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Chroniques du 26 Août.

543

Mort de Césaire d’Arles, évêque des Gaules et sanctifié quelques années plus tard.

Césaire naquit en 471, sur le territoire de Chalon-sur-Saône dans une famille gallo-romaine chrétienne.

À dix-huit ans, il devint clerc à Chalon. Deux ans après, il se fit moine dans l’île de Lérins. Bientôt, on le nomma économe, mais son administration rigoureuse suscita de telles réclamations qu’il fut destitué.

Il se livra alors avec ardeur au travail, à la prière, au jeûne, et en tomba malade.

On l’envoya se soigner chez le sénateur Firminus à Arles. Dans cette ville, il rencontra des personnages cultivés. L’évêque Éone l’agrégea à son clergé et lui confia la direction d’un monastère voisin.

Trois ans après, Césaire fut élu évêque (503). Il gouverna son diocèse pendant quarante ans et marqua profondément l’Église des Gaules, assez bouleversée par les invasions.

Il tint tête aux envahisseurs, mais agit plus encore dans les conciles des évêques de Provence, qu’il présida à Arles (524), à Carpentras (527), à Orange et à Vaison (529), à Marseille (533).

C’est au concile d’Orange que furent précisés le dogme du péché originel et la nécessité de la grâce pour les débuts de l’acte de foi, le désir de salut et la prière.

Et le concile affirma que tous les baptisés avaient la possibilité d’accomplir, avec la coopération de Dieu, ce qui était nécessaire au salut de leur âme.

Cette doctrine, fidèle à saint Augustin, avait adouci les aspects les plus rudes des exposés de celui-ci.

Les canons du IIe concile d’Orange eurent l’honneur de devenir une règle de foi universelle.

Césaire prêchait beaucoup et répandait volontiers des copies de ses sermons pour aider les évêques et les prêtres en leur traçant de sûres règles morales.

Il écrivit deux règles monastiques : l’une pour les moines, l’autre pour les moniales ; cette dernière obtint un grand succès en Gaule.

Pratique avant tout, Césaire ne s’attardait guère aux considérations dogmatiques.

Il utilisait sans crainte les œuvres de ses grands devanciers.

Son influence s’exerça surtout sur le clergé et peu sur les lettrés, qui ne connurent guère son œuvre que sous des attributions inexactes, en particulier sous le nom de saint Augustin, auquel il avait beaucoup emprunté.

En 513, Césaire avait été nommé par le pape Symmaque vicaire du Saint-Siège en Gaule, titre qui lui permit d’exercer une véritable autorité.

Il mourut le 27 août 543, mais, comme ce jour est occupé au calendrier romain par sainte Monique, sa fête est fixée au 26 août dans les églises de France.

1346

1ère défaite française de la guerre de Cent Ans, à Crécy-en-Ponthieu.

La Bataille se déroula près de Crécy-en-Ponthieu le 26 août 1346 et fut la première grande défaite subie par l’armée du roi de France pendant la guerre de Cent Ans.

La randonnée entreprise en Normandie par le roi d’Angleterre Édouard III n’avait pas pour but la conquête du duché, mais répondait au désir d’intervenir dans les affaires continentales, comme la guerre de la Succession de Bretagne.

L’Anglais entendait également protéger les intérêts économiques de l’Angleterre, en particulier dans les relations avec la grande puissance industrielle qu’était la Flandre, principal acquéreur des produits de l’élevage lainier anglais.

L’opération était donc politique, et Édouard III évitait tout assaut en direction de Paris.

Philippe VI voulut cependant lui couper la retraite vers le nord, où l’armée anglaise pensait trouver un port pour rembarquer.

La défaite française tint pour l’essentiel à l’obstination des chevaliers français qui, méprisant l’infanterie anglaise dont les archers s’embusquaient facilement et manifestaient une grande souplesse tactique, chargèrent à découvert et massivement.

Le roi dut son salut à une fuite solitaire.

Les victimes les plus notables furent, dans les rangs français, le comte de Flandre et Jean de Luxembourg, roi de Bohême.

Stimulé par sa victoire, Édouard III entreprit le siège de Calais.

La ville résista jusqu’au 4 août 1347, sans que les Français pussent la secourir.

Les Anglais conservèrent Calais comme tête de pont militaire et comme étape commerciale.

Une autre conséquence de la défaite de Crécy fut l’aggravation de la crise politique, manifeste lors de la réunion des états généraux en 1347.

1346

Crécy marque aussi le début, la naissance d’un tournant dans l’art de la guerre. L’artillerie pour la première fois ravage les troupes ennemies.

L’artillerie à feu apparaît un peu partout dans le monde du XIVe siècle.

Après les scopetti (escopette en 1303 ?) et les vasi  de 1331, les républiques italiennes se dotent de matériels moins primitifs. Venise les utilisera à la Chiozza (1378) pour y vaincre Gênes, sa rivale.

En 1366, le pape avait sa fonderie de canons à San Archangelo.

Les Maures abordent l’Espagne avec quelques pièces à feu qui sont présentes au siège d’Algésiras (1343).

En 1356, la première bombarde allemande est achetée en Flandre qui en fait commerce.

Les voisins danois la connaissaient dès 1355.

Grâce aux premières pièces turques, Amirath est victorieux des chrétiens à Kossova (1389).

En cette même année, la première fonderie russe est créée par Dimitri Ivanovitch.

Les Anglais utilisent une artillerie primitive contre les Écossais en 1338, mais déjà Édouard III disposait 400 de ces nouveaux matériels autour de Saint-Malo (1378).

À Grünewald (1410), les chevaliers Teutoniques, en dépit de leur supériorité en artillerie, sont battus par les Polonais.

En France aussi apparaissent les " pots de feu ", par exemple dès 1339 les ribaudequins  à feu roulant formés de plusieurs bouches tirant simultanément.

L’emploi de quelques couleuvrines  est signalé au siège de Puy-Guillaume (1339) et d’autres, montées sur pivot, ancêtres de l’artillerie navale, sont présentes à la bataille de l’Écluse en 1340.

Du Guesclin n’a que peu d’estime pour cette arme nouvelle, bien qu’il utilise contre les places fortes les grosses pièces. Il leur préfère les travaux de sape, à l’époque simple démolition mécanique sans utilisation d’explosif, dont l’usage courant ne se développera qu’au début du XVIe siècle (1508 ?).

La création des pièces à feu, un peu partout et en même temps, autorise tous les pays à en revendiquer l’invention.

Elle leur permet même de s’approprier un inventeur légendaire qui aurait fait sa découverte en 1340 : un certain Berthold Schwarz.

Après avoir connu les prisons de Venise, condamné à mort par ordre de l’empereur Wenceslas, on le fit sauter, dit-on, avec un baril de poudre.

Il est donc difficile de fixer la date et le lieu exacts de la naissance de l’artillerie à feu.

Cependant, compte tenu des luttes contre les préjugés religieux exploitant l’effet mystérieux de ces feux terrifiants, ainsi que de l’aveuglement des chevaliers qui s’exposaient devant les pièces pour en interdire l’emploi, c’est traditionnellement aux trois canons anglais de Crécy (26 août 1346) mettant à mal Génois et Français que l’on fait remonter le premier brevet de campagne de l’artillerie.

Appuyée sur une fourche fichée en terre, la couleuvrine de Crécy exigeait plusieurs servants, dont un tireur qui l’épaulait. C’est elle qui ouvre la voie à toutes les armes à feu de campagne légères ou lourdes, mais surtout à l’artillerie.

Les artisans de l’époque savaient, en effet, fabriquer à grande échelle, non encore à petite échelle.

Toutes les autres pièces sont sans affûts. Transportées par charrois, on les fixe pour le tir, soit en terre, soit dans de grandes caisses de bois armées de fer. Le tube est généralement tronconique pour admettre des boulets dont la fabrication n’assure pas des diamètres rigoureux. Le plus souvent, il est en fer forgé. Pour les plus petits calibres, ce sont des lames de fer enroulées en hélice et soudées à chaud, pour les plus gros des barres de fer soudées et cerclées.

La chambre à poudre, du même diamètre que le fond du tube, est amovible pour rendre le chargement plus aisé et plus rapide. Un coin de bois ou de fer permet de l’appliquer contre le tube au moment du tir. L’obturation reste problématique. La charge propulsive est un mélange composé de six parties de salpêtre, d’une partie de soufre et d’une partie de charbon. Rarement composée sur place, malgré les dangers que représente la manipulation de cette poudre impalpable, elle est transportée dans des barils. Le servant place en vrac dans la chambre un poids de poudre sensiblement égal à celui du projectile ; un peu plus, un peu moins selon le modèle de la pièce, ou la portée à réaliser – quelques centaines de mètres.

On distinguait à l’époque, en fonction de l’emploi et des munitions correspondantes, deux artilleries. La première, tirant des boulets de plomb de 40 à 500 livres, devait agir dans le combat. La seconde, d’un service encore plus lent et plus pénible, lançait d’énormes boulets de pierre ; son efficacité se combinait, pour démanteler les villes fortifiées, avec celle des travaux de sape.

Lors des luttes entre féodalités rivales, en particulier chez les princes allemands, les calibres allaient croître considérablement. Il y eut des boulets de 1 500 livres !

Froissart, le Chroniqueur, fait mention au siège d’Oudenarde par les Gantois (1382) d’un mortier de " cinquante trois pieds de bec vif ".

1850

Mort en exil, à Claremont (Angleterre), du Roi de France, Louis-Philippe 1er abandonné de tous, après son abdication suite à la révolution de 1848.

1880

Naissance du poète Guillaume Apollinaire, l’auteur de " Alcools " et de " Les Mamelles de Tyrésias ".

Guillaume Apollinaris de Kostrowitzky est né à Rome le 26 août 1880.

Il est le fils d’une Polonaise de vingt-deux ans, dont le père était devenu camérier du pape après une existence mouvementée, et d’un inconnu, sans doute un ancien officier du royaume des Deux-Siciles nommé Francesco Flugi d’Aspermont.

Venu à la littérature alors que s’achevait le symbolisme, mort à la veille de l’arrivée de Dada à Paris et de la naissance du surréalisme, sensible à toutes les formes de la nouveauté sans pour autant repousser la tradition, tendant une main à Verlaine et l’autre à Breton, Apollinaire illustre la mutation qui s’est opérée dans la poésie française entre 1900 et 1920.

D’autre part, curieux des choses de l’art, ami de nombreux peintres, il a été un des témoins les mieux placés et les plus attentifs de la révolution picturale qui, commencée avec le fauvisme, s’affirme dans le cubisme et porte en germe les développements de la peinture non figurative.

Il a été poète et critique d’art, mais aussi conteur, essayiste, chroniqueur ; par son œuvre comme par sa personnalité, il se place au carrefour des principales tendances esthétiques qui traversent le XXe siècle.

Un petit poème pour en juger :

Notre histoire est noble et tragique
Comme le masque d’un tyran
Nul drame hasardeux ou magique
Aucun détail indifférent
Ne rend notre amour pathétique
Et Thomas de Quincey buvant
L’opium poison doux et chaste
A sa pauvre Anne allait rêvant
Passons passons puisque tout passe
Je me retournerai souvent
Les souvenirs sont cors de chasse
Dont meurt le bruit parmi le vent

(Cors de chasse dans Alcools, de Guillaume Apollinaire).

1978

Election à la Papauté de Jean-Paul 1er, JEAN-PAUL Ier

Né en 1912, à Canale d’Agordo, au pied des Dolomites, fils d’un ouvrier socialiste qui avait émigré pendant quelques années en France et en Allemagne, Albino Luciani avait été ordonné prêtre en 1935 puis évêque (de Vittorio Veneto) en 1958.

Il était patriarche de Venise depuis 1970 et cardinal depuis 1973 lorsqu’il fut élu pape, le 26 août 1978.

En prenant ce jour-là le nom de Jean-Paul, il indiquait son désir de poursuivre l’œuvre de ses deux prédécesseurs, Jean XXIII et Paul VI.

Presque inconnu, assez ignorant des complexités de la curie romaine, il jouissait d’un accueil favorable pour sa bonhomie joviale et pour sa simplicité paterne lorsqu’il mourut subitement le 28 septembre, après trente-trois jours de pontificat.

1944

Le 26 Août, suite à l’entrée triomphale du Maréchal Leclerc et des troupes françaises dans Paris, le général de Gaulle entre à son tour et prend la tête du gouvernement provisoire de la République, qu’il déclare " gouvernement officiel de la France " ! Il descend les Champs-Elysées acclamé par plus d’un million de Parisiens en fête entouré des chefs de la Résistance qui ont survécu à la répression nazie. C’est vraiment le sacre. Mais 3 tâches pressantes s’offrent à lui : achever la libération du territoire, qui ne sera accomplie qu’en février 1945 ; assurer la présence de la France, au premier rang, dans les négociations de paix ; ranimer un pays brisé par l’occupation en réunifiant les mouvements de résistance, en appliquant le programme du Conseil national de la résistance et en amorçant la reconstruction.

Cam.

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Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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