Mois de Mars / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 5 Mars.

Sommaire :

1427

Naissance à Tournai, en Belgique, du peintre flamand le plus influent, Roger de la Pasture.

Rogier de La Pasture, dit Rogier Van Der Weyden, est né en 1339 dans les Flandres, à Tournai, aujourd’hui en 9Wallonie (Belgique). Il est considéré, avec Robert Campin – son maître – et Jan Van Eyck, pour l'un des fondateurs de la peinture flamande du XVe siècle.

Malgré le peu d'éléments dont on dispose sur sa jeunesse, il est généralement admis qu'il entra en 1427 dans l'atelier du peintre Robert Campin à Tournai. En 1435, il fut nommé peintre officiel de la ville de Bruxelles, où il passa l'essentiel de sa vie. Ses nombreuses peintures, constituées essentiellement de retables religieux et de portraits, n'étant ni datées ni signées, seule leur analyse stylistique permet d'envisager la chronologie de son œuvre.

Comme beaucoup de ses contemporains hollandais (notamment Jan Van Eyck), Van der Weyden manifesta un grand souci du détail et de la précision, même s'il privilégia souvent, par des jeux d'ombre et de lumière, le personnage central au détriment des éléments plus secondaires.

Ses premiers travaux, antérieurs à 1430, illustrent certains épisodes de la vie de la Vierge Marie, comme l'Annonciation (1425, musée du Prado, Madrid). Bien que très proches de celles de Robert Campin, les peintures de Van der Weyden exhalent une intensité émotionnelle et dramatique bien supérieure.

Dans ses œuvres plus tardives, entre 1430 et 1450, Van der Weyden exprima un intérêt croissant pour le thème de la passion du Christ. L'emploi de couleurs froides, la dynamique de lignes effilées (particulièrement manifeste dans les drapés) caractérisent ces tableaux, dont la ferveur religieuse atteint des sommets dans le triptyque tragique de la " Crucifixion " (1440, Kunsthistorisches Museum, Vienne).

Van der Weyde introduisit plusieurs innovations importantes, qui influencèrent la peinture hollandaise postérieure, parmi lesquelles l'utilisation d'arrière-plans dorés, comme dans " la Déposition " (musée du Prado, Madrid), des décors architecturaux définissant l'espace de la scène, comme dans " la Vierge debout " (Kunsthistorisches Museum, Vienne) ou encore le placement, au premier plan, d'un personnage vu de dos et créant l'impression d'un espace clos, comme dans " le Mariage de la Vierge " (musée du Prado, Madrid).

À partir de 1450, après un voyage en Italie où il se confronta à l'art de la Renaissance italienne, son travail s'adoucit, gagna en réalisme ce qu'il perdit en intensité mystique, comme en témoigne " l'Adoration des Mages " (Alte Pinakothek, Munich). Van der Weyden fut l'un des peintres européens les plus influents du XVe siècle. Sa célébrité gagna l'Allemagne, la France et l'Espagne, où furent envoyées nombre de ses œuvres exécutées sur commande.

1886

L’anarchiste Charles Gallo jette une bombe dans la bourse de Paris.

Mais la bombe avait un défaut de fabrication, elle explosa, mais plutôt comme un pétard-fusée. Une telle odeur nauséabonde se répandit dans le bâtiment qu’il dut être évacué pendant quelques dizaines de minutes et que la Bourse dut interrompre ses cotations. C’était probablement la première boule puante !

Il faut dire que l’année 1886 avait été fertile en revendications anarchistes, surtout aux Etats-Unis, mais également en France. En effet la loi d’exil contre les familles qui ont régné sur la France pendant le Second Empire (Prince Jérôme Napoléon) ainsi que sur les familles de ceux qui avaient " collaboré " a été votée par le gouvernement Freycinet. Elle avait suscité de vives réactions, notamment chez ceux qui avaient été frappé de confiscations. D’autre part la grève (sanglante) des mineurs de Decazeville (Nord) commencée en Janvier et réprimée dans le sang avait suscité un émoi considérable dans toute la France. Le mouvement anarchiste s’en était trouvé redynamisé.

1887

Naissance à Rio de Janeiro d’un compositeur brésilien de grand talent, Heitor Villa-Lobos.

Villa-Lobos est né le 5 mars 1887, à Rio de Janeiro, et sa formation fut celle d'un autodidacte. En 1912, il accompagna une expédition scientifique à l'intérieur du Brésil pour s'imprégner de la musique des tribus indiennes d'Amérique, qui devait plus tard avoir une influence importante sur sa propre musique. Villa-Lobos se trouva également au contact de la musique européenne contemporaine au cours de ses études à Paris de 1922 à 1930, après avoir obtenu une bourse d'études du gouvernement brésilien. Il assimila alors des éléments du style néo-classique, alors en vogue en France, sous l'influence de Stravinski et de Satie mais surtout de Milhaud, qui s'était lié d'amitié avec lui au Brésil en 1919. À partir de 1931, il fut nommé surintendant de l'Éducation musicale dans les écoles publiques de Rio de Janeiro.

À ce poste, il révolutionna l'éducation musicale au Brésil. Il supervisa également la constitution systématique d'un important fonds de musique folklorique et de musique populaire brésilienne, qui permit d'attirer l'attention de la nation sur cette riche source de culture musicale. Il dirigea des orchestres au Brésil, aux E.U. et en Europe.

Compositeur prolifique, Villa-Lobos a écrit quelque 2 000 œuvres, employant à cet effet presque toutes les formes existantes de la composition musicale. Il n'utilisa généralement pas de mélodies folkloriques brésiliennes, mais en composa lui-même, dans le style folklorique brésilien, pour les développer à sa façon. C'est à partir d'une danse populaire brésilienne qu'il créa le chôros ("sérénade"), depuis sa forme initiale jouée à la guitare solo pour l'adapter aux larges ensembles orchestraux et choraux des chôros les plus tardifs.

Dans les " Bachianas Brasileiras " (1930-1945), neuf suites variées dans leur instrumentation, le style musical de Jean-Sébastien Bach se trouve ingénieusement mélangé aux puissants rythmes et styles mélodiques de la musique folklorique du nord-est du Brésil. Les autres œuvres de Villa-Lobos comprennent des opéras, des ballets, des symphonies, des concertos, de la musique de chambre, des œuvres pour piano et des chansons.

1905

Un petit escroc, particulièrement persuasif, est interpellé pour avoir abusé 300 victimes.

Ce naïf escroc, nommé Pays, s’ingéniait à vendre le pantalon de Victor Hugo. Il l’avait déjà vendu plus de 300 fois, quand quelques victimes, du même monde, se rendirent compte de l’abus. Lors d’une soirée de charité, l’un d’entre eux avait proposé le dit pantalon du sieur Hugo à la vente aux enchères.

Les préjudiciés portèrent plainte : vingt-cinq exactement. Les 275 autres naïfs n’osèrent pas se faire connaître.

1953

La mort d’un des plus grands tyrans de l’Histoire, Joseph Staline. Et celle d’un grand musicien, Prokofiev.

1974

Un train aéro-glisseur atteint la vitesse record de 417,6 Kms/heure. Le génial inventeur ? Jean Bertin.

Né en 1917, polytechnicien, ingénieur de l’École nationale supérieure de l’aéronautique, licencié en droit, d’un esprit inventif hors du commun allié à un solide bon sens, Jean Bertin consacre sa vie à l’innovation.

De 1943 à 1955, à la S.N.E.C.M.A., où il devient directeur technique adjoint, Jean Bertin réalise entre autres des travaux sur les pulso-réacteurs et les inverseurs de poussée. Persuadé que l’acquis technologique aéronautique pouvait servir dans d’autres secteurs, il crée en 1956 la Société Bertin & Cie avec pour objectif le transfert des techniques de pointe à l’industrie. Celle-ci compte, après quelques années, six cents personnes.

En 1957, un ingénieur de la société redécouvre le principe de l’"effet de sol", ce qui amène Jean Bertin, aidé de son équipe, à concevoir les aéroglisseurs à jupes souples : terraplane, naviplane, aérotrain, dont un prototype, l’aérotrain I-80, établira le record mondial de vitesse de 417,6 km/h le 5 mars 1974.

Pour développer ces appareils, il fonde en 1965 la Société de l’aérotrain et la Société d’études et de développement des aéroglisseurs marins. Il contribue en outre à l’élaboration de nombreux concepts tels que convertisseur de couple, trompes à haut rendement, silencieux pour avion à réaction, dénébulation des pistes d’aérodrome, avion à décollage court ou vertical, etc. Il est cité comme inventeur ou co-inventeur dans cent soixante-trois brevets.

Reconnu comme un expert en matière de recherche, Jean Bertin est élu membre de divers comités scientifiques en France et à l’étranger. Il lutte pendant des années pour qu’une ligne d’aérotrain existe en France.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/04/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !