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Chroniques du 31 Août.

Sommaire :

891

Défaite (première défaite !) des Vikings en Europe Occidentale, à Louvain, près de Bruxelles.

Après la mort de Louis le Pieux, le fils héritier de Charlemagne, ses fils se partagèrent l’immense royaume selon les coutumes franques. Divers traités, tels ceux de Verdun (843), de Meerssen (870) et de Ribémont (880), sont essentiels pour les régions belges. Ces contrées furent divisées de part et d’autre de l’Escaut entre la Francie orientale (le futur Saint-Empire) et la Francie occidentale (le futur royaume de France). Ce découpage territorial tenait compte des comtés, des abbayes laïques, des domaines royaux (fisci ) et... des vignobles.

La léthargie et le désordre post-caroligniens furent ébranlés par les invasions des Vikings. Ces guerriers recherchaient les trésors que recélaient les abbayes. Avec leurs drakkars d’un très faible tirant d’eau, propulsés par des rames et des voiles, ils remontaient facilement les fleuves comme l’Yser, l’Escaut, la Lys et la Meuse et pillaient les nombreuses abbayes. Une fois leur œuvre accomplie, les Vikings repartaient sur leurs bateaux et disparaissaient dans les brumes du Nord. Les Francs, trop peu mobiles, n’avaient que leur cavalerie lourde à opposer aux bateaux. Toutefois, les rois firent construire des castra  (châteaux) aux points névralgiques le long des côtes (Bruges, Furnes, en aval de Saint-Omer, Arras). Les Vikings se sentaient tellement sûrs d’eux qu’ils érigèrent des camps pour hiberner. Ce fut là leur erreur, car les Francs purent les attaquer plus aisément. Ainsi Baudouin II de Flandre défendit avec succès sa demeure fortifiée à Bruges.

Le 31 août 891, les Vikings danois furent battus à Louvain par Arnulf de Carinthie ; ils disparurent pour de bon des régions belges. Avec eux disparut également le pouvoir central des successeurs des Carolingiens. Ceux-ci avaient, sans penser à mal, confié, dans le Nord, de vastes territoires à certaines tribus vikings, à charge pour elles de les défendre contre leurs frères de race. Voyant cela, la population plaça tous ses espoirs dans l’aristocratie locale. Le lien ainsi noué fraya la voie au futur système féodal. Dans tout ce bouleversement, le clergé perdit une part considérable de ses biens immobiliers. Aussi entreprit-il de remplir ses coffres avec les moyens dont il disposait : le culte des reliques, qui fut systématiquement développé, et la production massive de textes hagiographiques.

1886

Centenaire d’un des plus grands et des plus âgés chimistes français, Michel Eugène Chevreul.

Il est né en 1786, à Angers. Il arrive à Paris en 1803 et devient l’élève puis le préparateur de Vauquelin ; il publie en 1807 ses premiers travaux sur l’action de l’acide nitrique sur le liège et ses études sur les matières colorantes.

En 1811, il aborde le problème de la constitution des corps gras qui le rendra célèbre, car il éclaire un domaine peu connu de la chimie. Son premier mémoire (1813) fournit de précieuses indications pour la chimie organique, qui n’a pas encore obtenu les faveurs des chimistes, surtout préoccupés alors de chimie minérale.

En 1823, il publie un ouvrage fondamental, Recherches chimiques sur les corps gras d’origine animale , où il expose la première théorie scientifique du processus de saponification et établit la composition réelle des graisses et des huiles. Une des conséquences pratiques de cette découverte sera la fabrication des bougies de stéarine (1825), qui vont remplacer les fumeuses chandelles de suif.

En 1810, il est aide naturaliste de Vauquelin au Muséum d’histoire naturelle, trois ans plus tard professeur de physique au lycée Charlemagne et, de 1821 à 1840, examinateur à l’École polytechnique.

En 1824, il est nommé directeur des teintures à la Manufacture royale des Gobelins (poste qu’il quittera en 1884) ; il y installe un laboratoire et y perfectionne les contrastes des couleurs : " De la loi du contraste simultané des couleurs "  (1829), " Théorie des effets optiques que présentent les étoffes de soie "  (1846).

Son cours est publié en 1829 sous le titre Leçons de chimie appliquée à la teinture . Ses études sur la décomposition de la lumière par le prisme et sur le cercle chromatique intéressent beaucoup les peintres impressionnistes. Il succède à Vauquelin en 1829 dans la chaire de chimie appliquée au Muséum d’histoire naturelle, dont il devient le directeur de 1864 à 1879.

