours depuis mars 1800 et de treize jours depuis mars 1900 : la Bulgarie jusqu’en 1917, la Russie jusqu’en 1918 (lendemain du mercredi 31 janvier : jeudi 14 février), la Roumanie et la Yougoslavie jusqu’en 1919, la Grèce jusqu’en 1923.

C’est ainsi que l’exécution de Charles Ier d’Angleterre en 1649 est datée, selon les ouvrages, en février (mardi 9) ou en janvier (mardi 30), cette dernière datation étant celle du calendrier alors encore en usage en Angleterre. C’est ainsi que les traités secrets de Londres, préliminaires à la fin de la guerre de la Succession d’Espagne, sont le plus souvent datés du 8 octobre 1711 (date grégorienne, donc française et espagnole), mais que ce même jour était le 27 septembre pour les Anglais. C’est pour éviter toute ambiguïté de cet ordre qu’en histoire russe notamment on utilise, pour les dates de la période prégrégorienne, le système de la double datation : la date de naissance de Lénine, par exemple, est le 10/22 avril 1870, et la révolution d’Octobre s’est achevée le 25 octobre/7 novembre 1917.

Il n’est donc pas superflu de préciser les valeurs croissantes de l’écart entre calendrier julien et calendrier grégorien : il fut de 10 jours d’octobre 1582 à 1700 ; il passa à 11 jours le jeudi 11 mars 1700 (jeudi 29 février ancien style), à 12 jours le mercredi 12 mars 1800 (29 févr. a. s.) et à 13 jours le mardi 13 mars 1900 (29 févr. a. s.).

1958

La Communauté Economique Européenne regroupait 6 pays. Les mêmes que les anciennes Communautés de l’énergie Atomique (C.E.A.) et communautés économiques du Charbon et de l’Acier (C.E.C.A.)

Il s’agit de l’Allemagne fédérale, de la Belgique, de la Hollande et du Luxembourg, de la France et de l’Italie.

Le 1er Janvier 1973, s’y adjoint la Grande Bretagne ; le 1er Janvier 1981, la Grèce ; le 1er Janvier 1986, l’Espagne et le Portugal.

Le 1er Janvier 1993, la libre circulation des personnes et des biens entre en vigueur (Europe douanière). 3 pays s’y rajoutent encore : la Turquie, l’Irlande, le Danemark.

Le 1er Janvier 1995, 3 pays s’y rajoutent : la Suède, la Finlande et l’Autriche. Total actuel : 15.

Mais plusieurs pays de l’Europe orientale ont déjà posé leur candidature dont la Tchéquie, la Slovaquie, la Pologne, la Hongrie.

La C.E.E. devait prendre, à partir de 1959, un essor remarquable et mobiliser l’intérêt de l’opinion publique et des agents économiques dans les six pays, devenus douze, tout en devenant un facteur important des relations économiques internationales. Elle a profondément transformé les structures économiques des États membres et facilité les adaptations aux nouvelles conditions de la division mondiale du travail et des échanges.

Le premier objectif de la Communauté – la réalisation d’un marché commun – est, dès la fin de 1968, largement atteint. Les droits de douane et les restrictions quantitatives ont été entièrement abolis pour tous les produits industriels et pour la quasi-totalité des produits agricoles, tandis que la libre circulation des travailleurs est effective. Quant à l’autre objectif de la C.E.E., la réalisation d’une union économique, des résultats importants ont été obtenus, mais la progression a été retardée par les effets de la crise économique mondiale qui a frappé de plein fouet les économies européennes à partir de 1973. Les Douze ont décidé d’approfondir l’union douanière et d’achever la réalisation d’un marché intérieur unifié de 315 millions de consommateurs d’ici à 1992. Ils ont consacré cet engagement en signant, le 17 février 1986, un acte unique qui complète le traité de Rome instituant la C.E.E.

La Communauté économique européenne était également pour ses promoteurs une étape vers une " union sans cesse plus étroite entre les peuples européens ", ce qui signifiait l’approfondissement de l’union économique en union politique. La réalisation de l’union européenne, qui englobe la Communauté économique européenne et la coopération en matière de politique, de diplomatie et de sécurité, a fait un pas important. Cette union qui veut adjoindre à une politique économique commune une diplomatie, une police et une citoyenneté communes a fait un pas important avec la signature du traité de Maastricht le 7 février 1992, mais les dispositions essentielles de cette révision du traité de Rome concernent avant tout l’union économique et monétaire.

Et le 1er Janvier 1999, l1 pays européens adoptent l’Euro.

C’est réellement historique.

Depuis l’Antiquité, jamais l’Europe n’avait connu cet avantage incontestable.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 19/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !