Mois de Février / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 5 février.

Sommaire :

1725

L’exploration des côtes du Détroit de Béring, une région des plus froides.

Ce détroit sépare l'Asie de l'Amérique. Il relie la mer de Béring (partie septentrionale de l'océan Pacifique) à l'océan Arctique. La partie la plus étroite du détroit (64 km) se situe entre le cap Dejnev, en Russie, et le cap du Prince-de-Galles, en Alaska. Les îles Diomède se situent environ à mi-chemin entre les deux caps.

Lors de la dernière glaciation (glaciation de Würm), il a été franchi à pied sur la banquise (et peut-être un peu en canot) probablement par des chasseurs d’ours qui pistaient leur gibier. Il y a près de 40.000 ans, la mer de Béring a été exondée de 60 à 150 m. et pouvait donc être franchie " à pieds secs " ou presque.

Le détroit de Béring et la mer de Béring furent probablement explorés pour la première fois en 1648 par des bateaux russes placés sous le commandement de Semyon Dezhnev.

Le détroit et la mer doivent leur nom à Vitus Béring (1681-1741), capitaine danois qui fut enrôlé dans la marine russe par Pierre le Grand en 1704. Le 5 février 1725, Béring appareillait pour sa première expédition. Il s’engagea dans le détroit en 1728 et découvrit les îles Saint-Laurent et Diomède.

En 1730, fut établie la première carte du détroit. En 1733, Béring conduisit une nouvelle expédition le long de la côte nord de la Sibérie, à partir de Saint-Pétersbourg, et il atteignit le golfe de l’Alaska pendant l’été de 1741. Il partit en reconnaissance le long de la côte sud-ouest de l’Alaska, de la péninsule de l’Alaska et des Aléoutiennes mais, la malchance le poursuivant (le mauvais temps, l’imprécision des cartes, puis le scorbut), il dut hiverner sur une île inhabitée – l’île qui porte désormais son nom, Béring – où il mourut avec plusieurs hommes.

1894

L’exécution d’un anarchiste, Auguste Vaillant.

Né en 1861, dans les Ardennes, Vaillant connaît une enfance misérable. À l’âge de douze ans, il vit seul à Paris où il est condamné pour mendicité et vol. Successivement apprenti pâtissier, frappeur, cordonnier, laboureur, il est attiré par les doctrines socialistes et milite aux Indépendants de Montmartre.

En 1890, il émigre en Argentine, mais il y échoue et rentre en France. La misère dans laquelle il se trouve avec sa famille le pousse alors à préparer l’attentat contre la Chambre des députés.

Le 9 décembre 1893, il jette en pleine Assemblée une bombe qui blesse un grand nombre de personnes et lui-même. Son procès est expédié en une seule audience : il est condamné à mort. C’est la première fois depuis le début du siècle qu’on condamne à la peine capitale un homme qui n’a pas tué.

Bien qu’une pétition demandant l’indulgence ait recueilli à la Chambre soixante signatures, Vaillant est exécuté le 5 février 1894. Avant de mourir, il s’écrie : "Mort à la société bourgeoise et vive l’anarchie ;" Contrairement aux actes de Ravachol, qui furent très controversés, le geste de Vaillant ne recueillit que des approbations dans les milieux anarchistes. Il est vrai que la Chambre des députés venait d’être éclaboussée par le scandale de Panama. Les socialistes, quant à eux, condamnèrent vigoureusement l’"acte d’un fou".

La question d’une provocation reste posée : c’est, en effet, à la suite de l’attentat qu’est votée la série de lois dites "scélérates", destinées à réprimer toute propagande révolutionnaire, anarchiste ou non.

La poussée anarchiste correspondit, chronologiquement, à la période 1890-1895. Elle renvoie, d'une part, à la tradition anti parlementaire française, d'autre part, à la diffusion dans certains milieux d'un activisme inspiré à la fois de Proudhon et des nihilistes russes. Elle renvoie enfin à la tradition, ancrée dans l'histoire du XIXe siècle, des sociétés secrètes de résistance au pouvoir établi.

Les attentats anarchistes se multiplièrent à partir de 1892. En décembre 1893, Auguste Vaillant jeta une bombe dans la Chambre des députés (voir ci-dessus). Il fut décapité après que le président Carnot eut refusé sa grâce. Santo Jeronimo Caserio assassina Carnot à Lyon en juin 1894. Ces manifestations anarchiques entraînèrent des mesures de répression contre lesquelles la gauche s'éleva, les jugeant " scélérates ". Mais l'anarchisme terroriste fut, rapidement, démantelé. Cette poussée anarchiste avait révélé un trouble profond dans la société française.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 10/02/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !