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Chroniques du 2 Février.Sommaire :
Cest une fête chrétienne célébrée le 2 février pour commémorer la présentation du Christ enfant au Temple et la purification de la Vierge Marie, après la période rituelle de 40 jours, après toute naissance, donc pour elle après Noël.
Elle a probablement été instaurée pour remplacer la fête de l'Expiation et de la Purification (Februa) qui avait lieu dans la Rome antique à la mi-février. La date de la fête païenne fut ensuite déplacée au 2 février, le 40e jour après Noël ; cette période de quarante jours correspond à la loi juive qui exige la purification rituelle de toute mère d'un enfant mâle au Temple, quarante jours après la naissance de l'enfant. La fête de la Chandeleur est supposée avoir été instaurée en 541 ou 542 par l'empereur byzantin Justinien Ier. Elle est célébrée par l'allumage de cierges dans l'Église et, dans les familles, par la préparation de crêpes.
Ce nest quaprès cette cérémonie que toute maman peut de nouveau avoir des relations sexuelles avec son mari et se présenter à léglise après purification
962Couronnement de lEmpereur Otton 1er qui deviendra vite " Le Grand ".
Othon Ier le Grand (912-973), roi de Germanie dès 936 est couronné Empereur en 962. Cest le fils d'Henri Ier l'Oiseleur, fondateur du Saint Empire romain germanique. Après avoir maté une révolte des nobles fomentée par son frère, Othon consolida son royaume en dépossédant les grands féodaux de leurs duchés, qu'il redistribua à ses proches.
En 951, il vainquit Berenger II, qui avait usurpé le royaume d'Italie, et se fit proclamer roi à Pavie. Lorsqu'il revint en Allemagne, il soumit les nobles, qui, menés par son fils Liudolf, s'étaient soulevés, puis stoppa l'invasion hongroise (955). En 962, il fut couronné empereur à Rome par le pape Jean XII. Entendant subordonner l'Église à l'autorité de l'Empire tout en contribuant à la propagation du christianisme , Othon déposa le pape Jean XII en 963. S'il échoua dans ses négociations d'alliance territoriale avec l'empereur byzantin Nicéphore II Phocas, il obtint la reconnaissance de sa dignité par Constantinople en mariant son fils, le futur Otton II, à Théophano, fille de Nicéphore.
Notez que lon trouve dans les encyclopédies, Otton et Othon.
1933Le crime des deux surs Papin bouleverse lopinion publique en France.
"Crime paranoïaque", monstrueux passage à lacte, lassassinat par leurs deux servantes, les surs Papin, de la femme dun avoué du Mans et de sa fille, au soir du 2 février 1933, provoqua une grande émotion dans la presse, chez les magistrats et les psychiatres, ainsi que dans le monde littéraire.
Jérôme et Jean Tharaud suivirent le procès des deux meurtrières comme "envoyé spécial" de Paris-Soir . Les surréalistes, notamment Paul Eluard, Benjamin Péret et Man Ray, se montrèrent bien vite fascinés par le couple étrange que formaient Christine et Léa Papin âgées lors du drame de vingt-sept et vingt et un ans et " quune fureur paroxystique jaillie de linconscient " avait fait passer dune quotidienneté fruste et quasi mutique à lorgie sanglante.
Les fantasmes de ce duo fusionnel semblent avoir inspiré Jean Genet quand, plus tard, il composa sa pièce de théâtre intitulée " Les Bonnes " (1947). Mais, quelques semaines seulement après le procès qui condamna Christine à avoir la tête tranchée sur la place du Mans, Jacques Lacan, alors jeune psychanalyste, avait consacré à ce cas, dans " Le Minotaure " (déc. 1933), un article où il commence par décrire la soudaine folie des deux domestiques et son effroyable scénario : "Chacune sempare dune adversaire, lui arrache vivante les yeux des orbites, fait inouï, a-t-on dit, dans les annales du crime, et lassomme. Puis, à laide de ce qui se trouve à leur portée, marteau, pichet détain, couteau de cuisine, elles sacharnent sur les corps de leurs victimes, leur écrasent la face et, dévoilant leur sexe, tailladent profondément les cuisses et les fesses de lune, pour souiller de ce sang celles de lautre. Elles lavent ensuite les instruments de ces rites atroces, se purifient elles-mêmes, et se couchent dans le même lit."
Tout au long de lenquête puis du procès, gendarmes, juges et avocats sinterrogèrent en vain sur les motifs dun tel crime les deux femmes étant incapables den indiquer un seul qui fût compréhensible et les jurés ne purent que condamner celles-ci pour lhorreur de leur acte. Les psychiatres, à commencer par le docteur Logre commis alors près le tribunal, puis Lacan lui-même et beaucoup dautres, sont parvenus, à partir des antécédents des meurtrières et de leurs comportements en prison, à retrouver dans ce cas clinique les traits dune anomalie mentale connue depuis longtemps sous le nom de " folie à deux". Logre voit dans le duo des surs Papin un "couple psychologique" tel quà examiner leurs dépositions après lassassinat "on croit lire double". Et Lacan ajoute : "Vraies âmes siamoises, elles forment un monde à jamais clos [...]. Avec les seuls moyens de leur îlot, elles doivent résoudre leur énigme, lénigme humaine du sexe." Car cette cohabitation exclusive et passionnelle, dont la pathologie culmine avec le "rapprochement peureux " de Christine et Léa dans le même lit après le crime, repose à la fois sur une homosexualité larvée et sur un intense besoin dauto-punition.
Certes, ce type de folie à deux, qui est aussi un "mal dêtre deux", peut se décrire comme un mécanisme où un sujet délirant actif exerce un pouvoir suggestif sur un sujet passif, en tout cas plus faible (le lien entre Christine et Léa, en effet, na jamais cessé dêtre dissymétrique, la cadette se bornant à suivre sans discuter les consignes délirantes de laînée).
Mais une telle relation entre deux femmes ne peut vraiment être comprise quau niveau même de lhomosexualité et de la culpabilité. Et, par là, elle appartient au champ paranoïaque des psychoses comme le narcissisme mortifère, le sado-masochisme, et lépuisant sentiment denvie et de pulsions dagressivité ou de persécution qui, dans leur efficacité meurtrière, ne cessent de défier les exigences punitives de la société.
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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 10/02/99,
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