Mois de Février / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 13 février.

Sommaire :

1800

La création de la Banque de France.

Trois mois après le coup d’État de Brumaire (9 nov. 1799), les banquiers dont l’activité était déjà importante sous l’Ancien Régime, Mallet, Perrégaux, Lecouteulx de Canteleu, se trouvaient ainsi pourvus d’un instrument financier officiel dans l’État avec la création de cette Banque de France dont Lecouteulx devenait le président.

À la banque étaient octroyés le monopole des billets de banque et les opérations d’escompte, pour la région de Paris [puis plus tard (1848) pour tout le pays]. L’État se contentait de nommer un gouverneur, tandis que l’administration de la banque était confiée à un conseil de régents nommés par les deux cents plus importants actionnaires.

Parmi ces régents, on rencontre des noms de personnages importants dans l’activité économique du pays, comme celui des Suisses Delessert ou Hottinguer et plus tard Jacques Laffitte, successeur de Perrégaux. La Banque de France instituait dans l’État une " république de capitalistes " ; cette oligarchie financière devait manifester une permanence étonnante à travers les changements de régime : le banquier Mallet, ses petits-fils et arrière-petits-fils auront siégé au conseil de régence pendant près de 140 ans quand en 1936, ils seront dénoncés par le " Front Populaire " de Léon Blüm qui signera le projet de nationalisation de la Banque

1895

Le brevet du Cinématographe est déposé par Louis et Auguste Lumière.

Né en 1894, fils d’un industriel franc-comtois spécialisé dans la fabrication de matériel photographique, Louis Lumière ne prétendit jamais au titre de cinéaste, se contentant de celui, plus humble, de physicien, doublé d’un bricoleur passionné qui se consacra jusqu’à la fin de ses jours à des recherches sur la photographie en couleurs, la stéréo-synthèse et le film en relief.

Il n’" inventa " point du jour au lendemain le principe de l’enregistrement photographique du mouvement, ni l’illusion de sa reproduction, ni même la projection sur écran d’images animées, tout cela ayant été pressenti avant lui et parfois réalisé, de manière empirique, par Étienne-Jules Marey, Georges Demény, Émile Reynaud, Thomas Edison et bien d’autres.

Il ne fit, aidé de son frère Auguste, que porter à leur point de perfection les travaux de ses prédécesseurs et rendre leur exploitation possible par l’utilisation de la pellicule perforée et un mécanisme simple d’enclenchement (le brevet du Cinématographe est déposé le 13 février 1895). Initialement, cette extraordinaire " machine à moudre " les images, à laquelle fut donné " le nom un peu rébarbatif de cinématographe " (pour reprendre les termes d’un journal de 1895, année de la première projection payante dans les salons du " Grand Café ", à Paris, au mois de décembre, après qu’il eut été présenté, le 22 mars, à la Société d’encouragement à l’industrie nationale, et, le 17 avril, à la Sorbonne), ne représentait guère, dans l’esprit de ses créateurs, qu’une curiosité scientifique, à laquelle ils ne voyaient — ni ne souhaitaient — d’avenir commercial, et moins encore artistique.

J’en ai parlé plus longuement à l’occasion de l’anniversaire (le 28 décembre) d’un des premiers films du duo, " Sortie des Usines lumière ". Voyez donc cette Chronique de 1895.

1945

Le bombardement de Dresde, fait 135000 morts "sans avantage significatif " pour les Alliés.

Dresde est une ville de l'est de l'Allemagne, sur l'Elbe, capitale de la Saxe, à proximité de la frontière avec la République tchèque. Mentionnée pour la première fois dans les écrits du début du XIIIe siècle, Dresde prit peu à peu de l'importance à partir de 1485, devenant la résidence des ducs et par la suite électeurs puis rois de Saxe. Au XVIIe siècle, elle devint un grand pôle artistique et culturel sous Frédéric-Auguste Ier notamment. C'est à cette période que l'alchimiste John Friedrich Böttger inventa la méthode de fabrication des porcelaines de Meissen, pièces qui étaient jusqu'alors, importées d'Asie.

La ville, grandement endommagée par la guerre de Sept Ans, fut en partie reconstruite et surnommée la "Florence de l'Elbe " pour sa beauté architecturale et ses nombreux musées. Napoléon y remporta son dernier grand succès militaire en 1813. Dresde devint un important centre industriel à la fin du XIXe siècle.

Dans la nuit du 13 février 1945, les bombes lâchées par les 800 bombardiers alliés firent 135000 morts et détruisirent 80 % de la ville sans avantage militaire significatif. C’est cette boucherie absurde que le romancier Américain Kurt Vonnegut (qui était prisonnier à ce moment à Dresde) évoque dans son roman " Abattoir 5".

Dresde fut en grande partie reconstruite après la Seconde Guerre mondiale.

Sa population est estimée à 500000 habitants.

Située au cœur d'une des plus grandes agglomérations du pays, c’est un grand centre industriel, un important axe de transport et une ville artistique. Son économie reste concentrée sur les activités portuaires et les industries de haute technologie. Les équipements optiques et médicaux, la bureautique, l'informatique, les instruments de musique, les machines-outils fournissent l'essentiel de son revenu industriel. Jadis fabriquée dans la ville, la très belle porcelaine de Dresde est aujourd'hui produite près de Meissen.

Dresde est traditionnellement une ville d'art. Elle reste célèbre pour son palais du Zwinger (XVIIIe siècle), qui abrite de nombreux musées et la galerie d'art Semper, riche de plus de 2 000 peintures, dont la Sistine Madonna de Raphaël est incontestablement le joyau. Porcelaines, étains, instruments scientiques, pièces de monnaie figurent aux côtés des bijoux de la couronne de Saxe. L'Opéra, créé en 1878 et associé aux célèbres compositeurs que sont Wagner, Weber et Strauss, fut reconstruit après la Seconde Guerre mondiale, de même que la Hofkirche et la Kreuzkirche qui dataient du XVe siècle. Le musée des Technologies, le musée d'Histoire, le musée des Transports et le Musée militaire constituent les principaux autres sites touristiques de la ville.

Cam.

Mois de Février / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist


Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/03/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !