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Chroniques du 15 Juin.

Antiquité Romaine.

Jour particulièrement faste le 15 Juin, lorsque les esclaves ont "ôté le " fumier " de devant le temple de Vesta !

Cela veut dire littéralement, qu’on a balayé devant la porte de la déesse et que dieux et hommes peuvent s’y rencontrer.

1215.

Richard Cœur de Lion parti en Croisade avec Frédéric Barberousse et Philippe Auguste, roi de France, les barons Anglais, se révoltent. Ils imposent au " régent " , Jean sans Terre, le frère du Roi une Charte qui sera l’archétype des " Constitutions " européennes, le premier monument de la Constitution anglaise, rédigé et promulgué en 1215.

Bien qu’en théorie ils aient été dus à une médiation de l’archevêque de Canterbury, Stephen Langton, entre le roi et ses grands vassaux, ses soixante-trois articles sont imposés à Jean sans Terre par une révolte de barons, soutenus par les principaux prélats de l’Église.

Le document est daté du 15 juin "dans la prairie appelée Runnymede, entre Windsor et Staines".

Né de la multiplicité des abus royaux, en particulier en matière fiscale et ecclésiastique, le compromis vise à les réformer et à en prévenir le renouvellement : on ne doit pas y rechercher la première mouture d’une "déclaration des droits" ou d’une constitution.

Ainsi l’article premier promet de protéger la liberté des élections épiscopales et l’article 2 de garantir son héritage au successeur légitime d’un vassal.

Les articles 12 et 14 font dépendre de l’approbation d’un "Conseil du royaume" la levée de taxes extraordinaires ; l’article 39 s’élève contre toute arrestation arbitraire ; l’article 42 garantit la liberté de circulation à l’intérieur et hors du royaume ; l’article 61 semble fonder un véritable "droit à l’insurrection", en disposant que le souverain coupable d’avoir transgressé les franchises de ses sujets devrait être ramené à la raison par un soulèvement de la population conduite par des barons et qui lui "infligerait des épreuves par tous les moyens", à l’exclusion des menaces physiques sur sa personne et sur les membres de sa famille.

On soulignera le rôle toujours exclusif des grands vassaux dans le "Conseil" et dans l’"insurrection" : la Grande Charte renforce la féodalité.

Néanmoins, ce document reste au sens propre " une limitation " du pouvoir royal au bénéfice de la nation !!!

1520.

Condamnation par le Pape Léon X, au moyen de la Bulle " Exsurge Domine ", de Martin Luther et de son hérésie le Protestantisme.

La légende est peut-être plus vraie que l’histoire ! Elle représente Léon X, pape Médicis de la beauté, arrêtant à peine une chasse à courre pour signer, dans une clairière des monts Albins, peu loins de Rome, la condamnation d’un moine déviant inconnu qui perturbe l’Allemagne.

Cette bulle, publiée à Rome le 15 juin 1520, a été préparée au cours de l’hiver précédent par une commission de théologiens, issus en majorité des ordres mendiants prédicateurs officiels des indulgences et des aumônes pour la basilique Saint-Pierre. Cette vente des indulgences que justement Luther attaquait ouvertement.

Certains théologiens tentaient de nuancer la rédaction, alors que le théologien Jean Eck prônait une condamnation globale et radicale d’un Luther scandaleux et hérétique.

Discutée par quatre consistoires de cardinaux de curie, la bulle ménage la personne de Luther — il a soixante jours pour se soumettre — et porte condamnation de quarante et une propositions doctrinales, tirées des œuvres de l’augustin saxon.

Inspiré du jugement de la faculté théologique de Louvain du 7 novembre 1519, ce "syllabus", où Jean Eck a fait tout de même passer six articles condamnant Luther comme défenseur hérétique des conciles au détriment de la primauté romaine, constitue le premier condensé de la pensée luthérienne.

Telle quelle, dans le climat d’une année marquée par la mort de Maximilien Ier et l’élection difficile de Charles Quint (28 juin 1519), la bulle, instrument juridique, ne peut constituer un moyen efficace de paix.

Luther, une première fois, en appelle au concile et au pape mal informé. Le pape étant mieux " informé ", il lance un deuxième un deuxième appel.

La réponse romaine vient alors sous la forme d’une nouvelle bulle excommuniant cette fois Luther et ses partisans (Decet romanum pontificem , 3 janv. 1521).

Cette bulle ne sera que peu appliquée en Allemagne.

Sur le terrain de l’Empire, la publication de la bulle Exsurge Domine  ne se fait qu’en Rhénanie et aux Pays-Bas, parce que Charles Quint y appuie le nonce Alexandre. Jean Eck, passionnément anti-luthérien, réussit à en faire des proclamations officielles dans les cathédrales de Brandenburg, Merseburg, Meissen, dont dépend Wittenberg.

Mais l’exécution des sanctions prises rencontre une résistance passive ou active quasi générale en terre allemande. Luther a-t-il jeté au feu un exemplaire de la bulle sous les acclamations des étudiants de Wittenberg (10 déc. 1520).

En tout cas, elle a été souvent jetée à l’eau et piétinée ; on a peu brûlé les écrits de Luther, et le bannissement par Charles Quint hors de l’Empire du réformateur excommunié n’a jamais été effectif, protégé qu’il était par Frédéric le Sage de Saxe, bien d’autres princes, d’autres laïcs et par le peuple ; Nombre d’évêques allemands même adoptent une attitude "proche du sabotage" (H. Jedin).

Cette résistance s’explique par le fait que Rome a mis les évêques hors d’affaire dans une procédure judiciaire qui relève en première instance de leur ressort.

