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Chronique du 29 Mars.

1796.

Né en 1.763, Issu d’une famille noble et pauvre d’origine italienne, François Charrette de la Contrie, dit Charrette, a peu connu son père, officier de fortune, et, sous le contrôle de ses oncles, il fait ses études chez les oratoriens d’Angers.

Aspirant (1779) puis garde de marine (1781), il participe à la guerre d’Indépendance américaine et devient lieutenant de vaisseau (1787). En 1790, il obtient sa retraite et part pour Coblence. Déçu par l’émigration, il vient à Paris et participe à la défense des Tuileries (10 août 1792). Il n’en réchappe, dit-on, qu’en brandissant la jambe d’un Suisse comme un trophée.

Retiré dans son manoir de Fonteclose, près de Machecoul, il se cache sous son lit pour échapper aux paysans venus lui demander de prendre leur tête. Après deux refus, il leur donne satisfaction et s’empare de Pornic (29 mars 1793). Après une série de revers, il est victorieux à Legé puis à Machecoul (10 juin 1793). Réuni vainement aux Angevins au siège de Nantes (28 juin), puis à la bataille de Luçon, il se sépare à nouveau de la "Grande Armée" après ses victoires de septembre (Torfou, Montaigu, Saint-Fulgent), et s’en va reprendre Noirmoutier.

Pendant la "virée de Galerne", il opère dans le Marais et le pays de Retz sans parvenir à s’imposer aux autres chefs jusqu’à son succès des Quatre-Chemins. Élu général en chef des Vendéens, il en profite pour offenser le généralissime La Rochejaquelein privé d’effectifs après Savenay en lui déclarant : "Si vous voulez me suivre, voilà un cheval ;" Homme d’Ancien Régime, il apparaît, à l’inverse des Angevins, soucieux de rétablir "les choses telles qu’elles étaient avant 1789".

Cet immobilisme politique n’exclut pas en lui la compréhension des gens de son pays mais explique sa dureté. Ce héros viole parfois les lois de la guerre, rendant coup pour coup aux organisateurs des colonnes infernales. Comme certains de ses adversaires bleus, Hoche, Haxo, Travot, il n’est révélé à lui-même que par les circonstances.

Ses réussites vont lui permettre de signer honorablement le traité de la Jaunaye (17 février 1795) ; selon une version controversée, il aurait obtenu que lui fût remis Louis XVII. Devenu l’espoir de l’Europe contre-révolutionnaire, sollicité par Dumouriez, vénéré par Souvorov, il reprend les armes lorsque l’annonce de la mort du petit roi le conduit à penser qu’il vient d’être victime d’une duperie.

Durant sa dernière campagne (24 juin 1795-23 mars 1796), il parvient souvent à briser l’étau républicain, jusqu’au jour où il est pris aux Lucs par l’adjudant-général Travot. Son refus de renier ses convictions et son flegme devant la mort le grandiront lors de son exécution à Nantes, le 29 mars 1796.

1867.

Le mode actuel de gouvernement au Canada a été établi en 1867 par l’Acte de l’Amérique du Nord britannique, qui est une loi du Parlement du Royaume-Uni réunissant le Haut et le Bas-Canada (aujourd’hui Ontario et Québec), la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick, et prévoyant, en même temps, l’adhésion future des autres provinces.

Le Manitoba a joint la Confédération en 1870, la Colombie-Britannique en 1871, l’île du Prince-Édouard en 1873, l’Alberta et la Saskatchewan en 1905, et, finalement, Terre-Neuve en 1949. Le Canada comprend actuellement dix provinces et deux territoires fédéraux.

La Constitution actuelle du Canada fut la première expérience de type fédéral dans l’histoire de l’Empire ou du Commonwealth des nations britanniques, et venait après plusieurs autres constitutions, dont l’Acte d’union de 1840.

Depuis plusieurs années, on agitait la question de la fédération des colonies britanniques de l’Amérique du Nord. Les délégués des trois provinces maritimes se réunirent à Charlottetown le 1er septembre 1864, et le Canada-Uni y envoya des délégués. L’idée d’englober toutes les colonies fit son chemin et, à Québec, le 10 octobre 1864, s’ouvrit une autre conférence où les délégués des deux Canadas, de la Nouvelle-Écosse, du Nouveau-Brunswick, de l’île du Prince-Édouard et de Terre-Neuve discutèrent du projet. On adopta alors les soixante-douze résolutions.

Les délégués des deux Canadas, de la Nouvelle-Écosse et du Nouveau-Brunswick se réunirent à Londres, en décembre 1866, et y adoptèrent les résolutions de Londres qui furent à l’origine de l’Acte de 1867. Le projet de Constitution suscita peu d’intérêt à la Chambre des communes. Introduit le 21 février, il reçut la sanction royale le 29 mars et entra en vigueur le 1er juillet 1867.

Le mot " Confédération " est une désignation inappropriée, car il s’agit, en réalité, d’une union fédérative, et la constitution établit un gouvernement central chargé de régler les questions essentielles au développement, à la permanence et à l’unité du pays, et des gouvernements provinciaux chargés de s’occuper des problèmes régionaux qui sont naturellement de leur compétence.

1902.

Naissance de Marcel Aymé, le père du " Chat perché " !.

Cet écrivain français qui combina dans son œuvre, avec une savante naïveté, le merveilleux et le réalisme du quotidien est le dernier enfant d'une famille de six. Né à Joigny, il fut élevé à la campagne, puis entreprit des études de mathématiques à Besançon, qu'il dut interrompre pour des raisons de santé.

Arrivé à Paris en 1925, il y exerça différents métiers (il fut notamment employé de banque, agent de change et journaliste), avant de publier un premier roman (Brûlebois, 1926).

Dès lors, il donna une nouvelle œuvre chaque année, jusqu'à la parution de " la Jument verte " (1933), récit satirique fondé sur une analyse de la sexualité, qui connut un vif succès.

La même année, il commença à écrire des textes de commande pour le cinéma, activité qu'il continua sous l'Occupation, sans pour autant cesser de publier des romans et des nouvelles dans les journaux de l'époque.

Premier volet d'une trilogie romanesque d'histoire contemporaine, " Travelingue " (1941) se situe au début du Front populaire. Cette étude de mœurs comique, qui met en scène des personnages pittoresques, comme le jeune boxeur Milou, poids mouche protégé par un vieux pédéraste, inaugure une fresque sociale fantaisiste et réaliste qui se poursuivit avec " le Chemin des écoliers " (1946), tableau humoristique de la France sous l'Occupation, et qui s'acheva avec " Uranus " (1948), dont l'action se déroule dans les mois qui suivirent la Libération.

Présentés comme des " histoires simples, sans amour et sans argent ", les " Contes du chat perché ", qui commençèrent à paraître en 1934 sous forme d'albums pour enfants (et qui furent complétés par les Autres Contes du chat perché, 1950, puis par les " Derniers Contes du chat perché ", 1958), mêlent le merveilleux et le quotidien rustique dans des intrigues où les animaux et les hommes conversent librement.

Considéré par certains comme un " poète populiste " en raison de sa capacité à fondre la réalité la plus scrupuleuse dans un univers merveilleux, Marcel Aymé excella dans le genre du récit bref et incisif. Aussi ses deux recueils de nouvelles (" le Passe-muraille ", 1943, et " le Vin de Paris ", 1947) figurent-ils comme des chefs-d'œuvre du genre.

Outre ses propres pièces de théâtre (" Vogue la galère ", 1947!; " Lucienne et le Boucher ", 1947!; " Clérambard ", 1950!; " la Tête des autres ", 1952!; " la Mouche bleue ", 1957!; " Louisiane ", 1961), on lui doit deux adaptations de pièces d'Arthur Miller (" les Sorcières de Salem ", 1954, et " Vu du pont ", 1958

 

1951.

Condamnation des Rosenberg.

Julius naquit en 1918 ; Ethel en 1915. Citoyens américains condamnés à mort et exécutés en 1953 après avoir été accusés d'avoir livré, dans les dernières années de la Seconde Guerre mondiale, des secrets atomiques à l'URSS.

L'affaire Rosenberg a pour origine l'arrestation, en février 1950, d'un physicien allemand, Klaus Fuchs, qui reconnut avoir transmis aux Soviétiques des informations sur la bombe atomique. Celui-ci les avait obtenues au centre d'expérimentation de la bombe atomique américaine, à Los Alamos, où il se trouvait pendant la Seconde Guerre mondiale.

Peu après, une enquête permit de remonter au nom d'un certain David Greenglas, qui avait également travaillé à Los Alamos, comme mécanicien, pendant le conflit. Greenglas avoua bientôt avoir volé, en septembre 1945, des documents sur l'arme atomique, qu'il avait transmis à son beau-frère ingénieur Julius Rosenberg.

Interrogé en juin 1950, arrêté puis relâché, ce dernier fut à nouveau arrêté en juillet. Ce fut ensuite au tour de son épouse Ethel, sœur de David Greenglass.

Les époux Rosenberg, accusés d'avoir conspiré en vue d'espionner pour le compte d'une nation étrangère, furent jugés à partir du 6 mars 1951 à New York. Le jury se prononça en faveur de leur culpabilité le 29 mars et, le 9 avril, leur condamnation à la peine de mort fut prononcée.

Sans disposer de preuves réelles de la participation des Rosenberg à un réseau d'espions, ou sur la manière dont ils auraient transmis des informations à l'URSS, l'accusation devait bénéficier du contexte de guerre froide qui régnait à l'époque : le maccarthysme triomphait, le pays était engagé dans la guerre de Corée et, enfin, beaucoup pensaient que l'URSS n'avait pu faire exploser sa propre bombe atomique, en 1949, que grâce à l'aide de secrets américains.

Cherchant à rendre le procès exemplaire, le juge et le procureur n'hésitèrent pas à modifier le chef d'accusation retenu au début (conspiration pour espionnage) en faveur du crime, beaucoup plus grave, de trahison envers les États-Unis.

L'iniquité d'un procès où les circonstances avaient manifestement pesé de tout leur poids dans la condamnation des Rosenberg, provoqua l'émotion d'une partie de l'opinion. Une campagne, en partie orchestrée par les partis communistes, en faveur de la révision du procès, fit le tour du monde et rallia à sa cause des personnalités aussi diverses que Pie XII et Albert Einstein.

Cependant, après l'échec des recours en grâce adressés au président Truman puis au président Eisenhower, et après le refus de la Cour suprême de se saisir du dossier, les époux Rosenberg furent exécutés le 19 juin 1953, sans que leur culpabilité ait été formellement démontrée.

Cam.

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Dernière modification le 23/05/99, ©camilist 1998 --- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !