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Chroniques du 23 Août.
Antiquité Romaine
Fête de Vulcain. A Rome, Volcanus est un dieu fort ancien, dorigine inconnue : soit venu dOstie, il serait lancien dieu du Tibre ; soit un dieu méditerranéen entré dans la religion romaine par lintermédiaire de lÉtrurie ( " Velchans ").
Il apparaît dans les plus anciens calendriers romains (dits "de Numa", le deuxième roi légendaire après la création de Rome par Romulus et Remus).
Doté dun flamine et dune déesse parèdre, Maia, Vulcain est le dieu du feu considéré dans ce quil a de dangereux et de terrifiant, des incendies (les épithètes de Quietus et de Mulciber, souvent accolées à son nom, ont une valeur conjuratoire).
Son lieu de culte le plus ancien était le Volcanal ou Area Volcani, adossé au Capitole, au-dessus du Comitium, contenant un arbre sacré, contemporain de la naissance de Rome, ainsi que les statues de Romulus et dHoratius Coclès.
Vulcain possédait un temple de construction plus récente, hors du Pomerium, sur le champ de Mars, où le dieu montait en quelque sorte la garde à lextérieur de la ville pour la protéger des incendies ; près de ce temple se trouvaient ceux de Juturne et des Nymphes, divinités qui lui étaient associées lors de la fête des Volcanalia, le 23 août.
à cette date, pour écarter les incendies qui menaçaient les récoltes, on sacrifiait en différents lieux à Vulcain, à Stata Mater, aux Nymphes, à Juturne, à Ops Opifera et à Quirinus, divinités du feu, de leau et de la fécondité.
Les pêcheurs du Tibre, en rite de substitution, jetaient dans le feu du Volcanal des petits poissons vivants remplaçant les âmes humaines (ludi piscatorii ).
On attribuait à Vulcain la paternité de trois personnages : Cacus, Caeculus, fondateur mythique de Préneste, et Servius Tullius, la naissance de ces deux derniers étant due au pouvoir fécondant dune étincelle.
Les Romains, assez artificiellement, interprétèrent Vulcain comme le dieu grec forgeron Héphaïstos, dont il adopta les attributions.
La fonction primitive de Vulcain écarter les incendies est cependant encore sensible dans les différents autels qui lui étaient consacrés dans la ville et, en particulier, dans ceux que Domitien fit élever pour accomplir un vu fait à la suite de lincendie de 64.
406 (P.C.N.)
Mort dun général des armées romaines, Vandale et précepteur des enfants de lEmpereur, Stilicon.
Né vers 360, Flavius Stilichon, (ou Stilicon), est issu dune famille de Vandales installés dans lEmpire.
Son ascension, qui montre bien la place quoccupaient les Barbares dans le monde romain dès la fin du IVe siècle, sexplique par sa personnalité, par ses liens avec le pouvoir et par une habile politique de mariages.
Arien déducation, il se mit au service du très catholique Théodose.
Ses talents le signalèrent au point que lempereur lui fit épouser sa nièce.
En 395, Stilichon est préposé à léducation dHonorius, futur empereur quil unit à sa fille Marie en 398.
Quatre conflits lui permirent doctroyer de beaux succès au souverain en titre.
Contre Arcadius, qui régentait lOrient, dabord, il revendiqua lIllyrie et mena des campagnes en Thessalie et dans le Péloponnèse (de 395 à 397).
Puis lAfrique fut troublée par la révolte de Gildon (397-398), des désordres qui évoquent ceux que Firmus provoqua sous Valentinien Ier.
Ensuite, Alaric, qui avait mené ses Wisigoths en Italie, fut vaincu près dAquilée en 401.
Enfin, en 406, ce fut au tour des Ostrogoths de Radagaise, de connaître la défaite, cette fois près de Florence.
Ces exploits valurent une grande popularité à Stilichon : en 403 et 406, il fut accueilli triomphalement par le peuple de Rome ; on lui éleva des statues et des inscriptions furent gravées en son honneur sur le Forum.
Stilichon connut ensuite une série déchecs qui, il est vrai, ne lui sont pas tous imputables.
En 406, les Vandales, les Alains et les Suèves percèrent le système défensif rhénan et se répandirent sur la Gaule. Cest la " Vague " proprement dit des " Grandes Invasions ".
Dans une nouvelle offensive, Alaric connut cette fois plus de succès.
Une opposition se développa, dans Rome et à la cour, autour du conseiller Olympe et de la sur de lempereur, Placidie, mais aussi, ce qui était plus grave, dans larmée.
Le 23 Août 406, Stilichon fut arrêté et décapité. Avec lui moururent sa femme et ses enfants.
Deux ans plus tard, Alaric prenait Rome.
Dans ce personnage, les uns voient un Barbare ami dAlaric, les autres un Romain défenseur de la ville ; il était en fait un Barbare romanisé.
634
Mort du 1er Calife musulman, beau-père et successeur du Prophète Mahomet, Abou-Bakr.
Un des premiers croyants, dès que Mahomet, son ami, commença la révélation de ses " songes ".
Né en 570, il appartenaient au clan Taym de la tribu Kuraysh qui faisait partie de la bourgeoisie mecquoise et dont Mahomet lui-même était issu. Abu Bakr, avant sa conversion à lislam, était, comme la plupart des membres de sa tribu, un marchand de la bourgeoisie moyenne. Sa fortune lui permettait de mener une vie aisée. La nouvelle religion avait séduit notamment cette moyenne bourgeoisie, libérale et opposée à la classe dirigeante mecquoise, aristocratique et conformiste.
Abu Bakr, dont on dit quil fut lami de Mahomet dès avant lannonce de son message, fut parmi les premiers qui ont apporté leur adhésion et leur soutien à ce dernier. Il témoigna dun attachement indéfectible à la cause de la nouvelle religion et à son inspirateur.
Homme courageux, plein de bon sens et de pondération, il sut acquérir une place importante au sein de la petite communauté musulmane naissante. Il joua auprès du Prophète le rôle de principal conseiller, et lhomme qui avait la réputation dun fidèle inconditionnel savait parfois exercer sur les décisions du Prophète une influence modératrice.
Quand les membres de la communauté choisirent lexil en Abyssinie pour fuir les persécutions des couches dirigeantes de la société mecquoise, Abu Bakr demeura à La Mecque aux côtés de Mahomet.
Celui-ci le choisit pour laccompagner dans son émigration à Médine (622), événement qui lui conféra un grand prestige.
Il sinstalla dans le faubourg al-Sunî où il se fit construire une maison. Lamitié entre le Prophète et son disciple et la position particulière que celui-ci occupait dans la communauté musulmane furent consacrées par le mariage de Mahomet avec Aisha, la propre fille dAbu Bakr.
Celui-ci participa aux expéditions conduites par le Prophète, lassistant de ses avis et de ses conseils.
Il fut le premier à être informé du but véritable de lexpédition de 630, an 8 de lhégire, au cours de laquelle La Mecque fut conquise. Mahomet le chargea de conduire le pèlerinage de lannée suivante et de diriger la prière publique à Médine pendant sa dernière maladie, marques dans lesquelles on a vu une sorte de désignation à la succession.
La mort de Mahomet (8 juin 632) fut un moment critique pour le jeune État islamique, la cohésion de celui-ci étant pendant un temps menacée par les partis rivaux cherchant à semparer du pouvoir.
Les cousin et gendre du Prophète, et les siens se prévalaient de leur parenté avec Mahomet et se considéraient comme ses légitimes successeurs.
Les chefs médinois, qui avaient accueilli et protégé Mahomet ainsi que sa petite communauté dans les moments les plus difficiles et qui furent écartés du pouvoir réel, accaparé par les Mecquois, désiraient du moins le partager avec eux.
Mais le triumvirat, comme dit Lammens, composé de Abu Bakr, et des principaux conseillers influents de Mahomet, participait déjà au pouvoir et entendait le conserver.
Il réussit à persuader lassemblée réunie pour débattre du problème de la succession, daccepter linvestiture dAbu Bakr. Celui-ci fut désigné " Khalîfe " (successeur de lenvoyé de Dieu).
Ainsi prit naissance linstitution du califat (al-Khilifa ).
Abu Bakr consacra son califat, qui dura un peu plus de deux ans (632-634), à réprimer le mouvement sécessionniste politico-religieux qui se déclencha à la mort de Mahomet et que les historiens arabes appellent la ridda (littéralement : apostasie). Les tribus incomplètement islamisées ou celles qui étaient soumises au paiement du tribut se soulevèrent contre le pouvoir central de Médine.
Abu Bakr, mesurant limportance du danger, mobilisa toutes les forces musulmanes pour lenrayer.
Il lui fallut un an pour soumettre les sécessionnistes. Abu Bakr fit preuve de beaucoup de clémence vis-à-vis des chefs prisonniers.
Après avoir rétabli la pax islamica en Arabie, il amorça le mouvement de la conquête musulmane dans les Empires byzantin et perse.
Durant lété 633, il fit entreprendre des expéditions dans les terres persanes de la Chaldée.
Vers la fin de la même année et en 634, dautres expéditions furent envoyées en Syrie et en Palestine ; il défit même larmée Byzantine.
Abu Bakr mourut le 23 août, laissant à ses successeurs la tâche de continuer le mouvement dexpansion musulmane.
Il fut enterré à Médine, à côté du Prophète Mahomet.
1300
Mort sur le bûcher dune " sur ", partisan dune Eglise féminine.
En 1260, date prophétique qui doit, selon Joachim de Flore, voir lavènement du règne des Saints, arrivent à Milan une jeune veuve et son fils. Guiglelma, dite de Bohême, passe pour être la fille de Constance, épouse du roi de Bohême.
Rien nauthentifie une telle parenté si ce nest la déclaration dun de ses disciples, Andrea Saramita, que le souci dune dette à recouvrer aurait mené chez Constance.
Très vite, sa piété exemplaire lui attire des dévots, dont le nombre saccroît avec sa réputation de thaumaturge et la multiplication de guérisons miraculeuses.
Le culte de la sainte est bientôt pris dans le tourbillon des idées messianiques à la mode. Ses sectateurs laissent entendre quelle a été choisie pour convertir juifs et sarrasins, ainsi que pour instaurer luniversalité de la foi chrétienne.
Vers 1276, une légende dorée soutient quelle est lincarnation du Saint-Esprit, érigé par Joachim de Flore en annonciateur du troisième âge. Elle sincarnera dans la troisième personne de la Trinité, comme le Christ était lincarnation de la deuxième dans le corps dun homme. Sa nature est à la fois divine et humaine, sil faut en croire ses plus zélés partisans, apparentés à la puissante famille des Visconti.
Guiglelma a la prudence de contester ouvertement une prétention aussi sujette à caution inquisitoriale, mais, avec ou sans son consentement, son rôle de sainte sinscrit dans la double signification du millénarisme et de cette prééminence féminine qui ne laissera pas dinquiéter lÉglise.
Quand Guiglelma meurt, le 24 août 1281, elle laisse ses biens à la communauté cistercienne de Chiaravalle, près de Milan, où elle est enterrée dans un grand luxe de piété et où le culte qui sorganise donne naissance à un profitable commerce.
Un mois après la translation des restes, Andrea Saramita fait, en grande pompe, exhumer le cadavre. Il le lave avec du vin et de leau, et conserve le précieux mélange comme chrème à lusage des malades.
Maifreda lutilise pour la guérison des pèlerins, instaurant en outre des cérémonies particulières lors de lanniversaire de la mort et de la translation de la sainte.
Labbaye, dont le prestige croît dannée en année, sattire la faveur de généreux donateurs.
Lun deux, Giaccobo de Novati, un noble milanais, lui lègue tous ses biens et offre aux guillelmites sa puissante protection. Il nen faut pas davantage pour que le groupe prétende constituer le noyau dune nouvelle Église, marquant lavènement du règne des Saints. Andrea, fils spirituel de Guiglelma, sattache alors à définir un dogme nouveau. Larchange Raphaël a annoncé à la bienheureuse Constance que le Saint-Esprit sincarnerait en elle ; il a choisi la forme féminine, car, sous une forme masculine, il aurait péri comme le Christ, et le monde entier avec lui.
Le tombeau de Chiaravalle est élevé à la gloire du Saint-Sépulcre ; des rites sont prescrits ; une communion sy organise. De temps à autre, Guiglelma apparaît à ses fidèles sous la forme dune colombe.
Les Évangiles sont remplacés par les écrits dAndrea, imitant les épîtres de Paul.
Maifreda, auteur de litanies et de prières, prophétise la seconde venue de Guiglelma et la fin de la papauté traditionnelle. Elle-même deviendra papesse et semploie, à cette fin, à former un collège cardinalice exclusivement composé de femmes. Elle accorde sa bénédiction, célèbre la messe, consacre lhostie, donne la communion aux fidèles, somptueusement vêtus. Le soutien accordé par nombre de riches Milanais, dont les Visconti eux-mêmes, explique, selon toute vraisemblance, les lenteurs et les hésitations de lInquisition.
Celle-ci sest inquiétée des guillelmites en 1284, mais pour se contenter dune simple admonestation. Les enquêtes de 1295 et de 1296 demeurent sans suite. Mais comme Maifreda ranime le danger millénariste en annonçant la venue du Saint-Esprit pour la Pentecôte de 1300,lÉglise se décide à intervenir contre le foyer dagitation. Parmi les guillelmites arrêtés, quatre ou cinq sont condamnés comme relapses.
Le 23 août 1300, sur Giaccoba dei Bassani monte sur le bûcher. En septembre, cest le tour dAndrea Saramita et de Maifreda. Des peines légères frappent les autres. La dépouille de Guiglelma est alors exhumée et brûlée.
Ainsi prend fin un schisme qui opposait à lÉglise patriarcale la volonté de fonder une Église féminine et de prêter à lespérance millénariste une constitution gynécratique. Léglise féminine et le salut par les femmes devront encore attendre
1939
Pacte Germano-Soviétique. Les raisons dêtre de ce pacte de non-agression entre lAllemagne et lU.R.S.S. prêtent à discussion. Les archives allemandes aujourdhui connues permettent de reconstituer les faits et den comprendre la portée.
Les raisons de Staline sont dautant plus difficiles à définir quil mène parallèlement une négociation avec la France et lAngleterre en vue dune alliance dirigée contre lAllemagne. Le 3 mai, Litvinov, qui était partisan dun accord avec les Occidentaux contre Hitler, est remplacé par Molotov et lon change 90 p. 100 du personnel du commissariat aux Affaires étrangères.
Les Allemands, très méfiants au début, décident bientôt de conclure un pacte de non-agression avec lU.R.S.S.
Hitler presse les Soviétiques car lattaque de la Pologne par les Allemands avait été fixée au 1er septembre.
Dès le 23 août, le pacte de non-agression est signé.
Il est accompagné dun protocole secret très important qui établit les zones dinfluence respectives : la Finlande, lEstonie et la Lettonie dans la sphère russe ; la Lituanie dans la sphère allemande ; la Pologne serait partagée suivant la ligne Narew-Vistule-San ; la question du maintien dun État polonais indépendant serait décidée ultérieurement par la voie dune "entente amicale". Ce pacte, qui stupéfia lopinion et posa de graves problèmes aux partis communistes européens, en particulier au parti français, est toujours lobjet de discussions.
Staline, inquiet depuis les accords de Munich conclus en dehors de lui, cherchait surtout à prévenir une éventuelle collusion entre le Reich et les Occidentaux. Il mena les deux négociations parallèlement de façon à en tirer les plus grands avantages possibles, en particulier la délimitation dune sphère dinfluence que les Occidentaux ne pouvaient évidemment pas lui reconnaître sous cette forme, malgré des concessions dans ce sens durant les derniers jours de la négociation. Les deux orientations ne sexcluent pas et ont pu naturellement se succéder.
Cam.
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écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998
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