Mois de Septembre / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 13 Septembre.

Sommaire :

Chroniques exceptionnelles, ce 13 Septembre. 7 événement à célébrer répartis sur 7 époques différentes !

Antiquité Romaine

Le culte de Minerve comporte des rites spécifiques.

Minerve, fille de Jupiter et déesse de la Sagesse dans la mythologie romaine, est l’équivalent d'Athéna dans la mythologie grecque. Minerve sortit de la tête de Jupiter adulte et toute armée. Fière et belliqueuse, elle était la déesse des Guerriers, la protectrice de la maison et de l'État, l'incarnation de la sagesse, de la pureté et de la raison.

Minerve était aussi la protectrice des arts, de l'artisanat et des métiers. Avec Jupiter et Junon, elle était l'une des trois principales divinités du monde romain. Déesse romaine un peu mystérieuse sur laquelle nous sommes assez mal informés, Minerve siège sur le Capitole aux côtés de Jupiter, mais aucune fête n’est prévue en son honneur au plus ancien férial (calendrier) romain.

Les artisans de tout genre, tisserands, foulons, lapicides, joueurs de flûte... lui rendaient un culte le 19 Mars ; mais son nom ne figure pas au calendrier. Encourut-elle quelque chose du mépris qui s’attachait aux métiers manuels qu’elle patronnait ? Mais alors, que représente-t-elle sur le Capitole, au sein de la triade la plus sacrée de la Cité ?

Le 13 septembre de chaque année, le magistrat du rang le plus élevé devait "planter un clou" , selon une loi fort ancienne (d’après Tite-Live) et le texte de cette loi était affiché dans le temple de Minerve sur le Capitole.

Il explique que ces clous permettaient de tenir le compte des années et qu’ils étaient placés sous la protection de Minerve en tant que patronne de l’arithmétique. Mais cette image d’une déesse représentative des activités rationnelles pourrait bien résulter d’une assimilation à la déesse grecque Athéna, connue peut-être assez tôt à Rome par l’intermédiaire des Étrusques. Une commune protection des métiers manuels ne pouvait que favoriser cette assimilation.

Mais a-t-elle été vraiment réalisée dès l’origine sur le Capitole ? Il n’est pas certain que ce rapprochement ait valu à Minerve les prérogatives guerrières de son homologue Athéna. En tout cas officiellement. Car dans la pratique elle était aussi honorée comme déesse du guerrier sage.

1077

Consécration d’une des grandes abbayes de la Chrétienté, l’Abbaye – aux – Hommes de Caen.

L’origine de l’Abbaye-aux-Hommes est liée au mariage du duc de Normandie, Guillaume le Bâtard, avec une parente, Mathilde de Flandre ; mariage qui fut condamné par le pape en 1053. Mais sous l’influence de Lanfranc de Pavie, écolâtre du Bec-Hellouin, les sentences canoniques furent levées en 1059 et le duc et sa femme s’engagèrent à fonder chacun une abbaye, en signe de contrition.

La Sainte-Trinité ou Abbaye-aux-Dames, fondée entre 1059 et 1065, est consacrée en 1066, l’année de la victoire de Hastings qui permit à Guillaume le Conquérant de s’emparer de l’Angleterre.

Saint-Étienne ou Abbaye-aux-Hommes, fondée vers 1063 à l’extérieur de Caen, est consacrée le 13 septembre 1077 en présence de Lanfranc, devenu archevêque de Canterbury.

Les deux églises abbatiales renferment respectivement les sépultures de la reine Mathilde et de Guillaume le Conquérant.

En 1663, la réforme des bénédictins de Saint-Maur fut introduite à l’Abbaye-aux-Hommes et, dès 1704, la reconstruction des bâtiments conventuels (en ruine depuis les guerres de religion) fut faite sur les plans de dom Guillaume de La Tremblaye, architecte de la congrégation.

La communauté monastique fut supprimée en 1790-1791 et l’église Saint-Étienne devint paroissiale. Les bâtiments monastiques, qui abritèrent de 1802 à 1959 un lycée, sont occupés à l’heure actuelle par l’hôtel de ville.

L’église se compose d’une nef à trois vaisseaux longs de huit travées, d’un transept saillant peu large, d’un chœur gothique très profond doté d’une abside, d’un déambulatoire et de sept chapelles rayonnantes. La façade harmonique tripartite est d’une symétrie parfaite, creusée de plusieurs baies et surmontée de deux tours quadrangulaires coiffées de flèches.

Cette façade est à rapprocher de celle de l’Abbaye-aux-Dames, dont les tours ont perdu leurs terminaisons. Le vaisseau central de la nef de Saint-Étienne, long et haut sous voûte, présente une élévation à trois étages : grandes arcades en plein cintre perçant le mur épais, tribunes voûtées ouvrant sur la nef centrale par des arcades semblables à celles du premier niveau, fenêtres hautes.

Il est couvert de voûtes d’ogives sexpartites, assez fréquentes dans l’architecture anglo-normande, mais qui furent posées au début du XIIe siècle en remplacement d’une charpente. La beauté de cette nef centrale bordée de collatéraux, voûtés d’ogives au XVe siècle, réside dans la grande sobriété de la décoration, la netteté des retombées de voûtes, la grande ouverture des baies, l’adoption de la technique constructive du mur épais qui crée, au niveau des fenêtres hautes, un passage intérieur situé en avant des baies et qui donne une impression de profondeur et de dédoublement du mur.

À la croisée se trouve placée une tour-lanterne dont la base est quadrangulaire, ornée d’arcatures aveugles comme sur les tours de façade, et qui s’achève par un polygone construit postérieurement. Le chœur gothique élevé au début du XIIIe siècle sur l’emplacement d’un chœur roman échelonné, dont l’abside centrale plus importante ne possédait ni déambulatoire ni chapelles rayonnantes, est à trois niveaux ; il est vraisemblable que le maître d’œuvre du XIIIe siècle a veillé à ne pas rompre le rythme de l’ensemble.

La proximité géographique et chronologique de Saint-Étienne et de la Trinité de Caen explique les très grandes similitudes qui existent entre elles. Ces deux abbatiales s’inscrivent dans le renouveau monastique que connut la Normandie au XIe siècle et reflètent l’importance du courant artistique anglo-normand qui présente des caractéristiques notables : la technique du mur épais assure l’équilibre de l’édifice, des tribunes courent tout le long de l’édifice, coursières intérieures au niveau des fenêtres hautes, lesquelles assurent l’éclairage direct du vaisseau central de la nef.

1272

Mort à Saint-Amour, dans le Jura (et non pas dans le Beaujolais) de Guillaume Dumont (dit de Saint-Amour), diacre et juriste qui s’illustra dans la querelle contre les Ordres Mendiants.

Né en 1.202, à Saint-Amour (dans l’actuel département du Jura), Guillaume Dumont fut étudiant à Paris où il conquit lentement ses grades ès Artes  et Decretum . Finalement maître, il entre comme régent à la faculté de théologie vers 1250-1252. Sous-diacre, il reçoit les revenus d’une cure et de deux riches canonicats, à Beauvais et Mâcon.

Juriste éloigné de toute mystique ou philosophie, il est indisposé par les ordres mendiants, par la nouveauté de leur statut et de leur piété. Ceux-ci, en effet, lui font perdre une bonne part de ses revenus paroissiaux : une nuée d’oblations, cens et droits, mais surtout la portion canonique sur les sépultures, que les fidèles dévots choisissent de plus en plus chez les nouveaux religieux.

Guillaume veut principalement interdire aux Mendiants d’occuper des chaires universitaires, car les professeurs séculiers y perdent — la foule des étudiants allant à la nouvelle mode — à la fois leur influence et leurs copieuses rentrées financières. Pour limiter les nouveaux privilèges qu’on accorde ainsi aux religieux mendiants, il jette le discrédit sur leur nouveau genre de vie.

En 1252, il les attaque avec violence dans un document universitaire qui met gravement en cause la pureté de leur vie, leurs idées, leur religion même. Il obtient qu’on réduise le nombre de leurs chaires à une par ordre. Mais quand la décision est appliquée, il constate que les étudiants désertent tout autant l’enseignement des séculiers et il rêve d’une suppression pure et simple de celui des Mendiants.

Toute l’université au début le suit contre les frères ; mais sa furie, ses roueries, ses excès lassent ses partisans, et son intransigeance finit par les disperser. Innocent IV l’avait soutenu à demi en 1254 à Rome, où il était venu comme procureur de l’université de Paris. Alexandre IV, par contre, le démasque. Vaincu, Guillaume se durcit dans sa rébellion et résiste avec pugnacité durant deux ans, tentant d’entraîner les Ordres dans la condamnation de l’Évangile éternel.

Excommunié pour désobéissance, il refuse au pape la réintégration des régents mendiants dans le consortium  universitaire et provoque une série de troubles, de scandales et de persécutions qui vont jusqu’à la violence physique contre les couvents ; ce qui lui aliènent le roi et les évêques, désireux de ramener le calme. On réussit à se débarrasser de lui en l’envoyant à Rome en octobre 1256, où son œuvre essentielle le De Periculis novissimorum temporum  (oct. 1255-printemps 1256) est condamnée ; il est condamné par le pape dans la bulle " Romanus Pontifex "  (5 oct.).

Retenu à la curie et comparaissant devant une commission de quatre cardinaux, Guillaume est absous du crime d’hérésie et relevé de son excommunication ; mais, pour fautes et insolences, il est privé de tout office et bénéfice et se voit interdire l’université, tant à Bologne qu’à Paris. Réfugié à Lyon, chassé de France, il se retire finalement dans son pays natal (1257) et se contente d’y gérer le reste de sa fortune. Guillaume termina sa vie à Saint-Amour, le 13 septembre 1272, ne laissant d’autre œuvre ou pensée que celles que lui inspira sa querelle.

1321

Mort du célèbre humaniste et poète de la Renaissance Italienne, Dante Allighieri.

Dante Alighieri naquit à Florence en fin mai 1.265. A 13 ans, il perd sa mère. A 17 ans, son père. Ce qui explique probablement sa grande sensibilité. L'événement le plus important de sa jeunesse fut sa rencontre, en 1274, avec Béatrice, jeune femme qu'il aima et qu'il exalta comme un symbole de la grâce divine dans la Vita nuova ("la Nouvelle Vie") et plus tard dans la " Divine Comédie ", son œuvre la plus connue.

Célèbre par ce prénom emblématique, celle qui inspira Dante ne possède pas d'identité historique certaine, mais des chercheurs l'ont identifiée à Beatrice Portinari, une noble florentine qui mourut en 1290 âgée de vingt ans. Selon ses œuvres, Dante ne la connaissait pas ! Il l'aperçut seulement à 3 reprises, sans jamais lui adresser la parole.

On sait peu de choses sur son éducation. Il fit ses études supérieures à Bologne aux environs de 1285. Mais son œuvre révèle une érudition telle qu'elle couvre presque tout le savoir de son époque. Il fréquenta nombre de poètes et philosophes (que l’on retrouve dans sa " Divine Comédie ") et se lia en particulier avec Guido Cavalcanti et Cino de Pistoia.

Florence était alors une des cités les plus puissantes de l'Italie, mais divisée par des conflits de pouvoir entre les partisans de deux puissantes familles, les Guelfes (partisans du Pape) et les Gibelins (de l’Empereur).

À cette époque, Dante épousa Gemma Donati, qui était issue d'une famille guelfe jouissant d'une position très importante à Florence. Dante fut d'abord partisan des guelfes mais suite aux excès, ses positions évoluèrent. En mars 1302, alors que le poète était en mission à Rome auprès du pape, les Guelfes le bannirent de la ville pour une durée de 2 ans et le condamnèrent à une lourde amende. Comme Dante était dans l'impossibilité de régler la somme demandée, la sanction fut commuée en peine de mort s'il revenait dans sa ville natale. Après cet épisode, Dante garda à tout jamais le sentiment d'avoir été abusé par Boniface VIII.

Il passa ses années d'exil à Vérone, ainsi que dans d'autres villes du nord de l'Italie, mais aussi à Paris entre 1307 et 1309. Ses convictions politiques se modifièrent : embrassant finalement la cause des gibelins, il espérait désormais voir émerger une union européenne gouvernée par un empereur éclairé, Henri VII de Luxembourg. Mais la mort de l’Empereur réduisit ses aspirations à néant.

En 1316, les autorités de Florence proposèrent au poète de regagner la cité, mais les conditions offertes étaient celles généralement réservées aux criminels amnistiés. Dante refusa violemment cette proposition, affirmant qu'il ne reviendrait dans sa ville natale qu'avec toute la dignité et tous les honneurs qui lui étaient dus.

De fait, il demeura en exil jusqu'à la fin de sa vie, et passa ses dernières années à Ravenne, où il mourut dans la nuit du 13 au 14 septembre 1321. Depuis, Ravenne ne s'est jamais dessaisie de ses restes, malgré la volonté des Florentins de le voir inhumé en leur cité. À défaut, sa ville natale a élevé dans l'église de Santa Croce un cénotaphe à sa mémoire.

La Divine Comédie a été commencée aux environs de 1307, pendant l'exi,l et achevée peu avant sa mort.

Son titre initial était Comédie ! Le choix paradoxal de ce terme pour évoquer le monde des morts vient de ce que le périple raconté ici se termine au paradis, trouvant ainsi une fin heureuse : le parcours atteint son apogée dans la vision de Dieu et dans la dissolution totale de la volonté individuelle. C'est dans l'édition de 1555 qu'on ajouta pour la première fois au titre l'adjectif " divine ".

Ce récit allégorique en vers, empreint d'une grande puissance dramatique, relate le voyage imaginaire qui conduisit le poète en enfer, au purgatoire et au paradis. Ces trois lieux fournissent d'ailleurs la structure de l'ouvrage, puisque celui-ci est divisé en trois parties : Enfer, Paradis et Purgatoire. Dans chacun de ces trois mondes, le poète rencontre des personnages mythologiques, historiques ou des contemporains : chacun symbolise une faute ou une vertu spécifique, religieuse ou politique. Le poète décrit avec minutie les punitions qui sont infligées aux pécheurs et les récompenses décernées aux vertueux.

C'est Virgile, symbole ici de la raison, qui guide Dante en enfer et au purgatoire, mais c'est Béatrice, manifestation et instrument de la volonté divine, qui entraîne le poète au paradis.

L'univers y est saisi dans sa totalité, de l'infime à l'incommensurable, du naturel parfois trivial au surnaturel souvent stupéfiant : la Divine Comédie est un tout. Chaque partie de la Divine Comédie comprend trente-trois chants composés de tercets aux rimes particulières. Il écrit en Italien, la langue de ses contemporains, et pas en latin, langue qu'il jugeait passéiste, et en outre réservée aux lettrés.

L'ouvrage fournit un résumé des conceptions politiques, scientifiques et philosophiques de l'époque interprétées par Dante, et peut être lu à quatre niveaux : littéral, allégorique, moral et mystique. Il est vrai aussi que la Divine Comédie demeure extraordinaire parce qu'elle met en scène la théologie chrétienne médiévale, mais sa grandeur réside davantage dans la pluralité de ses significations que dans la dimension magistrale de ses qualités théologiques, poétiques et dramatiques.

Dans son interprétation la plus générale, le voyage imaginaire de Dante peut se concevoir comme une allégorie de la purification des âmes, menant à la paix intérieure grâce aux pouvoirs de la raison et de l'amour, qui servent de guides tout au long du cheminement.

Avant même le XVe siècle, de nombreuses villes italiennes mirent en place des chaires universitaires entièrement consacrées à l'étude de la Divine Comédie. Au cours des siècles qui suivirent, l'invention de l'imprimerie permit de réaliser plus de quatre cents éditions italiennes de l'œuvre. Aujourd'hui, la Divine Comédie a été traduite en plus de vingt-cinq langues.

Le poème, par sa puissance d'évocation, inspira particulièrement les artistes : ainsi parurent des éditions luxueuses, illustrées par de très grands peintres italiens tels que Botticelli ou Michel-Ange et plus près de nous Eugène Delacroix ou Gustave Doré. De grands compositeurs s'y intéressèrent également : Rossini et Robert Schumann mirent en musique plusieurs parties de l'œuvre et Franz Liszt en fit le sujet d'un poème symphonique.

Le chef-d'œuvre de Dante et son imagerie ont imprégné les œuvres de très nombreux poètes, notamment celles d'Ezra Pound, de T. S. Eliot, de Gabriele D'Annunzio, de Paul Claudel et d'Anna Akhmatova. Autant d'auteurs grâce à qui les multiples aspects de la Divine Comédie ne cessent de s'enrichir de nouvelles interprétations.

1528

A Gênes, Andréa Doria est accueilli triomphalement.

Né en 1.456, à Oneglia, Andrea Doria mène longtemps une vie de condottiere, au service d’Innocent VIII, du duc d’Urbino, de Ferdinand Ier de Naples, avant de passer en Corse pour y mater une insurrection. À partir de 1512, il lutte aux côtés des Fregoso contre les Français, maîtres de Gênes, puis, après la bataille de Marignan, il change de camp et devient amiral de la flotte génoise.

Lorsque en 1522 les impériaux occupent Gênes, il passe à la solde de François Ier puis de Clément VII, et, à la faveur de la ligue de Cognac, parvient à reprendre la ville aux Espagnols. Il pousse le nouveau gouverneur à préparer une réforme du gouvernement communal.

Mais, en 1528, attiré par les propositions de Charles Quint et las des oppositions qu’il rencontre à la cour de France, il passe au service des impériaux dont il obtient qu’ils respectent l’indépendance de Gênes. Le 13 septembre 1528, il est accueilli par les Génois comme le sauveur de leur liberté.

Il mène à bien la réforme constitutionnelle qui confère tous les pouvoirs aux membres des vingt-huit alberghi , inscrits au Liber civitatis , et, avec le titre de syndic perpétuel, il exerce une véritable dictature que ne parviennent pas à ébranler les révoltes des Fieschi en 1547 et de Giulio Cybo en 1548.

Au service de Charles Quint, il déploie une intense activité militaire contre les Turcs (Alger, Tunis) et contre la France. Il chasse de Corse les Français qui ont provoqué le soulèvement de l’île. Fort de ces succès, il refuse l’établissement d’une garnison espagnole à Gênes et modifie la Constitution de 1528 dans un sens très conservateur.

Il a lié à l’Espagne le sort de sa patrie, tout en préservant l’indépendance, et donné ses assises à une république aristocratique, qui se maintient jusqu’à l’arrivée de Bonaparte en Italie.

1806

Mort de Charles Fox, chef de parti anglais, favorable à la Révolution Américaine, à la Révolution Française et à Napoléon.

Né en 1.749, fils d’un homme d’État opportuniste et bien en cour, Charles-James Fox commence sa carrière politique dans les rangs du clan autoritaire de lord North, le plus fidèle soutien du roi d’Angleterre George III. Bien que parvenu aux honneurs ministériels dès 1770, il rompt bientôt avec les tories (conservateurs) et devient un chef whig (démocrates). La guerre d’Indépendance américaine trouve en lui, aux Communes, le défenseur qu’elle avait révélé à la Chambre des lords en la personne de lord Chatham.

Chef incontesté des whigs à partir de la mort de ce dernier, Charles Fox reste longtemps écarté du pouvoir, hormis quelques apparitions furtives dans des ministères de coalition comme en 1783. Face à Pitt le Jeune, il incarne un courant réformateur, ouvert aux idées égalitaires, désireux de développer les grandes libertés : en 1792, il réussira à faire voter une loi sur "les libelles" très favorable à la liberté du journaliste, désormais jugé par un jury.

Enthousiasmé par la Révolution française, il se fait à partir de 1793 le farouche défenseur de la paix avec la France. Il lie ce nouveau combat à celui qu’il atoujours mené en faveur des libertés et condamne en vain la législation spéciale contre les jacobins anglais, ainsi que la suspension de l’habeas corpus et les nombreuses mesures de police.

Retiré de la vie parlementaire en 1797, il continue d’exercer une grande influence et d’apparaître comme un homme d’État en réserve : à la mort de Pitt, il peut ainsi devenir ministre des Affaires étrangères dans le cabinet Grenville, dit ministère de tous les talents (1806) ; il y prépare la loi abolissant la traite des Noirs.

Sensible, comme son ancien rival, à la nécessité de contenir l’expansionnisme français, il demeure aussi un pacifiste et, incapable d’aider la Prusse, veut croire à la négociation avec Napoléon Ier.

Sa mort, le 13 septembre 1806, lui épargnera de constater son échec.

1993

Depuis 1967, Israël découvre le problème palestinien. Une partie des réfugiés sont sous administration militaire israélienne, en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Les États arabes vont encourager la transformation de l’O.L.P. en une organisation plus active. Celle-ci apparaît dès lors comme un organisme politique reconnu par de nombreux États, alors qu’Israël refuse tout contact et préconise la solution de l’autonomie personnelle.

Les accords de Camp David paraissent déjà loin. L’un d’eux prévoyait la mise en place d’une structure d’autonomie, mal définie. La Jordanie devait d’ailleurs être associée au processus de mise en place du système, mais elle refusa. De plus, la conception étroite de l’autonomie que présentera Menahem Begin fera échouer le projet et, très rapidement, les négociations seront interrompues. La crise provoquée par la guerre du Liban paralyse dès lors l’ensemble. Cependant, le gouvernement de Menahem Begin poursuit son dessein : assurer la protection de la Galilée, mais aussi briser l’O.L.P., pour parvenir à une solution au Liban, puis en Jordanie.

La situation d’Israël devient alors délicate. Isolé diplomatiquement, l’État hébreu s’appuie avant tout sur les États-Unis qui, de façon très marquée, se sont montrés de plus en plus hostiles à la politique menée par Menahem Begin au Liban. Cependant, il faut bien comprendre qu’il y a des limites à l’appui américain, comme il y a des limites à la pression que les États-Unis peuvent exercer sur Israël. Le soutien américain, s’il fut à l’origine dicté surtout par des motifs idéologiques et presque mythiques (la création de l’État d’Israël ressemblait à celle des États-Unis à la fin du XVIIIe siècle), ne cessera de se renforcer de manière spectaculaire. Ce processus repose d’abord sur le soutien que l’U.R.S.S. commença à manifester aux États arabes : le conflit, dès lors, s’inscrivait dans le contexte général de la guerre froide. Plus tard, les États-Unis pourront considérer Israël comme un point d’appui particulièrement digne de confiance, en particulier lorsque l’Iran basculera avec la chute du shah.

Depuis 1987, l’attention est centrée sur la révolte palestinienne dans les territoires occupés (Intifada) qui, en un peu plus de cinq ans, a déjà entraîné la mort de plus de mille civils palestiniens. Après de nombreuses hésitations, le gouvernement de droite d’Itzhak Shamir (issu des élections de 1988) avait accepté d’engager un dialogue avec les représentants des Palestiniens, à partir de la conférence de Madrid (oct. 1991).

Ce dialogue n’avait pas permis de progrès substantiels, l’offre israélienne paraissant trop limitée aux Palestiniens qui exigent l’indépendance. Il reprit, avec quelques nouveaux espoirs, après l’arrivée de la gauche au pouvoir (juin 1992), et l’on vit même s’instaurer une certaine euphorie à ce sujet.

Le 13 sept. 93, à la surprise générale et à la faveur de négociations ultrasecrètes, le gouvernement d’Itzhak Rabin et l’O.L.P. parvenaient à la signature d’un accord encore modeste précédé d’un échange de lettres de reconnaissance réciproque (datées du 9 septembre 1993).

Le nom officiel de cet accord, Déclaration de principes sur des arrangements intérimaires d’autonomie, dissimule quelque peu ses vastes ambitions. En effet, l’accord traite avant tout, concrètement, de la mise sur pied d’une autonomie transitoire de la bande de Gaza et d’un secteur (encore à définir) autour de Jéricho, devant mener progressivement, en cinq ans, à une autonomie générale de l’ensemble de la Cisjordanie.

Mais l’accord prévoit surtout que, très rapidement, s’engagera une vaste négociation qui s’inscrit dans le processus de paix global. Les Palestiniens et les Israéliens, dès le préambule de l’accord, reconnaissent " leurs droits légitimes et politiques mutuels ".

Dès lors, une véritable course de vitesse s’engageait : d’un côté, les négociateurs israéliens et palestiniens essayaient de concrétiser l’accord ; d’un autre côté, les adversaires de l’accord, en Israël (notamment les colons) et chez les Palestiniens (en particulier les intégristes du Hamas) tentaient de créer des situations de crise de nature à bloquer l’évolution de la négociation.

L’accord du 13 septembre n’est pas sans avoir des répercussions sur l’ensemble du processus de paix déclenché à Madrid en octobre 91 (avec la Jordanie, la Syrie et le Liban). S’agissant des contacts avec la Jordanie, il est plus que probable qu’un traité de paix sera rapidement trouvé. Du coup, la Syrie, principal adversaire d’Israël, porte-flambeau traditionnel du nationalisme arabe et du Front du refus, semble complètement isolée (le Liban, qui n’a pas de contentieux réel avec Israël, ne pourra signer un traité sans l’accord de la Syrie).

Il est vrai que, pour la majorité des Israéliens, le plateau du Golan qui surplombe la Galilée, cette partie de la Syrie occupée depuis 1967, représente un enjeu aussi important, sinon davantage, que la Cisjordanie.

Il faut rappeler que le processus de paix se déroule sur 2 axes : un : les différentes négociations bilatérales ; deux : une vaste négociation multilatérale portant sur des sujets aussi divers que les réfugiés, l’environnement, l’eau.

Cam.

Mois de Septembre / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist


Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
jrmasson@nordnet.fr !