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Chroniques du 29 Août.

Sommaire :

1475

Traité de Picquigny, cette trêve de 7 ans entre la France et l’Angleterre en pleine Guerre de Cent Ans, fut conclue le 29 août 1475, entre Louis XI et Édouard IV.

Le roi d’Angleterre était intervenu dans le conflit franco-bourguignon, où il voyait une nouvelle occasion de reconquérir les anciens domaines continentaux des Plantagenêts.

Par un traité du 25 juillet 1474, il avait promis à Charles le Téméraire de débarquer avec une armée ; il le fit à Calais le 6 juillet 1475.

Peu soucieux de faire face à deux adversaires à la fois, Louis XI offrit d’acheter à prix d’or le rembarquement. Édouard IV, voyant que le Téméraire s’était imprudemment engagé en Lorraine et que leurs alliés semblaient peu décidés à les aider, accepta la trêve et l’alliance française, moyennant 75 000 écus et la promesse d’une pension annuelle égale à 50 000 écus.

En multipliant les cadeaux en argent aux membres de l’entourage de son adversaire, Louis XI avait ainsi mis un terme, de façon peu glorieuse mais efficace, au dernier rebondissement de la guerre de Cent Ans.

Les Anglais ne gardèrent sur le continent que la place de Calais, occupée en 1347, et qu’il devaient conserver jusqu’en 1558.

1787

Nouveau décret du Parlement de Paris. Désormais il est interdit de faire sonner les cloches des églises pour écarter l’orage, la foudre ou la grêle, selon les habitudes ancestrales.

Néanmoins, il faudra encore quelques décennies avant que ne soit respecté ce décret.

1793

Emancipation des esclaves à Saint-Domingue.

Décision prise par le gouverneur de l’île et qui sera confirmée par un décret de la Convention en Février 1794.

1831

Découverte de l’induction électro-magnétique par le physicien anglais Michaël Faraday.

Il naît à Newington en 1791 et meurt en 1876 à Hamton Court.

1812 : Il assiste aux cours le soir que donne Davy à la royale institution et en 1821, à la suite de la découverte d'Oersted, il entreprend l'étude de l'électromagnétisme et constate l'action exercée par un aimant sur un courant électrique complétant ainsi les théories élaborées par Ampère par ce moyen il réussit à faire tourner un circuit sous l'action d'aimants permanents donnant le principe du moteur électrique.

1825 : Il deviendra directeur de laboratoire.

1831 : Il réalise sa découverte la plus importante celle de l'induction électromagnétisme, qui permet la transformation du travail mécanique en énergie électrique et va conduire à la construction des dynamos.

1833 : Il devient professeur de chimie et il établit la théorie de l'électrolyse, introduit le nom même du phénomène, ainsi que les thermes d'électrode et d'ions, il en donne les lois qualitatives et quantitatives qui ont conservé son nom. Puis il se consacre à l'électrostatique. En 1838 : Il signale le phénomène d'électroluminescence.

1843 : Vérifie grâce à son cylindre lié à un électroscope, le principe de conservation de l'électricité. Il donne la théorie de l'électrisation par influence montre qu'un conducteur creux (cage de Faraday) forme un écran pour les actions électrostatiques.

1846 : Il découvre que l'énergie électrostatique est localisée dans les diélectriques , idée essentiel qui prépare la théorie électromagnétique de Maxwell et peut seule éclaircir les rapports entre l'électricité et les ondes hertziennes; cette découverte lui permet de définir le pouvoir inducteur spécifique des isolants.

La personnalité de ce savant intéresse non seulement la science mais aussi la sociologie de la science.

D’origine très modeste, n’ayant bénéficié d’aucune formation régulière, Faraday ne s’est élevé que par ses propres mérites. Sa vie scientifique, particulièrement féconde, s’est tout entière déroulée dans le cadre d’un laboratoire ; elle ne fut cependant pas organiquement intégrée à l’institution universitaire.

S’il n’est pas le seul exemple de ce genre au XIXe siècle, il est l’un des plus remarquables. Ses principales découvertes, celle de l’induction électromagnétique et celle des lois de l’électrolyse, font de lui un promoteur aussi bien dans le domaine de l’industrie électrique que dans l’analyse chimique et dans les progrès nécessaires à l’élaboration d’une table raisonnée des éléments.

S’il ignorait les mathématiques, il possédait à un degré exceptionnel l’esprit de logique et le sens de l’observation. Cet expérimentateur a fait plus, en effet, qu’enrichir les sciences physiques de son temps d’une multitude de faits nouveaux, il a donné une orientation décisive à l’évolution des concepts fondamentaux de la physique.

La notion de champ (qui fait de l’espace vide des mathématiciens un milieu doué de propriétés physiques et qui réalise la synthèse entre les théories opposées issues des grandes controverses du XVIIe siècle) lui doit manifestement beaucoup. Son rejet de l’image matérielle d’un fluide pour l’électricité, son attention aux phénomènes de propagation ont déterminé, avec l’appui exemplaire des résultats expérimentaux, un type de structure d’analyse qui ouvrit la voie à Maxwell.

On peut se demander si la croyance de Faraday en l’unité de la nature est à l’origine de ses recherches ou bien si elle est la conséquence de ses démarches. Il reste que sa soumission au réel, reflet de ses vertus morales, est la raison, digne de mémoire, de sa fécondité scientifique.

1833

Vote par le Parlement de Londres de " l’Emancipation bill ". C’est l’abolition de l’Esclavage en Angleterre.

1842

La guerre de l’Opium entre la Chine et l’Angleterre se termine par le Traité de Nankin. L’Angleterre obtient la possession de l’île d’Hong Kong ainsi que le droit de commercer dans les 5 plus grands ports Chinois dont Canton et Shangaï. La puissante Angleterre prend la tête des Nations Occidentales dans le commerce avec l’Asie.

1910

La Corée fut annexée de force par le Japon le 29 août 1910.

Terauchi Masatake, ex-général japonais, arriva à Séoul comme premier gouverneur général. Il voulut rétablir l’ordre en interdisant toute association et réunion de Coréens et fit sévèrement réprimer les " insubordonnés " par les gendarmes. Il proclama un décret sur les sociétés et entreprit des travaux d’enquête sur la terre, en vue de créer une économie coloniale au service de l’économie japonaise.

La première mesure eut pour but d’écraser les capitaux coréens et de transformer la Corée en marché du capitalisme japonais. La seconde fut destinée à déterminer la propriété des terres.

Après enquête, le gouvernement général s’appropria les terres appartenant à l’ancienne cour royale et celles dont la propriété n’avait pu être dûment enregistrée. Ces terres furent distribuées aux colons japonais ou données en métayage aux Coréens par le biais de la Compagnie orientale de colonisation. Un grand nombre de Coréens, dépossédés, émigrèrent en Mandchourie.

Ces mesures renforcèrent l’hostilité des Coréens envers les Japonais. La résistance des milices coréennes s’intensifia, et les mouvements d’indépendance s’organisèrent dans les communautés coréennes à l’étranger : en Sibérie, en Mandchourie, en Chine et aux États-Unis.

Encouragés par la déclaration du président Wilson sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les Coréens résidant à l’étranger envoyèrent une délégation à la conférence de la paix de Versailles pour plaider la cause coréenne, mais en vain.

Un gouvernement provisoire de la république de Corée fut fondé à Shanghai dans la concession française.

Les patriotes à l’intérieur du pays organisèrent le 1er mars 1919 un vaste mouvement d’indépendance non violent. On lut devant la foule la déclaration d’indépendance signée par trente-trois représentants du peuple coréen, qui furent arrêtés par la police. La répression des manifestations fut violente, se soldant par 7.509 tués, 15.961 blessés et 46.948 arrestations.

Après cet événement, les autorités japonaises assouplirent quelque peu l’oppression et appliquèrent une politique dite " culturelle " en autorisant certaines activités associatives et la publication de revues et journaux coréens.

Dans les années vingt, le gouvernement général mena activement la modernisation de l’agriculture coréenne.

La production de riz doubla en vingt ans, mais près de 30 à 40 p. 100 de la production furent exportés au Japon. La paysannerie coréenne se désagrégea. Un nombre croissant de Coréens quittèrent le pays pour la Mandchourie et la Sibérie. Les capitaux japonais furent investis dans les industries : centrales hydrauliques, engrais azoté, textile, extraction minière, etc.

La Corée se transforma en base logistique de l’expansion militariste du Japon sur le continent asiatique.

En 1926, il y eut un soulèvement des étudiants à Kwangju, alors que les milices coréennes spontanées continuaient leur résistance contre les Japonais. Les Japonais renforcèrent leur politique d’assimilation.

Après l’intervention militaire du Japon en Chine en 1937, on supprima l’enseignement de la langue et de l’histoire de la Corée à l’école pour obliger les écoliers à ne parler que le japonais.

Un grand nombre de jeunes Coréens furent contraints de s’engager dans l’armée japonaise comme " volontaires ", et près de 100 000 jeunes filles, élèves des écoles primaires et secondaires, furent persuadées de partir comme " femmes de réconfort sexuel " pour les soldats japonais sur les champs de bataille. Après 1941 et la guerre du pacifique cette contribution inique monta à près d’un million de femmes.

Dès 1940, les Coréens furent obligés d’adopter des noms japonais et de vénérer les kami  (dieux) du Shinto, ce qui les blessa au plus profond de leur âme. Revues et journaux coréens furent interdits. En décembre 1941, le Japon s’engouffra dans la guerre du Pacifique. Les forces coréennes libres se formèrent à Zhongjing en Chine et déclarèrent la guerre au Japon.

À partir de 1945, les Coréens furent soumis au service militaire obligatoire. Mais la Corée fut libérée du joug colonial le 15 août 1945 au terme de trente-cinq années de privations et de souffrances.

1920

Naissance du " Bird ", Charlie Parker, un des géants de la musique dont l’influence est telle qu’il aurait pu poursuivre pour plagiat tous les musiciens " jazz " des 35 années de son " règne " !

Charlie Parker naît, Noir et Américain, le 29 août 1920 à Kansas City. Son jeu aérien lui vaut très vite le surnom de " Bird " (l’oiseau) et son allure gauche et embarrassée celui de " Yardbird " (soldat chargé des corvées en argot militaire américain).

Il travaille d’abord le saxophone baryton puis le saxophone alto. À seize ans il est déjà un musicien professionnel qui joue dans les nombreux orchestres de sa ville natale.

Dès cette époque, les influences de Benny Carter, de Johnny Hodges et de tout le " middle jazz " sont pour lui parfaitement assimilées. Il nourrit une véritable passion pour le jeu de Lester Young.

On le voit alors faire ses débuts chez Lawrence Keyes et Harland Leonard, en 1936. Il entre chez Jay McShann en 1937, retourne chez Harland Leonard en 1938 et se produit, en 1939, dans divers cabarets de New York.

Donnons-lui la parole : " Je me souviens d’une jam session, une nuit, chez Dan Wall, une boîte de la 7e Avenue où l’on dégustait le " chili con carne ".

C’était en décembre 1939. Je commençais à en avoir assez des harmonies stéréotypées qu’on utilisait à l’époque, sempiternellement, et je ne cessais de me dire qu’il y avait sans doute autre chose à faire. Cette " autre chose ", je la sentais, je l’" entendais ", mais je ne pouvais arriver à la jouer. Bref, cette nuit-là, tandis que j’improvisais sur Cherokee , je m’aperçus qu’en me servant des superstructures des accords comme d’une ligne mélodique, et à condition de lui fournir un cadre harmonique convenable, je pouvais jouer le genre de musique que je pressentais. Ce fut comme si je renaissais. "

Le bop était en train de naître, et l’oiseau de prendre son vol. " Dans d’innombrables disques, lors d’innombrables apparitions, d’innombrables artistes jouent soudain une phrase qui vous amène immédiatement à l’esprit l’image de Charlie Parker ", affirmait Duke Ellington. Et Lennie Tristano d’ajouter, quelques mois avant la disparition de Parker : " S’il voulait invoquer les lois sur le plagiat, il pourrait poursuivre presque tous ceux qui ont enregistré un disque au cours des dix dernières années. "

En trente-cinq ans de vie terrestre, Charlie Parker a fondamentalement infléchi le cours de l’histoire du jazz, et l’on ne voit guère que Louis Armstrong ou John Coltrane dont l’influence puisse se mesurer à celle de ce géant de la musique.

1929

Naissance du poète anglo-américain, Thomsson William Gunn, dit Thom.

Né le 29 août 1929 à Gravesend dans le Kent, poète du cuir, des motos et du geste viril, Thom Gunn a choisi l’exil aux États-Unis alors que l’Angleterre se repliait sur elle-même. Au moment où la poésie anglaise privilégiait surtout le juste milieu des classes moyennes, il a préféré les situations extrêmes et marginales.

Lorsque les intellectuels de son pays évitaient les grands débats philosophiques, il a su revenir à une poésie d’"idées". On pourrait, en dernière analyse, et pour simplifier, le définir par rapport aux grands problèmes qu’a posé à notre époque l’existentialisme, et notamment celui de la fracture radicale qui sépare l’existence et l’essence, le moi et l’autre.

Ces deux questions se manifestent dans son œuvre à travers deux grands thèmes, la violence et l’amour : Relations de combat  (Fighting Terms ), 1954, rév. 1962 ; Le Sens du mouvement  (The Sense of Movement ), 1957 ; Poèmes choisis  (Selected Poems ), 1962 ; Positifs  (Positives ), 1966 ; Le Toucher  (Touch ), 1967 ; Moly , 1971 ; Le Château de Jack Straw  (Jack Straw’s Castle ), 1976 ; Essais critiques et autobiographiques , présentés par le poète Clive Wilmer, 1982 ; Poèmes choisis, 1950-1975 , parus en 1979, et en association avec Ted Hughes, pour marquer une convergence des sensibilités littéraires, des Poèmes choisis  de l’un et l’autre rassemblés, en 1983.

Dans la violence d’abord, Gunn voit un moyen de transformer l’existence en une matière dure et essentielle.

Cela explique sa fascination pour les époques élisabéthaine et jacobéenne, où la violence s’intégrait, à ses yeux, dans le cosmos (A Mirror for Poets  [Un miroir pour les poètes ]).

Il se montre fasciné aujourd’hui par les blousons-noirs et leur monde (Lofty in the Palais de Danse  [Lofty au dancing ] ; On the Move  [En mouvement ] ; Elvis Presley ).

Dans ces poèmes, la violence apparaît comme une tentative désespérée pour masquer, par une fuite en avant dans l’action, l’impossibilité de fonder absolument un projet existentiel.

Le deuxième grand thème de l’œuvre — l’amour (souvent amour homosexuel ou narcissique) — exprime le désir d’un rapport qui stabiliserait le monde.

Mais en même temps le poète est forcé de reconnaître l’impossibilité et les dangers d’un tel rapport d’équilibre (Touch  [Le Toucher ] ; Modes of Pleasure  [Des modes de plaisir ] ; The Corridor  [Le couloir ]).

Les rapports entre ces deux thèmes, l’importance attachée à une démarche intellectuelle rigoureuse, l’utilisation de certaines figures (les conceits ), une syntaxe très souple et même une prosodie souvent syllabique, illustrent la parenté profonde qui existe entre la poésie de Thom Gunn et celle des poètes "métaphysiques" du début du XVIIe siècle.

Finalement, comme les poètes de l’âge baroque, Gunn est hanté par l’idée d’une Arcadie, d’"une terre fertile et permanente" (Un miroir pour les poètes ), où régnerait la douceur.

Les forces principales de la poésie de Gunn tiennent surtout à son sens du geste héroïque, à la force de son angoisse et à son authentique besoin de tendresse.

Mais ces forces ont aussi leurs limites : la valorisation des "conquérants" a des conséquences sociales et politiques dangereuses et la tendresse débouche trop souvent sur le mélodrame et le sentimentalisme.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 01/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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