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Chroniques du 6 Septembre.

Sommaire

1522

L’expédition " Magellan ", rentre en Espagne, après le 1er tour du monde, mais sans Magellan. Celui-ci est mort 17 mois plus tôt. C’est son lieutenant, le Basque Juan - Sebastian Elcano, commandant la caravelle " Victoria " (sur les 5 au départ) et 18 hommes (sur plusieurs centaines), qui rejoint l’Espagne après 30 mois de navigation et de découverte. Dans les Chroniques du 21 Avril 1521, je parlais déjà de la mort de Magellan. Mais comme la plupart d’entre nous n’était pas encore là (sur Amilist), je vous livre à nouveau cette Chronique.

Fernao (Fernanden Français) de Magalhaes, dit Magellan, né en 1480, dans la province de Trás-os-Montes, au Portugal, d’une famille de petite noblesse. Magellan prit du service très tôt en Afrique, puis en Asie (1509).

La cour des Bragance lui refusait injustement le droit à une pension d’invalide et d’appuyer son projet d’expédition autour du monde, il proposa donc aux Espagnols (à Charles 1er qui deviendra bientôt Charles-Quint) son projet d’atteindre les "îles aux épices", et notamment les Moluques, par la route de l’ouest.

Celle-ci avait l’avantage d’éviter les mers réservées aux Portugais par le traité de Tordesillas (sur le partage des Océans entre Espagne et Portugal). Avec l’appui de la Casa de contratación et celui de l’évêque de Burgos, il put armer cinq navires qui appareillèrent de Sanlúcar de Barrameda le 6 mars 1520.

Après une escale à la Terre de Feu et le difficile passage du détroit qui devait porter son nom, Magellan atteignit les îles Mariannes (Guam), puis l’archipel des Philippines (Cebú). C’est là que, le 21 avril 1521, il tomba dans un obscur guet-apens sur la plage de l’île de Mactan et fut massacré.

L’expédition, désorganisée et ayant subi de nombreuses pertes, parvint néanmoins aux Moluques le 8 novembre, puis dut fuir devant les réactions hostiles des Portugais pour revenir péniblement au Portugal.

Toutefois, ce premier périple qui apportait la preuve pratique de la sphéricité de la Terre eut un retentissement considérable, en partie grâce à Antonio Pigafetta, l’historiographe de l’expédition. A titre indicatif et pour montrer l’intérêt de ces expéditions, le seul chargement d’épices de la " Victoria " suffit à rembourser les frais d’expédition et à laisser de substantiels bénéfices aux divers opérateurs !

Bien au-delà des considérations mercantiles qui en furent l’origine, la gloire de Magellan devait très vite devenir universelle.

1914

Victoire du Maréchal Joffre dans la Bataille de la Marne.

Fils d’un petit propriétaire viticulteur, Joseph Joffre, né en 1852, fait de brillantes études et sort lieutenant de Polytechnique le plus jeune de sa promotion, en 1874. Capitaine, au génie à Versailles, il participe à la reconstruction de l’enceinte fortifiée de Paris.

Veuf, il demande à servir en Extrême-Orient où la République Française développe son emprise. À Formose, en 1885, il fortifie Keelung, puis, chef du génie à Hanoï, il organise les travaux de défense du Haut-Tonkin et prend part aux sièges de Ba Dinh et Ma Kao.

Rentré en France, il est chargé des cours de fortification à l’école d’application de Fontainebleau où il ne brille pas. Appelé au Soudan pour diriger la construction du chemin de fer de Kayes à Bamako, il reçoit le commandement de la région nord-ouest, pénètre en 1.894 à Tombouctou et organise le pays en dépit de l’hostilité du gouverneur.

A Madagascar en 1900, réclamé par Gallieni, il crée le camp retranché de Diégo-Suarez.

Général de brigade en 1902, ensuite directeur du Génie à Paris, il reçoit sa troisième étoile en 1905. Il a cinquante-trois ans. Corpulent, méthodique, ponctuel et assidu, peu loquace et pourvu d’un solide bon sens.

En 1910, il entre au Conseil supérieur de la guerre comme vice-président. La même année, la réorganisation du haut commandement fait de lui, avec le titre de chef d’état-major général, le chef incontesté de l’armée française. Grâce à lui, lorsque la guerre éclate (2 août 1914), l’armée française a comblé une partie de son handicap, face à la puissante armée allemande.

Les premiers revers aux frontières n’entament ni le calme ni la détermination de Joffre. Devant la manœuvre allemande de débordement par la gauche, il réussit une retraite générale stratégique sans rupture du front allié et, le 6 sept., profitant d’une erreur de l’E.-M. ennemi qui le croit battu, il donne l’ordre d’attaquer sur l’ensemble du front.

Mais comme il faut ramener au front les milliers de permissionnaires et de réservistes en un temps record, ce que le chemin de fer désorganisé est incapable de faire, il fait réquisitionner (l’idée viendrait de Galliéni) des milliers de Taxis qui assurent dans une noria étonnante et rapide l’acheminement des soldats qui lui assureront la victoire.

C’est la victoire de la Marne à laquelle participe Gallieni ; Paris est sauvé. Depuis le début de la guerre, la fermeté inébranlable de Joffre a fait de lui le pilote sûr qu’il fallait à l’armée, le temps que les ressources des empires français et anglais entrent en jeu. Mais le général en chef, qui refuse toute immixtion extérieure dans son commandement, n’a pas que des amis dans les milieux politiques.

La pression de ses adversaires sur le gouvernement ne cesse de croître et, les résultats de l’offensive de la Somme ayant été jugés insuffisants, Joffre est remplacé par Nivelle en décembre 1916. C’est la disgrâce. Il est cependant élevé à la dignité de maréchal de France le 25 du même mois, mais il n’a pratiquement plus aucun pouvoir.

En 1917, il effectue, avec Viviani, une mission aux États-Unis pour préparer l’entrée en guerre de ce pays. Le maréchal y reçoit un accueil triomphal. Les Parisiens aussi l’ovationnent quand, le 14 juillet 1919, il défile sous l’Arc de triomphe à la tête des armées alliées, aux côtés de Foch et de Pétain. Après la guerre et son élection à l’Académie française, il effectue de nombreuses missions de prestige à l’étranger.

Rentré en France, il rédige ses Mémoires  qui, terminés en 1928, ne seront publiés qu’après sa mort. Le pays lui fait des funérailles nationales grandioses et le Parlement vote une loi qui déclare que "Joseph Joffre, maréchal de France, a bien mérité de la Patrie".

1952

Le 6 Septembre, le conseil des 12 généraux, officiellement dirigés par le Génaral Naguib, mais sous l’influence du futur grand leader charismatique, Gamal Abdel Nasser, dépose le premier ministre qui gouvernait depuis la déposition du Roi Farouk le 23 Juillet précédent. La nationalisation des biens de la famille royale, qui s’élevait à plusieurs centaines de milliards, permet aux nouveaux dirigeants de tenir un certain nombre de projets sociaux : dont la suppression de la féodalité traditionnelle.

Mais entre le nouveau pouvoir et les ultra nationalistes et les Musulmans intégristes (les Frères Musulmans), il y a surenchère ! Concernant la nationalisation du Canal de Suez. Il faut savoir que les troupes britanniques sont toujours sur place pour assurer le libre passage sur cette voie d’eau nécessaire à l’économie britannique et occidentale. Mais aussi concernant la question de l’unité de la vallée du Nil et donc de la réunion du Soudan à l’Egypte.

Le conseil des généraux, au risque d’être accusé de " pactiser " avec l’ennemi, choisit une solution de compromis et s’il nationalise certains biens, il dédommage partiellement les propriétaires et quant aux terres il ne leur enlève pas tous leurs biens. De plus il accepte l’autodétermination du Soudan (en 1953) qui amènera à son indépendance (en 1956). En contrepartie, grâce à la diplomatie américaine qui les soutient, les généraux obtiennent le départ échelonné des troupes britanniques.

Mais suite à une tentative d’attentat sur la personne de Nasser, l’ "éminence" encore "grise" du régime. La répression s’abat sur les opposants, spécialement les Frères Musulmans, qui sont mis " hors-la-loi " ! Cette mesure divise les Généraux. Une partie , sous la conduite du général Néguib, désire le retour à une vie parlementaire normale et l’adoucissement de la répression. Quant au groupe plus dur, il désire la continuation de la Révolution jusqu’à obtention des exigences les plus dures. Nationalisation des biens et du Canal, départ des britanniques etc.

Une junte d’Officiers Libres ", dirigée par Gamal Abd-el-Nasser, dépose le général Néguib, devenu chef de l’état. C’est Nasser qui prend les rênes et qui mènera la Révolution nationaliste le plus loin possible. Jusqu’à la Guerre du Canal et aux interventions franco-britanniques de 1956.

1968

Indépendance du Swaziland, un pays riche tant au point de vue de l’Agriculture, ce qui est rare en Afrique noire, qu’en ressources minières. Ce qui est étonnant étant donné le voisinage " gourmand " de l’Afrique du Sud, encore sous le régime de l’appartheid à cette époque.

Le peuplement des plateaux du Ngwane fut probablement tardif. Il ne remonte, semble-t-il, qu'à l'arrivée des Swazis. Ceux-ci, sous la direction de leur roi Sobhuza Ier, y trouvèrent refuge avec leurs troupeaux vers 1820, fuyant les guerres opposant Zoulous et Colons Boers d’Afrique du Sud (Afrikaanders). Les terres swazis furent cependant progressivement accaparées par les colons du Transvaal, avec, dans un premier temps, la complicité du souverain swazi qui y trouvait un intérêt financier. Toutefois, la pression des Boers s'accroissant, les Swazis en appelèrent à la protection britannique. Un accord en 1894 entre Britanniques et Boers confia l'administration du Ngwane ou Swaziland au Transvaal.

En 1902, le traité de Vereeniging mit fin à la guerre des Boers contre la Grande-Bretagne, le territoire devint protectorat britannique et les Swazis échappèrent ainsi à l'annexion par l'Afrique du Sud, mais leurs terres demeuraient aux mains des colons blancs. En 1907, ils ne détenaient que 37 p. 100 des terres du Swaziland.

La reconquête de leur territoire par les Swazis débuta en 1921 lorsque le nouveau roi, Sobhuza II, institua un organisme chargé de racheter les terres aux colons, grâce à l'argent accumulé par l'imposition des travailleurs immigrés et à l'exploitation des mines. Cet organisme permit également au clan royal de renforcer son autorité.

Après l’indépendance en 1.968, la monarchie exerça un pouvoir absolu, supprimant toute liberté et monopolisant l’économie. Mais sous la pression des instances internationales, la monarchie entre dans un lent processus de démocratisation.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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