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Chroniques du 4 février.

Sommaire :

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La mort, à York en Bretagne, de l’Empereur Septime-Sévère.

Né en 146, à Leptis Magna (près de la ville actuelle d'Homs, en Libye), Lucius Septimius Severus Pertinax devint en 172 questeur militaire de la province de Baetica en Espagne, puis, vers 190, gouverneur de Pannonie, province romaine de l'Europe centrale. A l'assassinat de Commode en 192, le consul romain Pertinax obtint la charge impériale et fut assassiné un an plus tard. Septime Sévère pour venger sa mort, retourna à Rome avec son armée.

Septime Sévère devint empereur après l'assassinat de Didius Iulianus, qui succéda à Pertinax en achetant le trône à la garde prétorienne. Septime Sévère punit les assassins de Pertinax et dispersa les troupes prétoriennes, réorganisant la garde en faisant appel à des éléments provinciaux. En 194, il triompha du gouverneur romain de Syrie, Gaius Pescennius Niger, qui lui disputait le trône, et s'empara de Byzance. Il combattit en Gaule contre le général romain Decimus Clodius Albinus, proclamé empereur par ses légions après la mort de Pertinax, et le vainquit en 197.

Après son succès contre les Parthes de Perse qui avaient envahi la Mésopotamie, Septime Sévère se rendit en Bretagne (l'actuelle Grande-Bretagne) pour juguler une révolte en 208. Il parvint avec son armée jusque dans le nord de l'île où il dirigea une expédition contre les Calédoniens et rétablit le mur d'Hadrien comme frontière septentrionale de la Bretagne romaine. Son fils Caracalla lui succéda.

Le règne de Septime Sévère marqua une période de réformes judiciaires et militaires. Il autorisa les anciens officiers à occuper des charges administratives, améliora les conditions de vie des soldats, créa un nouveau trésor impérial et, maître d'un pouvoir quasi absolu, réduisit le pouvoir du Sénat et de l'aristocratie romaine.

1794

La Convention abolit l’esclavage dans les colonies françaises, le 16 Pluviôse An II (4 février 1794).

En Grande-Bretagne, l'abolitionnisme en tant que force organisée s’était constitué dans les années 1780, sous l'impulsion de William Wilberforce et d'un groupe de riches anglicans évangélistes, qui militaient contre la traite des Noirs. Ils s’opposaient violemment aux principes capitalistes en développement à cette époque et donc aux colons.

En France, l'abolitionnisme trouva sa justification dans le mouvement des droits de l'Homme. Les philosophes du siècle des Lumières condamnèrent unanimement l'esclavage. Certains, comme Diderot, allèrent plus loin en condamnant la colonisation. Une Société des Noirs fut créée en 1788, mais le mouvement n'intéressait alors qu'une part infime de l'opinion. En 1794, sous la pression des révolutions nègres à La Guadeloupe, et sous le Conseil des Commissaires envoyés par la Convention, celle-ci vota un décret abolissant l'esclavage. Mais ces mesures furent de courte durée. En effet, en 1802, Bonaparte rétablit l'esclavage.

En Grande-Bretagne, Wilberforce réussit à obtenir gain de cause, et en 1807, la traite fut abolie. En 1831, les esclaves de la Couronne furent affranchis. En 1833, une loi d'émancipation générale fut adoptée par le Parlement.

En France, le processus fut plus lent. Lors des Cent-Jours, Napoléon décida finalement la suppression de la traite.

Mais les abolitionnistes, regroupés au sein de la Société de morale chrétienne et de la Société pour l'abolition de l'esclavage, étaient divisés sur l'urgence de la question. Pour le plus virulent d'entre eux, Victor Schoelcher, l'abolition de l'esclavage allait de pair avec la revendication du suffrage universel. Il fallut néanmoins attendre la chute de Louis-Philippe pour que l'esclavage soit aboli (18 avril 1848).

1846

Départ de la première expédition des Mormons vers la Terre Promise.

Les Mormons sont des membres de l'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, fondée en 1830 par Joseph Smith, appelé " le prophète ". D'une poignée de membres au début de son existence, le mouvement s'est régulièrement amplifié grâce aux conversions et à un taux de natalité relativement élevé. En 1998, il existait 4 millions et demi de mormons aux États-Unis et le nombre de membres dans les autres pays du monde atteignait presque les 5 millions, notamment grâce aux pays du tiers monde.

Le mormonisme est né du mouvement spirituel américain du XIXe siècle appelé le Second Grand Réveil. Vers 1820, selon son récit, Joseph Smith avait quatorze ans et vivait avec sa famille près de Palmyra, dans l'État de New-York. Il eut une vision de Dieu le Père et de Jésus-Christ, l'informant que la véritable Église ne se trouvait pas sur Terre.