Parce que pareille attitude ne donne pas droit aux justes thèses conciliaristes traditionnelles.

Parce que la Rome papale de la Renaissance ne se remet pas en cause sous les appels réformistes de Martin Luther, continuant notamment à prélever de lourdes taxes sur l’Église allemande.

Parce que l’opinion publique persiste à voir EN Luther un fils de l’Église exerçant la liberté chrétienne, résistant mais non hérétique, dont surtout l’Appel à la noblesse allemande  de l’été 1520 constitue un véritable programme de concile de réformation.

1843.

Naissance d’Edvard Grieg, compositeur Norvégien..

La popularité dont jouit Edvard Grieg repose sur quelques-unes seulement de ses œuvres, reléguant ainsi dans l’ombre le reste d’un catalogue pourtant tout à fait remarquable.

Le Concerto pour piano  et quelques Pièces lyriques  ont empêché le public d’apprécier les autres compositions pour piano, à commencer par des cycles inspirés de la musique populaire norvégienne, d’une étonnante modernité.

Les deux suites de Peer Gynt  ont occulté les trésors d’invention et de fraîcheur que contient l’ensemble de la partition, et la Chanson de Solveig  a dérobé à nos yeux les extraordinaires lieder, sans doute le trésor réel de l’œuvre de Grieg, longtemps ignoré des chanteurs et du public.

Le vrai Grieg attend toujours sa renaissance.

1948.

Fondation du plus grand journal Chinois (près de 40 millions de lecteurs), le " Quotidien du Peuple ".

Quotidien du matin tirant à six millions et demi d’exemplaires sur six pages en une seule édition, Le Quotidien du peuple, organe officiel du comité central du Parti communiste chinois, possède une équipe de mille personnes, dont trois cents journalistes ; il n’a aucun correspondant à l’étranger, 90 p. 100 de ses acheteurs sont des abonnés.

Fondé le 15 juin 1948, Le Quotidien du peuple  a eu pour ancêtres Le Guide  lors de la première guerre civile révolutionnaire de 1924 à 1927, Le Combat  entre 1927 et 1936, Le Quotidien de la nouvelle Chine  durant la guerre de résistance antijaponaise de 1936 à 1945, enfin Le Quotidien de la libération  entre 1945 et 1948.

En tant qu’organe officiel du Parti communiste, Le Quotidien du peuple  se voit attribuer des tâches primordiales : propagation de l’idéologie marxiste-léniniste, popularisation de la ligne générale dans les domaines politique, économique et culturel, critique et autocritique de la théorie et de la pratique marxiste-léniniste, éducation des masses laborieuses.

Cet ensemble d’impératifs idéologiques passe avant la simple relation des faits et oriente évidemment celle-ci.

La direction du journal est assurée par le bureau de la rédaction en chef, siège d’un collectif de sept membres qui comprend cinq sections : politique étrangère (70 journalistes), politique intérieure (60 journalistes), propagation de la théorie, littérature et art, travail des masses.

Chaque section est elle-même divisée en sous-sections : la politique internationale est assurée par cinq groupes de spécialistes qui se répartissent continents ou sous-continents ; la politique intérieure a sept services de rubriques : agriculture, industrie, éducation (la plus importante), politique, parti, santé, sports.

Parmi les quelque trois cents journalistes, deux cents le sont à plein temps et cent soixante sont véritablement rédacteurs, les autres étant assistants. Seuls une centaine de journalistes résident à Pékin ; les autres sont dispersés en province et comprennent une bonne centaine de politiques issus du prolétariat.

Particularité du Quotidien du peuple , les journalistes n’écrivent généralement que des commentaires ou des éditoriaux concernant les nouvelles qui émanent de l’agence de presse Hsin Hua (Chine nouvelle).

La justification de ce système repose sur l’idée que le parti doit prendre en main la rédaction des articles et signifie que l’équipe rédactionnelle accomplit un travail d’agenciers, n’effectuant pas de reportages ou d’enquêtes sur le terrain, mais sélectionnant les informations, les discutant en commissions spécialisées et leur donnant enfin la forme la plus idoine à une lecture extensive et éducative.

Le rewriting est donc considérable, car la plupart des journalistes aident les personnalités officielles, cadres subalternes et travailleurs à rédiger leurs articles et à relater leurs expériences. Comme l’ensemble de la presse chinoise, Le Quotidien du peuple  traite plus qu’il ne fournit l’information.

Imprimé dans dix grandes villes en plus de Pékin, le journal voit son très faible tirage compensé par le fait que la plupart des journaux régionaux reprennent in extenso  ses articles.

Ainsi, par ses " éditions régionales ", l’organe du comité central peut véritablement compter quelque 40 millions de lecteurs.

Il est imprimé sur huit pages depuis 1980. Introduite en 1979, la publicité occupe moins de 10 p. 100 de la surface totale du journal.

1969.

Election au deuxième tour de scrutin du Président Français, Georges Pompidou , l’ex-secrétaire du Général de Gaule et l’héritier du Gaulisme.

1977.

Elections législatives en Espagne apr ès la disparition du " Caudillo " (le général Franco) dictateur depuis 41 ans ! Les électeurs vont entériner la restauration de la liberté syndicale et plébisciter la personnalité d’Adolfo Suarez qui crée un nouveau gouvernement.

1982.

Fin de la guerre des Malouines entre l’Argentine et l’Angleterre, par la reddition de la garnison argentine de " Port-Stanley " qui reconnaissent le " fait " anglais ! ! !

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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