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Chroniques du 26 février.

Sommaire :

1808

 Dessinateur, lithographe, peintre et sculpteur français, Honoré Daumier est né à Marseille le 26.02.1808

Ses caricatures satiriques et parfois tragiques étaient essentiellement dirigées contre la bourgeoisie parisienne. Il produisit plus de 4.000 lithographies et, principalement après 1860, des peintures à l'huile extrêmement sardoniques qui furent peu appréciées de son vivant.

Daumier dessina dans " La Caricature ", Charivari et d'autres périodiques. Il créa plusieurs stéréotypes imaginaires de personnages contemporains et dut purger une peine de prison pour une attaque dirigée contre le roi Louis Philippe. Ses peintures témoignent d'une technique fluide et de l'utilisation d'une palette principalement monochrome.

Il réalisa également des sculptures de ses personnages, telle que la statuette de bronze Ratapoil (v. 1850) (Louvre,Paris. Il est mort en 1879.

1935

Une expérience anglaise d’ondes radio, permet de créer une chaîne de stations d’alerte, le radar est né.

C’est Sir Robert Alexander Watson-Watt qui est connu pour son importante contribution au développement du radar. Né en 1892, à Brechin, en Écosse, il fit ses études à l'université de Saint Andrews. De 1915 à 1952, ses recherches pour le compte du gouvernement britannique portèrent sur la météorologie et sur le rayonnement électromagnétique — en particulier ses applications à l'aviation.

En 1935, seize ans après avoir obtenu le premier brevet pour un radar, Watson-Watt fit avec succès la démonstration d'un nouveau dispositif de localisation, capable de repérer les avions avec précision et de les compter, de jour comme de nuit, à des distances de l'ordre de 150 km. Cela permit le développement du premier système radar opérationnel, qui allait servir contre l'aviation allemande pendant la Seconde Guerre mondiale. Watson-Watt fut fait chevalier en 1942, et reçut de nombreuses autres distinctions, dont la médaille du Mérite des États-Unis en 1946.

1966

Jean Rostand, militant violemment contre l’atome militaire, ouvre un Congrès antiatomique.

Né à Paris en 1894, Jean Rostand vit, dès l’âge de six ans, à Cambo, un village basque ; la nature pyrénéenne déclenche sa vocation de naturaliste ; il reconnaît que s’il avait vécu à Paris "cette vocation, peut-être, n’eût point persisté". Mais la documentation importante rassemblée par son père pour écrire la pièce " Chantecler ", le conforte dans sa vocation.

Jean Rostand portait l’étiquette d’"homme de lettres", jugée par certains incompatible avec une quelconque activité scientifique. Lui qui ne vivait que pour la science souffrait de cette attitude ; il affirmait : "Je ne suis qu’un naturaliste [...] La biologie est mon seul métier. Je veux rester naturaliste."

Il n’est pas douteux que Jean Rostand mérite pleinement la double qualification d’homme de sciences et d’homme de lettres. Lui-même a précisé le cheminement de sa pensée : "Je dirai que je fus d’abord provoqué par l’observation critique du milieu social ; puis, de la société, je passai à moi-même, puis de moi-même à la science ; puis, de la science, je revins à l’homme."

Observateur critique du milieu social, dès l’âge de quinze ans (1909), son attention fut retenue par le tableau de la comédie humaine au détriment de la vie animale ; il est fort sensible à l’existence des catégories sociales ; bien "qu’appartenant à la classe des privilégiés, par effet d’un sentiment de culpabilité, j’étais toujours enclin à prendre le parti de l’inférieur". À un rythme accéléré vont paraître une série de volumes : Le Retour des pauvres  (1919), Pendant qu’on souffre encore  (1921) (ce sont deux messages violents, dénonçant la guerre et affirmant le caractère sacré de la vie), La Loi des riches  (1920) (avec férocité, un auteur de vingt-six ans analyse la cruauté des nantis et des parvenus), Julien ou Une conscience  (1928), c’est le portrait d’un riche honteux, Julien, qui n’accepte pas le postulat de l’inégalité sociale. Le thème de la famille est aussi considéré : Les Familiotes et autres essais de mystique bourgeoise  (1925), Le Mariage  (1927).

Observateur de psychologie individuelle et sociale, Rostand écrit  : "Je me scrutais, comme j’aurais fait d’un insecte." Une nouvelle série de livres : Ignace ou L’écrivain  (1925), portrait d’un écrivain vaniteux, égoïste ; Valère ou L’exaspéré  (1927), analyse de l’évolution d’une querelle conjugale ; La Vanité et de quelques autres sujets  (1925), maximes sur l’amour, la mort, l’orgueil, l’inégalité sociale ; Journal d’un caractère  (1931), sorte de journal intime où sont exposées des vérités sur soi-même et des vérités en général. Les œuvres de jeunesse se terminent, dix volumes parus entre 1919 et 1931. Ces livres expriment une révolte, un refus de complicité. C’est une vigoureuse satire attaquant les vices, les ridicules, les injustices. Au ton grave, sarcastique, se mêlent les allusions ironiques, la raillerie mordante, la farce, la bouffonnerie. Jean Rostand se comporte en accusateur doublé d’un observateur perspicace et cynique. Il vivait dans une société qui ne lui convenait pas ; il ose le dire et dénonce avec violence tout ce qui le heurte. Écrivain social, il aurait été placé à l’époque dans une extrême gauche plus ou moins anarchique. L’égoïsme bourgeois, l’injustice le révoltent.

Sa préoccupation constante sera de comprendre les hommes, de les aimer, de les aider à mieux vivre. Il participe à la douleur et à la souffrance humaines. Le comportement de l’homme jeune éclaire les positions militantes qu’il prendra au soir de sa voie. La fidélité aux principes de sa jeunesse oriente alors son action. Son apologie pacifiste se transformera, après le drame de Hiroshima (1945), en une campagne contre l’arme nucléaire. Dénonciateur violent de l’atome militaire, il sera président d’honneur du Mouvement contre l’arme atomique et ouvrira le congrès du 26 février 1966. Souvent il reviendra sur la "folie nucléaire" tout en sachant que "protester contre les armes atomiques, c’est à la fois inutile et indispensable, comme disait Jean Cocteau de la poésie".

Si ces recherches scientifiques originales portent surtout sur les Amphibiens, il inventera le bain glacé qui double le stock chromosomique, mais il découvre aussi les particularités " antigel " de la glycérine ce qui lui permet d’inventer des méthodes de conservation du sperme et du sang.

Jean Rostand est beaucoup plus connu par son œuvre de vulgarisation. Son premier livre, Les Chromosomes artisans de l’hérédité et du sexe  (1928), connaît un grand succès assez inattendu pour un livre de pure information. Rostand ressent l’utilité d’une initiation scientifique prolongeant l’instruction scolaire. Le déclic est donné ; une trentaine de volumes et de nombreux articles paraîtront, problèmes biologiques, vies d’animaux, biographies d’hommes de vérité, rôle de la biologie dans la vie, etc.

Pour améliorer la société tout en conservant le cadre social, c’est l’homme qu’il faut changer. Mais qu’est-ce que l’homme ; Le biologiste aidera le moraliste à répondre à la question ; d’où une série de nouveaux livres : Pensées d’un biologiste  (1940), Nouvelles Pensées d’un biologiste  (1947), Ce que je crois  (1953), Carnet d’un biologiste  (1959), Inquiétudes d’un biologiste  (1959), Espoirs et inquiétudes de l’homme  (1966). Il préconise une morale biologique car "la biologie est à la base de toute méditation sérieuse sur la condition humaine". Il souhaitait que "chaque citoyen ajoutât à sa maturité politique  une sorte de maturité biologique " afin qu’il puisse se prononcer valablement sur l’avenir humain. Les trois impératifs de sa morale biologique sont : "Mater en soi la brute, dépasser l’enfance, échapper à la névrose." "La générosité, le dévouement, le don de soi qui permettent à l’être humain de se hausser, de s’agrandir, d’accroître son humanité" devraient être la fin ultime de toute morale.

Dès le début des années soixante, il avait décelé avec clairvoyance, les causes primordiales de la faillite de la civilisation actuelle "qui n’a pas su donner un sens à son savoir, un but à sa puissance, un idéal à sa liberté". Il prévoyait la naissance d’une société trop rationnelle, trop réaliste, qui tendrait à évaluer "le quantum de protection et de soins" propre à chaque individu et qui accepterait les pratiques de l’euthanasie. Il avait compris le danger du fanatisme, qu’il soit religieux, patriotique ou idéologique. Autant il révère la vérité simple et provisoire, autant il "hait la vérité absolue, totale et définitive [...] qui est à la base de tous les sectarismes."

Toute l’œuvre de Jean Rostand est imprégnée du souci de la vérité ; ce souci d’objectivité l’a conduit à combattre les fausses sciences ; il rejette avec assurance et véhémence les "encombrants produits de l’imagination humaine que sont la radiesthésie, l’astrologie, le spiritisme, la métapsychie, la parapsychologie".

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/03/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !