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Chroniques du 27 Juin.

1968.

Révolte des intellectuels Tchèques (à Prague) plus connue sous le nom de " Printemps de Prague ".

La période de libéralisation et de démocratisation du système socio-politique tchécoslovaque dite " Printemps de Prague " a été préparée dès le début des années soixante.

L’économie planifiée à la soviétique ne convient pas à ce pays industrialisé, la production baisse. Les salaires aussi. Aussi en janvier 1965, une importante réforme économique réhabilite-t-elle les notions de rentabilité et de déconcentration ; mais ses effets sont limités par l’action des bureaucrates.

Ces oppositions sont diverses mais soudées entre elles par le refus du stalinisme. La réforme économique et la liberté d’expression deviennent alors indissociables.

Le Printemps de Prague commence en 1967 par une révolte des intellectuels. Les écrivains, réunis en congrès en mai-juin, réclament la liberté d’expression.

Le pouvoir (Novotny est à la fois premier secrétaire du Parti communiste et président de la République), réagit de manière brutale.

En octobre, les étudiants sont durement réprimés par la police alors qu’ils manifestaient pour des revendications matérielles ; Novotny traite de "nationaliste bourgeois slovaque" le secrétaire du Parti communiste slovaque, Alexander Dubcek, qui réclamait un plus grand contrôle des Slovaques sur leurs richesses.

Novotny accumule les erreurs (tentative de coup de force déjouée par les officiers libéraux, visite intempestive d’un Brejnev rassuré par Dubcek).

Le 5 janvier 1968, le présidium élit Dubcek en remplacement de Novotny au premier secrétariat ; Dubcek s’entoure de centristes prudents, double le présidium d’une "commission préparatoire" émanant de la base et organise des conférences régionales.

Novotny attaque ouvertement, devant les ouvriers, les "forces de droite" et les intellectuels, ce qui porte le débat dans les usines où les techniciens et les vieux communistes font alliance avec les travailleurs, d’où les comités d’entreprise pour la liberté de la presse et la victoire des libéraux dans les syndicats.

Le 25 février, le général Sejna, ami intime du fils du président Novotny, s’enfuit aux États-Unis avec de l’argent volé et des documents. La mesure est comble : les syndicats et la jeunesse, forces les plus avancées, réclament la démission du président.

Elle est obtenue le 22 mars ; une semaine plus tard Novotny est remplacé par Svoboda, vieux héros national, ami de l’U.R.S.S. et victime des purges.

L’équipe Dubcek abolit la censure, réhabilite les victimes des procès et prépare la transition de l’étatisation à la socialisation par un système de cogestion avec l’État ainsi que par la fédéralisation du pays ("Programme d’action du Parti communiste tchécoslovaque" adopté en avril), la "révolution froide" du palais gagne la rue en passant par le remplacement des hommes du passé dans tous les corps intermédiaires.

Dès mars, les attaques des Soviétiques et de la République démocratique allemande, qui tentent de freiner Dubcek et de le couper des éléments les plus avancés, créent dans l’opinion un extraordinaire rassemblement autour des leaders du Printemps doués d’une personnalité souvent très attachante (Dubcek, Smrkovsky).

Sous la pression de la "gauche" portée par l’opinion, le comité central décide de convoquer un congrès pour le 9 septembre, mais le lendemain de cette décision, les troupes du pacte de Varsovie commencent leurs manœuvres en Tchécoslovaquie.

Le 27 juin, une centaine de personnalités de toutes origines publient le Manifeste des Deux Mille Mots  qui réclame la liquidation rapide de l’ancien régime et la mobilisation populaire contre les ennemis intérieurs et extérieurs dès avant l’été.

Dubcek les laisse faire, tout comme il laisse s’organiser l’autogestion qui gagnera un tiers des entreprises, alors que la population accepte de travailler le samedi et de donner son or à la République.

Des centaines d’associations culturelles, nationales, politiques naissent ou renaissent et s’affilient en grand nombre au Front national.

Le 17 juillet, Les dirigeants du Pacte de Varsovie écrivent une lettre d’admonestation, rappelant les Tchécoslovaques au monolithisme et leur enjoignant de se défaire des "antisocialistes" du parti.

À la fin du mois, Dubcek accepte à Cierna et à Bratislava d’écarter les bêtes noires des Soviétiques — les responsables des moyens de communication de masse, de l’économie et du ministère de l’Intérieur — ainsi que de rétablir une censure partielle.

Le 20 août au soir et les jours suivants, 600 000 hommes envahissent le pays. La résistance passive de toute la population les oblige à passer un compromis avec Dubcek (accords de Moscou du 16 octobre).

Progressivement, les "normalisateurs" gagnent de l’influence dans l’appareil du parti et de l’État.

Le 17 avril 1969, le contre-printemps froid est réussi : les hommes de 1968, Dubcek en tête, perdent leurs fonctions.

Une chape de plomb s’étend de nouveau sur la Tchécoslovaquie. Pour 20 ans.

Mais comme le confient les intellectuels à la presse occidentale, la Tchécoslovaquie a connu quelques secondes d’ineffable ivresse !

1967.

Pendant la Guerre des 6 jours entre Israël et l’Egypte (appuyée par l’intervention des Pays Arabes), la vieille ville de Jérusalem (TransJordanienne depuis 1948) est enlevée par les parachutistes Juifs le 7 Juin.

Le 27 Juin la Knesset (Parlement Israélien)la déclare " unifiée " et sous la souveraineté d’Israël.

Depuis 1980 elle est la capitale officielle d’Israël (à la place de Tell-Aviv) et les chefs d’Etat arabes (Sadate), Américains (Carter, Nixon, Clinton) Français (Mitterand, Chirac) y sont reçus, de même que les ambassadeurs de tous les pays.

Les Lieux Saints (3 confessions : Islam, Judaïsme, Christianisme) se trouvent sous la juridiction des " autorités reconnues " des diverses confessions.

1956.

Révolte ouvrière en Pologne dans les chantiers navals de Poznan, bientôt suivie par les aciéries, l’industrie électrique, le bâtiment et le secteur industriel tout entier.

Appuyée par Moscou, la révolte sera terrible, sanglante. Des dizaines de milliers de morts et d’opposants enfermés.

Le président Gomulka, communiste de longue date, lâchera du lest pendant quelques mois, il obtiendra même un remboursement symbolique de 2 milliards de roubles de la part de l’Union Soviétique pour " l’exploitation de l’Economie Polonaise ", mais sitôt la tension sociale retombée, il reviendra au communisme autoritaire pur et dur.

1950.

Taïwan (anciennement Formose) est " protégée " par les Américains.

Au moment de la visite de Bill Clinton en Chine, l’on peut se demander ce que deviendra l’île de Taïwan ?

Il est certain que la Chine entend à moyen, sinon à court terme se réapproprier ces " parties intégrantes du territoire national chinois ".

Il est aussi sûr que Bill Clinton, plus préoccupé de " passer des contrats juteux " avec le géant Chinois, que de défendre les droits de l’homme, acceptera de régler le sort de ces " nationalistes " Chinois dans le sens de la volonté de Pékin. Business oblige !

Mais à quand remonte cette " sécession " ?

Bon. En 1945, les Américains libèrent la Chine de l’occupation Japonaise. Les forces américaines permettent à l’armée communiste chinoise du général Chiang-Kaï-Shek d’occuper l’île mais les garnisons américaines ne doivent pas partir.

En Chine, c’est la lutte entre les forces communistes populaires et les socialistes et les libéraux, entre les partisans de Mao et ceux de Chiang-Kaï-Shek, général héros de la Résistance, puissant seigneur de la guerre.

En 1947, une épuration sanglante des forces communistes tuent plus de 10.000 opposants rien que sur l’île de Taï-wan.

En 1949, le général Chiang-Kaï-Shek décide de se retirer sur l’île pour échapper aux forces communistes qui gagnent du terrain sur la Chine continentale. Il reçoit l’aide politique et financière des Américains qui en font une base avancée en Mer de Chine.

En 1950, éclate la guerre de Corée. Les Américains en profitent pour renforcer leur présence et leur contrôle.

Le 27 Juin 1950 le président Truman prend une décision " immédiatement exécutive " : le sort de Taï-Wan ne sera discuté qu’une fois la Paix revenue.

Parallèlement, la menace de l’emploi de la Bombe Atomique dans la guerre de Corée refroidit les Communistes Chinois, qui prennent des positions moins tranchées. La VI° flotte américaine s’installe en force dans le détroit de Formose.

Formose est neutralisée.

En 1954, à la fin de la guerre de Corée, un traité est signé entre les E.U. et Formose ainsi qu’avec la Corée du Sud pour leur garantir l’appui militaire, politique et financier du " gendarme du monde ".

On en arrive ainsi à une situation absurde, burlesque, mais hélas tragique.

Sous prétexte de garantir la " Liberté " du monde non communiste, Taï-Wan est intégrée " de force " dans le système géo-politique américain d’encerclement de la Chine populaire.

Ce " cordon sanitaire " se compose de régimes autoritaires, dictatoriaux, impopulaires, minoritaires, refusant toute opposition et largement subventionnés par les Américains : Corée du Sud, Vietnam du Sud, Philippines, Thaïlande et Taï-Wan.

Comme dans les républiques " bannanières " de l’Amérique du Sud, le sang coule à flots à chaque velléité de libéralisation.

Une des conséquences de cetet situation, c’est que la Chine nationaliste (Taï-Wan) reçut le siège chinois à l’Onu, empêchant ainsi la Chine Populaire (Pékin) d’y siéger.

Régulièrement des pays demandaient l’entrée de la Chine à l’ONU. Les Américains jugeaient leurs alliés (et donc les récipiendaires de leurs aides financières) à leur vote " Pour ou Contre " le maintien de Taï-Wan.

Pour rappel, l’île est à peine plus grande que la Belgique (36.000 Kms²) ; montagneuse, elle comporte de riches plaines littorales. Elle abrite plus de 20 millions d’âmes et possède un revenu national brut des plus élevés, non seulement en Asie, mais aussi dans le monde. C’est le deuxième pays au monde pour la plus forte réserve de devises.

Son industrie est d’une efficacité et d’un dynamisme difficiles à suivre …

Mais les inégalités de revenus sont criantes et le système politique, quoique " démocratique " n’a pas toujours le même sens de la démocratie que les Occidentaux.

La capitale est Taïbei ou Taïpei , une agglomération de plus de 5 millions d’habitants.

En 1978, le premier rapprochement sino-américain (ou américano-chinois) isole Taï-Wan qui perd son siège à l’Onu au profit de la Chine. Dans les années suivantes, la Chine Populaire parviendra à éliminer Taï-Wan de toutes les organisations internationales (F.M.I.  Banque Internationale, Unesco …).

1945.

L’émirat de Jordanie signe avec Londres un accord qui aboutira à l’Indépendance de la Région. Celle-ci sera effective le 25 Mai 1946.

1906.

Premier Grand Prix automobile organisé par l’A.C.F. (Automobile Club de France, créé en 1905). Il a lieu sur le circuit du Mans, aménagé à cet effet, mais qui diffère du tracé actuel.

Il sera remporté par le Hongrois d’origine François Szisz, sur une Renault de 100 CV, à la moyenne extraordinaire de 101, 328 Kms/H.

C’est une course sur circuit ; les entrées sont payantes. Ces courses sur circuit vont remplacer progressivement les courses organisées au départ, de ville à ville (Paris-Rouen, Paris-Berlin, Paris-Vienne, Paris-Bordeaux etc.) C’est plus rentable car on peut contrôler les entrées au spectacle et concentrer plus de spectateurs dans une même enceinte.

1594.

Sacre à Chartres, en grande pompe, du roi Henri IV, roi de France et de Navarre, le " Vert Galant ", l’Homme de " la Poule au Pot " celui dont le conseiller Sully (protestant lui aussi) disait : " Labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France ".

Pour être accepté par les Français, il a dû abjurer le protestantisme, ce qu’il fit car, disait-il " Paris vaut bien une messe " ! ! !

J’ai parlé de l’anniversaire de sa mort (14 Mai 1610 : voir rubrique anniversaire de ce jour), assassiné par Ravaillac ainsi que de l’Edit de Nantes et de sa révocation (voir rubriques à ce sujet)

Cam.

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Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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