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Chroniques du 26 Juillet.

1793

Vote de la loi de répression des " accapareurs ".

La famine provoquée (pour enrichir les " accapareurs " par le marché noir, avait été un des éléments détonateurs de la Révolution Française.

La question des subsistances a joué un rôle essentiel dans la mobilisation des masses populaires qui, par l’insurrection, ont donné à la Révolution un nouvel élan à chaque fois qu’elle semblait dans l’impasse.

À chaque fois, le peuple des faubourgs s’est soulevé pour briser les tentatives des contre-révolutionnaires "qui voulaient l’affamer".

Certes il y eut plusieurs responsables de la pénurie et de la hausse des prix : la désorganisation des services de la lieutenance générale de police, de mauvaises récoltes, les paiements en assignats qui n’inspirèrent jamais la même confiance que les espèces sonnantes et trébuchantes.

Mais, dans la mentalité populaire, les responsables sont d’abord les "accapareurs", ceux qui entassent les produits de consommation et les conservent par devers eux pour réaliser des profits considérables par suite de la raréfaction des denrées et donc de leur hausse.

Les marchands sont les ennemis naturels des sans-culottes.

Les réclamations populaires contre les marchands constituent un des aspects les plus intéressants de l’histoire du gouvernement révolutionnaire : les masses populaires ont voulu imposer au gouvernement montagnard une économie dirigée qui lui répugnait.

C’est le 26 juillet 1793 que fut votée la loi sur l’accaparement, en pleine crise révolutionnaire, une dizaine de jours après l’assassinat de Marat.

En fait, il s’agit d’un subterfuge des députés montagnards qui, refusant encore la taxation, trouvèrent une échappatoire en édictant de lourdes peines contre les accapareurs : la peine de mort pour les commerçants qui ne feraient pas la déclaration de leur stock de denrées de première nécessité et ne l’afficheraient pas à leur porte.

Le contrôle devait être amorcé par les commissaires aux accaparements des sections.

En réalité, la loi, mal appliquée, ne fut qu’une satisfaction symbolique donnée aux sans-culottes.

La poussée populaire, qui se poursuit, aboutit aux journées des 4 et 5 septembre 1793 : la foule envahit l’Assemblée nationale et arrache la promesse d’une taxation générale.

Le 11 septembre, c’était le maximum national des grains et des farines, le 29, le maximum général des prix et des salaires.

Dans le même temps, on décidait la création d’une armée révolutionnaire de 6.000 hommes et de 1.200 canonniers, chargée d’assurer les réquisitions de grains dans les campagnes et leur transport vers Paris.

En fait, ces mesures ne furent pas très efficaces, car leur application fut laissée à la discrétion des municipalités et des sections, pleines de zèle, mais souvent sans grande compétence.

Les opérations contre les accapareurs ne sont que des mesures de détail (saisie occasionnelle d’un stock de cire ou d’une charrette d’œufs), mais on ne parvient à imposer ni la déclaration des stocks ni le respect du maximum.

En réalité, le gouvernement révolutionnaire, dans son ensemble, est hostile à l’économie dirigée qu’il n’entend imposer que pour la guerre et l’approvisionnement des armées.

Quand la pression des "exagérés" deviendra intolérable, elle sera brisée par l’exécution des Cordeliers et d’Hébert en mars 1794.

Dès le 12 germinal suivant, les commissaires aux accaparements sont supprimés dans le souci de rallier à la Révolution producteurs, cultivateurs et artisans.

L’échec de la taxation et de la réquisition contribua beaucoup à détacher de la Révolution les masses populaires.

1928

Naissance à New-York, dans le Bronx, le 26 Juillet 1928, de celui qui deviendra un des plus célèbres cinéastes au monde, Stanley Kubrick .

Je cite ici quelques-uns des chefs d’œuvre de l’Histoire du Cinéma : " 2001, l’Odyssée de l’Espace ", " Orange Mécanique ", " Spartacus ", " Les sentiers de la gloire ", " Lolita ", " Docteur ", " Rencontre du troisième type ", " Barry Lindon ", " Shinning ", j’en passe et des meilleures).

Dans les " Cahiers du Cinéma " : Un mélange de grotesque, qui peut aller jusqu’au cauchemar, et de dérision plus subtile, plus satirique, tel a été d’abord le trait le plus manifeste des préoccupations du cinéaste Stanley Kubrick.

Esprit versatile et paradoxal, de tendance progressiste mais hanté par le pessimisme quant à la " bonté " de la nature humaine (Orange Mécanique "), il a pratiqué un cinéma presque confidentiel avant de se trouver hissé à la célébrité internationale avec " 2001, l’Odyssée de l’espace ", qui est à la fois le film de science-fiction le plus adulte tourné à ce jour et un chef-d’œuvre de photographie.

Le style de Kubrick, où des tentations baroques corrigent une feinte objectivité, et où un " tape-à-l’œil " soigneusement dosé sert à faire passer des messages volontiers expérimentaux, fait de lui l’un des cinéastes actuels les plus originaux, dont l’indépendance de caractère a su s’appuyer sur une remarquable organisation financière.

1948

Projet de loi sur le Vote des femmes, en Belgique, ou , autrement dit, du seul vrai " Suffrage Universel " !

Les socialistes vont tenter de le repousser, craignant le vote des femmes " au foyer " de majorité Chrétienne (P.S.C.).

Néanmoins aux élections de Novembre 48, les femmes votaient, sans grand changement dans le type d’électorat. Les femmes votèrent probablement comme leur mari ! ! ! Ce qui contribua à discréditer le " féminisme " et à ne pas prendre en considération les revendications des femmes pour la nouvelle société.

1952

Mort d’Eva Peron (" Evita " joué et chanté par Madona), en Argentine, une catastrophe populaire.

D’origine modeste, María Eva Duarte, dite Evita, est actrice et speakerine de radio lorsqu’elle épouse, à l’âge de vingt-cinq ans, en 1944, le président de la république Argentine, Juan Domingo Perón.

Elle assistera celui-ci avec un enthousiasme passionné dans sa propagande en faveur du "justicialisme".

Son ascendant sur le peuple a pu être considéré comme l’un des phénomènes les plus remarquables et les plus étonnants de l’histoire contemporaine.

Directrice de la Fondation sociale, elle se voue à l’amélioration du sort des déshérités, et sa popularité va jusqu’à la faire qualifier de "madone des sans-chemise".

En 1951, l’armée rejette sa candidature à la vice-présidence. Se sachant atteinte d’un cancer, elle renonce à une certaine frivolité pour redoubler de ferveur "justicialiste" et animer de nombreux meetings.

Sa mort, le 26 juillet 1952, bouleverse la plus grande partie de l’Argentine.

1953

Lassés par la dictature de Battista, par la corruption du régime, par la mainmise des Américains et de la Maffia sur leur économie, 150 Cubains, dont Fidel Castro, prennent d’assaut la caserne Monacada, à Santiago de Cuba, considérée comme le symbole du capitalisme pourri.

Mais, trahis, ils sont repoussés et c’est le massacre. Peu y survivront. Fidel Castro et son frère Raùl y échappent de justesse, mais arrêtés ils sont condamnés à 20 ans de bagne.

Amnistie Générale en Mai 1955.

Ils s’exilent à Mexico où Fidel fonde le mouvement du 26 Juillet et y rencontre "Che Guevara".

Dès lors, ils n’auront de cesse de rétablir la Justice populaire à Cuba et de rendre l’île aux Cubains.

1956

Nationalisation du Canal de Suez.

Le Colonel Nasser, président de la République Egyptienne (depuis le départ de Néguib, qui avait remplcé le roi Farouk), voulait obtenir des anglo-américains le financement du barrage d’Assouan. Les E.U. refusèrent et les Anglais ne se prononcèrent que timidement.

Nasser se tourna donc vers les Russes, mais pour obtenir le surplus nécessaire au financement, il nationalise le Canal de Suez et promet que les sommes perçues seront intégralement destinées à l’édification du fameux barrage.

La Compagnie du canal de Suez avait obtenu une concession de 99 ans qui devait expirer le 17 novembre 1968.

La décision de la nationalisation fut refusée par la France et la Grande-Bretagne, qui réunirent à Londres trois conférences des usagers du canal, puis, après le rejet par le président Nasser des propositions formulées, saisirent le Conseil de sécurité.

Avant que celui-ci n’ait pris une décision, le 29 octobre, l’armée israélienne entrait en Égypte, précédant de quelques jours une intervention franco-britannique (la Guerre du Canal en 56 !).

Devant les pressions internationales, en particulier celles des États-Unis et de l’U.R.S S., les puissances attaquantes durent bientôt retirer leurs troupes.

Mais, dès le début du conflit, les Égyptiens avaient bloqué le canal en y coulant une quarantaine de navires.

Les Nations Unies se chargèrent de la remise en état du canal, qui fut de nouveau ouvert à la navigation le 24 avril 1957.

L’Égypte adressa au secrétaire général de l’O.N.U. une déclaration dans laquelle elle s’engageait à respecter la convention de 1888 et à accepter l’arbitrage de la Cour internationale de la Haye en cas de conflit. Les actionnaires de la Compagnie reçurent à titre d’indemnisation 28 millions de livres égyptiennes, le dernier versement étant effectué en janvier 1963.

À partir de la réouverture de 1957, l’Égypte géra seule le canal, à la satisfaction de tous les usagers, exception faite d’Israël, dont les navires et les marchandises continuèrent à être privés du bénéfice de cette voie d’eau.

Au mois de juin 1967 éclata une nouvelle guerre égypto-israélienne.

Les Israéliens, après deux journées de combats, occupèrent la rive orientale du canal qui fut alors fermé.

Entre juin 1967 et novembre 1973, les deux rives du canal ont été fortifiées par l’Égypte et par Israël.

La réouverture du canal est intervenue le 5 juin 1975.

Cette fermeture a entraîné pour l’Égypte une perte de devises considérable, puisque les droits de passages atteignaient, en 1966, 95 millions de livres égyptiennes.

L’Égypte n’a d’ailleurs pas été seule atteinte ; Harold Wilson déclarait, en octobre 1967, que cette fermeture, avec toutes ses conséquences, coûtait à la Grande-Bretagne 20 millions de livres par mois.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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