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Chroniques du 9 Juillet.

1961

Signature entre la Grèce et le Marché Commun de l’accord qui débute le processus d’intégration de la Grèce. Il faudra deux décennies pour ce processus se termine et que la Grèce n’entre, en 1981, dans l’Europe.

1926

En quelques dizaines de secondes, près de 2500 maisons de l’île de Théra (plus connue aujourd’hui sous le nom de Santorin) sont détruites par une secousse sismique de grande envergure.

Ces destructions et surtout le déblaiement des décombres permettra de mettre à jour de nombreux vestiges (objets usuels mais surtout murs d’enceinte et d’habitation) de 2 grandes métropoles qui à l’époque Dorienne occupaient le Piton rocheux, haut de 370 m. qui surplombe les plages côtières ; elles auraient été détruites par une catastrophe semblable à celle de 1926, mais beaucoup plus importante aux environs de 1.500 ou 1.600 A.C.N.

L’existence de la ville grecque antique (deux millénaires avant J.C.) était déjà connue et déterminée mais les fouilles n’avaient guère progressé depuis 50 ans.

Certains auteurs ont voulu voir dans cette catastrophe ancienne celle qui a détruit la civilisation mythique de l’Atlantide, dont parle Platon. Mais rien ne prouve que Santorin soit la partie élevée d’un continent disparu sous les eaux.

1887

Naissance à Gand (Belgique, chef-lieu de la Flandre Orientale), Jean-Raymond Marie de Kremer, mieux connu sous le pseudonyme de Jean Ray, encore qu’il en ait eu bien d’autres.

Encore aujourd’hui, homme mur, je garde une tendresse particulière pour cet auteur fantastique qui a rempli mon enfance et mon adolescence d’aventures, de rêves, de couleurs exotiques, de monstres hurlants. C’est avec un plaisir non dissimulé que j’en reparle en cet anniversaire de naissance.

Il aurait 111 ans. De son adolescence chez les Jésuites, on ne connaît pas grand chose. Sauf qu’il sèchait volontiers les cours pour courir la ville, le port, les docks.

Il fait paraître, en 1925, aux éditions de la Renaissance du livre, à Bruxelles, les Contes du whisky . Dans les tavernes des ports flamands, le whisky délie les langues ; au hasard des rencontres, l’auteur recueille des récits étranges de marins. Telle la brume venue de la mer envahissant lentement les ruelles du vieux port, dans ces récits s’insinue subrepticement une autre réalité imperceptible, intercalaire, dont la logique propre déroute, perturbe la raison raisonnante, "un monde voisin invisible, impénétrable pour nous parce qu’étant situé sur un autre plan".

Mais ce premier livre ne rencontre guère de succès, aussi Jean Ray se cherche-t-il un autre public.

Sous le pseudonyme de John Flanders, il séduit par son réel talent de conteur un vaste public d’adolescents. Il écrit un nombre incalculable d’histoires, de nouvelles qui paraissent dans des hebdomadaires, des revues : Le Journal de Gand , Mercure de Flandres , Le XXe Siècle , Bravo  et même Tintin , etc.

La plupart sont écrites en néerlandais et certaines ont été traduites en français et publiées sous les titres : Le Carrousel du suspens  (1970), Contes d’horreur et d’aventures  (1972).

En 1932, les éditions de l’Abbaye d’Averbode, le plus grand éditeur catholique, et pour les jeunes) sollicitent sa collaboration pour les séries "presto-films" et "Vlaamse Filmpjs", romans pour jeunes, d’une trentaine de pages : 165 titres furent édités de 1931 à 1964 ; sous les titres suivants : Mystères et aventures  (1946), Un roman de la mer  (1957), Hirro l’enfant de la jungle  et Les Prisonniers de Morstanhill  (1959), La Porte sous les eaux  (1960).

Toujours vers 1930, Jean Ray commence à réécrire, plutôt qu’à traduire, les aventures d’Harry Dickson, le Sherlock Holmes américain.

La série originale paraît en Allemagne avant 1914. Vers 1909, quelques aventures traduites en français paraissent chez Fernand Laven, dans la série "Les dossiers secrets du roi des détectives".

Jean Ray signe un contrat qui doit faire de lui le traducteur en français de ces 178 fascicules, récemment traduits de l’allemand en néerlandais.