Au cours des années 1820, Smith travailla comme laboureur et développa ses idées religieuses inspirées par d'autres rencontres surnaturelles. Après 1827, selon ses dires, il alla régulièrement consulter un livre écrit en hiéroglyphes sur des tables d'or enterrées sur une colline voisine ; " l'emplacement du livre lui avait été révélé par un ange ". En 1830, il termina la traduction de ces tables, " par le don et le pouvoir de Dieu ", et publia " le Livre des mormons ", qu'il tenait pour être constitué d'écrits religieux des anciens habitants d'Amérique du Nord. Le 6 avril 1830, il mit en place l'Église du Christ, bientôt connue par son nom actuel, Église du Christ des saints des derniers jours.

Traditionnellement, l'organisation de l'Église est supposée avoir été établie à Fayette, dans l'État de New York. En 1831, le centre s'installa à Kirtland (actuellement Kirtland Hills), Ohio. Presque simultanément, une autre mission mormon fut installée dans le Missouri, d'abord dans les environs d'Independence, désignée par Smith comme la nouvelle Jérusalem. Les convertis affluèrent de l'Ohio et du Missouri. Cependant, les habitants de ces régions se montrèrent hostiles aux mormons, qui durent bientôt faire face à des menaces puis à de violentes persécutions.

Vers 1840, les mormons furent accusés de pratiquer la polygamie. En 1844, Joseph Smith et son frère Hyrum furent emprisonnés en Illinois et accusés de trahison et de conspiration. Ils durent décider de quitter cette région et de s’installer dans l’Utah, près du " grand lac salé " (Salt Lake City, une ville qui devrait être Olympique – l’on en parle beaucoup pour le moment !). Plusieurs expéditions leur firent parcourir des milliers de Kms, dans des conditions extrêmement dure, dans des territoires hostiles. Notamment celle – la plus grande – du 4 février 1946.

1900

Naissance du grand poète français, Jacques Prévert.

Jacques Prévert ne fut pas seulement poète, mais aussi parolier et scénariste. Son œuvre, composée pour un large public, est une célébration des thèmes de la justice, de la liberté et du bonheur.

Né à Neuilly-sur-Seine dans un milieu modeste, il passa sa jeunesse à Paris, où il exerça différents petits métiers avant de se lier avec les artistes d'avant-garde et de rejoindre Marcel Duhamel, Yves Tanguy, Raymond Queneau et Georges Sadoul dans le groupe surréaliste dissident de la rue du Château.

En 1931, il fit paraître " Tentative de description d'un dîner de têtes à Paris-France ", un poème fantaisiste composé de contrepèteries et de calembours. Il écrivit également pour le théâtre de courtes pièces, jouées notamment par la troupe du groupe Octobre, composa des chansons qu'interprétèrent plus tard Juliette Gréco, Yves Montand ou les Frères Jacques.

Il se passionna aussi pour le cinéma et rédigea en collaboration avec son frère, Pierre, plusieurs scénarios de films pour Marcel Carné : " Drôle de drame ", " Quai des brumes ", " les Visiteurs du soir ", " les Enfants du paradis ".

Ce n'est toutefois qu'après la guerre que le poète rencontra son plus grand succès, avec la parution du recueil " Paroles " (1945). Ayant résolument pris ses distances avec les débats intellectuels et politiques, il laissa libre cours à son sens de l'image insolite et à sa gouaille populaire.

Dans un style proche de la langue parlée, il réhabilita la vie ordinaire, invitant le lecteur à se fier au pouvoir de la "parole" pour accéder au bonheur, individuel et collectif. Son œuvre s'enrichit alors de nombreux poèmes "Histoires" en 1946 ; " Spectacle " en 1951 ; " la Pluie et le Beau Temps " en 1955, évoquant tour à tour l'amour, la liberté, le rêve et l'imagination, tout en témoignant de son attachement et de sa compassion pour les humbles et les malheureux.

Ses assauts verbaux contre les hommes de pouvoir, et les institutions en général, accréditèrent l'image d'un poète libertaire : il était seulement hostile à toutes les forces d'oppression sociale. L'humour dont il fit preuve dans ses différents textes ainsi que les collages de " Fatras " (1966) et de " Choses et autres " (1972) rappellent son adhésion, moins fortuite qu'il n'y paraît, au surréalisme.

Il consacra la fin de sa vie à son activité de parolier : Cinquante Chansons Prévert-Kosma, posth., 1977. Il a également laissé des textes pour les enfants : " Contes pour enfants pas sages ", en 1977 ; " Chanson pour chanter à tue-tête et à cloche-pied " en 1985.

Il s’était retiré dans le Cotentin vers 1970. Il y est mort le 12 avril 1977, d’un cancer généralisé. Plusieurs de ses œuvres furent donc publiées après sa mort.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 10/02/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !