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Chroniques du 19 Mars.

Sommaire :

Saint-Joseph

La fête de Saint Joseph est traditionnellement fêtée le 19 mars, et ce depuis 5 siècles.

Joseph, dans le Nouveau Testament, est le mari supposé de la Vierge Marie, la mère de Jésus. Il était fiancé quand il apprit qu’elle était enceinte " miraculeusement " ; il l’épousa et reconnut Jésus comme son fils.

L'essentiel de ce que l'on sait de lui est indiqué dans les deux premiers chapitres des Évangiles selon saint Matthieu et saint Luc. Plusieurs autres passages en parlent comme du père de Jésus-Christ et quelques-uns disent qu'il était charpentier ou artisan (Voir Évangile selon saint Matthieu, XIII, 55 ; Évangile selon saint Luc, III, 23 ; Évangile selon saint Jean, I, 45, VI, 42). Il descendait de la lignée royale de David et sa famille était de la ville de David, Bethléem.

Joseph, Marie et Jésus, après la naissance et la fuite pour échapper au massacre des Innocents, s'établirent à Nazareth. C'est là que le Christ passa les douze premières années de sa vie. Joseph apparaît pour la dernière fois dans les Évangiles quand, avec Marie, il retrouve Jésus, âgé de douze ans, dans le Temple en train de faire la discussion avec les savants (Voir Évangile selon saint Luc, II, 41-51).

Joseph était apparemment mort au moment de la Passion du Christ. Saint Joseph est vénéré par l'Église orthodoxe et par les catholiques, il est considéré par ces derniers comme le patron de l'Église universelle. Sa fête est le 19 mars dans l'Église d'Occident et le premier dimanche après Noël dans l'Église d'Orient.

La figure de Joseph est en grande partie calquée sur le modèle traditionnel des grandes vocations bibliques dont le rôle fut déterminant dans l’histoire d’Israël : celle des patriarches d’abord, celle des sages et des justes ensuite. Ainsi, dans Matthieu, I, 20-21, le récit de l’annonce de la naissance de Jésus reflète le schéma littéraire de l’annonce à Abraham de la naissance miraculeuse d’Isaac (ce récit est propre à Matthieu ; dans Luc, l’annonce n’est pas faite à Joseph, mais à Marie). Par ailleurs, Joseph est dit "juste" (Matthieu, I, 19), tout comme Noé dans Genèse, VI, 9. Or on sait que, selon l’Épître aux Hébreux, XI, 7, Noé était considéré à l’époque néo-testamentaire comme la figure du " juste par la foi " ; et, dans l’exégèse allégorique de Philon, le patriarche diluvien représentait le juste ou la justice. C’est une mission réellement évangélique que ces témoignages proposent.

Le nom de Joseph n’apparaît dans les calendriers liturgiques qu’au IXe siècle, le choix de la date de sa fête (le 19 mars) étant dû à une confusion avec le nom de " Josippe ". C’est au XIVe et au XVe siècle que la dévotion à saint Joseph se développa, ce dernier bénéficiant dans le calendrier romain d’aujourd’hui de deux fêtes, le 19 mars et le 1er mai (sous le vocable de saint Joseph artisan).

1560

La conjuration d’Amboise, près de Blois, trouve une fin tragique qui ouvre de sanglantes guerres de religion.

Les protestants français avaient accueilli avec soulagement la mort d’Henri II en 1559. Mais les Guise conservent la suprématie politique, et la situation ne s’améliore pas, comme le prouvent l’exécution du conseiller Anne Du Bourg en 1559 et, la même année, la déclaration de Villers-Cotterêts. Or le groupe protestant a rapidement évolué depuis le milieu du siècle. Il a été rejoint par un nombre important de nobles et de soldats "qui avaient changé de foi sans avoir changé d’âme". La haine des Guise conduit, en outre, nombre de "malcontents" dans les rangs de l’opposition.

Le protestantisme français, cessant d’être exclusivement une Église, est devenu un parti. On songe à la révolte ouverte, d’autant que certains princes du sang huguenots semblent légitimer les tentatives dirigées contre les Guise "usurpateurs". Certains hommes d’église recommandent le recours aux armes, que justifient de leur côté les théologiens de Strasbourg. Calvin et Coligny semblent avoir été beaucoup plus réticents. Aussi les princes du sang, Antoine de Bourbon et le prince de Condé, n’osent-ils s’attaquer ouvertement aux Guise ; ils se contentent de laisser se dérouler le procès secret de leurs adversaires.

L’exécution de la condamnation est confiée à un gentilhomme réfugié à Genève : La Renaudie. Après un simulacre d’états généraux secrets réunis à Nantes, le complot aboutit à ce qu’il est convenu d’appeler la "conjuration d’Amboise". Ayant recruté quelque cinq cents gentilshommes, La Renaudie se propose de surprendre la Cour dans la ville ouverte de Blois, le 6 mai 1560.

Mais les Guise sont renseignés par de multiples canaux : avis venus d’Allemagne, révélations volontaires de l’avocat parisien huguenot des Avenelles, puis d’un gentilhomme du duc de Nevers, avertissements du cardinal de Granvelle, ministre de Philippe II. La Cour s’enferme à Amboise. La Renaudie se contente de changer ses plans : introduction clandestine d’un groupe de cinquante hommes chargés d’ouvrir les portes, attaque extérieure. Mais de Lignières trahit. Les principaux lieutenants de La Renaudie sont arrêtés dans la maison forte de Noizay, ce qui provoque la fuite des clandestins. L’attaque a cependant lieu, mais, mal organisée, échoue. La cavalerie des Guise ramasse aisément les fuyards. La Renaudie est tué le 19 mars. Les créneaux d’Amboise sont fleuris de pendus et les exécutions se transforment en spectacle.

L’effet psychologique de cette orgie de vengeance est déplorable, rendant la haine inexpiable. Passant par Amboise, le père d’Agrippa d’Aubigné fait prêter à son fils le serment de venger les morts. On sait comment le fils tint sa promesse. Les guerres de religion deviennent inévitables. Les conjurés plaident, en vain, leur désir sincère de soumettre leurs doléances au roi, mais à la tête d’un groupe armé... Ils sont probablement sincères. Mais on a, en fait, dans les deux camps, basculé vers les solutions de force.

1687

L’assassinat par quelques-uns de ses hommes du fondateur de la Louisiane, Robert Cavelier de la Salle.

Il est né en 1643, à Rouen, dans une famille de riches négociants. A 15 ans, il se destine d’abord à l’Église et entre chez les Jésuites où il reste 9 ans.

Renonçant à recevoir les ordres majeurs, il abandonne l’état ecclésiastique et part pour le Canada où il obtient, en 1667, une concession à La Chine, en amont de Montréal. Il apprend les langues indiennes et, à partir de 1668, se consacre à l’exploration de la région des Grands Lacs, tout en se livrant au commerce des fourrures.

Protégé du gouverneur Frontenac à qui il sert d’ingénieur militaire dans la construction de fortins (fort Frontenac au nord du lac Ontario, fort Conti près des chutes du Niagara), il est anobli par le roi en 1675 et reçoit, en 1678, la permission d’explorer les territoires situés à l’ouest de la Nouvelle-France. Il élargit alors le champ de ses activités en direction du bassin du Mississippi : son but est de compléter l’exploration du grand fleuve que Marquette et Joliet avaient reconnu en partie en 1673.

Surmontant de terribles difficultés (il doit lutter contre la malveillance des Jésuites, le manque de fonds, l’indiscipline de ses hommes et l’hostilité des Iroquois), il embarque sur des canots d’écorce, avec une quarantaine d’hommes, Français et Indiens, descend l’Illinois, puis le Mississippi jusqu’au golfe du Mexique où il prend possession, au nom du roi, des territoires découverts : il les baptise Louisiane, en l’honneur de Louis XIV (9 avril 1682).

Le nouveau gouverneur du Canada, La Barre, lui contestant la réalité de ses découvertes, il se rend en France, plaide sa cause avec succès et obtient l’envoi de quelque quatre cents soldats et colons en Louisiane (1684). Mais, trompé par l’uniformité d’une côte marécageuse et lagunaire, il s’avère incapable de retrouver le delta du Mississippi et débarque cent lieues trop à l’ouest, dans la baie de Matagorda, le 4 février 1685. Pendant deux ans, il tente, en vain, de retrouver le fleuve, tandis que ses compagnons sont décimés par la maladie et les attaques des Indiens.

En désespoir de cause, il décide de remonter vers le nord pour chercher du secours auprès des Illinois. Parti le 12 janvier 1687, il est assassiné le 19 mars par quelques-uns de ses hommes que sa dureté dans le service exaspérait.

1934

La canonisation d’un saint italien, saint Joseph Cottolengo, une mère Térésa de l’Italie sous-développée.

Nul doute que cette date ait été choisie symboliquement par le Pape Pie XI. D’abord pour rappeler l’Italie fasciste à l’ordre chrétien et à la générosité évangélique. Ensuite pour évoquer le saint patron du nouveau canonisé.

Ce prêtre italien, Joseph Benoît Cottolengo est né à Bra (Piémont) en 1786. Il mourra à Chieri en 1842. Il est le fondateur d’un grand hôpital turinois et de divers instituts religieux qui poursuivent en Italie son action charitable. Cottolengo est ordonné prêtre à Turin le 8 juin 1811. Après quelques années de ministère rural, puis d’études théologiques, il décide de se consacrer au service des infirmes et des malades les plus déshérités. En 1828, il ouvre un minuscule hôpital de quatre lits, la Piccola Casa. Une veuve, Maria Nasi, fonde avec lui une société de Filles de la Charité pour le soin des malades.

En 1831, le choléra se déclare à Turin, et la Piccola Casa, dénoncée comme un foyer d’infection, est fermée sur ordre de l’autorité civile. Cottolengo recommence immédiatement son œuvre au nord-ouest de la ville, au Valdocco, où il n’y a alors que des terrains vagues. La Petite Maison de la Divine Providence devient bientôt une grande cité hospitalière. Pour en assurer le service, Cottolengo met peu à peu sur pied diverses équipes de religieuses et fonde deux congrégations masculines, les prêtres de la Petite Maison de la Divine Providence et les frères de Saint-Vincent-de-Paul ; il y ajoute une œuvre pour les aspirants au sacerdoce, les Tommasini.

Cette histoire a l’allure d’un perpétuel miracle ; Cottolengo, qui attendait tout de la Providence, gérait son immense hôpital sans avoir de ressources stables, le surplus non utilisé des dons quotidiens étant redistribué aux pauvres chaque soir, comme mère Teresa à Calcutta 150 ans plus tard.

La cité de Cottolengo occupe aujourd’hui tout un quartier de Turin. Plus de huit mille personnes, infirmes, malades, orphelins, handicapés de toute espèce, y sont soignés, assistés, instruits, éduqués par plusieurs centaines de religieux et de religieuses. Il existe, en Italie, près d’une centaine d’instituts Cottolengo pour le soin des malades mentaux, des épileptiques et des infirmes.

1962

Suite aux accords d’Evian, le cessez-le-feu est appliqué entre la France et l’Algérie.

Ces accords furent signés le 18 mars 1962 entre le gouvernement français et le gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), ils furent suivis immédiatement d’un cessez-le-feu généralisé (le 19 mars) et mirent fin à la guerre d'Algérie. Les négociations, commencées le 18 mai 1961 et reprises le 7 mars 1962 à Évian, permirent à l'Algérie de devenir désormais un État souverain et indépendant et d’englober le Sahara. Un régime provisoire était mis en place en attendant le scrutin d'autodétermination ; les Européens (plus d'un million) pouvaient rester en Algérie avec certaines garanties, et une coopération entre l'Algérie et la France était prévue.

Espérant une reprise de la guerre, l'Organisation armée secrète (OAS), mouvement clandestin qui tenta par la violence de s'opposer à l'indépendance de l'Algérie, redoubla ses actions terroristes, ce qui compromit définitivement l'avenir des Européens en Algérie. Les Français, par le référendum du 8 avril 1962, et les Algériens, par celui du 1er juillet 1962, approuvèrent ces accords.

Cam.

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Dernière modification le 05/04/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !