Mois de Mai / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Bonne lecture des Chroniques du 30 Mai.

1232.

Qui invoquez-vous lorsque vous avez perdu votre trousseau de clés ou votre sac à main ? Saint Antoine de Padoue. Eh bien ne cherchez pas son hagiographie (son curriculum vitae en tant que saint !), si elle n’est pas totalement perdue (quel paradoxe !) elle n’en demeure pas moins chargée d’ombres et de mystères.

Quand est-il né ? 1191 ou 1195 ? ? ? On ne le sait. Disons fin du 12° siècle !

Où est-il né ? A Lisbonne, dans les environs ? On ne sait.

De qui est-il né ? Simple fils d’ouvriers ou d’une puissante lignée (on parle même de Godfroid de Bouillon, pas moins !) ? On ne sait.

Mais c’est vrai que l’on enjolivait fortement les biographies des " sanctifiables ", car un Saint dans sa paroisse, cela facilitait les relations avec le Seigneur … en attirant de nombreux pélerins qui dépensaient beaucoup d’argent …

Ce que l’on sait, c’est qu’en 1210 (entre 15 et 20 ans) il est sacré " Chanoine régulier de l’Ordre de Saint-Augustin. Frappé par l’exemple des " Frères " de la Pauvreté " (un de ces Ordres Mendiants fondés par François d’Assise à cette époque) il entre en 1220 dans l’Ordre des Franciscains sous le nom de Frère Antoine.

Il part en missionnaire au Maroc, mais en revient frappé par la maladie. Il échoue sur une plage près de Messine (détroit de Messine entre la Sicile et l’Italie), il remonte à pied toute l’Italie, rencontre Saint-François à Assise qui lui recommande d’enseigner la théologie à ses frères. Depuis Antoine mène la vie errante d’un prédicateur Chrétien, de monastère en paroisse, de paroisse en abbaye. C’est dans le Sud-ouest de la France, près de Toulouse et de Puy-en-Velay qu’il accomplit les miracles qui lui vaudront sa sainteté. Don de prophétie certes, mais aussi apparition de l’Enfant-Jésus (selon les " Légendes Dorées de l’époque).

Nommé Général de l’ordre en 1227, le 30 Mai, il meurt en 1231.

Le 30 Mai 1232, il sera canonisé par le Pape Grégoire IX. Le culte de ce Saint ne tarde pas à gagner toute l’Europe et il perdure encore près de 8 siècles plus tard.

1431.

Sur un bûcher, à Rouen, capitale des provinces anglaises en France, meurt, brûlée vive, le 30 Mai 1431, Jeanne de Lorraine, dite Jeanne d’Arc.

Je ne vais pas retracer toute son histoire. Elle est connue. Née en 1412, à Domrémy en Lorraine, elle est simple bergère, jeune fille (La Pucelle) et sans éducation. Elle parvient néanmoins à gagner la confiance du Roi de France, le Dauphin Charles VII, jeune roi sans royaume, à l’exception de Bourges, et à le pousser à entamer une Guerre de reconquête sur les Anglais, qui seront finalement, mais bien après la mort de Jeanne d’Arc, rejetés de France, en Angleterre.

C’est la dernière étape de cette terrible Guerre de Cent Ans qui se termine aussi en 1453 et " clôt " donc le Moyen-Âge, tout en permettant à la France de devenir ce qu’elle est. Une monarchie centralisée.

Si Jeanne d’Arc a été brûlée, c’est à l’initiative d’évêques " pro anglais ", l’évêque Cauchon, de Rouen notamment.

1631.

Fondation du premier Journal Parisien et Français, paru du 30 mai 1631 au 30 septembre 1915.

Le père en est Théophraste Renaudot. Il n’est pas le créateur de la presse périodique en France, mais il reste bien le fondateur du premier grand journal français, La Gazette .

Le premier périodique français, Nouvelles ordinaires de divers endroits , naquit en janvier 1631 : il était édité par deux libraires parisiens, Jean Martin et Louis Vendosme, et son texte était pour l’essentiel la traduction de feuilles d’informations périodiques éditées dans les Pays-Bas ou en Allemagne ; la France avait, en la matière, plus de vingt ans de retard.

Renaudot publia le premier numéro de sa Gazette  hebdomadaire le 30 mai 1631. Fort de l’appui de Richelieu et du père Joseph, il obtint, le 11 octobre 1631, un privilège d’exploitation en France de ce type d’écrit, ce qui lui permit d’absorber les Nouvelles ordinaires  dans sa Gazette , dont elles formèrent durant plusieurs années une sorte de complément.

De petit format (23 Œ 15 cm), de quatre puis huit et parfois douze pages, La Gazette  n’était qu’un recueil de nouvelles et de documents officiels, sans commentaire. Les nouvelles de l’étranger y occupaient toujours au moins les deux tiers du texte imprimé.

C’était une feuille officielle : elle servit à Richelieu d’instrument de propagande et d’organe pour l’expression de sa politique étrangère et intérieure. Renaudot éditait aussi, à l’occasion, des suppléments "extraordinaires".

Il publia, dès juin 1632, une feuille d’annonces, la Feuille du bureau d’adresses , et reprit, à partir de 1639, la publication annuelle du Mercure français, qui résumait les événements de l’année écoulée et qui remontait à 1611.

La nouveauté de La Gazette  lui valut un succès durable ; elle tira, semble-t-il, jusqu’à huit cents exemplaires dans les années 1640.

Tous les ans, Renaudot publiait en livre ses Gazettes  de l’année et, dans les préfaces de ces volumes, il sut remarquablement exposer les buts et les difficultés du journalisme : "L’histoire est le récit des choses advenues, la gazette seulement le bruit qui en court [...]. Je prie les princes et les États étrangers de ne point perdre inutilement le temps à vouloir fermer le passage à mes nouvelles dont le commerce ne s’est jamais pu défendre et qui tient en cela de la nature des torrents qu’il se grossit par la résistance."

Après la mort de Richelieu, Renaudot réussit à sauvegarder La Gazette. Ses fils Isaac et Eusèbe continuèrent sa publication après la mort de leur père en 1653, et elle resta jusqu’en 1762 entre les mains de ses descendants.

À cette date, Choiseul l’annexa au ministère des Affaires étrangères : elle prit le titre de Gazette de France  et devint bihebdomadaire ; elle conserva jusqu’en 1789 son caractère officiel et le monopole de l’information politique.

La Gazette de France , devenue un temps Gazette nationale de France , traversa sans éclat la Révolution et l’Empire. Après 1815, elle commença une longue carrière de quotidien monarchiste, légitimiste après 1830.

La Première Guerre mondiale lui porta un coup fatal et elle disparut en septembre 1915 dans sa 285e année.

1968.

30 Mai. Plus d’un million de Français, Parisiens en majorité, défilent dans les rues de la Capitale. Exaspérés par les " manifestations " de Mai 68, les occupations d’universités, les grèves dans les usines et dans les transports, les violences et les destructions dans les rues, les Parisiens applaudissent le retour du Général de Gaulle à la tête de la République et le retour au calme.

C’est la fin de Mai 68.

La fin ? Non !

Le début de …. des conséquences de Mai 68.

La plus grande, c’est selon une enquête réalisée chez des jeunes universitaires qui n’étaient pas né à l’époque, c’est la liberté féminine.

Liberté de disposer de son corps (avortement désormais autorisé, même avec des contraintes), liberté de plaisir, liberté d’aimer qui femme veut et quand elle le veut.

Et cette liberté qui a d’abord traumatisé les Hommes a bouleversé leurs rapports avec les Femmes. Elle les a obligés par la suite à considérer l’Autre avec plus de respect !

Et en fin de compte elle a obligé la société occidentale à admettre que l’union libre, la procréation assumée et programmée, la liberté sexuelle, l’homosexualité, n’étaient pas synonymes de toutes les dépravations, mais le fruit d’une autonomie responsable.

Et en dernière conséquence, mais pas des moindres, la répression accrue du harcèlement sexuel, la prise en compte de la réalité criminelle du viol, y compris du viol conjugal, mais aussi la plus grande sévérité concernant les crimes d’ordre sexuel, notamment contre les enfants.

Conquêtes fragiles, certes, mais réelles et importantes.

Bien à vous,

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 25/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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