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Chroniques du 7 Septembre.

Sommaire

1502

Amérigo Vespucci débarque à Lisbonne après 16 mois de navigation le long des côtes américaines.

Depuis 10 ans, Espagnols et Portugais, tentaient de définir les limites du Continent dont les îles avaient été abordées en 1er lieu par Colomb. Vespucci, navigateur portugais pour le compte de l’Espagne, mit le 1er le pied sur le continent. Colomb croyait que c’était l’Asie, de même que la plupart de ses contemporains. Mais Amérigo Vespucci était persuadé qu’il s’agissait d’un nouveau continent.

On connaissait les deux parties, Nord et Sud. Restait à savoir si le continent du Nord et celui du Sud étaient reliés, ou s’il existait un détroit entre les deux. Voilà ce que Vespucci voulait découvrir. Il entreprend donc un voyage d’exploration, non pour le compte de l’Espagne mais pour celui du Portugal.

Il part le 10 mai 1501, met le cap sur le sud-ouest, atteint le Brésil au cap San Roque, mais, se dirigeant vers le sud, il arrive dans une grande baie (Bahia) le 1er novembre, et dans une autre, qu’il prend pour l’estuaire d’une rivière, le 1er janvier (Río de Janeiro). Il pousse jusqu’au-delà du Río de La Plata, reconnu le 15 février 1502, rallie les côtes d’Afrique et revient à Lisbonne le 7 septembre 1502.

Cette expédition enrichissait prodigieusement les connaissances sur les rivages occidentaux de l’Atlantique, mais ne résolvait pas la question du détroit. Au cours d’un quatrième voyage, en 1503-1504, Vespucci n’arriva pas davantage à résoudre le problème. Il n’en reste pas moins que les voyages de Vespucci eurent en Europe, dans le " monde savant ", un énorme retentissement, plus que ceux de Colomb, parce qu’il avait reconnu une longueur de côtes infiniment plus grande.

Aussi n’est-il pas étonnant que trois ans après le dernier voyage de Vespucci, un moine érudit de Saint-Dié, Waldseemüller, ait proposé de donner un nom aux terres immenses qui venaient d’être découvertes et qui, de toute évidence, formaient un nouveau continent : " Comme l’Europe et l’Asie, dit-il, ont reçu des noms de femmes, je ne vois aucune raison pour ne pas appeler cette autre partie (du monde) Amerige, c’est-à-dire terre d’Amerigo ou America, d’après l’homme qui l’a découverte ", et il inscrivit ce nom dans son traité de cosmographie, qui parut en 1507, un an après la mort de Colomb.

1769

Après une tempête d’une rare violence, Cook aperçoit les côtes de la Nouvelle-Zélande.

Il longe les côtes sur plus de 4.000 Kms. Il dresse des cartes d’une précision étonnante, bien que réalisée sans chronomètre, donc sans possibilité de déterminer exactement la longitude. Il franchit le détroit qui sépare les eux îles et prouve qu’il ne s’agit pas d’un nouveau continent.

6 mois plus tard, il mouille à Botany Bay, côte orientale de l’Australie. Il est le premier européen à mettre le pied sur le sol où sévit aujourd’hui notre cher Dan. Il en fait le relevé et le conquiert pour le compte du Royaume-Uni et lui confère le nom de Nouvelle-Galles-du-Sud.

1930

Naissance de Baudouin 1er, Roi des belges.

Il est le fils aîné de Léopold III et d’Astrid de Suède et il sera élevé dans le but d’être roi. 2 grandes épreuves ont marqué son enfance : la mort accidentelle de sa mère en 1935, dans un accident de voiture, en Suisse, au lac de Kussnacht ; et la captivité dans la forteresse d’Hirschstein-sur-Elbe où les Allemands ont déporté son père en juin 1944. Après la libération de la famille royale par la VIIe armée américaine, le prince héritier poursuit ses études en Suisse. Le 22 juillet 1950, le Parlement ayant mis fin à l’impossibilité de régner de son père, il rentre en Belgique en compagnie de celui-ci. Mais des émeutes éclatent et, dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1950, Léopold III cède ses pouvoirs à son fils aîné qui reçoit le titre de " prince royal ".

Moins d’un an plus tard, le 16 juillet 1951, a lieu l’abdication de Léopold III, suivie de la prestation de serment de Baudouin Ier, roi des Belges.

Trois affrontements majeurs jalonnent les vingt-cinq premières années du règne de Baudouin Ier. Le premier, assez traditionnel dans l’histoire de la Belgique, prend un caractère aigu à partir de 1954. Il met aux prises les partisans de l’école laïque, réclamant pour l’État le monopole de l’enseignement, et les défenseurs de l’enseignement libre, rejetant l’ingérence de l’État tout en réclamant les subsides nécessaires à son existence. Dans cette " question scolaire " qui divise les Belges jusqu’aux élections de 1958, le roi se garde de toute intervention publique. Au demeurant, le conflit s’apaise, le 6 novembre 1958, lorsque les représentants des trois partis nationaux signent le Pacte scolaire qui comporte des concessions dont le prix sera payé par le budget de l’État.

Le second affrontement suit de très près le premier. Le roi s’y trouve engagé, à la fois par conviction et par devoir constitutionnel. Le 4 janvier 1959, Léopoldville connaît des troubles graves et maladroitement réprimés. Ni en Belgique ni au Congo, l’opinion publique belge n’est consciente du proche achèvement de l’ère coloniale. Par contre, le roi, le Premier ministre Eyskens et le ministre Van Hemelrijck réagissent avec lucidité. Le 13 janvier, Baudouin Ier promet, dans une allocution radiodiffusée, " de conduire, sans atermoiements funestes mais sans précipitation inconsidérée, les populations congolaises à l’indépendance, dans la prospérité et la paix ". Le même jour, devant les deux Chambres, est lue la déclaration gouvernementale exprimant une résolution identique.

Mais les " atermoiements funestes " ne tardent pas. Ils provoquent l’impatience des milieux nationalistes congolais et la démission du ministre Van Hemelrijck. Auguste De Schryver lui succède et obtient du roi qu’il effectue un rapide voyage au Congo. Le souverain constate ainsi que sa popularité est restée ce qu’elle était en 1955, lors de son premier voyage, mais que le contrôle de la situation échappe de plus en plus aux autorités. Dès lors, les événements se précipitent : table ronde en janvier 1960, au cours de laquelle " le trousseau de clefs " est remis aux Congolais ; proclamation de l’indépendance, le 30 juin suivant ; discours insolent de Patrice Lumumba en présence du roi ; mutineries de la force publique, le 4 juillet ; intempestive sécession du Katanga ; intervention des forces de l’O.N.U.

Le fameux " pari congolais " est perdu. Le roi, cependant, ne se résigne pas ; il n’accepte aucune humiliation, mais ne s’encombre d’aucun ressentiment.

Le 15 décembre 1960, il a épousé doña Fabiola de Mora y Aragón. C’est en compagnie de la reine qu’il accueille le président Mobutu, en 1969 et qu’il se rend en visite officielle au Zaïre, en juin 1970, dix ans après le discours mortifiant de Lumumba. La réconciliation belgo-zaïroise est, en grande partie, son œuvre.

Le troisième affrontement a pour objet les rapports entre Flamands, Wallons et Bruxellois.

Le 24 décembre 1963, sont votées des lois concernant la fixation de la frontière linguistique, le régime linguistique dans l’enseignement et le bilinguisme à Bruxelles. " Assurer dans le cadre d’institutions rénovées une collaboration loyale entre Flamands et Wallons, déclare le roi, répondre aux désirs légitimes d’autonomie et de décentralisation dans divers domaines de la vie publique, tout cela est réalisable. "

Ce n’est qu’à la fin de 1970 que le gouvernement, social-chrétien et socialiste, dirigé par Gaston Eyskens, réussit à faire voter une réforme constitutionnelle qui divise la Belgique en quatre régions : " la région de langue française, la région de langue néerlandaise, la région bilingue de Bruxelles-Capitale et la région de langue allemande ", et prévoit deux conseils culturels pouvant voter des décrets, des conseils économiques et des sociétés de développement régional, cinq grandes agglomérations et des fédérations de communes ainsi que des conseils régionaux.

L’application de la réforme constitutionnelle pose toutefois des problèmes qui mettent en évidence la nécessité d’une simplification. Le roi le rappelle devant les chambres réunies, le 31 mars 1976, à l’occasion du vingt-cinquième anniversaire du règne : " La régionalisation se poursuit. Il conviendrait qu’un souci de simplification, de clarté et d’efficacité inspire sa mise en forme définitive... " Et il ajoute : " Fédérer c’est unir dans la différence acceptée et non pas dissocier dans l’affrontement. " La loi de régionalisation de 1980, qui dote la Flandre et la Wallonie d’institutions autonomes, va dans le sens du compromis souhaité par le souverain, encore que la question du statut de Bruxelles reste entière.

Le 14 juillet 1993, quelques jours avant la mort de Baudouin Ier, le Parlement adopte définitivement les accords transformant le royaume en un État fédéral. Le règne de Baudouin se déroule pendant cinquante-deux ans sans incident grave.

En avril 1990 cependant, le roi refuse de parapher la loi dépénalisant l’avortement. Il souhaite que soit trouvée une formule permettant à la fois de prendre en compte son problème de conscience et d’assurer le fonctionnement des institutions démocratiques : le Conseil des ministres déclare alors " l’impossibilité de régner " temporaire de Baudouin.

Exerçant une influence croissante et bénéfique sur la vie d’un pays particulièrement difficile à gouverner, Baudouin Ier a, durant son règne, arbitré une vingtaine de crises ministérielles, dont plus de la moitié après des élections législatives.

Mort en Août 1.993, il y a 5 ans, on a parlé beaucoup d’une béatification éventuelle.

Aujourd’hui, on en est loin et malgré la retraite pleine de réserve de son épouse, la reine Fabiola di Dona y Aragon, des bruits courent sur la Famille Royale qui embarrassent les autorités politiques et religieuses.

1990

Le 7 septembre, le Parlement Kosovar proclame dans la clandestinité l’Indépendance du Kossovo.

Le cas du Kosovo est aussi complexe que celui de Jérusaleme et de la Palestine pour les Juifs et les Arabes. Kosovo (en albanais, Kosove, Kossovo à l’européenne, Kosovo i Metohija ou Kosmet pour les Serbes), région du sud-ouest des Balkans, située en République fédérale de Yougoslavie (Serbie et Monténégro), qui fut une province autonome de la République fédérative de Yougoslavie de 1946 à 1989. Il a des frontières communes avec l’Albanie, la Macédoine et le Monténégro et compte une population proche de deux millions d’habitants, répartis sur 10.887 km2.

Elle comprend 82,2 p. 100 d’Albanais, 11 p. 100 de Serbes et Monténégrins, 2,9 p. 100 de Musulmans, 2,2 p. 100 de Tsiganes, 0,6 p. 100 de Turcs, 0,4 p. 100 de Croates, 0,2 p. 100 de Yougoslaves et 0,5 p. 100 divers. Le taux de natalité est particulièrement élevé chez les Albanais et les Serbes risquent à moyenne échéance d’être étouffés. Le Kossovo ne regroupe pas tous les Albanais (majoritairement musulmans), qui sont établis également au Monténégro et en Macédoine. Sa capitale est Pristina (205 093 hab. en 1991). 

Le Kosovo est formé par les bassins intramontagneux du Kosovo et de la Metohijah, et par les massifs montagneux qui les bordent : la chaîne de Prokletije et de Šar Planina qui culmine à 2 640 m. La majeure partie de la région est située à plus de 500 m d'altitude!; elle est traversée par 4 rivières : la Bell, l'Ibar, le Drin blanc et le Drin noir.

Malgré ses richesses minières (importants gisements de plomb, de zinc, de lignite, de chromite et de magnésite), le Kosovo a longtemps été l'une des régions les plus pauvres d'Europe à cause de la féodalité serbe.

Les principales cultures sont le maïs, le blé et l'orge, les pommes de terre, les prunes et le tabac. Le bois est produit en grande quantité. On note aussi la présence d'horticulture et de viticulture. L'élevage bovin et ovin est l'activité principale dans les montagnes du Kosovo.

À partir du IIe millénaire av. J.-C., les Illyriens (ancêtres des actuels Albanais) occupèrent une grande partie de la péninsule des Balkans, englobant le Kosovo moderne. Ces territoires illyriens, qui comprenaient le Kosovo et une partie de la Macédoine, finirent par être annexés par l'Empire romain. Au VIIIe siècle, ces peuples romanisés furent refoulés sur les côtes par les Serbes, qui fondèrent plusieurs principautés, dont celles de Rascie (Monténégro) et de Zeta. L'unification se fit au XIIe siècle.

Le roi des Serbes, Étienne Douchan, régna sur un territoire qui englobait la Macédoine, l'Albanie et la Grèce continentale.

En 1389, l'armée ottomane du sultan Murad Ier écrasa la chevalerie serbe à la bataille de Kosovo Polje.

La Serbie fut définitivement conquise en 1459 et devint possession de l'Empire ottoman.

Au XVIIe siècle, sous la pression des Turcs, la population serbe de la région du Kosovo-Metohija, patriarche en tête, s'enfuit pour se réfugier au-delà de la Save et du Danube.

Le cycle infernal des représailles se mit en place. La création du royaume d'Albanie en 1912 fut mal admise par ses voisins directs. Sous la pression de la Russie, les grandes puissances partagèrent le Kosovo entre la Serbie et le Monténégro. Dès 1915, les heurts reprirent, l'armée serbe, au cours de sa retraite de 1915, se livra à de nombreux massacres d'Albanais. En 1918, le Kosovo fut incorporé au jeune royaume des Serbes, des Croates et des Slovènes, qui devait par la suite s'appeler Yougoslavie. Les Albanais vivant dans la région organisèrent des soulèvements entre 1918 et 1919, réprimés sans pitié.

Le gouvernement de Belgrade eut recours à l'expulsion systématique des Albanais, à la fermeture des écoles, à la confiscation des terres et au repeuplement par des Serbes. Au cours de la Seconde Guerre mondiale, l'Italie, en 1942, organisa une "grande Albanie ethnique" comprenant le Kosovo.

Dès le mois de juillet 1945, l'armée des partisans de Josip Broz, dit Tito parvint à écraser la résistance albanaise. Le Kosovo devint une entité administrative de la république de Serbie, d'abord région autonome puis élevée au rang de province autonome à l'issue des émeutes de 1968.

Le Kosovo a joué un rôle essentiel dans la genèse du conflit, en raison de sa situation au sein de la Yougoslavie et de l'imbroglio historique dont il est un des nœuds. Le Kosovo fut l'exemple type de ce qu'était une province autonome de la République fédérative de Yougoslavie. Pauvre, elle fut alimentée par l'État fédéral qui redistribuait à son profit certains des revenus des républiques les plus riches.

Historiquement, le Kosovo fut l'un des berceaux de la nation serbe, mais un berceau arraché aux Albanais. Il est devenu en conséquence l'un des piliers de la mythologie nationaliste serbe. Mais tout autant un lieu symbolique des nationalistes Albanais. Un peu comem Jérusalem et la Palestine pour les Juifs et les Musulmans.

Quand les rouages de la république fédérative commencèrent de se gripper, il était inévitable que le Kosovo, peuplé depuis trois siècles par une majorité albanaise musulmane, fût la cible des idéologues serbes. Ceux-ci virent dans l'accession du Kosovo au rang de province autonome une discrimination, d'autant que l'égalité de représentation affaiblissait les Serbes du Kosovo.

Les violentes émeutes albanaises en 1981 aboutirent à une purge des Albanais, qui furent chassés des postes à responsabilité politique, et à des manifestations des Serbes du Kosovo. La reconversion au patriotisme et à la xénophobie des dirigeants serbes s'accentua : en 1986, les Serbes parlèrent de génocide physique, politique et culturel des Serbes du Kosovo. Mais ceci fut prouvé comme inventé de toute pièce par la propagande Serbe.

En mars 1989, Slobodan Miloševiç élimina tout ce qui restait d'autonomie au Kosovo et instaura un régime discriminatoire envers les Albanais en plaçant la région sous le contrôle direct de l'armée fédérale.

De violents affrontements eurent lieu, un mouvement local de résistance clandestine poursuit la lutte pour les droits de la majorité albanaise à l'autodétermination et proclame son Indépendance le 7 Septembre 1990.

Depuis lors les événements se sont précipités et malgré la pression des Américains et des Européens, les Serbes éliminent systématiquement les opposants Albanais, déplacent les populations ou les refoulent en Albanie. Un nouveau génocide, une nouvelle épuration ethnique, chère aux orthodoxes serbes, appuyés par les russes, perpétuent le martyr du peuple Kosovar.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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