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Chroniques du 28 Juillet.
450
Mort à Constantinople, capitale de lEmpire Romain dOrient ou Empire Byzantin, de lEmpereur Théodose II.
Petit-fils de Théodose le Grand et fils dArcadius, Théodose II, qui avait été fait " Auguste " dès 402, hérita de la partie orientale de lEmpire Romain à la mort de son père en 408 ; il avait alors sept ans.
Le gouvernement fut exercé sous son nom jusquen 414 par le préfet du prétoire et patrice Anthémius.
Caractère faible, Théodose resta toujours sous linfluence de son entourage.
À la mort dAnthémius, Pulchérie, la sur de lempereur, qui navait que deux ans de plus que lui, prit les affaires en main, en même temps quelle parachevait léducation du jeune prince.
Autoritaire, intrigante et dévote, elle donna pour un temps à la cour une allure monastique.
En 421, elle mariait son frère à la fille dun rhéteur dAthènes, qui fut baptisée sous le nom dEudoxie.
Linfluence de lépouse éclipsa celle de la sur jusquen 433.
Eudoxie se retire alors à Jérusalem, où, privée par son mari des avantages attachés à sa qualité daugusta , elle consacra son activité aux uvres de piété jusquà sa mort, en 460.
Si Pulchérie reprit alors sa place à la cour, Théodose fut en fait jusquà sa mort sous linfluence des eunuques impériaux, et spécialement de Chrysaphius.
Le règne de Théodose fut marqué à lextérieur par la poussée sur les frontières de lEmpire, à lintérieur par la lutte religieuse entre Alexandrie et Constantinople sur la question de la nature divine et humaine du Christ.
Menacé au sud en Thébaïde, à lest par les Arabes et surtout sur le Danube par les Huns dAttila, Théodose dut conclure avec les Huns des traités onéreux qui pesèrent lourdement sur les finances impériales.
Les querelles religieuses qui opposèrent Cyrille dAlexandrie au patriarche de Constantinople, Nestorius, puis le successeur de Cyrille, Dioscore, au successeur de Nestorius, Flavien, furent marquées par le concile dÉphèse (431) que convoqua Théodose, par un synode tenu à Constantinople en 448 qui condamna Eutychès et par un nouveau concile tenu à Éphèse en 449 et qualifié par le pape Léon Ier de "brigandage dÉphèse".
Théodose II mourut le 28 juillet 450 des suites dun accident de cheval. Pulchérie fit élire pour lui succéder un officier thrace, Marcien, dont elle fit son époux.
1750
Mort du " père de la musique " Jean-Sébastien Bach.
Si la famille Bach sest illustrée par de nombreux talents musicaux, Jean-Sébatien est sans conteste le plus illustre, le plus inventif, le plus génial des " créateurs ".
Né à Eisenach, en 1685, organiste, il dirigea longtemps la chorale de la chapelle princière du prince Léopold dAnhalt à Cöchen. En 1723, il devient " Cantor " à la " Thomasschülle " de Leipzig.
Ses uvres de musique religieuse, vocales ou instrumentales sont remarquables par la science de larchitecture, la richesse de linspiration, laudace du langage harmonique, et lélévation spirituelle.
" Cantates ", " Passions ", " Messe en si ", " Préludes ", " Fugues ", " Chorals pour orgue ", " Concertos Brandebourgeois ", " Suites pour orchestre ", " Concertos pour clavecin et orchestre ", " Concertos pour violon et orchestre ", " Offrande musicale ", lon nen finit pas de célébrer ses chefs duvre.
Sa mort, le 28 Juillet 1750, ninterrompt pas son uvre, trois de ses fils continuent son uvre et illustrent le renom de la famille Bach.
1794
Morts sur léchafaud de Louis Saint-Just, lun des plus sanglants révolutionnaires, mais aussi lun de ceux qui " sauvèrent " la Révolution.
Archange de la Terreur ou galopin sanglant ?
Théoricien lucide de la Révolution ou ridicule auteur dun laborieux pastiche de Rousseau ?
Dernier Spartiate épris de justice sociale ou prêtre fanatique dun culte de mort ?
" Un monstre mais peigné " dit-on d elui !
" Une lampe dans un tombeau ", ajoute Barrès.
" Sur un piédestal de définitions, il dresse lindéfinissable ", conclut André Malraux.
Tel apparaît Saint-Just, figure pleine de contradictions élevée au niveau du mythe.
Plus encore que Robespierre, il personnifie en effet la Terreur.
Sa carrière népouse-t-elle pas exactement la phase la plus sanglante de la Révolution, et ses discours à la Convention nexaltent-ils pas la mystique de la guillotine ?
Mais ladmiration se mêle à lhorreur dans la fascination quexerce Saint-Just.
À lorigine de cette transfiguration, la jeunesse du héros qui meurt sur léchafaud à vingt-sept ans et la brièveté fulgurante dune carrière politique de deux ans, le temps nécessaire pour sauver la République de ses périls intérieurs et extérieurs.
Fils dun cultivateur quinquagénaire qui fut chevalier de Saint-Louis en récompense de ses services dans larmée, Louis Antoine Léon Saint-Just, né le 25 août 1767, à Decize, doit peut-être à cette ascendance les talents militaires quil révéla dans ses missions militaires où il sauva larmée à plusieurs reprises par son sens de la discipline, son talent dorganisateur et son charisme personnel entraînant à sa suite partisan ou adversaire de la Révolution.
Député à la Convention en 1792 (il était déjà candidat deux ans auparavant, mais refusé car trop jeune !), membre des jacobins (les durs) il réclame lexécution sans jugement du Roi Louis XVI.
Il prône une République égalitaire et vertueuse. Il poursuit implacablement les " accapareurs " et en fait exécuter plusieurs. Il devient " lArchange de la Terreur ".
La fin de Saint-Just reste une énigme pour lhistorien, et sans doute a-t-elle largement contribué à la formation du mythe.
Mis dans limpossibilité, le 9 thermidor, de lire le discours quil avait préparé (" Je ne suis daucune faction : je les combattrai toutes... " Il nira guère plus loin), il assiste impassible à loffensive des Conventionnels de la Montagne et de la Plaine contre Robespierre et se laisse arrêter sans résistance.
Dans la nuit du 9 au 10 thermidor, lorsque les membres de la Commune de Paris insurgée contre la Convention viennent le libérer, il refuse dabord cette délivrance.
À lHôtel de Ville, il semble frappé datonie. " Oui, cest moi, ironise-t-il, le dominateur de la France, le nouveau Cromwell ", mais il nagit pas. Usure nerveuse ? Fatalisme ? Lassitude devant les rivalités incessantes au sein du Comité de salut public (un conflit laurait même opposé à Robespierre) ?
Saint-Just emporte son secret sur léchafaud le 28 juillet 1794.
Il avait précipité la chute de Maximilien de Robespierre qui mourra avec lui.
Quelques jours auparavant, il avait écrit : " Je méprise la poussière qui me compose et qui vous parle ; on pourra la persécuter et faire mourir cette poussière ! Mais je défie quon marrache cette vie indépendante que je me suis donnée dans les siècles et dans les cieux. "
1818
Mort à Paris, du mathématicien français, Gaspard Monge.
Né en 1746, fils dun marchand forain, il est éduqué par les oratoriens dabord au collège de Beaune (sa ville natale), puis au collège de Lyon, où il enseigne dès lâge de seize ans les sciences physiques.
Un officier du génie, qui avait vu un plan de la ville de Beaune fait par Monge à laide de nouvelles méthodes dobservation et de construction graphique, le recommande au commandant de lécole militaire de Mézières.
Mais il ne peut y être admis à cause de son origine roturière et nest accepté que dans une annexe technique de lécole.
Ses talents scientifiques sont reconnus lorsquun jour il dresse le plan de fortifications à laide dune méthode bien plus rapide que les méthodes connues jusque-là.
Il est alors admis à lÉcole militaire comme professeur de mathématiques et continue ses recherches, arrivant à la méthode générale de représentation géométrique connue depuis lors sous le nom de géométrie descriptive.
Mais ses découvertes, considérées comme secret militaire de grande valeur, ne peuvent être publiées.
En 1780, il vient à Paris enseigner lhydrodynamique ; il entre aussitôt à lAcadémie des sciences, où il fait une communication sur les lignes de courbure tracées sur une surface (problème déjà étudié par le mathématicien Suisse Léonhard Euler en 1760).
En 1786, il publie son célèbre " Traité élémentaire de la statique " .
Partisan de la Révolution, Monge devient ministre de la Marine après le 10-Août et participe ensuite aux travaux du Comité de salut public, organisant les poudreries et fonderies de lÉtat, prenant part à la création de lÉcole normale, où il enseigne la géométrie.
Il fonde peu après lÉcole polytechnique, où il aura loccasion de donner des leçons de géométrie descriptive et de publier ses travaux, vieux de vingt-cinq ans, mais jusque-là inconnus.
Chargé de mission en Italie, Monge rencontre Bonaparte et se charge du recrutement des savants pour lexpédition dÉgypte ; animateur de tous les travaux scientifiques, il est nommé président de lInstitut dÉgypte.
Il rentre en France sur le même bateau que Bonaparte, qui lui témoigne autant damitié que destime et qui lui fait plus dune confidence sur sa vie privée (par exemple sur lincertitude où il demeure dêtre vraiment le fils de Charles Bonaparte) en de nombreux entretiens durant la traversée.
Revenu en France, Monge reprend son enseignement à lÉcole polytechnique, devient sénateur et est anobli (comte de Péluse). Mais la Restauration le privera de tous ses titres, le rayera de la liste des membres de lInstitut et lui enlèvera son poste denseignant.
Il meurt le 28 juillet 1918 à Paris. En décembre 1989, ses cendres ont été transférées au Panthéon.
Luvre mathématique de Monge est considérable.
Son ouvrage principal, " Géométrie descriptive " (1800), contient la méthode de représentation plane dune figure de lespace par utilisation des projections orthogonales de la figure donnée sur deux plans rectangulaires (plan horizontal et plan frontal de projection) constituant lépure.
Dans cet ouvrage, Monge montre quen plus de leurs applications purement techniques, ses découvertes sont une source féconde pour toute la géométrie : ainsi sa méthode subsiste, même si certaines quantités deviennent imaginaires. Cependant, la géométrie descriptive ne représente quune partie des nombreux travaux de Monge, pour qui il existe de nombreuses correspondances entre lanalyse et la géométrie et aussi entre lalgèbre et la géométrie.
Cam.
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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998
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