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Chroniques du 30 Juin.

833.

Troisième des fils de Charlemagne, roi d’Aquitaine dès 78, Louis le Pieux ou le Débonnaire gouverna ce pays jusqu’en 814. Seul survivant et seul successeur de Charlemagne, il est couronné empereur à Aix-la-Chapelle, en septembre 813.

Instruit, considérant l’Église et l’Empire comme deux notions étroitement liées et à peine distinctes, Louis procéda d’abord à la réforme de ces deux institutions.

Couronné une deuxième fois par le pape Étienne IV, il promulgua en 817 l’Ordinatio Imperii  pour régler sa succession : son fils aîné, Lothaire, fut proclamé empereur et seul héritier de l’Empire ; les deux frères de celui-ci, Pépin et Louis, gouverneraient comme rois en sous-ordre, l’un l’Aquitaine et l’autre la Bavière sous l’autorité de leur père, puis, après sa mort, sous celle de Lothaire. Compromis entre l’idée d’unité et la coutume du partage successoral de l’État franc. Mais un nouvel héritier naquit à Louis le Pieux en 823 de sa seconde épouse, Judith Welf.

À ce fils prénommé Charles (le futur Charles le Chauve), l’empereur chercha à le " doter ".

Mais il subit les intrigues des partisans de sa seconde épouse et de ceux de sa première décision !

À l’intérieur comme à l’extérieur de l’Empire, les causes de ce malaise s’accumulaient.

La crise éclata en 829 lorsque Louis le Pieux attribua à Charles un apanage comprenant l’Alémanie, la Rétie, l’Alsace et une partie de la Bourgogne.

  • Dès lors le parti impérialiste complota la chute de l’empereur et son remplacement par Lothaire. Une première Ces intrigues aboutirent en 831 à la division de l’État carolingien en trois parts égales, à l’exception de l’Italie implicitement réservée à Lothaire.
  • L’Empire en tant que tel paraissait oublié.

    La situation de Louis le Pieux ne s’améliora pas pour autant.

    Pépin et Louis, se jugeant défavorisés par rapport à Charles, prirent les armes contre leur père et rejoignirent leur frère aîné dans la rébellion.

    Au "Champ du Mensonge" (au sud de Colmar), l’empereur fut abandonné par ses guerriers et se rendit lui-même à ses fils, le 30 juin 833. L’Empire échut à Lothaire qui dut cependant reconnaître à ses deux frères la plus grande partie des territoires que leur père leur avait promis en 831.

    Quant à Louis le Pieux, il fut contraint, à Soissons, de prendre le costume de pénitent : on le déclara, de ce fait, incapable de gouverner à l’avenir. Cette humiliation sans précédent entraîna presque aussitôt un revirement en sa faveur ; libéré par Pépin et par Louis, il fut réconcilié par l’Église et recouronné à Metz.

    Dès lors, il tenta d’assurer une part d’Empire aussi importante que possible à son fils cadet, Charles (le Chauve). Après la mort de Pépin d’Aquitaine), il ajouta même toute la partie occidentale de l’Empire, à l’ouest de la Meuse, de la Saône et du Rhône avec quelques comtés en Provence.

    L’Est passait à Lothaire ; Louis était relégué en Bavière.

    C’est lors de la tentative de soumission de ce dernier que Louis le Pieux mourut.

    La suite ? relisez la chronique du 24 Juin 841 (Fontenoy, et Serments de Strasbourg).

    1827.

    Une girafe est offerte au roi de France Charles X par le Pacha d’Egypte. Elle arrive à Marseille et traverse la France en grande pompe, objet d’une curiosité populaire énorme.

    Le 30 Juin elle est installée au " Jardin des Plantes " où des centaines de milliers de Parisiens viendront l’admierer pendant 20 ans, jusqu’à sa mort.

    1908.

    Un événement extraordinaire, d’un intérêt exceptionnel, se déroule en Sibérie.

    . Une énorme explosion en altitude, le 30 juin 1908, fut accompagnée de phénomènes optiques, acoustiques et mécaniques très importants, observables en Sibérie centrale dans une zone de quelque 1 500 kilomètres de diamètre.

    Une boule de feu éclatante traversa le ciel clair en laissant le long de sa trajectoire un cortège de poussières.

    Des témoins virent ensuite, au sol, des flammes et un nuage de fumée.

    L’onde sonore marquant la disparition du phénomène lumineux fut entendue à plus de 1 000 kilomètres.

    L’onde de choc ébranla des immeubles, brisant des vitres, faisant tomber divers objets et renversant même quelques spectateurs.

    Barographes et séismographes enregistrèrent les ondes de la déflagation. L’estimation de l’énergie émise par l’explosion, faite en comparant les destructions qu’elle causa avec les effets des ouragans, des éruptions volcaniques et des explosions nucléaires est comparable à l’explosion de 10 à 20 mégatonnes de T.N.T.

    Une luminosité inhabituelle s’étendit la nuit suivante en de nombreuses régions, sibériennes et européennes.

    Dans le Caucase, par exemple, il était possible de lire un journal à minuit sans l’appoint de lumière artificielle.

    Cet effet s’amenuisa pour disparaître au bout de deux mois.

    L’étude du site, commencée dix-neuf ans après l’explosion, a montré l’extraordinaire importance des dégâts.

    Sur une surface de 30 à 40 kilomètres de rayon, les arbres sont abattus, la plupart du temps leurs racines tournées en direction du lieu de l’explosion.

    Celle-ci a aussi plus ou moins brûlé les arbres dans un rayon de 15 à 18 kilomètres.

    L’absence de cratère s’expliquait, vers 1930, par le fait que celui-ci se serait formé dans un substratum perpétuellement gelé ; il aurait donc perdu très vite sa forme, probablement durant l’été suivant la chute.

    Une trentaine d’années séparant le phénomène des premières études détaillées, il était aussi logique de penser que d’éventuelles matières météoritiques avaient eu le temps de disparaître par enfouissement ou par altération.

    À la suite des nombreux travaux qui furent menés depuis lors, il ne subsiste qu’une seule hypothèse pour expliquer le phénomène de la Toungounska : la chute d’un fragment de comète.

    Le mouvement du météore en direction inverse de la rotation terrestre, ainsi que sa très grande vitesse (50-60 km/s) consécutive sont en effet en faveur d’une météorite de type cométaire.

    Sa masse devait être constituée d’un bloc ou de fragments de gaz gelés, mêlés à des particules dispersées de silicates et de ferronickel.

    Cela correspond aux conceptions modernes de la nature des noyaux cométaires et aux traces très dispersées de magnétites, silicates et sphérules trouvés dans le sol.

    Ce noyau, d’une masse estimée de près d’ 1million de tonnes, a dû subir, près de la surface terrestre, une pulvérisation violente le transformant en un nuage de matières plus ou moins denses.

    Cette explosion aérienne rend parfaitement compte de l’orientation radiale des dégâts dus à l’onde de choc, de la forme elliptique de la surface où les arbres ont été abattus, de l’absence de cratère, ainsi que de l’absence de masses individualisées de matière météoritique.

    1934.

    Nuit des longs couteaux. Sanglante et atroce purge au cours de laquelle Hitler et ses S.S. se débarrassent de tous les opposants au régime, y compris leurs propres partisans jugés pas assez extrémistes comme par exemple Röhm, chef des brigades S.A. mais aussi deux cents dignitaires politiques et militaires qui pouvaient inquiéter Hitler dans sa montée au sommet du pouvoir.

    Les S.A. (ou section d’assaut de l’allemand sturmabteilung), c’est une milice " brune " (les fameuses " chemises brunes ") de 400.000 hommes, disciplinés, expérimentés, composés de tueurs, de repris de justice, de la lie de la société, qui moyennant les plus basses besognes obtiennent leur pardon et même des " privilèges " dans le nouveau régime ". Ils feront régner la terreur dans toute l’Allemagne, tuant, torturant, martyrisant, volant et violant sans complexe, sans pitié dès 1921, mais encore plus dans les années 30. A ce moment d’ailleurs, elle compte près de 3 millions d’hommes.

    Elle n’a rien à voir avec l’armée officielle (la Wehrmacht) qui d’ailleurs les méprise, sans toutefois échapper à leurs contrôles.

    Ils seront, après cette Nuit des longs couteaux, intégré dans les sections SS.

    C’est la " maffia " au pouvoir, mais disciplinée et aux mains d’une maffia encore plus dangereuse.

    Dans le film " Les Damnés " de Luchino Visconti, vous pouvez suivre une reconstitution quasi historique, un tableau saisissant et réaliste de cette affreuse tuerie qui contredit bien l’adage : " Les loups ne se mangent pas entre eux ! "

    Cette tuerie est aussi le symbole clair et inattaquable qu’aucune morale (sinon la fin justifie tous les moyens) n’est respectée par les nazis et que même leurs partisans sont chassés dans une espèce de fuite en avant vers toujours plus de cruauté, plus d’intransigeance … Aucun compromis n’est possible avec eux.

    1960.

    Indépendance du Congo belge, qui prendra sous la présidence de Mobutu, le nom de Zaïre. Le discours de Patrice Lumumba, le rival de Kasavubu et de Moïse Tshombé, constitue un camouflet pour le roi des belges, Beaudouin 1er.

    Les forces belges à peine hors du territoire, alors que toutes les analyses belges laissaient penser que l’indépendance serait " facile ", la Force Publique (armée et police réunies, composée de soldats et d’officiers subalternes noirs, mais commandés par des officiers supérieurs blancs) se mutine en Juillet 60. C’est le début d’une période de troubles, de règlements de compte, de la sécession du Katanga (Moïse Tshombé) et de l’intervention des forces de l’O.N.U.

    1962.

    A la guerre menée par le peuple contre le pouvoir colonial, avant même l’indépendance officielle, succède la lutte entre factions rivales pour la conquête du pouvoir indépendant. Les canons ne se sont pas encore tus contre les français, les fusils sont encore chauds que déjà la guerre recommence, fratricide, cette fois.

    Le 30 Juin 1962, le colonel Boumedienne, un des héros de la Résistance est démis de ses responsabilités et destitué " officiellement ".

    Ben-Bella et Ferhat-Ababs apportent leur soutien à Boumedienne. Mais les rivalités engendreront encore de nombreuses et sanglantes luttes.

    1965.

    La France se retire du Conseil de l’Europe bloquant ainsi le mécanisme de prise de décisions et tout le processus évolutif de la Communauté.

    La France reprochait à la Communauté ses conceptions supranationales.

    Elle ne reprendra sa place qu’en Janvier 1966, lorsqu’elle aura l’assurance que toute décision " importante " ne sera prise qu’avec un " Consensus " ce qui signifie que le droit de Veto existe (sans qu’il soit cité !) de façon permanente pour tout état membre.

    1971.

    L’équipage de 3 soviétiques, dans le vaisseau Soyouz qui le ramène de la station orbitale Saliout –1, périt suite à une fuite de pression.

    1988.

    Le Catholicisme a aussi son intégrisme. Il a été longtemps symbolisé par Monseigneur Lefèvre, un évêque francais, qui va dans le sens opposé à toutes les décisions libérales des deux derniers Conciles Vatican I et Vatican II.

    Le 30 Juin 1988, symboliquement, il consacre 5 évêques " intégristes ".

    Ce qui leur vaudra d’ailleurs d’être excommunié par le Pape Jean-Paul II, qui, quoique très proche des thèses intégristes de Monseigneur Lefèvre, n’accepte aucune contradiction, aucune désobéissance au sein de sa hiérarchie.

    La mouvance intégriste vivra d’ailleurs une espèce de schisme à la suite de cette excommunication, certains pensant qu’il faut rester " fidèles " à Rome et tenter de changer l’Eglise de l’intérieur.

    1991.

    Les dernières troupes soviétiques quittent la Tchéco-Slovaquie. Le joug communiste est terminé. Les autres pays de l’ancien " bloc " communiste suivent dans des délais assez brefs.

    Le Pacte de Varsovie (union militaire de défense commune des pays du bloc communiste face à l’O.T.A.N., mais surtout outil de pression au service du pouvoir communiste de Moscou) est dissous.

    Cam.

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    Dernière modification le 26/09/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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