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Chroniques du 12 Mars.

Sommaire :

774

L’Abbaye de Fulda est fondée dans la forêt de Buchonia en Saxe (Allemagne).

La fondation de l’abbaye de Fulda remonte au VIIIe siècle. Le 12 mars 744, sur le conseil de son maître Boniface, Sturm s’installa avec sept compagnons dans la forêt Buchonia, en Saxe, sur un vaste terrain donné par Carloman. Bientôt Sturm se rendit à Rome. Il en rapporta les us et coutumes du Mont-Cassin. Il obtint du pape Zacharie, en 751, l’exemption de juridiction épiscopale, privilège que Pépin confirma en 753. Fulda était déjà le centre du christianisme en Germanie. Le corps de Boniface y fut apporté après son martyre en 754.

La puissance de l’abbaye de Fulda devint prodigieuse. De 822 à 847, Raban Maur la dirigea. Sa richesse explique son influence ainsi que les terribles luttes intérieures qui la secouèrent : beaucoup de ses abbés furent déposés par l’empereur, chassés par les moines ou contraints de démissionner. Cela n’empêcha pas le statut d’abbé de s’enrichir de nouvelles dignités : prince du Saint Empire au moins depuis 1170, avec droit de siéger à gauche de l’empereur en 1194, archichancelier de l’impératrice en 1365.

L’ambition des moines issus de la noblesse les amena à se réserver les charges ; les moines d’origines bourgeoise et populaire s’insurgèrent contre ces prétentions. En 1294, Célestin V sépara la mense abbatiale de la mense conventuelle. Malgré quelques défections, l’ensemble des moines, dirigés par des abbés énergiques, résista au protestantisme.

Lors de la guerre de Trente Ans, les moines durent s’enfuir à Cologne. Ils revinrent bientôt et l’abbaye retrouva sa prospérité. En 1732, Clément XII y créa une université. En 1752, Benoît XIV érigea l’abbaye en évêché, l’abbé devenant Prince-Evêque, mais le monastère garda son observance.

En 1802, l’université fut supprimée et l’abbaye sécularisée. L’évêché de Fulda est devenu illustre par les conférences que les évêques allemands y tinrent presque chaque année à partir de 1867.

1938

L’occupation de Vienne par les Allemands crée l’Anschluss.

Les puissances de l’Entente s’étaient opposées, après 1918, au rattachement de l’Autriche à l’Allemagne. Dès son arrivée au pouvoir, Hitler songea à réaliser l’opération. Comme l’Italie et les puissances occidentales adoptèrent une attitude sans équivoque, une première tentative des nationaux-socialistes autrichiens de s’emparer du pouvoir échoua en juillet 1934, et n’aboutit qu’à l’assassinat du chancelier Dollfuss.

En juillet 1936, Allemagne et Autriche signèrent un traité de non-ingérence que les fascistes allemands n’étaient nullement décidés à respecter. L’amélioration des relations germano-italiennes créa une situation nouvelle dans le bassin danubien où Hitler avait désormais les mains libres. Convoqués en Allemagne, à l’Obersalzberg , en février 1938, le chancelier Schuschnigg se vit imposer un véritable diktat et, n’ayant reçu aucun soutien ni de Daladier pour la France, ni de Chamberlain pour l’Angleterre, il capitula. Comme il faisait mine de résister une fois rentré à Vienne, les troupes allemandes envahirent l’Autriche dans la nuit du 11 au 12 mars. Le 13, Hitler proclamait l’annexion de l’Autriche. La France et l’Angleterre se bornèrent à une protestation verbale.

1947

Truman propose aux Européens une aide financière pour sortir du marasme : c’est le Plan Marshall.

Le 5 juin 1947, dans un discours à Harvard, le secrétaire d’État George C. Marshall propose un plan qui porte son nom. La situation économique et politique de l’Europe étant instable, les États-Unis, dit-il en substance, ne sauraient demeurer indifférents ; leurs intérêts sont en jeu. La politique américaine n’est dirigée "contre aucune doctrine ni aucun pays, mais contre la faim, la pauvreté, le désespoir et le chaos". Washington propose, en conséquence, de fournir aux Européens les dollars dont ils ont besoin, à condition qu’ils déterminent eux-mêmes leurs besoins et assurent la répartition des crédits américains.

Cette proposition, généreuse et intéressée à la fois, fait suite à l’exposition de la doctrine Truman, qui date du 12 mars 1947 et vise à secourir les gouvernements grec et turc menacés par la "subversion communiste". Pourtant, elle s’adresse à tous les pays européens, y compris l’Union soviétique. Moscou semble hésiter ; puis, à la fin de juin, à la Conférence de Paris, Molotov fait connaître le refus de son gouvernement. L’U.R.S.S. n’admet pas que les nations qui font partie de sa sphère d’influence puissent exprimer une opinion divergente de la sienne et contraint la Tchécoslovaquie et la Pologne à refuser à leur tour.

En rejetant fermement le retour à l’isolationnisme, en se proposant de "remettre économiquement l’Europe sur ses pieds", les États-Unis s’efforcent de réactiver le commerce international, dont ils ont besoin, et de porter secours aux Européens, qui manquent de denrées alimentaires, de produits industriels, de combustibles et d’argent. Ils veulent aussi les préserver du danger communiste : 1947 marque la rupture des partis communistes français et italien avec les coalitions au pouvoir.

Le plan n’en contribue pas moins à accélérer la coupure en deux blocs du vieux continent.

Seize pays européens se réunissent à Paris au cours de l’été 1947 pour répondre à l’invitation du secrétaire d’État américain. De leurs délibérations naîtront un programme commun et une organisation nouvelle, l’O.E.C.E., fondée le 16 avril 1948. Du 3 avril 1948 au 31 décembre 1951, douze milliards de dollars seront fournis par les États-Unis (5/6 sous forme de don, 1/6 sous forme de prêt) ; 26 p. 100 iront à la Grande-Bretagne, 23 p. 100 à la France (2 800 000 dollars). L’aide Marshall sera relayée par une aide militaire, puis fusionnera avec elle.

Malgré ses conséquences politiques (rupture entre l’Europe occidentale et l’Europe de l’Est), le plan Marshall a permis à l’Europe occidentale de retrouver le chemin de la prospérité et d’entreprendre ses premiers efforts vers l’unification.

1950

Un référendum sur la " Question royale " rend les pouvoirs au Roi Léopold, en Belgique.

Le roi avait été transféré en Autriche par les Allemands en 1944, puis libéré par les Américains mais résidait en Suisse dans l’attente d’une décision quant à son avenir. Cette question de son retour avait exacerbé les divisions internes (Wallons – Flamands) des Belges. Au cours de l’été 1945, en dépit des pressions exercées par le PSC, qui était favorable au retour du monarque, le Parlement belge étendit la régence du frère du roi, le prince Charles, sans limitation de durée, bannissant Léopold III en raison de sa conduite controversée au cours de la guerre.

Ces mesures montèrent les partis de gauche (socialiste, libéral et communiste) contre le parti de droite (Parti Social Chrétien, catholique, mais aussi les Wallons contre les Flamands.

Le 12 mars 1950, après plus d’un an de crises gouvernementales successives provoquées par la question royale, les électeurs belges se rendirent aux urnes dans le cadre d’un référendum consultatif afin de se prononcer sur le retour de Léopold. Les votants se prononcèrent à 57,6 p. 100 en faveur du retour du roi. Une majorité se prononça, en Flandre, pour le retour du roi, mais en Wallonie, contre

Mais le Parlement y était opposé, et ce n’est qu’après sa dissolution et de nouvelles élections que le roi put revenir en juillet 1950. Cependant, ses ennemis ne désarmèrent pas : des grèves, des marches de protestation et des émeutes se produisirent dans de nombreuses agglomérations urbaines. On frôlait la guerre civile quand, le 3 août 1950, à la suite de négociations avec le gouvernement et les chefs politiques, Léopold III accepta d’abdiquer en faveur de son fils, le prince héritier Baudouin, qui devint roi à sa majorité le 17 juillet 1951.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/04/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !