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Chroniques du 7 février.

Sommaire :

1027

La mort de Saint Romuald, que l’on fête aujourd’hui.

Né vers 950, appartenant à la famille des ducs de Ravenne, Romuald est, durant trois ans, moine à Sant’Apollinare in Classe, puis ermite dans la lagune de Venise. En 978, il accompagne le doge Orseolo, qui va prendre l’habit monastique à Saint-Michel-de-Cuxa dans le Roussillon. Il réside un peu en ce monastère, puis reprend la vie érémitique dans le voisinage.

Revenu à Ravenne au bout de dix ans, Romuald est élu en 998 abbé de Sant’Apollinare in Classe. Il démissionne un an après, se rend au Mont-Cassin et à Rome, prêchant l’austérité dans les monastères et les ermitages et créant de nouvelles maisons. En 1012, Romuald fonde dans les Apennins le monastère de Camaldoli, berceau de l’ordre des Camaldules. Son originalité est de juxtaposer à un monastère cénobitique des ermitages situés plus haut dans la montagne, où vivent les moines mus par une plus exigeante spiritualité.

Romuald, ermite à Val di Castro, meurt en 1027.

1992

La signature du traité de Maastricht crée officiellement l’Union Economique Européenne.

Maastricht est une ville de 120000 habitants dans le sud-est des Pays-Bas, le chef-lieu de la province du Limbourg, sur la Meuse, près de la frontière avec la Belgique. A moins de 40 Kms de Liège. C'est un centre industriel produisant des textiles, des produits chimiques, des céramiques et du verre. On y trouve de nombreux monuments historiques, notamment la basilique Saint-Servais, construite au Xe siècle, la plus ancienne église des Pays-Bas, ou encore l'église Notre-Dame de style roman.

Maastricht est également un important centre culturel, possédant un conservatoire de musique, un orchestre symphonique et un musée d'Art moderne renommé.

Maastricht fut fondée au IVe siècle à l'emplacement d'un pont romain. Annexée par les Provinces-Unies en 1632, elle fut assiégée par Louis XIV et Vauban en 1673. C'est au cours de ce siège que mourut le fameux d'Artagnan (repris par Alexandre Dumas). Elle fut attribuée aux Pays-Bas en 1830, après avoir résisté à la Belgique. La ville devint célèbre en 1992, lors d'un sommet historique au cours duquel les dirigeants des douze pays de la Communauté européenne signèrent un traité destiné à accélérer leur intégration économique et politique.

12 chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique européenne signèrent le traité sur l'Union européenne qui est une révision majeure du traité de Rome. Outre un approfondissement de l'intégration économique dans l'Union économique et monétaire (UEM), le traité confère à l'Union des prérogatives qui dépassent le champ économique en définissant les modalités d'une politique extérieure et de sécurité commune (PESC), ainsi qu'une coopération dans les domaines de la justice et des affaires intérieures. L'achèvement du grand marché intérieur, tel que défini dans l'Acte unique européen de 1986, est complété dans l'UEM par une politique monétaire commune et par la création d'une monnaie unique européenne. Nommée " Euro " par le Conseil européen de Madrid de décembre 1995. La création de la banque centrale européenne, chargée de gérer l'émission de monnaie et de mettre en œuvre la politique monétaire de l'Union, est prévue pour 1999. La PESC, quant à elle, est l'ébauche d'une future politique de défense commune de l'Union. Pour l'instant, il ne s'agit que d'un cadre intergouvernemental permettant de mettre en œuvre des actions communes en matière de politique étrangère.

Un autre apport essentiel du traité est l'instauration de la citoyenneté européenne. Est citoyen européen tout ressortissant d'un des États membres. En pratique, cette citoyenneté permet à n'importe quel citoyen européen de s'installer dans un autre État membre (sans nécessairement s'y établir sur le plan économique, ce droit étant déjà garanti par le traité de Rome dans le cadre de la liberté de circulation des travailleurs) et d'élire un représentant au Parlement européen depuis son lieu de résidence.

La période qui a précédé la ratification du traité par les différents États membres a suscité des débats internes houleux sur la pertinence de l'approfondissement de l'intégration, et donc de l'abandon par les États d'une partie de leur souveraineté au profit d'une entité supranationale. L'intensité du débat a varié selon les pays. Dans la plupart des États, c'est le Parlement qui ratifie les traités. Le débat de ratification a donc pu y être moins divulgué, les députés débattant au sein de l'assemblée. En France, la ratification des traités peut être soumise à référendum. Le gouvernement de l'époque a choisi d'employer cette procédure, ce qui donna lieu pendant le printemps et l'été de 1992 à une confrontation politique entre " pro " et "anti-Maastricht " qui ne recouvrait pas la traditionnelle césure droite-gauche. Le "oui" au référendum l'emporta de justesse en France (51%). Le traité fut finalement ratifié par 10 États membres sur 12.

Le Danemark et le Royaume-Uni, réticents devant la perte de souveraineté que représentait l'abandon de la politique monétaire à l'Union, ne le ratifièrent pas. Ils font tout de même partie de l'Union, mais ont la possibilité de ne pas participer à certains aspects de l'intégration monétaire.

Le Royaume-Uni avait déjà quitté le mécanisme de taux de change du SME au moment des attaques spéculatives de 1993, faisant subir à la livre une forte dépréciation par rapport à l'écu (European Currency Unit) constitué d'un panier des monnaies européennes.

L'appartenance à l'Union monétaire étant normalement conditionnée par la maintien de la monnaie nationale dans des "marges étroites" de variation par rapport à l'écu, la participation du Royaume-Uni semble repoussée, pour l'immédiat. Bien que les milieux d’affaires souhaitent vivement ne pas rester écartés du nouveau système monétaire. Cependant, les autres pays connaissent également des difficultés à remplir d'autres "critères de convergence" des économies nationales, dont le traité de Maastricht exige la satisfaction avant le lancement de la monnaie unique. Ces critères concernent les indicateurs clés des économies.

Il s'agit du niveau de la dette des États, qui ne doit pas dépasser 60 % du produit intérieur brut (PIB), de leur déficit, qui ne doit pas dépasser 3  % du produit intérieur brut (PIB), et des taux de change, d'intérêt et d'inflation, qui doivent être maintenus dans des marges proches de la moyenne des " meilleures performances ". Presque tous les États connaissent de graves problèmes de déficit et d'endettement, de sorte qu'au début de 1996 le Luxembourg était le seul à satisfaire à tous les critères.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 10/02/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !