Mois de Février / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 6 février.

Sommaire :

1920

L’exécution, en Sibérie, de l’Amiral Koltchak, chef de l’armée contre-révolutionnaire.

La guerre civile, en Russie, commença dès novembre 1917. La première armée blanche (anti-bolchevique), que l'on appela l'"Armée des volontaires", fut formée durant l'hiver 1917-1918, dans le pays cosaque au sud, sous le commandement du général Denikine. Une autre armée se créa en Sibérie occidentale autour d'un contingent de 45000 anciens prisonniers de guerre tchèques, armés par le gouvernement tsariste pour combattre l'Allemagne. En novembre 1918, l'amiral Alexandre Koltchak prit le commandement de cette armée, se proclama "chef suprême de toutes les Russies" et installa sa capitale à Omsk. D'autres armées, plus modestes, se formèrent au nord-ouest, au nord et en Sibérie orientale.

À peine signé, le traité de Brest-Litovsk fut violé par l'Allemagne qui envahit l'Ukraine, la Géorgie et la Crimée, en avril 1918. Les Britanniques, hostiles au régime bolchevique depuis le traité de paix qu'ils considéraient comme une trahison, apportèrent leur soutien militaire aux armées blanches. Ils occupèrent Mourmansk (mars 1918) puis Arkhangelsk (août 1918), à l'extrême nord de la Russie, dans le but de contrer l'avancée allemande sur Petrograd (aujourd'hui Saint-Pétersbourg)!; ils décidèrent les Japonais, aidés d'un corps expéditionnaire américain, à occuper Vladivostok en Sibérie orientale (avril 1918), avec pour objectif de réactiver le front oriental.

Les contingents français et américains déployés sur le territoire russe se retirèrent après l'armistice, sans combat. Les Britanniques restèrent jusqu'à l'automne 1919. Leur soutien aux forces anti-bolcheviques se limita surtout à une aide financière et en matériel militaire. Devant ces assauts, l'Armée rouge fut créée début 1918. Au plus fort du conflit, elle devait compter près de cinq millions d'hommes.

Les batailles décisives de la guerre civile eurent lieu en 1919. Koltchak lança au printemps 1919 une offensive contre Moscou ; il atteignit les rives de la Volga, où il fut arrêté par l'Armée rouge et contraint de se replier. Son armée se désintégra peu de temps après et il fut fait prisonnier et exécuté (le 6 février 1920).

1934

La plus grande journée de colère à Paris, depuis plus de 60 ans.

Accident ou complot, le 6 février 1934 est la plus grande journée parisienne de colère depuis la Commune. Daladier a formé un nouveau gouvernement le 30 janvier. Il déplace le préfet de police Jean Chiappe, suspect d’entretenir trop de liens avec l’extrême droite. L’esprit frondeur de la petite bourgeoisie, volontiers nationaliste et antiparlementaire, le mécontentement des anciens combattants devant le désordre économique et moral du pays s’attaquent, poussant en avant les ligues et le conseil municipal de Paris, à un régime dont le personnel politique a été éclaboussé par le scandale Stavisky (cause immédiate de l’explosion du 6 février) et veulent défendre les franchises locales contre l’autoritarisme gouvernemental.

Attaqué par L’Humanité  comme par la presse conservatrice, Daladier démissionne le 7 février, malgré l’appui parlementaire. Pour la première fois, depuis la fondation de la IIIe République, un gouvernement légalement investi était culbuté par l’agitation de la rue. La gauche est incapable de mettre sur pied une majorité cohérente. La droite qui voulait revenir seule aux affaires triomphe. Pourtant, aux scissions et aux hésitations des socialistes, à l’isolement du parti communiste, le coup d’éclat du 6 février va apporter un ferment nouveau : l’antifascisme. Les ligues d’extrême droite (Croix de feu, Jeunesses patriotes, Camelots du roi), bien que divisées, jouent un rôle essentiel dans le déroulement de cette journée qui a fait seize morts autour de la place de la Concorde.

La gauche répond le 9 et surtout le 12 février par une grève générale à Paris et en province. Des masses considérables se retrouvent derrière les chefs socialistes et communistes, auxquelles se joignent certaines personnalités radicales : la rencontre sur le cours de Vincennes des cortèges socialistes et communistes symbolise le désir d’unité de la classe ouvrière. Période d’agitation idéologique où, à gauche comme à droite, l’opinion publique, depuis 1932, commence à mettre en cause le régime. On parle de renforcement de l’État, mais aussi de dictature de l’argent, d’injustice sociale. La crise politique et sociale est encore avivée par les tensions et tentations extérieures, la montée des fascismes et des dictatures d’extrême droite dans le monde. Une fragile détente suit les journées de février 1934, mais l’union nationale incarnée dans le gouvernement Doumergue se désagrège tandis que la gauche se regroupe. L’onde de choc de cette journée du 6 février 1934, par certains aspects ambiguë, s’élargira au-delà même du succès du Front populaire en 1936.

1952

La Reine Elisabeth II d’Angleterre, succède à son père, le roi Georges VI.

La princesse Élisabeth Alexandra Mary est née en 1926. Elle fut formée à la dignité royale et elle suppléa à son père en 1944, alors qu’il était sur le front italien, dans l'exercice de ses fonctions officielles. En 1947, elle épousa le prince Philippe de Grèce, titré duc d'Édimbourg, et un an plus tard donna naissance à un fils, Charles, héritier du trône et futur prince de Galles, qui fut suivi d'une fille, Anne, en 1950.

À la mort de son père en février 1952, elle lui succéda sur le trône. C’est le 2 Juin 1953, qu’elle sera couronnée. Elle mit au monde un deuxième fils, Andrew, en 1960, et un troisième fils, Édouard, en 1964.

Le règne d'Élisabeth fut marqué par les grands changements qui affectèrent la puissance britannique après la Seconde Guerre mondiale. Au début des années 1980, environ quarante colonies, protectorats et pays sous mandats, autrefois possessions britanniques, étaient devenus indépendants. À partir des années 1960, l'Irlande du Nord, théâtre de l'affrontement entre protestants et catholiques, s'imposa comme un problème politique majeur.

Sur le plan intérieur, la nation dut faire face aux incidences du vieillissement de son appareil industriel et à la crise économique résultant du choc pétrolier de 1974. En 1973, la Grande-Bretagne devint membre de la Communauté économique européenne (devenue l'Union européenne).

Depuis le début de son règne, la reine Élisabeth s'est efforcée d'incarner le symbole de l'identité nationale et de garantir la stabilité des institutions britanniques, malgré la modestie du rôle politique que lui assignent les institutions. Elle a manifesté de manière constante l'intérêt de la Grande-Bretagne pour ses anciennes colonies en effectuant de fréquentes visites officielles dans les pays du Commonwealth.

Cam.

Mois de Février / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist


Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 10/02/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !