Mois de Juillet / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist
Chroniques du 11 Juillet.
1302
11 Juillet. Fête Nationale Flamande. Le symbole est évident, autant que la Prise de la Bastille pour la France ou lIndependance Day pour les E.U. ou encore le 27 Septembre pour la Wallonie.
Cest lanniversaire de la bataille des éperons dor.
A Courtrai, les milices communales flamandes (essentiellement les villes du Comté de Flandre) écrasent la fine fleur de la chevalerie française.
Cest une revanche de Bouvine, 1214 où la Flandre était tombée aux mains du roi de France Philippe-Auguste qui tentait ainsi de briser le pouvoir du Comte de Flandre (dont on estimait la richesse en disant que les simples " bourgeoises " étaient plus richement habillées que la Reine de France !).
Tellement déperons dor (goudenspoor) vont être enlevés aux chevaliers morts que le nom restera à cette célèbre bataille nationale.
La Bataille des Eperons dOr reste le plus haut fait historique dont se revendique le mouvement indépendantiste flamand .
Henrik Conscience, écrivain flamand, épris de son pays, résolut décrire en une langue que la bourgeoisie francophone de lépoque considérait comme un patois destiné au vulgaire.
Le romantisme nationaliste lui inspira " Le Lion de Flandre " (De Leeuw van Vlaanderen , 1838), récit épique de la révolte des municipalités flamandes contre la France et de leur victoire à la bataille des Éperons dor (1302).
Ce roman, qui inaugurait le renouveau des lettres flamandes en Belgique, situait en même temps son auteur parmi les maîtres du roman historique en vogue dans le courant romantique européen.
1892
Mort de François Claudius Koenigstein, dit Ravachol.
De son vrai nom Knigstein, Ravachol naît en 1859, dans une famille ouvrière de Saint-Chamond.
La misère et les désaccords familiaux entraînent le père, hollandais dorigine, à abandonner le foyer, et à lâge de huit ans Ravachol est " placé " à la campagne pendant la belle saison ; lhiver, il retourne à lécole.
Après quelques années dapprentissage, il devient ouvrier teinturier ; à dix-huit ans, il lit Le Juif errant dEugène Sue, qui lui révèle la " conduite odieuse des prêtres ".
Il " perd complètement les idées religieuses " après avoir assisté à des conférences faites dans la région par des militants socialistes et il sinscrit à un cercle détudes.
Mais très vite lanarchie lui paraît un moyen plus radical de satisfaire son désir de changement social ; il fréquente aussi les cours du soir, particulièrement les cours de chimie.
Chassé de divers emplois, ayant ses frères et surs à charge, il est accordéoniste dans les bals, tout en se livrant à la contrebande des alcools, au faux-monnayage et au cambriolage.
Le mouvement anarchiste dalors prône la " propagande par le fait " et loue la " reprise individuelle ", cest-à-dire le vol. Ravachol tente de cambrioler un vieil ermite, enrichi par des années daumônes.
Surpris par sa victime, il tue le vieillard. Arrêté peu après, il séchappe, mais son évasion est si facile que certains compagnons anarchistes voient en lui un provocateur.
Sous le pseudonyme de Léon Léger, Ravachol se cache dans la banlieue parisienne ; les milieux anarchistes sont alors agités par la condamnation sévère de deux des leurs : Ravachol organise un vol de dynamite dans une carrière puis, le 11 mars 1892, va déposer sa bombe chez le conseiller Benoît, responsable de la sévérité des peines. Limmeuble est détruit, mais le conseiller en sort indemne.
Le 27 mars, Ravachol récidive, chez le substitut Bulot cette fois : " Jai voulu faire comprendre à tous ceux qui ont à appliquer des peines quil fallait à lavenir quils soient plus doux ", expliquera-t-il lors de son procès.
Reconnu trois jours après cet attentat par un garçon du restaurant Véry, il est arrêté.
Il comparaît le 26 avril 1892 devant la cour dassises de la Seine dans une atmosphère détat de siège : la veille, le restaurant Véry a sauté.
Ravachol est condamné aux travaux forcés à perpétuité et aussitôt transféré devant la cour dassises de la Loire : il y répond du meurtre du vieil ermite et de deux autres meurtres quil nie farouchement.
Condamné à mort, il accueille la sentence au cri de " Vive lanarchie ; " ; sa conduite digne et calme lui a enfin gagné la sympathie de tout le mouvement anarchiste, certains voient même en lui le Christ de lanarchie.
Le 11 Juillet 1892, a lieu lexécution.
Ravachol meurt en criant " Vive la Révolution ; ", après être monté sur léchafaud en chantant une chanson du père Duchesne. Une chanson, La Ravachole , écrite sur lair de La Carmagnole et du Ça ira , et lusage du verbe " ravacholiser " témoignent de son renom dans les groupes anarchistes parmi lesquels il fera des émules.
1960
11 Juillet : Proclamation de lIndépendance du Katanga.
Le 1 Juillet, le Congo (ex-belge) proclame son indépendance.
Aussitôt des troubles naissent un peu partout où se mêlent les revendications sociales, les revendications économiques, mais aussi les revendications nationalistes.
Le pouvoir de Kinshsha apparaît trop faible et trop centralisateur pour rassurer les grands groupes financiers (Générale de Banque notamment) qui contrôlent toute léconomie de cette province, aussi grande que la France, la plus riche du Congo (Union Minière du Hait-Katanga).
Moïse Tshombé, leader incontesté, appuyé par les belges et les groupes financiers revendique aussitôt lautonomie et proclame son indépendance.
La non reconnaissance de lONU empêchera la Belgique de lappuyer autant que lauraient voulu les groupes financiers.
Il faut savoir que le Katanga produisait de la PechBlende dont on tire luranium et le radium. Les Américains, gros consommateurs et principaux acheteurs ne voulaient pas de lIndépendance du Katanga sous légide de la Belgique. Dautre part la France lorgnait vers ce pays qui 26 fois plus grand quelle regorge de richesses minières incalculables.
LONU refusa donc de reconnaître le Katanga et envoya même des troupes pour rétablir le régime de Léopoldville.
En 1963, Moïse Tsombé devra reconnaître la fin du nouvel état et partir en exil.
Il sera probablement assassiné en Algérie où il sétait réfugié.
1962
Le 11 Juillet : première liaison intercontinentale de télévision, grâce au lancement du satellite Telstar (mis sur orbite la veille : je nai pas voulu vous en parler hier pour garder la surprise !).
A partir de la station dAndover aux E.U. et de celle de Pleumer-Bodou (département des Côtes dArmor, en Bretagne, France), la première liaison a rassemblé les 80 % des récepteurs de lépoque.
Cam.
Mois de Juillet / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist
Toutes ces chroniques ont été
écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998
--- une remarque ? jrmasson@nordnet.fr !