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Chroniques du 7 Juillet.

1981

L’avion à propulsion solaire " Solar Challenger ", de l’anglais Mac Ready relie Londres à Paris en 5 heures.

La recherche avance en ce domaine, mais comme elle n’est guère soutenue par les pouvoirs publics, elle est financée par de grands sponsors liés à la finance et au monde du pétrole, ce qui fait qu’elle ne progresse que par à coup et que toute innovation ou tout progrès important est soigneusement soustrait à la commercialisation.

1978

Indépendance des îles Salomon.

Ancien protectorat britannique, indépendantes depuis le 7 juillet 1978, les îles Salomon se situent à l’est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, entre 5 et 12 degrés de latitude sud, à environ 1 600 kilomètres de Port Moresby, 2 200 de Brisbane, 1 700 de Nouméa et 5 000 de Tokyo.

L’État des îles Salomon ne comprend pas en fait tout ce qui en bonne logique géographique constitue l’archipel des Salomon.

À l’ouest, en effet, les îles de Bougainville et de Buka, anciennes colonies allemandes confiées à l’Australie après la Première Guerre mondiale, ont été rattachées à la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à qui elles apportent notamment les importantes ressources des mines de cuivre de Bougainville.

En revanche, la province de l’est, avec ses petites îles dispersées entre 600 et 800 kilomètres à l’est de la capitale, Honiara, constitue en fait l’extrémité nord de l’arc insulaire des Vanuatu.

Les Salomon comptent plus de 28 370 kilomètres carrés. La plus vaste des ;îles est Guadalcanal (5 336 km2).

Toutes ces îles sont montagneuses et en grande partie volcaniques ; elles culminent à Guadalcanal (mont Makarakomburu, 2 447 m).

L’archipel est soumis à un climat de type subéquatorial insulaire, marqué par une remarquable constance des températures (Honiara, 26,5 0C de moyenne annuelle, avec une amplitude annuelle de moins de 1 0C).

Les pluies sont abondantes toute l’année (de 3 à 4 m et beaucoup plus en montagne), avec un maximum pendant l’été de l’hémisphère Sud.

Les Salomon sont souvent affectées par des cyclones (par exemple celui, dévastateur, de 1986). Ces conditions naturelles favorisent l’existence d’une forêt ombrophile qui couvre plus de 90 p. 100 de la surface de l’archipel.

Les Salomon sont peu peuplées. Avec quelque 368 000 habitants en 1994, leur densité n’est que de 13 habitants au kilomètre carré.

La population est presque entièrement mélanésienne (94 p. 100). Les indigènes parlent une grande variété de langues, mais aussi un pidgin dans les villes et les plantations, et l’anglais qui est la langue officielle.

Les Salomon ont été parmi les premières îles du Pacifique découvertes par les Européens, puisque c’est en 1568 que le navigateur espagnol Alvaro de Mendaña de Neira, parti du Pérou à la recherche des îles fabuleuses du roi Salomon de la Bible, les parcourut pendant plusieurs mois, et leur laissa cette toponymie espagnole caractéristique.

Ce n’est que deux siècles plus tard que l’Anglais Philip Carteret (1767), puis les Français Bougainville (1768) et Surville (1769) les redécouvrirent et en 1781 que le géographe Buache les identifia comme celels de Mendaña.

C’est à Vanikoro, dans les Santa Cruz, à l’est de l’archipel, que fit naufrage Lapérouse en 1788.

Les Salomon restèrent encore plus d’un siècle un espace mal connu et redouté, où les "  chasseurs de merles " australiens et autres prirent l’habitude de venir recruter de gré ou de force, à partir de 1870, des travailleurs pour les plantations du Queensland australien et des Fidji.

La Grande-Bretagne s’intéressa à l’archipel pour faire pièce à la progression allemande, et en 1898-1899, la colonie britannique des Salomon était reconnue dans les limites actuelles.

La Seconde Guerre mondiale attira l’attention sur les Salomon, point extrême de l’avancée japonaise, où se déroulèrent de furieux combats.

Confrontés brutalement avec les techniques modernes et l’opulence américaine, les indigènes subirent un ébranlement psychologique qui donna naissance à des " cultes du cargo  " prévoyant le prochain retour de l’âge d’or.

Redevenues britanniques, puis indépendantes depuis 1978, les Salomon ont une population qui s’accroît très rapidement, avec un des plus forts excédents naturels du monde (33 p. 1 000 en 1993).

Une grande majorité des habitants vit dans des hameaux dispersés en pratiquant une agriculture vivrière fondée sur les racines et les tubercules, surtout sur la patate douce et le taro, les cocotiers fournissant le revenu monétaire (coprah).

La partie moderne de l’agriculture est constituée par des plantations de cocotiers (îles Russell, Guadalcanal) et par de grandes exploitations de palmiers à huile, de canne à sucre, de cacaotiers, et de culture mécanisée du riz.

Contrôlant une zone maritime de plus de 1,3 million de kilomètres carrés, les Salomon ont signé des contrats avec une grosse société japonaise pour la pêche du thon (32 200 t en 1987).

Les principaux secteurs industriels sont les conserveries de poisson, le sciage du bois, le brassage de la bière.

Le tourisme reste une activité secondaire, et les activités tertiaires sont souvent embryonnaires.

La seule ville véritable est Honiara, la capitale (33 700 hab. en 1989), sur la côte nord de Guadalcanal, née sur les restes d’un ancien camp militaire américain.

Les autres centres sont beaucoup moins importants : Gizo (3 700 hab. en 1990) à l’ouest, Auki (3 200 hab. en 1990) à Malaita.

Les Salomon ont un P.N.B. par habitant évalué en 1992 à 600 dollars, ce qui les place parmi les pays relativement pauvres, même si ces chiffres, qui ne tiennent pas compte de nombre d’activités vivrières, doivent être pris avec précaution.

1950

Reconnaissance officielle du Droit de grève.

La grève est un phénomène dualiste et paradoxal. Comment un phénomène de force peut-il être saisi dans les mailles du droit ? Alain eut des formules pour traduire cet impossible jeu : " Il me semble que faire grève c’est prendre le parti de forcer ?... Conclusion... que tout essai de liberté, en quelque genre que ce soit, est un essai de force et une sorte de combat... "

Or la grève est tout à la fois un phénomène de force, un moyen de pression du groupe des travailleurs qui se fait justice à soi-même, et aussi l’exercice d’un droit, droit reconnu par le Préambule constitutionnel (de 1946 et 1958), la grève ayant de surcroît été érigée au rang des " principes fondamentaux de notre temps " (par l’arrêt Dehaene du Conseil d’État, 7 juillet 1950).

D’un autre point de vue, la grève présente des aspects tout à la fois négatifs et positifs : elle est négative en tant qu’inaction volontaire, en tant que " rétention de travail ", mais positive car orientée vers un avenir actif, la reprise du travail après satisfaction des revendications.

La grève est encore, tout à la fois, une liberté publique (style XIXe siècle) et un droit apparenté aux droits économiques et sociaux (style XXe siècle). C’est une liberté publique, car nul ne saurait être sanctionné pour faits de grève, si du moins celle-ci n’est pas abusive ou illicite. Et c’est un droit, d’ordre économique et social, destiné à corriger les inégalités dont souffre le groupe des travailleurs ; elle sert de contrepoids au déséquilibre entre les deux " partenaires sociaux ", travailleurs subordonnés et chef d’entreprise.

La grève est la dramatisation d’un dialogue. Selon E. Mounier, " le premier temps du dialogue est celui de l’opposition ". Certaines grèves n’ont d’autre objectif que de déclencher le processus de négociations collectives. D’autres entrecoupent les discussions qui s’enlisent et piétinent.

Les grèves sont des " combats pour de meilleurs accords ", articulant ainsi guerre et paix sociale.

1927

Mort du Mathématicien Suédois Gösta Mittag-Leffler.

Né à Stockolm en 1846, le mathématicien suédois Mittag-Leffler a orienté ses principaux travaux sur la théorie des équations linéaires homogènes et sur la théorie des fonctions analytiques.

On lui doit notamment le célèbre théorème (qui porte son nom) sur la représentation des fonctions méromorphes par des séries de fractions rationnelles.

À la fois savant et diplomate, Gösta Mittag-Leffler fut conseiller de la cour et du gouvernement suédois.

En 1882, il créa son journal, les Acta mathematica , de caractère tout à fait international, dont le premier volume contient le célèbre mémoire de Henri Poincaré sur la théorie des groupes fuchsiens.

À l’occasion de son soixante-dixième anniversaire, il fonda, par testament, l’institut Mittag-Leffler.

D’après les statuts de la fondation, constituée en 1919, le but de cet institut est de maintenir et développer l’enseignement des mathématiques pures au Danemark, en Finlande, en Norvège et, particulièrement, en Suède.

Gösta Mittag-Leffler est mort à Djursholm le 7 juillet 1927.

1860

Naissance du compositeur Gustave Mahler, à Kaliste en Bohème.

Il meurt à Vienne le 18 Mai 1911.

A cette occasion, j’en ai déjà parlé, référez-vous donc à cette Chronique.

1438

La " pragmatique sanction " officialise l’Eglise Catholique Gallicane (de France !).

Il s’agit d’une ordonnance de Charles VII, publiée au cours de l’assemblée du clergé français réunie à Bourges de mai à juillet 1438, par laquelle étaient déclarés applicables au royaume divers canons du concile de Bâle.

Les Pères du concile étaient entrés en conflit avec le pape Eugène IV, et la France avait pris parti pour eux en 1432 sans rompre ouvertement avec le pape.

Le temps de la conciliation semblant passé, l’assemblée avait été convoquée pour conseiller le roi sur le parti définitif à prendre.

En fait, les prélats français eurent à examiner et à interpréter les canons conciliaires et ne les acceptèrent qu’après quelques modifications, beaucoup plus de principe que de fond.

Pour l’essentiel, l’ordonnance publiée le 7 juillet 1438 — et que le concile accepta l’année suivante — assurait l’autorité du roi sur son Église. On a pu, à bien des égards et malgré les retouches ultérieures, la qualifier de Constitution de l’Église gallicane.

La pragmatique sanction établissait un régime bénéficial qui, avec divers accommodements, dura jusqu’à la Révolution française. Il ruinait la fiscalité pontificale et le droit du pape à disposer des bénéfices récoltés en France. Il fondait — contre le canon conciliaire — le droit du roi à intervenir dans les élections épiscopales et abbatiales pour recommander ses candidats, réservait aux universitaires un certain nombre de prébendes, et renforçait sensiblement, au détriment de la curie romaine, les pouvoirs juridictionnels des archevêques.

Le clergé choisissait délibérément, contre le pape, de se donner le roi pour maître. Mais l’Église de France connut encore une longue période d’incertitude, au cours de laquelle le jeu des interventions et des compétitions électorales provoqua plus de scandales que les collations pontificales du siècle précédent.

Le caractère unilatéral d’une décision applicable à l’encontre du Saint-Siège fournissait de surcroît à bien des clercs une raison pour en récuser tel ou tel effet.

Pour ménager Pie II, Louis XI abolit la pragmatique sanction en 1461 ; il la rétablit en 1464 pour protester contre les excès de la politique pontificale, puis l’abolit de nouveau en 1467 et conclut enfin, en 1472, un concordat qui rendait à Sixte IV des droits illusoires en échange d’un appui diplomatique dans les affaires italiennes.

En 1478, le concile gallican d’Orléans rétablit sans le dire la pragmatique sanction.

C’est seulement en 1516 qu’un concordat durable fut accepté par le pape et par le roi ; ce dernier fut ainsi reconnu comme le véritable maître de l’Église de France.

1304

Mort du Pape Benoît XI

Cet événement n’aurait certes pas attiré mon attention presque 7 siècles plus tard, s’il n’avait été annoncé au préalable par un personnage mystérieux, étonnant et sympathique, Bernard Délicieux. Déjà son nom !

Tribun populaire, il essaya, semble-t-il de faire passer Carcassones, la vile où il était tant apprécié, sous la souveraineté du roi de Majorque. Ce que Philippe le Bel ne lui pardonnat pas.

Ni non plus le Pape, Clément V, car il avait également créé une ligue anti-inquisitoriale (contre l’Inquisition et son tout-puissant tribunal !).

Il mourra opportunément, après 26 séances de tortures, évitant ainsi le bûcher.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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