Mois de Janvier / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 27 Janvier.

Sommaire :

1349

Le Pape Clément VI en Avignon, détermine la périodicité de l’Année Sainte.

D’après le Lévitique, XXV, 8-55, l’année sainte est envisagée comme une tentative de redressement social, où l’esclave retrouvait sa liberté et l’homme endetté son patrimoine : "Tu compteras 7 semaines d’années, c’est-à-dire le temps de 7 semaines d’années, 49 ans ; le 7e mois, le 10e jour, tu feras retentir l’appel de la trompe. Le jour des expiations, vous sonnerez de la trompe dans tout le pays. Vous déclarerez sainte cette 50e année et proclamerez l’affranchissement de tous les habitants du pays. Ce sera pour vous un jubilé ; chacun de vous rentrera dans son patrimoine, chacun de vous rentrera dans son clan. Cette 50e année sera pour vous une année jubilaire." Le mot "jubilé" fut utilisé par St-Jérôme précisément pour désigner cette pratique biblique annoncée par le son du cor et la mise en œuvre de la doctrine selon laquelle la terre appartient à Dieu, qui la destine à tous les hommes.

Mais l’institution de l’année sainte, qui offre aux catholiques une occasion de payer leurs dettes envers Dieu, n’apparaît qu’à l’extrême fin du XIIIe siècle. Un mouvement populaire l’obtint de Boniface VIII, demandant la résurrection d’un privilège qui avait été accordé par les papes de l’époque des croisades et qui consistait, pour stimuler l’énergie des fidèles, à leur octroyer remise de toutes les peines dues à leurs péchés. Devant l’affluence croissante des pèlerins à Rome, le pape consulta les cardinaux et publia, le 22 février 1300, la bulle " Antiquorum " , qui accordait, pour toute l’année, à compter de Noël 1299, à quiconque visiterait les deux basiliques des saints apôtres le plus large pardon, sous la condition de consacrer à cette visite trente jours pour les Italiens, quinze pour les étrangers. Ainsi affluèrent, durant l’année 1300, 200 000 visiteurs, soit bien plus que la population habituelle de la ville. La bulle de clôture, à Noël 1300, accorda de surcroît l’indulgence à tous ceux qui n’avaient pu, faute de temps, accomplir entièrement le pèlerinage.

Un autre jubilé avait été prévu pour 1400, mais on supplia Clément VI (1342-1352), en Avignon, de revenir au chiffre biblique de cinquante ans ; le pape se laissa convaincre, en raison de la brièveté de la vie humaine. Sa bulle du 27 janvier 1349 ajoutait aux deux basiliques à visiter celle de Saint-Jean-de-Latran. En 1350, vinrent ainsi à Rome 1200000 pèlerins, l’indulgence ayant été alors, pour la première fois, étendue aux fidèles accomplissant hors de la Ville éternelle une démarche similaire.

La périodicité du jubilé fut ramenée à trente-trois ans par la bulle Salvator noster  d’avril 1389. Le succès fut cependant moindre, en raison du grand schisme d’Occident, qui éclata en 1378 ; en outre, Boniface IX avait accordé aux fidèles d’Angleterre et du Portugal l’autorisation de gagner l’indulgence en effectuant un pèlerinage dans les églises de leurs pays, au lieu de venir à Rome, sous la condition de verser en offrandes le prix que leur eût coûté le voyage.

À partir de 1475 et jusqu’en 1800, les jubilés se succédèrent régulièrement tous les vingt-cinq ans. Pie VI étant mort en captivité en 1799 et Rome étant occupée par les armées françaises, la tradition fut interrompue au début du XIXe siècle. Elle fut remise en vigueur par Pie IX, en 1875, malgré les avis de certains de ses conseillers. En dehors de la périodicité inaugurée en 1475 par Paul II, se déroulent aussi des jubilés extraordinaires, tel celui "de la Rédemption" en 1933, sous Pie XI, et celui de 1983, décrété par Jean-Paul II.

L’an 2000, outre son caractère exceptionnel de fin de siècle et de millénaire, sera, pour l’Eglise Catholique, une exceptionnelle " Année Sainte ".

1669

Entrée en littérature d’une " élégante mondaine ", Madame de Sévigné commence à écrire.

Née en 1626, petite-fille de Jeanne de Chantal, qui fonda l'ordre de la Visitation avec François de Sales, Marie de Rabutin-Chantal, marquise de Sévigné, perdit son père en 1627, puis sa mère en 1633. Elle fut donc élevée par ses deux oncles maternels, Philippe et Christophe de Coulanges. Elle reçut auprès d'eux une éducation riche et variée, fondée essentiellement, comme souvent à l'époque pour les filles, sur les belles-lettres et l'étude des langues.

À dix-huit ans, réputée tant par son esprit que par sa beauté, elle épousa Henri de Sévigné, de trois ans son aîné. Entre la Bretagne, où le marquis de Sévigné possédait plusieurs domaines, et Paris, le jeune couple passe pour avoir mené joyeuse vie, à en croire les témoignages de deux contemporains, Tallemant des Réaux et Bussy-Rabutin, cousin de la marquise. Mme de Sévigné fréquenta à Paris une société choisie, en particulier celle de l'hôtel de Rambouillet, où elle se lia d'amitié avec La Rochefoucauld, le cardinal de Retz ou encore Fouquet. En 1646, elle mit au monde une fille, Françoise-Marguerite, puis, en 1648, un garçon, peu avant de perdre son mari, tué en duel en 1651.

Dès lors, libérée de toute obligation de résider en Bretagne, Mme de Sévigné s'installa à Paris, où le pouvoir de séduction de son esprit lui attira de nombreuses et durables amitiés, comme celles de Mme de La Fayette, Jean Chapelain ou de Gilles Ménage. Malgré les diverses occasions qu'elle eut de se remarier, elle décida de se consacrer exclusivement à sa vie mondaine, d'une part, mais plus encore à l'éducation de ses enfants.

C'est en 1669 que se produisit l'événement qui devait, d'une certaine façon, décider de la carrière littéraire de Mme de Sévigné : sa fille Françoise-Marguerite, qu'elle chérissait par-dessus tout, épousa le 26 janvier, le comte de Grignan. Son mari étant Fermier Général, elle partit rejoindre son époux en Provence. La séparation d’avec sa fille fut pour la marquise un véritable déchirement, mais lui donna l'occasion de rédiger cette célèbre correspondance, ininterrompue de 1671 à 1696, qui forme la quasi-totalité de ses écrits.

Les quelque 764 lettres adressées à Mme de Grignan qui nous sont parvenues — souvent remaniées et édulcorées par des éditeurs trop zélés — représentent un témoignage savoureux et varié, une observation alerte de son époque. Véritable chroniqueuse, Mme de Sévigné relate pour sa fille tous les événements marquants qui se sont produits à Paris : le mariage de la Grande Mademoiselle, l'arrestation de Fouquet, l'exécution de la Brinvilliers lors de l'affaire des Poisons, la mort d'Henriette d'Angleterre, etc. Elle lui adresse aussi des conseils pratiques et mondains, ainsi que des réflexions plus générales sur le temps, l'absence, la destinée humaine.

Mais là n'est pas la finalité première des lettres, qui se proposent avant tout de réduire la distance avec l'être aimé par l'évocation des souvenirs communs et par l'expression spontanée du sentiment d'amour maternel. Le style de ces lettres, enfin, adopte le ton enjoué de la conversation mondaine : naturel autant qu'on pouvait l'être dans la fréquentation des salons, il ne doit que très peu aux ressources de la rhétorique, discipline que la marquise, en tant que femme, n'avait jamais apprise. Par leur inventivité, leur liberté de ton et leur originalité, les Lettres de la marquise de Sévigné constituent, sans que ce fût le moins du monde prémédité, l'une des œuvres les plus marquantes du XVIIe siècle français.

1967

Accident mortel dans la cabine spatiale Apollo-1.

Dans le cadre des premiers vols spatiaux et de la conquête de l’espace par les américains, le premier vol d’Apollo habité, en orbite terrestre, devait avoir lieu en février 1967.

Le 27 janvier 1967, durant une répétition du compte-à-rebours, un incendie se déclara à l’intérieur de la cabine du vaisseau spatial et, dans l’atmosphère d’oxygène concentré à la pression atmosphérique, s’étendit rapidement. Les astronautes Virgil L. Grissom, Edward H. White et Roger B. Chaffee périrent, après avoir tenté, sans succès, de quitter la cabine. L’accident retarda considérablement la poursuite du programme Apollo. Cependant, en novembre 1967, une fusée Saturn V plaça sur orbite un vaisseau Apollo automatique.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 30/01/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !