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Chroniques du 21 Mars.

Sommaire :

21 Mars

La fête de Noruz chez les Parsis de l’Inde et de l’Iran, leur Nouvel-An.

Noruz désigne dans la religion de Zoroastre la fête du Nouvel An. Encore de nos jours chez les Parsis de l’Inde et en Iran, cette fête se place le 21 Mars, le jour de l’équinoxe de printemps.

Pour les Parsis, le Noruz est un jour de fête comportant cinq rites : l’afringan , qui comprend des prières d’amour ou de louanges ; le ba , qui comprend des prières adressées aux yasata , les anges, ou aux fravashi , les anges gardiens ; le yasma , au cours duquel est célébrée l’offrande du haoma , le fravartigan , ou farokhshi , pendant lequel sont récitées des prières de commémoration des morts ; enfin le satum , qui reprend les prières des fêtes funéraires.

Pendant toute la journée du Noruz, les Parsis se congratulent selon le rite du hamazor  : la main droite d’une personne venant se placer entre les paumes de la personne qui la félicite ; des vœux sont alors échangés.

547

La mort du père d’un vaste mouvement spirituel, Benoît, qui deviendra vite Saint-Benoît.

La vie de Benoît n’est connue que par le récit qu’en a donné Grégoire le Grand (590-604) au IIe livre de ses Dialogues. Son but était de montrer qu’il y avait encore des saints qui accomplissaient des miracles, ce pape ne rapporte de saint Benoît que des " merveilles " ; on peut cependant par son récit fixer les jalons de sa vie.

Benoît naît vers 480 dans la province de Nursie, pays de montagnes voisin de Rome. Venu dans la capitale pour étudier, il la quitte bientôt pour vivre en ascète d’abord à Enfide, près de Tivoli, puis, un miracle ayant attiré l’attention sur lui, à Subiaco, où il vit seul, caché dans la montagne. Élu abbé d’un monastère voisin, il échappe par miracle à une tentative d’empoisonnement. Il réunit des disciples, qu’il répartit en douze petits monastères. La jalousie d’un prêtre l’oblige à quitter Subiaco. Vers 529, il se fixe au Mont-Cassin ; il y fonde un grand monastère, écrit sa règle et meurt, probablement le 21 mars 547, peu après avoir reçu et sermonné le roi des Goths, Totila.

1685

La naissance d’un génie musical, du véritable " père de la musique ", Jean-Sébastien Bach.

Au moment de rédiger, pour m’inspirer, je me suis offert " La passion selon Saint-Jean ", puis l’Oratorio de Noël. Mais cette musique me transporte et m’empêche de réaliser mon autre plaisir, celui de consulter les encyclopédies. Alors je vous laisse ; on a tellement écrit sur lui que vous n’aurez aucune peine à satisfaire votre curiosité.

1844

La fin du monde programmée par William Miller , n’est pas au rendez-vous, il crée alors les "adventistes".

Le terme " adventisme " vient du latin adventus, venue ; c’est une doctrine centrée sur l’attente du retour du Christ à la fin des temps. Toutes les formes du christianisme ont connu sporadiquement des poussées d’adventisme.

Historiquement, on désigne sous le nom d’adventisme un mouvement et un ensemble précis de groupes chrétiens du type secte. L’un et l’autre appartiennent originellement à une vague de spéculation apocalyptique plus vaste qui caractérise d’une certaine façon la fin du XVIIe, le XVIIIe et le XIXe siècle.

Le mouvement adventiste américain, le plus connu, prit corps autour de William Miller (1782-1849), fermier autodidacte, grand lecteur de la Bible, et membre d’une Église baptiste. De textes de la Bible (Daniel et l’Apocalypse), il arriva à la conclusion que le Christ reviendrait sur terre, pour un règne millénaire avec ses élus, aux alentours de 1843. La date de cette " parousie " devait se situer, selon lui, entre le 21 mars 1843 et le 21 mars 1844.

Lorsque cette dernière échéance fut passée, les amis de Miller qui restaient fidèles à son message crurent trouver dans une erreur de calcul la cause de son échec. Ils fixèrent le retour du Christ pour le 22 octobre 1844. Cette seconde prédiction ne rencontra pas plus de succès que les deux premières. Les disciples de Miller (près de cent mille) retournèrent à leurs Églises d’origine pour certains, les autres prirent une nouvelle dénomination, "l’American Millenial Association ", et, plus tard, celle de " d’Evangelical Adventists ". Leurs croyances étaient à peu près celles des baptistes. Ils y ajoutaient quelques points ou quelques accents particuliers, concernant l’eschatologie. Mais la date du retour du Christ, censée prochaine, n’était plus précisée. Mais ces avatars du " millérisme " produisirent vite plusieurs schismes. Le plus important, parce que le plus connu et le plus dynamique, fut celui des adventistes du septième jour .

À l’origine de cette différenciation nous trouvons une femme, Ellen Gould Harmon (plus tard Mrs. White). Visionnaire, elle affirmait avoir reçu directement du ciel l’explication juste des prophéties bibliques et d’autres indications relatives à l’organisation, à la vie et à la pratique de l’Église des derniers temps. Les adventistes du 7ème jour tiennent ses écrits pour le commentaire autorisé de la Bible, et subordonnent l’adhésion à la reconnaissance de la présence en Mrs. White de l’" esprit de prophétie " ; ce concept imprécis leur vient d’un piétisme influencé par les prophètes cévenols. Il est lié à la proximité de la parousie et à la conservation de l’Église fidèle dans les derniers temps.

Le message de Mrs. White – et des adventistes du septième jour – tient en deux volets : réforme dogmatique et réforme sanitaire. En gros, leurs croyances sont celles des baptistes conservateurs (baptême des seuls adultes sur profession de foi après une expérience de conversion, croyance en la Trinité, en la naissance virginale du Christ, en la chute, en la Rédemption, etc.). Leurs particularités tiennent dans les caractéristiques suivantes : observation du repos le samedi au lieu du dimanche ; adhésion au principe de la dîme en plus des offrandes pour les missions, etc. (en moyenne ils donnent de 10 à 15 p. 100 de leurs revenus par an) ; les morts attendent la résurrection dans un état d’inconscience ; à la résurrection finale, les bons recevront l’immortalité et vivront sur la terre dans des conditions paradisiaques, tandis que les mauvais seront détruits ; cela se produira après la venue du Christ et le millenium, période pendant laquelle les élus seront au Ciel avec le Christ. La réforme sanitaire concerne l’hygiène du chrétien. Les adventistes s’abstiennent de viande, d’alcool, de tabac, etc., et préconisent une vie " naturelle ". Ils accordent beaucoup d’importance à la création d’hôpitaux et de maisons de retraite où leurs principes hygiéniques sont appliqués.

De façon générale, les adventistes se distinguent par la rationalisation de leur genre de vie, tant religieuse que profane, p. ex. les activités des groupes locaux, mais aussi des prescriptions pour les célébrations, le prosélytisme ou l’aération des appartements. L’accent est mis à la fois sur la culture des vertus du groupe et sur le recrutement des nouveaux membres. En 1981, on comptait plus de trois millions et demi d’adventistes dans le monde (dont un peu plus de 70 p. 100 en Asie, en Afrique et en Amérique du Sud) et leur nombre atteignait 6,4 millions à la fin de 1988 ; en France, où l’Église adventiste s’est fait connaître par son " plan de cinq jours " de la ligue Vie et Santé, visant à déshabituer les fumeurs du tabac, il existait 7500 adventistes en 1981 et 11000 en 1989 ; ce nombre s’élevait à 45000 avec les D.O.M.-T.O.M.

Les chercheurs voient dans l’adventisme une réponse à une crise économique caractéristique des années 1840-1850 aux États-Unis. Cette explication sommaire ne tient pas compte des aspects européens de l’adventisme dans un sens plus large, lequel est lié à l’ébranlement révolutionnaire et aux conséquences économiques, sociales et psychologiques de l’épisode napoléonien. D’ailleurs, l’adventisme a des racines plus lointaines, dans le piétisme wurtembergeois et dans le prophétisme cévenol.

1848

Le roi Louis 1er de Bavière, amoureux de la danseuse Lola Montès, abdique en faveur de son fils.

Né en 1786, fils de l’empereur Maximilien Ier Joseph, Louis Ier est avant tout un artiste. Il est conquis par l’Italie dès son premier voyage en 1805 et, en 1827, acquiert une villa à Rome dont il fera, après 1848, sa résidence principale. Il est aussi séduit par la Grèce : héritant d’une capitale en cours de rénovation, c’est en "Athènes de l’Isar" qu’il transforme Munich, dans un style néo-classique. Sur ses instructions, les architectes royaux construisent, imposante et froide, une ville dans la ville (Pinacothèque, Glyptothèque, palais de la Ludwigstrasse) que son successeur Maximilien II achèvera (les Propylées, à partir de 1854).

Il est aussi le promoteur d’une politique qui doit faire de Munich le foyer spirituel de l’Allemagne et de la nouvelle Contre-Réforme. Dans un "printemps monastique" renaissent maintes abbayes et reparaissent les bénédictines et les capucins. L’université de Landshut est transférée à Munich (1826). Elle consacre Schelling, le philosophe de la révélation, pour ainsi dire en réplique au philosophe du rationalisme, Hegel, gloire de Berlin.

Dans les autres domaines, Louis Ier est un velléitaire. On a souvent tourné en ridicule ses tergiversations entre le libéralisme et l’autoritarisme de 1825 à 1831, et surtout la tragi-comédie qui s’est déroulée autour de Lola Montès : ce roi sexagénaire, brusquement subjugué, nomme comtesse Landsfeld la danseuse, provoque des tumultes qui ouvrent la porte à un programme quasi démocratique et abdique, non sans pathos, le 21 mars 1848.

Mais cette faiblesse recouvre une ambition intermittente qui se manifeste dans les affaires de Grèce, car, en poussant son fils Othon sur le trône d’Athènes (1833), Louis Ier croit allier l’hommage au philhellénisme et le renforcement de la position internationale de la Bavière. Cette ambition apparaît aussi par éclairs dans les affaires d’Allemagne, comme en témoignent la construction de la " Walhalla ", temple consacré aux héros germaniques, à Ratisbonne, sa participation à l’achèvement de la cathédrale de Cologne, son intérêt pour le musée de Nuremberg, ou encore, quelques jours avant son abdication, sa rencontre avec le représentant de la France, qui le voit "animé du sentiment de nationalité germanique le plus sincère et le plus exalté".

Son fils Louis II n’est pas mieux équilibré, lui qui construira les châteaux de Bavière et deviendra fou.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 05/04/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !