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Bonne lecture des Chroniques du 31 Mai.

 

La PENTECÔTE.

Mais qu’est-ce donc cette Pentecôte ?

Solennité par laquelle toutes les Églises chrétiennes, le cinquantième jour après Pâques, célèbrent la venue du Saint-Esprit.

Littéralement ce mot en grec signifie cinquante !

Chez les Juifs, c’était une fête célébrée 7 semaines après le second jour de Pâques en souvenir de la remise – sur le Mont Sinaï - des Tables de la Loi à Moïse.

La fête juive qui, sept semaines après la Pâque, commémorait déjà, dans certaines communautés d’Israël, l’alliance du Sinaï a certainement mis sa marque sur le récit des Actes des Apôtres (ch. II) : c’est à la lumière des traditions rabbiniques concernant le don de la Loi que s’éclaire l’ambiguïté établie intentionnellement entre les langues de feu venues du ciel et les langues diverses dans lesquelles est entendue la prédication des apôtres, signe de l’universalité de l’Église.

Chez les Chrétiens, c’est la fête célébrée aussi le cinquantième jour après Pâques, mais pour célébrer la descente de l’Esprit-Saint (la Sagesse divine) sur les Apôtres.

Il est difficile pour nous d’imaginer le choc provoqué chez les apôtres, les 11amis (moins Juda qui s’est pendu) par la montée au ciel du Christ. Il les a quittés, les laissant seuls. Avec un message à diffuser, mais avec une terrible peur au ventre, celle de ne pas être à la hauteur, sans l’esprit de leur maître.

Aussi celui-ci va-t-il leur envoyer la Force d el’Esprit-Saint pour les aider à parachever la Nouvelle qu’il leur a confiée.

Mais la liturgie chrétienne a d’abord désigné sous le terme de Pentecôte toute la cinquantaine pascale, ne mettant en lumière que progressivement le dimanche qui clôture cette solennité. Ce jour est ainsi devenu la commémoration de l’événement rapporté par les Actes comme étant le point de départ de la mission évangélisatrice de l’Église animée et soutenue par l’Esprit saint.

Ce qui descend ce jour sur les Apôtres, selon les Chrétiens, c’est l’esprit de " communion " entre tous les membres. Tous différents en sexe, en talents, en force en connaissances, tous sont désormais unis et partagent leurs dons pour former une vraie communauté, comme les membres du corps partagent leurs capacités pour faire vivre celui-ci !

1212.

La date est incertaine (29, 30 ou 31 Mai ; Mais l’on situe cet événement à la Pentecôte. Le début d’une avnture extraordinaire surnommée par la suite (un peu à tort !), La Croisade des Enfants.

Mouvement populaire déclenché simultanément dans la région parisienne, en Rhénanie et en Italie du Nord, peu après l’émotion suscitée, à la Pentecôte 1212, par les processions ordonnées pour aider à la victoire sur les Sarrasins d’Espagne (Las Navas de Tolosa, 16 juill.).

Malgré un nom qui vient de traductions incertaines et de documents tardifs, il est assuré que ce mouvement affecta fort peu de véritables enfants ; ce furent surtout de pauvres gens désireux de donner une leçon aux chrétiens plus favorisés, chez qui l’idée de croisade s’émoussait.

Toutefois, la raison profonde tient sans doute à la pression démographique, génératrice de migrations, qui était très forte dans les régions, précisément, où s’est développé ce nouvel enthousiasme pour la croisade ; le bouleversement, pour la même raison, des structures familiales n’est pas non plus étranger au phénomène. Des éléments marginaux de la population se mêlèrent naturellement à un mouvement qui ne pouvait être contrôlé.

Parvenus dans les ports méditerranéens (Marseille, Gênes, Pise, Venise), la plupart des "croisés" furent refoulés et se dispersèrent ; très peu rentrèrent chez eux, beaucoup ne survécurent pas aux rigueurs de l’hiver et à la misère. Quelques-uns réussirent à trouver un passage sur des bateaux qui partaient pour l’Orient ; ceux qui ne moururent pas dans un naufrage au large de la Sardaigne furent finalement vendus comme esclaves en Égypte.

L’hostilité de la société, laïque et ecclésiastique, à un phénomène qui échappait à toute emprise institutionnelle et dont les motivations étaient aussi vagues que mêlées est certainement la raison principale d’un échec aussi lamentable ; il faut cependant rappeler que la croisade populaire de 1096 échoua, elle aussi, malgré sa concomitance avec l’expédition militaire des barons. On ne doit pas confondre la croisade des Enfants avec la croisade des Pastoureaux, mouvement analogue déterminé en France par la défaite de Saint Louis en Égypte.

1915.

Le 31 Mai, les allemands expérimentent sur le front russe un " gaz de combat " très toxique : le phosgène, une combinaison de chlore et d’oxyde de carbone.

Il fit 6.000 victimes ; 6.000 soldats russes périrent, mais on ne compte pas, vu la désorganisation de l’armée russe et la révolution de 1917, le nombre de soldats victimes de séquelles.

40 jours auparavant, le chlore (l’Ypérite) avait fait 15.000 victimes françaises dans la région d’Ypres, en Belgique.

1936.

En France, comme en Belgique, c’est en 1936 que la loi accorde aux travailleurs le droit aux " Congés Payés ". Jadis, lorsqu’en été le patron prenait ses congés, il fermait l’entreprise et plaçait son personnel en chômage technique. Sans salaire.

Dorénavant ceux qui à la date du 31 Mai peuvent compter un an dans l’entreprise (du 1 er juin de l’année précédente), obtiennent automatiquement les " congés payés ".

Je n’ai pas connu cette époque, mais elle correspondait aux premiers " jours de congés payés " de mon père.

Il était jeune marié, attendait mon frère aîné. Son épouse et lui sont partis en vélo, en Ardennes, à Barvaux, Durbuy (la plus petite ville du monde), sa région natale.

Ils logeaient dans la famille ou chez l’habitant, mangeant avec eux leur repas du soir contre quelque sous. Ils pique-niquaient dans les bois, à la grande stupéfaction des forestiers et des fermiers ; nageaient dans l’Ourthe, sous les yeux admiratifs des jeunes de la région qui voyaient pour la première fois de jeunes femmes " presque nues " se baigner dans la rivière.

Dans certains villages de la région, des " garde-champêtres " avaient pris des mesures d’interdiction, mais elles tombèrent vite devant le manque à gagner qu’entraînaient ces interdictions.

Cette époque, il s’en rappelait souvent, fut merveilleuse tant elle laissait à penser à cette liberté qu‘engendrent le voyage et les loisirs.

Mais 4 ans plus tard, la guerre interrompait violemment cet acquis social. Pour 10 ans au moins.

1970.

Le 31 mai, un séisme dans l’océan Pacifique a déclenché, à 130 kilomètres de là, un éboulement de glace et de rocher, près du sommet du Nevado Huascarán (Pérou), qui culmine à 6 768 mètres.

L’éboulement de 50 à 100 millions de mètres cubes, descendant jusqu’à 2 400 mètres d’altitude, a franchi 16 kilomètres, à une vitesse atteignant 280 km/h, pour finalement ensevelir sous quelques mètres de boue et de débris la ville de Yungay, y faisant 18 000 morts.

Bien à vous,

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 25/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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