Mois de Juillet / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 5 Juillet.

 1099.

Première Croisade. Prise de Jérusalem.

De puis 6 siècles, Jérusalem était aux mains des Musulmans. Bien sûr, l’un ou l’autre Calife avait bien transaformé une synagogue en Mosquée. Ou détruit le faux tombeau du Christ. Mais globalement, l’entente entre les fidèles des deux grandes religions monothéistes était positive.

Seulement les Turcs Seldjoucides s’emparent du couloir Syro-Palestinien et de Jérusalem en 1071.

Leur apparatenance musulmane est de type " chiïte ", extrémiste, intolérante. Les Juifs sont pourchassés, et les Chrétiens sont interdits de séjour, le tombeau du Christ est souillé.

Ce qui provoque la colère des Chrétiens en Occident et la première Croisade se met en route en 1096.

Seulement, en 1098, la ville retombe aux mains des Arabes de la dynastie des Fatimides (plutôt Sunnites, plus tolérants).

Les Croisés parviennent à Jérusalem en Juin 1099.

Le 5 Juillet ils s’emparent de la ville après un siège d’une rare intensité.

Les Juifs autant que les Musulmans sont massacrés.

Jérusalem devient la capitale d’un Royaume " latin " qui s’étend jusqu’à la Mer Rouge et à l’Isthme de Suez.

Godefroid de Bouillon (duc de Basse Lotharingie, Comte de Bouillon (petite ville dans le sud de la Belgique à la frontière française) en devient le premier chef, il refuse le titre de roi de Jérusalem (par respecte pour le Christ, roi des Juifs) ; il n’en est que l’avoué  (sorte de gestionnaire).

Ce royaume subsistera quand même près de 86 ans.

1568.

Exécution sur la Grand Place de Bruxelles, un des joyaux de l’art toutes périodes confondues, de deux nobles qui s’étaient élevés pour défendre le peuple contre la tyrannie Espagnole.

Fils de Joseph de Montmorency-Nivelle et d’Anne d’Egmont, le comte de Hornes, qui a hérité de son beau-père, le second mari de sa mère, le comté de Hornes et porte son nom, appartient à la riche noblesse des Pays-Bas.

Il sert loyalement l’Espagne au cours de la majeure partie de sa carrière.

Nommé successivement grand veneur, chevalier de la Toison d’or, chef du Conseil d’État des Pays-Bas, chambellan et capitaine de la garde flamande du roi d’Espagne, amiral des Flandres et gouverneur de la Gueldre et de Zutphen, le comte de Hornes ne se contente pas de ces titres prestigieux ; il paye aussi de sa personne et se distingue par sa bravoure aux batailles de Saint-Quentin en 1557 et de Gravelines en 1.558

Peu à peu sa méfiance à l’égard de l’autoritarisme espagnol aux Pays-Bas s’accroît et Hornes lie son sort à celui de Lamoral, comte d’Egmont, auquel il est apparenté.

Il forme avec lui une sorte de ligue de seigneurs opposés à Granvelle, que Philippe II disgrâcie en 1564.

Pour bien montrer son opposition résolue à la politique d’intimidation, puis de répression de Philippe II dans les Pays-Bas, le comte de Hornes renvoie ses insignes de la Toison d’or.

Mais il ne croit pas à la rupture et refuse de s’enfuir, lorsque le duc d’Albe est nommé gouverneur des Pays-Bas en 1567. Ce dernier le fait arrêter avec Egmont et tous deux sont décapités à Bruxelles.

Tous deux restent dans l’imaginaire belge deux figures " héroïques " de la Résistance à l’envahisseur (ici Espagnol) et donc des Symboles de résistance à toute tyrannie, donc en définitive des " Figures de proue " de l’identité Belge, que d’aucuns refusent à reconnaître.

1948.

Mort de l’écrivain Français, Georges Bernanos (Sous le soleil de Satan, Journal d’un Curé de Campagne, Nouvelle Histoire de Mouchette).

Un franc-tireur, un homme ardent et libre, c’est ainsi qu’apparaît d’abord Bernanos.

Ni dans l’ordre littéraire, ni dans l’ordre politique, ni dans l’ordre religieux, il ne s’est contenté d’être le témoin d’une famille d’esprits, moins encore le champion d’une tradition.

Une impérieuse nécessité intérieure l’a conduit à bouleverser, à faire éclater les cadres que son monde lui offrait.

Nul n’a été plus féroce que ce catholique contre les déformations caricaturales de son idéal qu’il rencontrait dans les milieux cléricaux de son temps.

Pas de politique plus clairvoyant, jusque dans ses injustices, que le grand polémiste qui dénonça superbement la montée des fascismes, flétrit l’écrasement de la république espagnole par les franquistes, prédit et déplora la défaite française de 1940, et ne cessa ensuite jusqu’à la victoire finale de donner à son pays et aux Alliés les leçons d’un espoir généreux, tout en continuant à stigmatiser les menaces renaissantes au cœur du monde nouveau.

Dans le domaine proprement littéraire enfin, il a le mérite d’avoir, sous le coup de pures exigences spirituelles, été un des premiers à se libérer de la tradition romanesque du XIXe siècle, pour l’ouvrir aux ambitions du roman le plus actuel.

Comme beaucoup de grands écrivains, il a été finalement très peu homme de lettres, et son œuvre vit comme le témoignage d’une expérience cruelle et riche : celle d’un homme entier, aux rêves démesurés, face à un monde veule et désespérant qu’il n’a pu cependant se défendre d’aimer jusqu’au bout : " Quand je serai mort, dites au doux royaume de la Terre que je l’aimais plus que je n’ai jamais osé dire. "

Rien ne semblait prédisposer ce fils de tapissier décorateur, né à Paris, élevé dans le calme provincial de Pellevoisin dans l’Indre, puis de Fressin dans le Pas-de-Calais, à la vie agitée qui fut la sienne.

Après de solides études dans divers établissements religieux, le jeune bachelier prépare à Paris ses licences de lettres et de droit.

Dès cette époque, sa violence l’entraîne à militer comme camelot du roi dans les rangs de l’Action française.

Il connaît la prison, débute dans le journalisme, dirige même à Rouen un hebdomadaire monarchiste.

Plusieurs fois blessé à la guerre de 1914, il se retrouve ensuite inspecteur d’assurances à Bar-le-Duc pour faire vivre les siens : marié depuis 1917, il aura six enfants.

Le succès de son premier roman, Sous le soleil de Satan , publié en 1926, l’incite à vivre désormais de sa plume.

C’est le début de l’existence pénible et instable qui sera la sienne jusqu’à la fin, jalonnée de voyages, de déménagements, d’accidents, de difficultés financières – de livres aussi.

Aux Baléares, de 1934 à 1937, il voit les débuts de la guerre civile espagnole ; du Brésil, où il réside de 1940 à 1944, il suit avec anxiété le déroulement de la Seconde Guerre mondiale.

Rentré en France, il ne cesse de se déplacer et se fixe finalement en Tunisie. Mais, après moins d’un an de séjour, il rentre à Paris pour se faire soigner et y meurt le 5 juillet 1948.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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