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Chroniques du 7 Août.
936
Election du Roi dAllemagne, Othon 1er , par un collège délecteurs constitué des " Grands " du Royaume. Ce système de succession non héréditaire, comporte des inconvénients pour le titre, certes, mais lobligation de " composer " avec les grands électeurs oblige le souverain à plus de " démocratie ".
Dans la tradition franque, le roi est acclamé par le peuple, en réalité par les hommes libres en état de porter les armes : les Freiherrn , qui sont les barons de lépoque féodale. Ils sont regroupés en nations dans la partie germanique de lEmpire carolingien : Bavarois, Souabes et Saxons (peuples soumis par les Francs à lépoque des Mérovingiens et de leurs successeurs), et Franconiens, descendants des Francs. À la tête de chaque nation se trouve un duc, nommé par le roi de Germanie.
Dautre part, dans le système carolingien, les prélats, en particulier les archevêques de Mayence (en Franconie), de Cologne et de Trèves (dont dépend lévêché dAix-la-Chapelle, la capitale impériale), exercent de hautes fonctions politiques. Le Prince-Evêque de Liège en est un exemple également. Du fait de leur puissance et de leur rôle de conseil à la Cour, ducs et archevêques exercent une influence prépondérante quand il sagit de choisir un souverain, cest-à-dire à la mort du dernier descendant en ligne directe des Carolingiens dAllemagne, Louis III lEnfant (911).
Le duc de Franconie est alors choisi par lassemblée des nobles ; à lassemblée des Fritzlar (919), cest le duc de Saxe, comme il était entendu entre les Conradins de Franconie et les Liudolfinger saxons.
En 936, à Aix-la-Chapelle, les grands élisent Othon que Henri Ier avait désigné. Celui-ci se fait sacrer ensuite (7 août). Désormais, le roi de Germanie est élu par les grands, rassemblés par nation et représentés par leur duc et par le haut clergé, avant dêtre sacré. Il devient empereur quand il est couronné à Rome par le pape (en 962, pour Othon Ier), mais il ny a alors aucune intervention des Électeurs. Les Électeurs font le Roi, le Pape fait lEmpereur.
Ainsi sexplique la prétention de certains pontifes à vouloir choisir lempereur, ce que les Électeurs refusent dans la mesure où ils considèrent que celui-ci est leur souverain et quils nont à en recevoir de personne sinon deux-mêmes. A priori, le fils aîné du roi ou de lempereur régnant est élu de préférence à un autre, mais il lui faut parfois monnayer son élection. Dès le règne des Ottoniens se prend lhabitude de le faire élire du vivant de son père afin de lui assurer une succession plus facile.
Le rôle des Électeurs, quand il ny a pas dhéritiers directs, est déterminant : lintérêt des nobles étant de préserver leurs avantages, ils veillent à choisir celui des candidats qui nest pas le plus puissant.
En 1038, une assemblée de princes et darchevêques se réunit avant le Reichstag (diète dEmpire ou assemblée des nobles) et lui propose son candidat. Le collège des Électeurs sest créé pour lélection du premier Hohenstaufen. Il est constitué des ducs de Franconie, de Saxe, de Souabe et de Bavière et des trois archevêques de Mayence, de Cologne et de Trèves.
La Franconie est ensuite remplacée par le comte palatin du Rhin, celui de Bavière sous Frédéric Barberousse par celui de la Bohême, celui du duché de Souabe qui disparaît avec les Hohenstaufen par celui de Brandebourg. Les sept Électeurs assument les fonctions dofficiers de la Couronne.
Sous le règne de Louis IV de Bavière, devant la volonté de Jean XXII de choisir le roi de Germanie ou roi des Romains, les Électeurs rédigent à Rhens une loi électorale (juin 1338) où ils affirment que seul le collège électoral est apte à élire le roi, qui est automatiquement empereur dOccident. Ce texte devient à la diète de Francfort le code Licet juri , promulgué devant les représentants des villes et de la petite et de la moyenne noblesse.
Charles IV de Luxembourg complète ce document et le fait accepter aux diètes de Nuremberg et de Metz (1355-1356) : cest la Bulle dor datée du 25 décembre 1356. Désormais est roi celui qui a la majorité des voix.
Les Électeurs ont le statut de conseillers permanents du royaume. Le comte palatin du Rhin et lÉlecteur de Saxe sont régents en cas de vacance du trône. À partir de 1438, lEmpire reste dans la famille des Habsbourg et le problème du choix disparaît : être Électeur est une dignité qui permet en cas délection de toucher éventuellement de forts subsides du roi de France sil se mêle de vouloir intervenir.
Par contre, la politique des empereurs catholiques sera de veiller à maintenir léquilibre entre Électeurs catholiques (les trois ecclésiastiques, le roi de Bohême qui est un Habsbourg) et protestants (Brandebourg, Saxe, Palatinat).
Quand les Tchèques appellent un protestant au trône de Bohême, lempereur se bat pour défendre le " statu quo ante ". Ainsi commence la guerre de Trente Ans, pendant laquelle le duc de Bavière catholique devient Électeur à son tour en lieu et place du comte palatin calviniste.
Celui-ci retrouve ses privilèges par les traités de Westphalie : il y a donc alors huit Électeurs. Il y en aura neuf en 1692 avec le Hanovre protestant et dix en 1803 avec la Hesse-Cassel. Mais leurs fonctions sont supprimées quand Napoléon Ier raie de la carte lEmpire germanique (1er août 1806).
La dignité électorale se transmet, de manière indivisible, au premier-né afin quil ny ait aucune possibilité derreur sur la personnalité des Électeurs, donc des voix qui font le roi. Sur leurs terres, ils jouissent de tous les droits régaliens et leur justice est souveraine, sauf déni de justice. Ils ont le statut de roi, tout crime sur leur personne est considéré comme crime de lèse-majesté. Ils ont le pas sur tous les autres princes dans lEmpire.
1830
Le 7 Août, élection au Parlement Français de la Monarchie dite de Juillet !
La monarchie de Juillet tire son nom de lémeute qui se transforma en révolution, les 27, 28 et 29 juillet 1830 (les Trois Glorieuses). Cette origine révolutionnaire et le choix du duc dOrléans, devenu Louis-Philippe, parce que Bourbon pour les uns, quoique Bourbon pour dautres, expliquent lambiguïté du régime quune autre révolution devait emporter dix-huit ans plus tard (en 1848, pour créer la République).
Le 30 juillet au matin, au moment où les troupes de Charles X se sont définitivement retirées de Paris, est affichée, sur les murs de la capitale, une proclamation rédigée par Adolphe Thiers, alors rédacteur du journal libéral Le National , qui propose de nommer roi le duc dOrléans, " prince dévoué à la cause de la Révolution " ; cétait offrir une solution aux députés de lopposition libérale sous Charles X et à la nouvelle commission municipale (avec les banquiers Jacques Laffitte et Casimir Périer) qui ne voulaient pas dune république, en raison des souvenirs de la Terreur, et qui se rendaient compte désormais de limpossibilité de tout accord avec Charles X.
Le général La Fayette, promu au commandement de la garde nationale, et populaire parmi les insurgés, se rallia au duc dOrléans, quil présenta à la foule au balcon de lHôtel de Ville, le 31 juillet, comme lieutenant général du royaume ; cette adhésion décapitait les projets des jeunes républicains, tel Godefroy Cavaignac, qui avaient espéré placer La Fayette (" nouveau Washington ") à la tête dune république.
Les députés libéraux déclarèrent le trône vacant le 3 août, et après une révision de la Charte, approuvée le 7 août par deux cent dix-neuf députés contre trente-trois (mais en labsence de plus de deux cents députés) et par un nombre plus réduit encore de pairs de France, le duc dOrléans est proclamé roi des Français, sous le nom de Louis-Philippe Ier.
Il prête serment de fidélité à la Charte révisée le 9 août. La France connut pendant le règne de Louis-Philippe une extension du régime représentatif, qui devint véritablement parlementaire, et des transformations dans la mentalité et dans lactivité économique correspondant au démarrage de la révolution industrielle.
Mais lensemble de la population ne bénéficie pas également de ces avantages ; les écarts sociaux se creusent entre riches et pauvres, mais aussi entre régions actives et départements moins développés, ce qui provoque des antagonismes et une réflexion en vue dune organisation de la société en contradiction avec lidéologie libérale dominante.
1945
Constitution à Hanoï, au Vietnam, du Comité de libération du peuple Vietnamien.
La défaite française, en 40, avait permis aux Japonais de pénétrer en Indochine. Privé de toute aide extérieure, le général Georges Catroux dut leur donner le contrôle du chemin de fer du Yunnan ; lamiral Jean Decoux leur laissa le droit de faire stationner des troupes, dutiliser les aéroports et les bases navales.
Les fonctionnaires français restant en place, un régime franco-japonais sinstaura donc, qui ne fit guère quaggraver les méthodes coloniales, le peuple vietnamien faisant les frais des réquisitions, de la hausse des prix et des impôts, de linflation, de la pénurie des produits manufacturés et des denrées alimentaires.
Entendant en effet réorganiser léconomie conformément au concept de la " sphère de coprospérité est-asiatique ", les Japonais achetèrent près de la moitié du riz indochinois à un prix quatre fois inférieur au prix courant de 1943, et, pour pallier le manque de fibres textiles, entreprirent de convertir des rizières en champs de jute, de coton, de ramie, sans pour autant fournir en contrepartie les produits industriels attendus.
A partir de 1941, la Banque de lIndochine avança des piastres aux occupants nippons, linflation sinstalla. Cette politique explique quà la suite de la mauvaise récolte de 1944-1945 une terrible famine ait fait près de deux millions de morts.
Cependant, tout en collaborant avec Vichy, le gouvernement du Japon entendait sassurer des complicités. Cest ainsi quil sengagea (déclaration du général Matsui de juillet 1943) à libérer lAsie des Américains et des Européens et soutint les nationalistes conservateurs du Viêt-nam Phuc Quôc Dong Minh (Ligue pour la libération du Vietnam), des intellectuels confucéens comme Trân Trong Kim, ou catholiques comme Ngô Dinh Diem, ou bien sappuya sur les sectes caodaïstes et hoa hao, assez influentes chez les paysans misérables de la Cochinchine occidentale.
Pour combattre les Japonais, lamiral Decoux encouragea lenseignement en quôc-ngu et la résurrection de lartisanat, augmenta le nombre des fonctionnaires locaux, enrégimenta les jeunes dans des formations paramilitaires calquées sur celles de la France vichyste préparant ainsi à son insu quelques-uns des futurs cadres civils et militaires du Vietminh. De son côté, le Guomindang, à la recherche dun mouvement antijaponais à patronner, dut bientôt appuyer et financer le Vietminh.
En mai 1941, en effet, dans une petite ville de la Chine du Sud, située au nord de Cao Bang, sétaient réunis, autour des anciens dirigeants du P.C.I. (Nguyên Ai Quoc quon allait bientôt connaître sous le nom de Hô Chi Minh , Pham Van Dong et Vo Nguyên Giap), des délégués des diverses associations clandestines douvriers, de jeunes, de femmes et de groupes de guérillas antijaponaises.
Tout en donnant la priorité à la lutte nationale, le Congrès constitutif du Viêt-nam Doc Lap Dong Minh (Front pour lindépendance du Vietnam, bientôt abrégé en Vietminh ) définit les objectifs dune lutte à la fois nationale et sociale : création dune république indépendante du Vietnam unifié, suppression de la féodalité et instauration de légalité qui effacerait les particularismes ethniques. Sous limpulsion de Giap fut entrepris un quadrillage méthodique des montagnes du Nord, qui devait aboutir en 1944 à la libération de la région de Thai Nguyên, tandis que des maquis sorganisaient dans le Nord et le Sud-Annam, ainsi quen Cochinchine.
Malgré la déception créée par De Gaulle qui, le 8 décembre 1943, annonçait le retour de la France en Indochine, Hô Chi Minh fit écarter comme prématurée linsurrection générale demandée par les éléments extrémistes lors du Congrès de 1944.
Voulant à la fois faire pièce au Vietminh et à la France, le 9 mars 1945, les Japonais désarmèrent les troupes françaises, tandis que le ministre de Bao-Daï Pham-Quynh signait la proclamation dindépendance du Vietnam libéré et que Trân Trong Kim, nationaliste du Dai-Viêt projaponais, devenait Premier ministre.
Le Vietminh saisit alors sa chance de se rapprocher des Alliés en se posant en parti indépendant antijaponais et dégagé de la tutelle chinoise.
Le 7 août 1945, Hô constituait le Comité de libération du peuple vietnamien ; le 13 linsurrection générale était déclenchée sous limpulsion de lA.L.N. (Armée de libération nationale) ; le 25 août, Bao-Daï abdiquait.
On peut dire que, tant par lécrasante défaite infligée aux Blancs que par son initiative de mars 1945, le Japon a joué un rôle considérable dans la montée du Vietminh.
Le 2 septembre 1945, Hô Chi Minh proclamait à Hanoi la République démocratique du Vietnam (R.D.V.N.).
Cam.
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Dernière modification le 01/10/98, ©camilist 1998
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