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Chroniques du 5 Septembre.

Sommaire

1413

La Caboche ? ? ? Tête ? Mauvaise Tête ? Pourquoi ce terme ?

C’est un mouvement réformateur, issu d’un long processus de mécontentement contre les abus de l’administration, les appétits financiers de l’entourage royal et les excès de la cour de Charles VI et de ses proches. Réunis le 30 janvier 1413, les états généraux de langue d’oïl (Nord de la France ; le Sud ce sont les états de langue d’Oc) tentèrent une réforme du royaume qui n’était autre chose que la remise en vigueur de prescriptions antérieures, relatives en particulier à la gestion financière.

Préparée par une commission des états, l’ordonnance dite cabochienne, due en majeure partie aux conseillers bourguignons du roi et promulguée par lui le 27 mai, n’avait rien de révolutionnaire. Mais, dans le même temps, certains éléments de la population parisienne — notamment les bouchers, gens riches mais mal intégrés parmi les notables — entretenaient le tumulte dans la capitale, obtenaient par la menace des concessions politiques et se faisaient remettre des otages pris dans la famille et dans l’hôtel du roi, du dauphin et de la reine Isabeau de Bavière.

L’écorcheur Caboche se fit remarquer, et son nom demeura péjorativement attaché au mouvement dont les membres furent aussi appelés écorcheurs. Ces violences compromirent ceux qui, comme le duc de Bourgogne Jean sans Peur et comme de nombreux maîtres de l’Université (Courtecuisse, Cauchon), avaient depuis plusieurs années pris parti en faveur des réformes.

La haute bourgeoisie parisienne, menée par l’avocat Jean Jouvenel, ancien garde de la prévôté des marchands, réagit avec vigueur. Les premiers jours d’août virent le retournement de la situation. Le duc de Bourgogne s’enfuit, laissant la ville en proie à une réaction des Armagnacs. Les cabochiens qui ne purent s’exiler à temps furent exécutés.

L’ordonnance réformatrice bénéfique, injustement compromise par le mouvement de la rue, fut cassée le 5 septembre 1413.

1638

Naissance du Roi-Soleil, LouisXIV.

Je ne vais pas en parler, préférant me consacrer à des sujets moins faciles à trouver dans tous les dicos !

A vos sources !

1646

Le 5 septembre 1646, jour anniversaire du roi Louis XIV, les consuls de Lyon posent en grande pompe la première pierre du plus grand édifice municipal jamais réalisé en France : l’Hôtel de ville de Lyon.

Son plan, dû à l’architecte lyonnais Simon Maupin, est un quadrilatère allongé. Le corps central de l’édifice abrite les somptueuses salles d’apparat décorées par le peintre Thomas Blanchet. De part et d’autre, Maupin a judicieusement disposé les locaux affectés aux services de l’administration municipale.

Vaste et superbe, l’hôtel de ville de Lyon témoigne de la richesse d’un art local qui mêle avec bonheur sources françaises et ultramontaines. Par l’intelligence de son plan et la beauté de son décor, il est un modèle d’architecture édilitaire et peut être comparé au nouveau " Raadshuis " d’Amsterdam (1648-1655), édifice majeur de l’architecture civile hollandaise, construit à la même époque par Jacob Van Campen.

1661

Arrestation de Nicolas Fouquet par le capitaine des mousquetaires, le célèbre d’Artagnan.

Vous vous souvenez certainement du quatrième des 3 mousquetaires ! Mais qui se souvient de Fouquet en dehors des historiens ? Oui, le restaurant huppé de Paris ou de Bruxelles, direz-vous. Mais qui est donc ce personnage fastueux qui laisse son nom aux meilleurs restaurants ?

Marquis de Belle-Isle, vicomte de Melun, vice-roi d’Amérique, procureur du roi au parlement de Paris et surintendant des Finances, Nicolas Fouquet est un mécène fastueux. Il a construit Vaux, premier Versailles du Grand Siècle, pensionné La Fontaine, découvert et fait travailler Molière, Lebrun, Le Nôtre. Il est le type accompli du grand seigneur en ce premier XVIIe siècle, le "siècle de Louis XIII", lequel s’est achevé en 1661 avec la carrière du surintendant.

Pourtant Fouquet est issu de la grande bourgeoisie anoblie par les charges et le service du roi ; et sur son " écu " : un foucquet (écureuil) avec cette devise : Quo non ascendo . Son ascension est en effet exceptionnelle. C’est Richelieu qui épaule ce jeune homme doué : conseiller au parlement de Metz à seize ans, maître des requêtes à vingt, il passe, à la mort du grand cardinal, au service de Mazarin.

À trente-cinq ans, en 1951, il achète la charge de procureur du roi au parlement de Paris et en 1653 enfin, la double protection d’Anne d’Autriche et de Mazarin lui vaut la charge de surintendant des Finances. il est alors l’homme le plus puissant de France après le cardinal. Il est vrai que jusqu’en 1659 il a un collègue, Servien ; mais, après la mort de ce dernier, Fouquet ne doit plus de comptes qu’au roi ; et, si le roi mineur règne, c’est Mazarin qui gouverne.

Le royaume étant partiellement ruiné par la guerre étrangère (suite de la guerre de Trente Ans, guerre contre l’Espagne) et par la guerre civile (la Fronde), le Trésor était généralement vide, et les dépenses de l’État étaient acquittées avec des billets sur des espérances de rentrée d’argent ; ces billets étaient assignés par un trésorier de France à l’un des fonds de l’État, par exemple une ferme.

Si ce fonds s’avérait insolvable, le billet recevait une autre assignation et le créancier était forcé de se promener de bureau en bureau jusqu’à ce que son assignation se dévalue et qu’il se trouve trop heureux de la revendre bien au-dessous de sa valeur réelle. L’acquéreur du billet n’avait plus qu’à le faire signer par le surintendant qui l’assignait sur un bon fonds ; il était intégralement payé, ce qui permettait de réaliser jusqu’à 90 p. 100 de bénéfice. Bien entendu, ces services étaient reconnus par des dessous-de-table qui accroissaient prodigieusement la fortune de Fouquet et Mazarin.

Fouquet prêtait à l’État à des taux usuraires, mais ce qui permettait parfois de gagner une bataille. Ses finances et celles de l’État se confondaient, et le crédit de l’État, c’était le sien, la confiance en sa signature toujours honorée. Toujours à la frontière d’une légalité qu’il connaissait fort bien, Fouquet aimait ces jeux d’argent comme il aimait les livres rares, les meubles précieux, les jardins enchantés, les demeures fastueuses, les jolies femmes.

Ce goût d’un faste vraiment royal le perdit dans l’esprit d’un roi de vingt ans qui n’avait guère connu que la pauvreté. Mazarin meurt au début de l’année 1661, léguant au roi Colbert son fidèle commis. Mazarin n’aimait pas Fouquet, mais en avait besoin ; Colbert le haïssait et voulait sa place. Il n’était guère difficile de perdre Fouquet dans l’esprit du roi. Depuis des années, Colbert accumulait notes et mémoires qui accablaient le surintendant. Et celui-ci accumulait les imprudences : il offrait de l’argent à La Vallière, qui le repoussait avec indignation ; il donnait à Vaux une fête trop royale en l’honneur du roi ; il vendait enfin sa charge de procureur contre de fallacieuses promesses, perdant ainsi le privilège d’être jugé par le Parlement.

Sa perte était résolue. C’est en Bretagne, dans son "fief", que Fouquet est arrêté par d’Artagnan le 5 septembre 1661. Usant de son droit de justice retenue, le roi nomme une chambre spéciale composée surtout d’ennemis de Fouquet. L’opinion est d’ailleurs satisfaite ; le bonheur, la richesse de Fouquet, sa puissance lui ont suscité beaucoup d’envieux. Il passe pour être l’affameur du peuple.

Le procès va durer près de trois ans, malgré les efforts de Colbert et du roi. Contre Fouquet, tous les moyens sont bons : corruption de juges, falsification de pièces, isolement total du prisonnier, à qui on refuse tout moyen de défense ; ses plus fidèles collaborateurs sont emprisonnés.

Pourtant, sa mère, sa femme, ses amis assaillent le roi de suppliques. Fouquet se défend, conteste ses juges, fait paraître des mémoires justificatifs. Devant l’acharnement du pouvoir, l’opinion se retourne, et l’accusé devient martyr de l’absolutisme ; certains juges, tels Lamoignon, d’Ormesson, refusent d’obéir. Corneille, La Fontaine, Mme de Sévigné mettent leur plume au service de Fouquet. Le 20 décembre 1664, après des réquisitoires qui soulèvent l’indignation par leur ton haineux, l’accusé est condamné au bannissement perpétuel. Le roi voulait la mort. Fait inouï, il commue la simple peine de bannissement en prison à vie.

Exit Nicolas Fouquet, coupable d’avoir fait ce que tant d’autres avaient fait avant lui et de n’avoir pas compris que le temps en était révolu et que, dans le ciel de France, il n’y avait place désormais que pour un seul astre. Enfermé dans la forteresse de Pignerol, Fouquet survivra vingt ans. Cet homme qui avait eu tout n’aura plus rien, broyé par la raison d’État et peut-être par la possession d’un secret qu’il ne révélera jamais, ce qui l’a fait identifier par certains historiens au masque de fer ; il serait mort au moment où il voyait enfin s’ouvrir les portes de la prison.

1940

Abdication du roi Carol de Roumanie, sous la pression de la Garde de fer du dictateur Antonescu.

Ion Antonescu, né en 1.882 à Pitesti fit ses études dans des écoles militaires françaises. Pendant les années 1930, il devint sympathisant du parti fasciste patriotique roumain, connu sous le nom de Garde de fer.

Le 5 septembre 1940, il fut nommé président par le roi Carol II et contraint ce dernier à abdiquer en faveur de son fils Michel Ier. Antonescu se proclama Conducàtor et instaura un régime s'inspirant fortement de celui de l'Allemagne nazie. Il exhorta la Roumanie à participer, aux côtés de l'Allemagne, à l'invasion de l'URSS en juin 1941. En décembre 1941, il précipita le pays dans la Seconde Guerre mondiale et combattit contre l'Union soviétique.

En août 1944, au lendemain de l'entrée des forces armées soviétiques en Roumanie, Antonescu fut reconnu criminel de guerre et, à ce titre, déposé, arrêté et exécuté.

1944

Libération de Singapour de l’occupation Japonaise.

Singapour, officiellement république de Singapour, pays d'Asie du S.E., formé d'une île principale et de 59  petites îles adjacentes et situé à l'extrémité sud-est de la péninsule de Malacca. L'île de Singapour, l'île principale, est séparée de la Malaysia, au N., par le détroit de Johor, au S., elle est séparée de l'archipel de Riau (Indonésie) par le détroit de Singapour, une importante voie navigable qui relie l'océan Indien, à l'O., à la mer de Chine méridionale, à l'E. La ville de Singapour se trouve à l'extrémité sud-est de l'île. C'est l'une des villes portuaires et l'un des centres commerciaux les plus importants d'Asie du Sud-Est.

La superficie totale de la république de Singapour est de 640 km2. A peine un peu plus que la Principauté d’Andorre ou que le Liechtenstein. Mais sensiblement plus que Monaco.

Singapour, connue d'abord sous le nom de Tumasik, fut rebaptisée Singapura, la ville du lion, au XIVe siècle, date à laquelle elle passa vraisemblablement sous la dépendance du royaume de Melaka puis du sultanat de Johor-Riau. La ville moderne fut fondée en 1819 sur le site d'un village de pêcheurs par l'administrateur colonial sir Thomas Stamford Raffles, qui cherchait pour le compte de la Compagnie des Indes orientales un site commercial favorable.

En 1826, Singapour fut incorporé à la colonie des Établissements des Détroits. Sa situation avantageuse de débouché entre l'océan Indien et la mer de Chine méridionale et son statut de port franc firent sa fortune, surtout après l'ouverture du canal de Suez, en 1869.

La population s'accrut grâce à une émigration encouragée par les Britanniques, les Chinois originaires du Guangdong et du Fujian devenant majoritaires à Singapour par rapport aux Malais et aux Indiens.

En 1921, la Grande-Bretagne fit de l'île sa principale base navale en Asie du Sud-Est, une Malte orientale que les forces japonaises n'eurent aucun mal à prendre pendant la Seconde Guerre mondiale. La forteresse de l'empire fut investie par les troupes du général Yamashita Tomuyoki en moins d'une semaine, au mois de février 1942.

Les 5 et 6 septembre 1945, la ville fut libérée par les troupes britanniques. L'année suivante, Singapour fut érigée en colonie de la Couronne séparée de la Malaisie. En 1955, la responsabilité de la politique intérieure fut transférée aux ministres et à l'assemblée législative locale, et le 3 juin 1959, Singapour devint un État autonome au sein du Commonwealth. Le 16 septembre 1963, Singapour, la Malaisie, le Nord-Bornéo (renommé Sabah) et Sarawak s'unirent pour former la Malaysia.

En 1965, Singapour, ville malgré tout chinoise, se retira de la Malaysia et devint un État souverain, tout en restant dans le Commonwealth et en devenant membre des Nations unies. En décembre de la même année, l'île devint une république. De 1959 à 1990, le pouvoir exécutif fut exercé par le Premier ministre Lee Kuan Yew. Son Parti d'action populaire (le PAP) a toujours eu une écrasante majorité au Parlement depuis 1968 et gouverne d'une main de fer.

Les politiques conçues et mises en œuvre par Hon Sui Sen et d'autres économistes font que l'économie de Singapour a connu un taux de croissance moyen de 8,5 p. 100 par an, de 1966 à 1990.

Lee Kuan Yew a répondu aux critiques étrangères en soulignant la force économique de Singapour, son difficile équilibre social entre les diverses ethnies et sa vulnérabilité face aux ambitions politiques et économiques de ses voisins.

Cam.

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Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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