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Chroniques du 8 Juin.

632.

An 11 de l’Hégire, mort de l’homme qui eut probablement la plus grande influence morale après Jésus-Christ, Muhammad (Mahomet en français), le fondateur de la religion musulmane.

Il est né vers 570 à La Mecque. Ses parents étaient caravaniers. A la mort de ceux-ci il fut recueilli par le clan de son oncle. Il y fur pendant une trentaine d’années, conducteur de caravanes.

A la mort de l’oncle, il épouse Khadidja, la riche veuve et devint lui-même le patron de l’entreprise.

Habitué des déserts, il a rencontré aux quatre coins du Moyen-Orient les représentants des grandes religions monothéistes, la religion Juive et surtout la religion chrétienne, alors en pleine expansion.

Au terme d’une longue évolution morale et spirituelle, il se sent appelé à être le prophète, au cours de " visions " dans les grottes proches de La Mecque. Selon la Tradition, l’Archange Gabriel lui serait apparu (vers 610) et l’aurait investi d’une Mission Divine.

Sous la dictée de l’Ange qui lui transmet la parole divine à l’occasion " d’extases ", il se met à pr^cher la Foi en un Dieu unique, Allah. Ainsi que le renoncement à une vie facile et égoïste et l’annonce du jour terrible du " Jugement ".

Son message est explicité dans le Coran. Il fit des adeptes enthousiastes, mais il déchâina contre lui les dirigeants de " La Mecque " (carrefour économique de la Péninsule) et surtout les marchands aisés, les riches bourgeois.

Avec ses fidèles, il doit s’exiler à Médine (Médinat-al-Nabi = La ville du prophète !). En 622. C’est la date choisie par lui comme début de l’ère Musulmane (du Calendrier Musulman).

Avec ses fidèles dont le nombre ne cesse de grandir, il part à la Conquête de l’Arabie. Il y parviendra presque avant sa mort.

Il crée ainsi une nouvelle société politique (unification de milliers de tribus ennemies), soci-religieuse (la loi de l’Islam se substitue aux anciennes coutumes tribales).

  • Ses préceptes simples et peu nombreux expliquent le succès de cette religion. Ce sont les 5 piliers de la Foi. Croire en un seul Dieu et le Vénérer.
  • La Prière à Dieu, 5 fois chaque jour.

    Les ablutions : se purifier 5 fois par jour, avant la prière.

    La pratique de l’aumône ; donner une partie (1/10°) de ses biens à plus pauvre que soi.

    Le Pèlerinage à La Mecque, au moins une fois dans sa vie, mais selon ses richesses 1 fois par an.

    Une règle s’y ajoute qui va contribuer à l’expansion extraordinaire de l’Islam. L’obligation de combattre les armes à la main tout ce qui s’oppose à la Foi Nouvelle ; et le Paradis assuré pour celui qui meurt dans ce combat (la Djihad, la guerre sainte).

    1920.

    Le 8 Juin, création de la Carélie, fédération de communes de travailleurs. Elle devient République autonome soviétique le 25 juillet 1923 ; en mars 1940, elle est transformée en République fédérée carélo-finnoise, pour revenir, en juillet 1956, à son premier statut.

    Après l’effondrement de l’U.R.S.S., elle devient une des vingt-quatre républiques fédérées de Russie. La Carélie occupe un territoire de 172 400 kilomètres carrés ; elle comptait, en janvier 1991, 799 400 habitants. Les Caréliens appartiennent au groupe finnois de la famille ethnolinguistique ouralienne ; ils sont minoritaires au sein de la République : en 1990, les Russes représentaient 70 p. 100 environ de la population.

    Ce pays de lacs, de forêts et de granites se prête mal au développement de l’agriculture tant la saison végétative y est brève.

    En revanche, criblé de 26 000 lacs, d’une superficie totale de 30 000 kilomètres carrés, le territoire de la Carélie se prête à l’aménagement de centrales hydro-électriques. Cette énergie permet de nombreuses activités industrielles : l’extraction de minerais métalliques (fer, cuivre, titane, etc.), de marbre, de granite, de mica ; l’exploitation des forêts et la production de pâte à papier ; la fabrication de machines-outils pour le travail du bois.

    La capitale, Petrozavodsk, accueille la plupart des entreprises et connaît de ce fait une croissance rapide ; sa population est passée de 27.000 habitants en 1926 à 70.000 en 1939, 135.000 en 1959, et 278.000 en 1991.

     

    1945.

    Mort à Térézin en Tchécoslovaquie) du poète surréaliste Français, Robert Desnos.

    Né en 1930, de commerçants de l’alimentation, mauvais élève, il publie ses premiers poèmes vers 1917, dans une Tribune (journal) socialiste. Il écrit beaucoup. Même pendant son service au Maroc (1920 –22) où il élargira son horizon humain d’odeurs, d’images et de sensations exotiques.

    Il se mêle au Dadaïsme. Il collabore à des expériences d’écriture automatique (sous hypnose) et à la méthode dite " Des cadavres exquis).

    Journaliste à Paris-soir, il écrit La liberté d’Amour (mis à l’index et condamné pour obscénités).

    Il quitte Breton et les surréalistes pour suivre un chemin personnel.

    En 1939, il devient correspondant du guerre, puis entre dans la Résistance en 1942.

    Arrêté par la Gestapo en 44, il est transféré en Tchécoslovaquie, où il meurt quelques jours après la Libération, emporté par la faim, l’épuisement, le typhus et les atrocités subies. Mais sans avoir jamais arrêté d’écrire.

    L’évolution poétique de Robert Desnos a suivi celle de ses amis : quand il claque les portes du surréalisme, il passe de l’idée abstraite de Révolution au désir concret de changer le monde.

    S’il ne s’engage pas (comme Aragon, Eluard ou Prévert) dans l’action militante, il jette tout de même sa poésie dans la bataille humanitaire. Certes, il faudra la défaite et l’occupation allemande pour donner à cette bataille un sens politique précis.

    Mais, dès le début des années trente, et à travers une inspiration " quotidienne ", le poète manifeste des préoccupations sociales. Comme Prévert, mais dans un style plus vigoureux, moins bon enfant, il parle de la misère, de la fraternité et des espoirs du peuple.

    Aragon a bien dit, dans la préface des Yeux d’Elsa , comment l’invasion de la France par les troupes ennemies et l’urgence du combat clandestin ont tout d’un coup forgé une âme nouvelle aux poètes français : il devenait soudain nécessaire d’exprimer des sentiments simples et éternels, et de se faire entendre du plus grand nombre.

    Les grâces aristocratiques du Paysan de Paris  ou de Deuil pour deuil  perdaient alors toute importance.

    Il est curieux et saisissant de voir avec quelle force et quel naturel Robert Desnos a retrouvé, dans Paris occupé, les sources vives de la poésie populaire.

    Les Couplets de la rue Saint-Martin , Le Veilleur du Pont-au-Change  (signés du pseudonyme " Valentin Guillois ") sont parmi les plus beaux poèmes inspirés par la Résistance, et ne trahissent en rien le commis de droguerie qui s’inventait, trente ans plus tôt, des aventures méditerranéennes.

    À travers les différentes voies où il a cheminé, tout au long de sa vie, il semble bien qu’un sentiment prépondérant et obstiné ait toujours animé Robert Desnos : un amour passionné de la liberté, source d’enthousiasme et de générosité mais aussi de révolte et de fureur.

    C’est ainsi que, par-dessus la solitude, l’amitié, l’amour d’une femme, la réussite sociale et l’infinie scélératesse des hommes, le veilleur du Pont-au-Change n’a jamais cessé de tendre la main aux marins conquérants d’une rêveuse adolescence.

    1986.

    Election à la succession de Bruno Kreiski du Président fédéral Autrichien, Kurt Waldheim, ancien Secrétaire Général des Nations-Unies de 1971 à 1981.

    Son élection fit rebondir le débat international et actualisa la question, cruciale pour la position internationale de l’Autriche, de savoir si elle et une grande partie de sa population avaient été réellement victimes ou complices de l’hitlérisme.

    En Autriche et à l’étranger, l’affaire remua profondément l’opinion publique, dont une grande partie ne voulut pas accepter le pharisaïsme de Waldheim et de ses amis politiques qui, loin de reconnaître les faits, ramenèrent tout à une conjuration de la " juiverie internationale ", ce qui eut comme conséquence une résurgence dangereuse de l’antisémitisme en Autriche.

    L’affaire connut de nombreux rebondissements : en avril 1987, Kurt Waldheim fut mis sur une " liste d’observation " (watch-list ) par le gouvernement américain, ce qui lui interdisait l’entrée aux États-Unis en tant que personne privée.

    Cette mesure déclencha un véritable psychodrame chez les conservateurs autrichiens qui, jusque-là, s’étaient flattés d’avoir des relations excellentes avec les milieux dirigeants américains, dont ils avaient épousé les doctrines économiques.

    En vue de disculper Kurt Waldheim, ses amis publièrent ensuite un Livre blanc  qui n’apporta rien de nouveau. Sur les instances de Kurt Waldheim fut encore constituée une commission internationale d’historiens, chargée de faire la lumière sur le passé controversé du lieutenant Waldheim.

    Mais, lorsque cette commission présenta son rapport, au début de 1988, tout en tenant pour acquis que le président n’avait pas participé personnellement à des crimes de guerre, elle conclut à une responsabilité morale du fait de son degré d’information qui rend non crédible sa prétendue ignorance des atrocités hitlériennes dans les Balkans.

    De toute façon, l’affaire Waldheim a profondément divisé l’Autriche et a fortement nui à son prestige international acquis naguère grâce à l’action de Bruno Kreisky.

    Mais elle a eu au moins un aspect positif : elle fut " accoucheur " involontaire d’une prise de conscience historique. Pour la première fois depuis un demi-siècle, les Autrichiens se virent confrontés à leur propre passé.

    Lors du cinquantenaire de l’Anschluss, en mars 1988, les nombreuses manifestations, les colloques scientifiques d’historiens et de politologues furent autant de leçons d’histoire et d’appels contre le refoulement et contre l’oubli courants en Autriche à l’égard de l’époque nazie et des crimes commis en ce temps.

    Cependant, Waldheim, du fait de son refus de démissionner, continua à défrayer la chronique.

    Cam.

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    Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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