Le 31 août 1886, une grande cérémonie célèbre le centenaire du "Nestor de la chimie", qui vécut sous deux empereurs, trois républiques et quatre rois.

1889

La première bande dessinée française, conçue selon les principes du feuilleton mais démunie de ballons, est due à un amateur : Georges Colomb, sous-directeur du Laboratoire de botanique de Paris. Il signe Christophe " La Famille Fenouillard " , dont les aventures sont narrées, à partir du 31 août 1889, dans Le Petit Français illustré , hebdomadaire pour enfants, circonstance qui hypothéquera l’avenir de la bande dessinée en lui fermant le public adulte.

1929

Fin du Plan Dawes. Il règle les conditions de payement de l’énorme dette de guerre de l’Allemagne suite à la guerre 14 – 18. Entré en vigueur le 1er septembre 1924, le plan Dawes demeurera en application jusqu’au 31 août 1929.

Il est proposé par un comité d’experts sous l’autorité de l’intendant général américain Charles Dawes (1865-1951), nommé par la Commission des réparations et chargé de mener à bien les négociations qui suivent la politique de force de la France qui a occupé la Ruhr. Ce plan intérieur doit veiller au maintien de l’équilibre financier allemand. Il s’agit de prélever par l’impôt les sommes nécessaires sans compromettre le budget.

Les Alliés assurent le transfert. Pour éviter tout retour à l’inflation, on crée une banque d’État qui ne pourra émettre que sous le contrôle du commissaire étranger. Les chemins de fer et l’industrie servent de gages pour le service des obligations. Les versements allemands doivent s’élever, en 1925, à 1 220 millions de marks-or. Les annuités successives seront calculées en fonction d’un indice de prospérité que l’on espère appelé à progresser.

L’acceptation de ce plan clôt une période de cinq années de tergiversations. Ainsi présentée, la question des réparations était sans précédent. Intervenant en 1924, la solution était moins efficace que si elle avait été adoptée en 1919. Certes l’usage de la force avait été à peu près unanimement réprouvé.

Mais due en partie à une politique française mal adaptée, l’occupation de la Ruhr constituait une source de conflits graves et devait aboutir à un règlement négocié par l’ensemble des parties intéressées.

On ne pouvait alors imaginer — ce qui se passera en 1945 — un prélèvement direct sur le capital de l’Allemagne, une telle conception de la richesse n’étant pas reconnue à l’époque.

L’acceptation du plan Dawes par la France a permis de rompre un isolement politique dangereux.

La France recevra 4 065 millions de marks-or, dont 126 millions payés directement aux troupes d’occupation. Les transferts se seront élevés à 24 milliards de francs, ce qui représente environ un mois de revenu national français, 60 p. 100 de la somme représentant des prestations en nature. Le plan incluait l’évacuation par les troupes françaises de la Ruhr, une réduction du paiement des réparations et offrait à l’Allemagne un prêt de 800 millions de marks-or à 8 p. 100.

Approuvé par le Reichtag, le plan permit la stabilisation du mark et un afflux de capitaux américains en Allemagne ; il tirait l’Europe pour quelques années du marasme économique, mais ne constituait qu’une solution provisoire à la désorganisation que connaissait l’économie mondiale.

En récompense du service qu’il avait rendu par son plan à la cause de la paix, Dawes se vit, en 1925, attribuer le prix Nobel de la paix ; cette même notoriété devait le faire accéder à la vice-présidence des États-Unis près du président Coolidge (1925-1929).

1935

L’exploit communiste du héros du travail : Stakhanov. Le mouvement stakhanoviste doit son nom au mineur de choc Alexeï Grigorievitch Stakhanov (1905-1977).

Le 31 Août 1935, lors d’un concours organisé par le Komsomol, ce mineur du Donbass accomplit quatorze fois la norme dans l’extraction du charbon. Cette performance, à laquelle fut faite une énorme publicité, a été le point de départ de toute une campagne soutenue et encouragée par le parti communiste de l’U.R.S.S. pour relever, dans le cadre du IIe Plan quinquennal (1933-1937), le niveau extrêmement bas de la productivité.

L’attribution du titre de stakhanoviste, titre honorifique pour récompenser les ouvriers de choc, introduit le principe de l’émulation dans la production, et le mouvement s’étend de l’industrie à l’agriculture et aux transports.

Le plénum du comité central de décembre 1935 donne les directives pour transformer le mouvement des records isolés en une augmentation planifiée de la productivité. Stakhanov lui-même est admis au P.C.U.S. en 1936 ; il fait des études à l’Académie pour l’industrie à Moscou jusqu’en 1941, entre au ministère de l’Industrie houillère en 1943. Il a aussi été député au Soviet suprême.

1937

En France, nationalisation des Chemins de fer. Les États ont commencé, dès la fin du XIXe siècle, à prendre en charge certains secteurs économiques : les assurances ou les chemins de fer, par exemple. Une première vague de nationalisations intervient en France en 1936 et en 1937 dans le gouvernement de Front populaire. Elles se fondent sur les idées socialistes, manifestent une tendance de l’État à intervenir plus largement dans la vie économique, mais demeurent cependant limitées.

La loi du 11 août 1936 permet la nationalisation de la fabrication et du commerce du matériel de guerre ; une convention et un décret-loi du 31 août 1937 réalisent la nationalisation des chemins de fer.

Un deuxième mouvement de nationalisation, cette fois considérable, se produit après la Seconde Guerre mondiale, en 1945 et 1946. Il se fonde sur des raisons idéologiques, mais aussi et surtout sur les nécessités économiques de l’après-guerre. Les raisons idéologiques découlent du progrès des idées socialistes et surtout du programme du Conseil national de la Résistance, qui voulait réduire à néant les " féodalités économiques " et assurer le retour à la nation des grands moyens de production, de l’énergie, des ressources du sous-sol, des assurances et des banques.

Ce retour à la nation s’accompagnait d’une volonté d’assurer la " démocratie économique " par la participation des travailleurs et des usagers dans les entreprises.

Ces idées sont consacrées par le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 qui dispose : " Tout bien, toute entreprise, dont l’exploitation a ou acquiert les caractères d’un service public national ou d’un monopole de fait, doit devenir la propriété de la collectivité. "

Les raisons économiques sont dictées par la situation de la France après guerre et par son énorme retard industriel. Les entreprises nationales, aidées par l’État, doivent être l’instrument essentiel du développement économique, les investissements nécessaires dépassant les capacités des entreprises privées.  

1969

Dans la nuit du 31 Août au 1er Septembre, le colonel Khadafi renverse le régime monarchique d’Idriss 1er. A la tête d’un groupe secret d’ " officiers libres ", comme Nasser en Egypte, Khadafi prend le pouvoir et depuis lors prend régulièrement la Une des journaux par ses initiatives manifestement antiaméricaines.

1980

Lech Walesa triomphe à Gdansk. " Solidarité " est reconnu. À la fin de 1970, c’est dans les chantiers navals de Gdansk, où les ouvriers excédés par les hausses de prix se mettent en grève et où éclatent des émeutes, que naît l’agitation qui aboutit au remplacement de GomuLka par Edward Gierek au poste de premier secrétaire du parti.

En 1980 à nouveau, des troubles éclatent dans plusieurs villes de Pologne, dont Gdansk où les 17000 ouvriers des chantiers navals font grève, entraînés par Lech WaLesa. Le 31 août, 5 jours de pourparlers, Walesa signe avec le représentant du gouvernement les accords de Gdansk, qui autorisent l’existence du syndicat indépendant Solidarité

1983

Dans la nuit du 31 Août au 1er Septembre, la " chasse " soviétique abat un Boeing 747 de la K.A.L., (Koréan Air Lines) avec 269 passagers à bord près de l’île Soviétique de Sakhaline. En l’absence de relations diplomatiques avec l’U.R.S.S., la Corée se sent impuissante devant cet acte barbare.

Ce sont les Américains qui serviront d’intermédiaire dans cette affaire qui n’est pas encore réglée au niveau humain et financier pour les centaines de passagers.

1993

5 ans, pas plus ! que l’U.R.S.S., la Russie, a retiré ses troupes de la Lituanie, son petit voisin Baltique.

1994

Un an plus tard, jour pour jour, c’est le tour de la Lettonie et de l’Estonie à connaître les joies de l’indépendance réelle par le départ des " grands frères soldats " russes.

1994

A l’heure où l’attentat d’Omagh horrifie encore Irlandais, Anglais et tous les hommes de bonne volonté, il faut rappeler qu’il y a 4 ans que l’I.R.A. militaire a déjà proclamé la " Cessation effective " des opérations militaires de l’I.R.A. C’était le préalable incontournable posé par les représentants de la République d’Irlande et de la Grande Bretagne à ce que le " Sinn Fein " participe aux négociations de paix devant aboutir à l’obtention de l’auto - détermination du peuple Irlandais.

Cam.

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Dernière modification le 01/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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