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Chroniques du 18 avril
1787. LAVOISIER.
Le 18 avril 1787, Lavoisier lit à l'Académie royale des sciences son Mémoire sur la nécessité de réformer et de perfectionner la nomenclature chimique " , où il place l'Ïuvre entreprise avec les trois autres chimistes sous le patronage de Condillac et expose la philosophie suivie pour établir la nomenclature. Les corps simples, c'est-à-dire ceux qui n'ont pu jusqu'à présent être décomposés, ou éléments, sont divisés en cinq classes. La première classe comprend ceux qui paraissent approcher le plus près de l'état de simplicité : lumière, calorique, oxygène, hydrogène, azote. Viennent ensuite la deuxième classe (vingt-cinq bases acidifiables), la troisième (dix-sept substances métalliques), la quatrième (cinq terres) et la cinquième (trois alkalis). Le tableau de la nomenclature dispose ces cinq classes en colonnes : colonne I (substances non décomposées ) au regard de laquelle les nouveaux noms proposés pour les combinaisons se répartissent en colonnes II (substances mises à l' état de gaz par le calorique ), III (substances combinées avec l' oxygène ), IV (substances oxygénées gazeuses , suivies à partir de l' arsenic par les oxydes avec diverses bases ), V (substances oxygénées avec bases ) et VI (substances combinées sans être portées à l'état d' acide ). Au bas du tableau sont indiquées les dénominations appropriées de diverses substances plus composées et qui se combinent sans décomposition (muqueux, gluten, sucre, amidon, huile fixe, huile volatile, arôme, résine, extractif, extracto-résineux, résino-extractif, fécule, acohol, savon). (Dico Larousse). Dans son mémoire du 18 avril 1787, Lavoisier avait notamment écrit : Il est temps de débarrasser la chimie des obstacles de toute espèce qui retardent ses progrès, d'y introduire un véritable esprit d' analyse, et nous avons suffisamment établi que c'était par le perfectionnement du langage que cette réforme devait être opérée. Nous sommes bien éloignés sans doute de connaître tout l'ensemble, toutes les parties de la science ; on doit donc s'attendre qu'une nomenclature nouvelle, avec quelque soin qu'elle soit faite, sera loin de son état de perfection ; mais pourvu qu'elle ait été entreprise sur de bons principes, pourvu que ce soit une méthode de nommer, plutôt qu 'une nomenclature, elle s'adaptera naturellement aux travaux qui seront faits dans la suite ; elle marquera d'avance la place et le nom des nouvelles substances qui pourront être découvertes et elle n' exigera que quelques réformes locales et particulières. "
1904. Naissance de l'HUMANITÉ.
La presse socialiste est née relativement tard et a toujours eu une vie difficile. Son essor date de la fin des années 1880. Le premier numéro de L'Humanité , " journal socialiste ", paraît le 18 avril
1904.
Directeur politique : Jean Jaurès. Quel village en France et en Wallonie ne comporte pas une rue de ce nom ? Parmi les collaborateurs ont figuré quelques-unes des plus grandes signatures de l'époque : Tristan Bernard, Anatole France, Octave Mirbeau, Jules Renard. Organe de doctrine d'un haut niveau intellectuel, L'Humanité évolue et progresse parallèlement à la S.F.I.O.
Avec la Première Guerre mondiale, L'Humanité est soumise aux vicissitudes du
mouvement socialiste. En décembre 1920, à la suite de la scission au sein de la
S.F.I.O., L' Humanité , qui tire alors à environ 140 000 exemplaires, reste l' organe de
la majorité et devient donc le quotidien du Parti communiste. Période difficile, du fait
du départ de nombre de ses collaborateurs, et il faut attendre 1926 pour redresser la
situation. Dès lors, le journal est le strict porte-parole de la direction du parti. Son
tirage augmente régulièrement en dépit des poursuites et des saisies dont L'Humanité
est l'objet ; en juillet 1929 notamment, le gouvernement fait arrêter quelques dirigeants
communistes et saisir le numéro du 1er août et, dans le dessein de provoquer la faillite
du quotidien, met en liquidation la Banque ouvrière et paysanne. Des comités de défense
de L'Humanité (C.D.H.) sont aussitôt mis en place. En trois mois de souscription, le
titre est sauvé. Les comités de diffusion de L'Humanité, continuent leur action. Le 26
août 1939, le quotidien communiste est confisqué, et sa publication interdite. Le 26
octobre paraît le premier numéro clandestin ; 317 numéros paraîtront dans des
conditions très difficiles pendant la guerre.
Le 21 août 1944, le journal est diffusé à nouveau au grand jour. Il s' agit alors de
s'adapter au nouveau contexte politique, et le quotidien sera à nouveau saisi plusieurs
fois pendant les guerres d'Indochine et d'Algérie. Mais il reste un journal austère,
fidèle porte-parole de la ligne du P.C. français, analysant la politique intérieure et
extérieure, les événements internationaux, en termes d'opposition dialectique
communisme/capitalisme. Il lui est souvent reproché d'aligner ses prises de position dans
le sens d'un soutien systématique à la politique soviétique, même quand ses réactions
ont été différentes ou critiques (événements de Tchécoslovaquie en 1968, invasion de
l'Afghanistan en 1980, événements de Pologne en 1980-1981). De même, le quotidien, à
l'image du P.C.F., reste très réservé vis-à-vis des réformes proposées par Mikhaïl
Gorbatchev en U.R.S.S. Son contenu, souvent très théorique, n'atteint pas une audience
très large ; la diffusion de L'Humanité (180 000 exemplaires en 1970, 100 000
exemplaires vingt ans plus tard) n'a jamais réellement exprimé le poids électoral du
P.C.F., même si celui-ci est en net recul depuis
1981.
Diffusion peu élevée et faiblesse des recettes publicitaires rendent la situation économique du quotidien très difficile : la fête de L' Humanité organisée pour la première fois en 1930 par les C.D.H., les bénéfices de l'hebdomadaire L'Humanité-Dimanche et surtout l'appel aux militants (aide à la diffusion ; souscriptions) procurent des ressources complémentaires. La modernisation de l'entreprise entamée en 1985 et la rénovation des formules du quotidien et de l'hebdomadaire n'enrayent pas la baisse de la diffusion.
La chute du Mur de Berlin et la dilution des régimes communistes d' Europe de l'Est ont affaibli le P.C.F. lui-même et donc sa presse. On lui reproche d'ailleurs de garder l'emblème de l'Union Soviétique, la faucille et le marteau.
1974. Mort de Marcel PAGNOL.
Cas unique dans le panorama littéraire du XXe siècle, Marcel Pagnol est d'abord le prototype de l'auteur dramatique moderne, auquel le cinématographe a donné un nouveau moyen d'expression : ses Ïuvres ont ainsi connu un retentissement très vaste et très rapide, que le seul exercice du théâtre ne lui aurait pas offert. Il fait ensuite partie de ces artistes dont le sens aigu des affaires leur a permis de se libérer de la tutelle des industriels et des financiers. Devenu très vite son propre producteur de films (et, beaucoup plus tard, son propre éditeur), Marcel Pagnol a pu réaliser une Ïuvre cinématographique personnelle en toute liberté. Cet aspect de son personnage l'a souvent desservi. Propriétaire de studios de prises de vues à Marseille, puis d'une maison d'édition à Monaco, Marcel Pagnol s'est vu dédaigné par la critique qui n'admet pas qu'un artiste puisse s'intéresser au destin économique de son Ïuvre, et pour qui l'homme d'affaires oblitère fatalement le poète. Les années 1960 devaient pourtant faire apparaître, dans le domaine du cinéma tout au moins, Marcel Pagnol comme un novateur : nombreux sont aujourd'hui les cinéastes qui participent à la production de leurs Ïuvres, quand ils ne l'assurent pas entièrement. Mais quelles que soient les raisons de sa réussite sociale, Marcel Pagnol reste, avant tout, un écrivain et un auteur dramatique de premier plan. Qui n'a lu ses trilogies : Marius, César et Fanny, Ou la Gloire de mon père , Le Château de ma mère et le Temps des secrets ? De l'Ïuvre de Marcel Pagnol, la partie qui se présentait comme la plus éphémère, la partie cinématographique, a fort bien résisté à l'épreuve du temps.
Peu de films tournés entre 1930 et 1935 ont gardé autant de fraîcheur que sa trilogie, Angèle ou Regain . Ce " théâtre filmé ", longtemps dédaigné par des critiques pointilleux, a finalement donné plusieurs " classiques " de l'histoire du cinéma. Marcel Pagnol est mort à Paris, le 18 avril 1974. Il est enterré dans le hameau de La Treille, près d'Aubagne, au pied de ces collines qu'il n'avait jamais réellement quittées.
1980. Indépendance du ZIMBABWE.
Le Zimbabwe (ex-Rhodésie, ex-Rhodésie du Sud) a accédé à l' indépendance le 18
avril 1980, après une longue et douloureuse guerre de libération nationale. Parmi les
États d'Afrique australe issus de la décolonisation, il occupe une place à part, dans
la mesure où l' affaire rhodésienne " a été l'un des facteurs qui ont pesé le
plus lourdement sur l'ensemble de la zone, et dans la mesure également où il suit
aujourd'hui une voie originale dans la stratégie du développement.
Le Zimbabwe doit son nom à un ancien royaume qui eut sa période de gloire du VIIe au
XIVe siècle (encore que les appréciations des historiens divergent sur ces dates) et
dont subsistent de prestigieux vestiges au centre du pays.
Camille LECLERCQ
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Dernière modification le 23/05/99,
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