Mais Jean Ray n’accomplit pas seul ce travail, d’autres traducteurs et auteurs y participent, ce qui explique l’inégale valeur des fascicules de cette série, les meilleurs portant la griffe de Jean Ray.

Publiés anonymement par Romn, Beek-en-Kunsthandel à Amsterdam et distribués par H. Jansens à Gand, ces fascicules ont posé aux multiples amateurs dont font partie François Lelionnais, Raymond Queneau, Alain Resnais, Boris Vian, de sérieux problèmes d’attribution.

Dans cette série d’aventures policières, Jean Ray donne au fantastique une place de choix. La toile de fond est ce Londres un peu sordide de la fin du XIXe siècle que Dickens, en qui Jean Ray reconnaît un de ses premiers maîtres, avait si mystérieusement décrit.

Ainsi, Harry Dickson se mesure à de nombreux et dangereux criminels : à Mystéras, au vampire qui chante, à Georgette Cuvelier ; il ne refuse jamais de lutter contre toutes sortes d’entités, hommes, démons, demi-dieux, qui se jettent en travers de son chemin. Il allie à de sérieuses connaissances scientifiques une intelligence pleine d’astuce et un courage à toute épreuve.

Mais Jean Ray n’abandonne pas pour autant l’écriture de purs récits fantastiques : en 1932 paraît un recueil, La Croisière des ombres , où une de ses plus célèbres nouvelles, " La Ruelle ténébreuse " , est publiée ; en 1942, " Le Grand Nocturne "  ; en 1943, " Le Cercle de l’épouvante ", " Malpertuis " ,  " La Cité de l’indicible peur "  ; en 1944, " Les Derniers Contes de Cantorbury " ; en 1947, " Le Livre des Fantômes "  ; en 1964, " Le Carrousel des maléfices "  et " Les Contes noirs du Golf " .

Dans son chef-d’œuvre, " Malpertuis " , le lecteur passe sans coup férir du plus naturel au plus inadmissible, du plus fabuleux au plus infernal. Une étrange poésie de la peur nous envoûte encore plus violemment que dans les autres récits de Jean Ray. Car Malpertuis, c’est la demeure de l’épouvante où se sont réincarnés des dieux de l’Antiquité.

Jean Ray meurt en 1964, à soixante-dix-sept ans, alors qu’il commence à acquérir une large audience qui ne cesse de croître grâce aux rééditions de ses œuvres entreprises par les éditions Marabout, puis par Le Masque.

Jean Ray a toujours soutenu que les multiples aventures qu’il raconte lui sont vraiment arrivées et que, aujourd’hui vieux loup de mer, très jeune, il avait répondu au grand appel de sa race : la mer.

En fait, il était plus un homme de port qu’un vrai marin. Il a surtout voyagé en rêve et regardé partir maints bateaux pour de lointaines destinations.

Fascinés par son œuvre, des cinéastes l’ont porté à l’écran : Harry Kumel a tourné " Malpertuis " , Jean-Pierre Mocky " La Cité de l’indicible peur " , la Télévision belge s’en est inspirée pour de nombreux courts métrages et films.

Créée dès 1970 à Louvain, une fondation Jean-Ray s’attache à faire connaître l’œuvre de Jean Ray-John Flanders.

1789

Première Assemblée Constituante en France.

Les Etats-Généraux, réunis par le Roi Louis XVI sous la pression morale, économique et sociale des philosophes, de la bourgeoisie et du peuple, se proclament Assemblée Constituante.

Les députés veulent donner à la France de nouvelles institutions et passer de la Monarchie Absolue (de Droit divin) qui caractérise l’Ancien Régime, à une Monarchie Constitutionnelle et Représentative.

Le Roi ne serait plus Roi de par la volonté de Dieu, mais subordonné à la Constitution et au respect des Libertés reconnues par celle-ci.

Les Députés " recommencent l’Histoire " selon un mot du Député Barère.

La Déclaration Universelle des Droits de l’Homme sortira de ce début de Révolution, et même si les événements et les différentes Assemblées diminuent la portée pratique de ces grandes déclarations de principe, elles n’en demeurent pas moins le début de toutes les démocratisations et de toutes les révolutions qui vont secouer la terre entière pendant les deux siècles à venir ! ! !

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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