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Chroniques du 8 Mars.

Sommaire :

1869

La mort d’un grand poète et musicien romantique, Hector Berlioz.

Né à La Côte-Saint-André, dans l'Isère, le 11 décembre 1803, Louis Hector Berlioz commença l'étude de la musique à douze ans. Il se rendit à Paris en 1821 pour y faire des études de médecine, qu'il abandonna pour se consacrer à la composition.

Sa première œuvre importante, " la Messe solennelle ", date de 1825, ainsi que " la Révolution grecque ", inspirée par le soulèvement des Grecs contre la domination ottomane. Il entra alors au conservatoire de Paris où il étudia la composition, le contrepoint et la fugue. Après trois tentatives infructueuses, il remporta le grand prix de Rome avec " la Mort de Sardanapale ", créée à Paris en 1830.

La même année, Berlioz écrivit l " Symphonie fantastique ", créée au conservatoire de Paris en décembre 1830 et qui connut un immense succès. L'œuvre, sous-titrée " Épisodes de la vie d'un artiste ", en rupture avec le schéma traditionnel des symphonies, est structurée comme un drame en cinq mouvements évoquant une attitude émotionnelle et représentant des variations d'une " idée fixe" (motif récurrent). D'une forme révolutionnaire, la Symphonie fantastique mettait Berlioz au tout premier rang du romantisme européen. Grâce à la modernité de son orchestration, à la force expressive des couleurs et timbres et à l'utilisation très personnelle du contrepoint, le jeune compositeur signa ici, à vingt-sept ans, un chef-d'œuvre de l'histoire musicale du XIXe siècle, dépassant le modèle romantique beethovenien.

L'obtention du grand prix de Rome, en 1830, permit à Berlioz de s'installer en Italie. Son monodrame lyrique pour soli, chœur et orchestre, intitulé " Lélio ou le Retour à la vie " (1831), fut conçu comme une continuation de " la Symphonie fantastique ". Il écrivit sur une commande de Paganini " Harold en Italie " (1834) pour alto solo et orchestre, inspiré d'un poème de George Byron.

Parallèlement, il devint critique musical au Journal des débats de 1833 à 1863 et, à partir de 1834, à la Gazette musicale. Berlioz, qui aborda la direction d'orchestre en 1835, dirigea un grand nombre de ses œuvres par la suite. En 1837, il composa, sur commande du gouvernement, " la Grande Messe des morts " (Requiem), pour laquelle il exigea un effectif choral et instrumental exceptionnel.

En 1839, il obtint le poste de bibliothécaire au conservatoire de Paris et fut nommé chevalier de la Légion d'honneur. Il acheva cette même année sa symphonie dramatique " Roméo et Juliette ", d'après Shakespeare. L'année suivante, répondant à une commande du gouvernement, il dirigea sa " Symphonie funèbre et triomphale ", pour le dixième anniversaire des Trois Glorieuses (Révolution de 1830).

Pendant 10 ans il travaille sans arrêt composant, critiquant, dirigeant …

Berlioz se consacra ensuite avec génie à l'art lyrique. Cependant, ses opéras " les Troyens à Carthage " (1856-1860, représenté en 1863), tiré de l'Énéide de Virgile, " Beatrix et Benedict " (1862), d'après " Beaucoup de bruit pour rien " de Shakespeare, ne rencontrèrent à Paris qu'un accueil réservé voire hostile, tandis que ses œuvres connaissaient un triomphe à l'étranger. La Damnation de Faust remporta un immense succès à Vienne en 1866. Incompris de la plupart de ses contemporains, Berlioz mourut frappé de congestion cérébrale le 8 mars 1869, à Paris.

Romantique et dramatique, l'œuvre de Berlioz révèle un talent poétique et visionnaire. Décrié par certains de ses contemporains, il exerça une influence notable sur les plus grands compositeurs de son temps, notamment Richard Wagner, Franz Liszt et le groupe des Cinq en Russie.

1961

La mort à Londres de Sir Thomas Beecham, directeur d’Opéra et chef d’orchestre.

Né en 1879 à Saint Helens, dans le Lancashire, il fut diplômé de l'université d'Oxford puis, après une tournée en Angleterre avec une compagnie d'opéra, autodidacte en musique, il fit ses premiers pas de chef d'orchestre professionnel avec le Queen's Hall Orchestra de Londres en 1905.

En 1906 il fonda le New Symphony Orchestra, qu'il dirigea jusqu'en 1908. Il créa alors sa propre formation, la Beecham Symphony, qui donna son premier concert à Londres en 1909. En 1910, il se lança dans l'interprétation de musique symphonique et d'opéras contemporains peu connus. Il invita le maître de ballet Russe Serge de Diaghilev et sa compagnie, les Ballets russes, à Londres en 1911. Puis, en 1913, il contribua à la renommée en Grande-Bretagne du chanteur russe Fedor Chialapine.

En 1932, il fonda le London Philharmonic Orchestra et devint en 1933 le directeur artistique du Covent Garden. Il dirigea également le Seattle Symphony Orchestra et le Metropolitan Opera Orchestra de New York. En 1947, il fonda le Royal Philharmonic Orchestra. Il laissa une autobiographie, " A Mingled Chime " (1943), ainsi qu'une biographie de " Frederick Delius " (1958), dont il admira toujours l'œuvre.

Beecham a joué un rôle déterminant pour faire connaître la musique anglaise dans le monde entier. Mais il a également imposé la musique de Sibelius et de Richard Strauss en Angleterre et contribué au regain d’intérêt que connaissaient alors Haydn et Mozart. Son approche de la musique ancienne passait par des arrangements très personnels dont il était l’auteur et dont notamment " Le Messie "  de Haendel a connu les égards. Mais rien ne pouvait remplacer l’enthousiasme qu’il communiquait à tous ses collaborateurs. L’homme cultivait un humour légendaire et un raffinement qui convenait particulièrement à la musique française, qu’il a su servir, notamment dans un enregistrement de " Carmen "  avec Victoria de Los Angeles, qui constitue encore une référence.

1983

La mort à Londres d’un compositeur néoromantique de grande valeur, Sir William Turner Walton.

Né en 1902 à Oldham, il fut formé comme choriste à l'école de chant choral de Christ Church, à Oxford. Il parvint à la célébrité avec " Façade " (1921), pour récitant et 6 instruments sur des poèmes d'Édith Sitwell. " La première symphonie " (1935) ; l'oratorio " Belshazzar's Feast " (1931), qui a contribué à prolonger la tradition du choral de langue anglaise établi par Haendel, Mendelssohn et Elgar, et le " Concerto pour violon " en 1939.

Sa musique de film, en particulier la musique " d'Henry V ", mis en scène par Laurence Olivier est digne d'être comparée à celle de Prokofiev. On peut également citer : un " Concerto pour violoncelle " (1956) écrit pour Gregor Piatigorsky, une " Symphonie n°2 " (1960), et l'opéra " Troilus and Cressida " (1954).

Le style de Walton est caractérisé par une brillante orchestration et un grand esprit musical. Toutefois, dans des œuvres plus abstraites, sa musique indique un fond méditatif. Ses meilleures pièces musicales font ressortir deux tendances opposées : d'une part, les dissonances aiguës et les rythmes entraînants influencés par Stravinski, Prokofiev, et par le jazz ; d'autre part, la nature cérémoniale de sa musique, imprégnée des marches d'Elgar.

Cam.

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Dernière modification le 05/04/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !