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Chroniques du 16 Mars.

Sommaire :

37

La mort de l’empereur romain, Tibère, c’est sous son règne que Jésus-Christ est mort.

Tiberius Claudius Nero, né en 42 av. J.C., appartenait, comme son nom l’indique, à la très aristocratique gens Claudia . Sa mère, Livie, se remaria avec Auguste, et le fondateur de l’Empire sut deviner les talents de général que possédait son beau-fils. Il l’utilisa en Germanie et en Illyrie. En ~ 13, il l’associa au pouvoir en lui conférant un " imperium maius " ; puis il lui fit épouser sa fille Julie ; enfin, en 4 après J.-C., il l’adopta.

En 14 après J.-C., Tibère voulut sincèrement établir une dyarchie, partager le pouvoir avec le Sénat. Soucieux de légalité, il attendit que la haute assemblée le confirmât dans ses nouvelles fonctions ; de même, fidèle aux vœux d’Auguste, il adopta Germanicus, alors que son propre fils, Drusus, n’avait que deux ans de moins. Mais très vite il se rendit compte que les temps avaient changé. Il renonça à solliciter l’aide de l’aristocratie en tant que corps constitué ; il se débarrassa d’Agrippa Postumus, petit-fils de son prédécesseur (Auguste), et se conduisit en tout comme un monarque, fondant son pouvoir sur l’ " imperium maius "  (pouvoir civil et militaire supérieur à celui des autres magistrats), la puissance tribunicienne et, surtout, l’armée. C’est seulement par indifférence à l’égard d’ornements jugés inutiles qu’il refusa le titre d’ " imperator "  et par scepticisme qu’il condamna les excès d’adoration qu’entraînait le culte impérial (édit de Gythion et réponse aux députés de l’Espagne Ultérieure).

L’homme conserva un caractère profondément aristocratique. Il gouverna avec l’aide de quelques sénateurs et des principaux chevaliers, indifférent au sort de la plèbe. Compétent et consciencieux, il était aussi pessimiste et aigri par la méfiance d’Auguste. Ses sympathies stoïciennes sont connues.

Le règne fut d’abord troublé par des révoltes militaires. Dès 14, les légions de Germanie entrèrent en rébellion ; Germanicus ramena l’ordre, et, pour calmer les mutins, il les conduisit contre les Barbares au-delà du Rhin (15-16). Au même moment, des événements semblables avaient éclaté en Pannonie ; cette fois, c’est Drusus qui intervint, et il organisa une campagne en Bohême, contre le roi Marbod. Puis Germanicus fut envoyé en Orient ; il installa un nouveau roi en Arménie, créa deux provinces (Cappadoce et Commagène). Au retour d’un voyage en Égypte, il mourut brusquement. Le légat Pison, avec qui il ne s’entendait pas, fut accusé de crime, et préféra se suicider.

D’autres événements ont agité le monde romain. L’Afrique fut secouée par la révolte de Tacfarinas (17-24) et la Gaule par celle de Florus et de Sacrovir (21). Mais Tibère souhaitait la paix dans les provinces, et il intenta des procès contre les gouverneurs trop avides.

Il confia le pouvoir à son préfet du prétoire, Séjan. Ce dernier, habile et ambitieux, fit installer les prétoriens dans un nouveau camp situé près de la porte Nomentane, pour mieux surveiller la ville. Puis il fit empoisonner Drusus. Son rôle s’accrut encore quand Tibère partit pour Capri en 27 ; l’empereur, qui vivait entouré de médecins et d’astrologues, se transformait en tyran et multipliait les procès de majesté. Quand il apprit que Séjan complotait contre lui, il le fit arrêter et exécuter (31).

C’est sous le règne d’Auguste que Jésus est né, probablement (il n’y a rien de vraiment sûr !) mais il est mort sous le règne de Tibère, Ponce-Pilate étant procurateur de la Palestine.

Tibère mourut le 16 mars 37. Ce règne, qui avait commencé sous d’heureux auspices, surtout pour le Sénat, s’était achevé dans une atmosphère bien lourde. La plèbe de Rome résuma alors son sentiment en un cruel jeu de mots : "Tibère au Tibre".

1769

Bougainville réussit le premier Tour du monde français et ses récits emballent la France.

Il naquit à Paris en 1729, où il fit ses études. Il abandonna le droit et rejoignit l'armée française en 1754. À l'âge de vingt-cinq ans, il écrivit un traité sur le calcul intégral et fut par la suite nommé membre de la Royal Society de Londres. Pendant la guerre qui opposa les Français aux Indiens, il fut l'aide de camp du marquis Louis Joseph Montcalm de Saint-Véran au Canada, prenant part à la défense de Ticonderoga et de Québec.

Par la suite, Bougainville se battit en Allemagne pendant la guerre de Sept Ans. En 1764, il tenta de fonder une colonie française aux Malouines, bientôt abandonnée en raison des contestations de l'Espagne qui revendiquait ces îles. Il fut le premier navigateur français à faire le tour du monde (1766-1769). Parti de Brest, il franchit le détroit de Magellan, traversa l'océan Pacifique, atteignit Tahiti, les Samoa, les Salomon et Vanuatu. Il fut accompagné par des naturalistes et des astronomes et fit de nombreuses découvertes scientifiques et géographiques. Il relata ses expéditions dans son Voyage autour du monde (2 vol., 1771-1772).

Pendant la guerre d'Indépendance américaine, Bougainville servit dans les forces françaises d'Amérique conduites par l'officier de marine français le comte François Joseph Paul de Grasse. Il fut promu contre-amiral en 1789, et maréchal en 1790. Peu de temps après, il se retira pour se consacrer à la science.

Bougainville fut élu membre de l'Institut de France en 1796, année de sa fondation. Napoléon Ier le fit sénateur, comte de l'Empire et officier de la Légion d'honneur.

La plus grande des îles Salomon, un détroit de ces îles et un canal de Vanuatu furent nommés d'après Bougainville, comme le fut le " bougainvillier ", plante grimpante tropicale d'Amérique.

1926

La première fusée est lancée dans l’espace. L’américain Robert Goddard utilise le " propergol "

C’est un mélange de produits (ergols) qui libèrent l’énergie nécessaire à la propulsion d’un moteur-fusée par réaction chimique.

1940

La mort du premier prix Nobel féminin de littérature, la mère de Nills Holgersson, Selma Lagerlöf.

Cette romancière suédoise, née en 1858, reçut en 1909 le prix Nobel de littérature. C’était la première femme à faire l’objet de cette distinction.

Selma Ottiliana Lovisa Lagerlöf naquit à Marbacka. De 1885 à 1895, elle enseigna à Landskrona. Dotée d'une imagination naïve et fantastique, Selma Lagerlöf écrivit des contes et des romans inspirés de contes populaires suédois. Ses œuvres surprennent par leur fraîcheur et leur naturel, et son don de conteuse la place parmi les meilleurs écrivains suédois.

Son premier livre, " la Saga de Gösta Berling " (1890-1891), est un recueil de contes populaires du Värmland, écrit dans une prose lyrique marquée par l'influence de l'écrivain écossais Thomas Carlyle. Son deuxième ouvrage, un recueil de nouvelles intitulé " les Liens invisibles " (1894), fut, comme le précédent, un grand succès.

À partir de 1895, Selma Lagerlöf voyagea en Italie et en Asie et se consacra entièrement à la littérature. Tout en continuant à utiliser les formes courtes, contes et nouvelles, elle adopta également des formes narratives plus amples.

Son roman en deux volumes, " Jérusalem " (1901-1902), est la chronique d'un exode vers la Palestine. Vinrent ensuite " la Maison de Lilljecrona " (1911), " le Charretier de la mort " (1912) et " Charlotte Löwensköld " (1925). Elle écrivit encore des recueils de nouvelles : " les Reines de Kungahälla " (1899), le très célèbre " Merveilleux Voyage de Nils Holgersson " (2 volumes, 1906-1907), un recueil de " contes fantastiques pour enfants ", et " le Monde des Trolls " (2 volumes, 1915-1921). Selma Lagerlöf est aussi l'auteur d'ouvrages autobiographiques : " Mårbacka " (1922), " Mon journal " (1930) et " le Journal " (1932).

Elle reçut le prix Nobel de littérature en 1909 et fut élue à l'Académie de Suède en 1914.

1945

Un bombardement détruit presque entièrement la ville de Wurzburg, en Allemagne.

Il est toujours surprenant de constater combien les guerres peuvent détruire. L’on est bien dans son petit confort et l’on reçoit cette nouvelle déjà ancienne : une ville de cent mille habitants a été rasée de la carte. L’on se souvient tous de Hiroshima ou de Nagasaki, de Dresde. Proportionnellement Berlin n’a pas subi tant de dégâts.

Wurzburg est née il y a plus de 2500 ans. Ancien établissement celtique de pêcheurs, fortifié par les Romains à la fin de l'Empire, Würzburg devint, en 741, un important siège épiscopal. Ses évêques obtinrent, à partir du XIIe siècle, le droit de porter le titre de duc de Franconie. Malgré tous leurs efforts, les habitants de Würzburg ne purent s'affranchir de l'autorité de leurs évêques. La ville connut une grande prospérité aux XVIIe et XVIIIe siècles, sous les princes-évêques de Schönborn. L'un d'eux fit d'ailleurs construire un palais en s'inspirant des plans du château de Versailles.

En 1801, l'évêché fut cependant sécularisé. Octroyé à la Bavière en 1803, il fut cédé à Ferdinand III, le grand duc de Toscane, par Napoléon Ier. En 1815, Würzburg fut de nouveau rattachée à la Bavière.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, la ville souffrit beaucoup des bombardements aériens, qui la détruisirent à plus de 90%. Ses monuments historiques ont depuis été restaurés. La population est estimée à 130000 habitants.

La ville bénéficie aujourd’hui de sa situation de carrefour : elle est, en effet, un nœud de communication important, avec un port fluvial, des voies ferrées et des autoroutes. Elle est également un centre industriel rassemblant des usines de construction mécanique, de chimie et de textile. Située au cœur d'une riche région agricole réputée pour ses vignobles (cépages sylvaner, riesling), elle accueille le centre de recherche œnologique de l'État de Bavière. Elle est surtout réputée pour ses activités touristiques, abritant plusieurs monuments intéressants : cathédrale romane et diverses églises gothiques. Mais c'est avant tout l'art baroque qui a influencé l'architecture de la cité, en particulier avec la résidence des Princes-évêques, édifiée au XVIIIe siècle. Enfin, Würzburg est un grand centre universitaire dans le domaine de la science et de la médecine.

1988

L’Irak s’empare de la ville Irakienne " Kurde " de Halabja au prix de près de 10000 civils gazés.

C’est la sinistre " Ypérite " et le " Tabun " qui ont été utilisés. Plusieurs dizaines de milliers de morts (militaires) sont à mettre à l’actif de cette hécatombe.

L’Ypérite est un gaz expérimenté sur le front de l’Yser en 1917 par les Allemands. Il avait été abandonné par leurs auteurs (les allemands) p.c.q. les caprices de la météo faisait se retourner contre eux les gaz mortels.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/04/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !