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Chroniques du 14 Septembre.

Sommaire

14 Septembre

Pendant 8 siècles eut lieu le 14 Septembre à Cîteaux, en Bourgogne, le chapitre général des Abbés (Supérieur) de l’Ordre des Cisterciens, dont on parlait il y a quelques jours. L’ordre cistercien est fondé en 1098, à Cîteaux par Robert, ex-abbé de Molesme, organisé en 1114 par la Carta Caritatis , lancé en Europe par Bernard de Clairvaux († 1153) qui " fit de la règle cistercienne le plus admirable instrument de propagande monastique connu ".

Les origines de Cîteaux illustrent les doutes qui assaillaient les esprits au sujet de la vie religieuse, à la fin du XIe siècle. Robert, bénédictin, abbé de Molesme, établit sa règle pour réaliser un idéal de vie cénobitique dans la pauvreté et la solitude, avant de se retirer à Cîteaux dans une plus grande retraite (1098).

L’observance cistercienne est en somme l’harmonisation d’un " programme de vie au désert avec la règle de saint Benoît pratiquée à la lettre ". Elle se caractérise par le retour à la simplicité primitive dans la vie matérielle (vêtements simplifiés, nourriture plus frugale, édifices austères) et dans la vie communautaire (pauvreté du matériel et des vêtements liturgiques, suppression des litanies et des processions), la recherche de la solitude dans le site des monastères installés loin des agglomérations, le désir de pauvreté, les moines cultivant eux-mêmes les terres qui leur sont données, sans accepter de rentes, de serfs ni de dîmes, l’institution des frères convers (à l’exemple des bénédictins), religieux laïques, auxiliaires des moines dans le travail, leur permettant d’associer l’exploitation directe et la pratique intégrale de la vie régulière : au total, une aspiration vers la solitude, une pauvreté confinant au dénuement, le recueillement.

Il est certain que, après quelques années, la situation de Cîteaux était devenue critique faute de vocations, quand l’arrivée de Bernard de Fontaines accompagné d’une trentaine de compagnons lui redonna un prestige qui, durant tout le XIIe siècle, attira vers les cloîtres cisterciens des hommes et des femmes de toutes conditions (1112).

Bientôt, Cîteaux dut essaimer, fondant successivement quatre " filles " : La Ferté (1113), Pontigny (1114), Clairvaux dont Bernard fut le premier abbé, et Morimond (1115).

Après dix ans passés dans l’austérité, le recueillement, les épreuves, Bernard commença à connaître une renommée et une audience européennes, attestées par la montée de l’ordre dont il était l’illustration et qui comptait à sa mort (1153) trois cent quarante-trois abbayes.

La diffusion continua ensuite jusqu’à six cent quatre-vingt-quatorze maisons à la fin du XIIIe siècle, après quoi, elle se ralentit. Toutes étaient autonomes, dirigées par un abbé librement élu par la communauté, mais l’unité d’ensemble était maintenue par la visite canonique annuelle et le chapitre général. La visite annuelle était assurée dans chaque fondation par l’abbé fondateur, dit " père immédiat ", disposant dans la filiale d’une juridiction de surveillance et d’appel.

C’est depuis 1.112 que chaque 14 Septembre, le chapitre général réunissait à Cîteaux, pour la fête de l’Exaltation de la sainte Croix (14 septembre), tous les abbés de l’ordre : on y traitait de l’observance, des affaires pendantes, des coutumes, dans une atmosphère de fraternité : l’abbé de Cîteaux était plus un président qu’un chef.

Le succès fut tel que les papes imposèrent une organisation semblable aux nouvelles créations, par exemple aux chanoines de Prémontré. Elle fut connue de toute la chrétienté, en Occident d’abord (France en tête, puis îles Britanniques et Allemagne, ensuite Italie et péninsule Ibérique), mais aussi dans l’Europe orientale, en Scandinavie, et dans l’Orient latin.

14 Septembre

14 Septembre également et depuis 5 siècles...  Le Pèlerinage à Einsiedeln, une abbaye située non loin de Schwyz en Suisse. Située dans le canton de Schwyz, près de la petite ville du même nom (10 000 hab.), au pied du massif des Mythen, l’abbaye d’Einsiedeln est un des hauts lieux du catholicisme suisse.

Après les invasions germaniques qui, à partir du Ve siècle, submergent le monde celto-romain, détruisant l’organisation ecclésiastique qui s’était établie au cours du IVe siècle, les régions alémaniques sont, peu à peu, rechristianisées et, dans les régions les plus reculées, évangélisées.

Le mouvement part du lac de Constance et des pays rhénans. Les monastères, comme celui de Saint-Gall, fondé en 720, jouent un rôle fondamental dans cette propagation de la foi. À côté des évêchés, les abbayes deviennent des puissances territoriales féodales, des foyers de civilisation et de culture. Saint Meinrad, venu de Reichenau, maison bénédictine créée dans une île du Rhin en 724, s’établit comme ermite, dès 828, dans les parages d’Einsiedeln.

Le 21 janvier 861, il y est massacré par des bandits. Le souvenir de ses vertus demeure et, au début du Xe s., l’ancien ermitage est réoccupé par Bennon, un chanoine de Strasbourg, bientôt suivi par le prévôt, Eberhard. Une petite communauté se forme, qui embrasse la règle de saint Benoît.

Le 24 octobre 947, l’empereur Othon reconnaît le monastère, lui attribue l’immunité et confère aux abbés la dignité de princes d’Empire. Avec sa femme Adélaïde, et imité ensuite par Henri II et le duc Hermann de Souabe, il comble l’abbaye de donations.

Einsiedeln brille d’un vif éclat, aux Xe et XIe siècles, et son influence rayonne sur l’Allemagne méridionale. Dès le XIVe siècle, son pèlerinage attire les foules. Mais la fin du Moyen Âge est une époque de déclin : relâchement de l’observance par les religieux, qui ne peuvent se recruter que dans la haute noblesse ; conflit de deux cent cinquante ans avec le canton de Schwyz, qui finit par s’emparer de la moitié des biens monastiques ; tutelle temporelle des avoués impériaux et tutelle spirituelle de l’évêque de Constance.

En 1525, l’abbé Diebold de Gerolseck passe à la Réforme. Schwyz, qui n’a pas adhéré au protestantisme, obtient l’avouerie impériale et intervient dans la réorganisation de la maison à laquelle le prince-abbé Joachim Eichhorn (1544-1569) redonne son ancienne splendeur.

Pillé en 1798 par les troupes françaises, supprimé pendant la République helvétique, Einsiedeln est rendu aux bénédictins en 1803. Le monastère qui, après un long litige avec l’évêque de Constance, a obtenu son autonomie en 1784, ne relève plus d’aucun diocèse. C’est un centre d’enseignement humaniste réputé : autour de son collège, ouvert après la Révolution, la maison fonde un grand nombre de filiales, jusqu’en Amérique, et exerce son autorité sur beaucoup de paroisses en Suisse.

Son pèlerinage, le 14 septembre, est toujours l’un des plus fréquentés d’Europe.

1515

Victoire ou Défaite de Marignan. C’est selon le camp où l’on se trouve.

Les 13 et 14 Septembre 1515, la bataille de Marignan opposa les armées de François Ier, roi de France, et de Venise aux mercenaires suisses à la solde du duc de Milan, près de Marignano (aujourd'hui, Melegnano), à 16 km au sud-est de Milan. Cette victoire permit aux Français d'occuper la ville et d'asseoir leur autorité en Italie.

Pour atteindre le champ de bataille, l'armée française traversa les Alpes par le col de l'Argentière, en août 1515. Les Suisses engagèrent le combat sur un terrain marécageux, s'exposant aux tirs de l'armée française, qui remporta finalement la bataille grâce à la cavalerie vénitienne et à une utilisation judicieuse de son artillerie. Après l'échec de ses prédécesseurs, Charles VIII et Louis XII, François Ier ainsi à établir une domination de la France sur une grande partie de l'Italie, puisqu'il devint avec la victoire de Marignan, maître du Milanais.

Il s'attira par ailleurs les faveurs du pape Léon X, qui signa avec lui le concordat de 1516, et celles des Suisses, qui lui proposèrent de conclure une alliance perpétuelle entre leurs pays. L'empereur Charles Quint, qui avait difficilement renoncé au duché italien, tint sa vengeance en faisant capturer François Ier, à la bataille de Pavie en 1525, par ses troupes espagnoles.

1791

Le roi de France, Louis XVI prête serment à la Constitution de 1.791. L’ancien Régime est bien terminé.

Un an après la prestation de serment de fidélité à la Nation, suite à la fuite de Varennes (voir Chroniques du 20 ou 21 Juin 1791) et à l’adoption par l’Assemblée Constituante de la nouvelle Constitution (voir Chroniques du 3 Septembre 1791), le Roi est obligé de prêter serment pour regagner une certaine popularité auprès du peuple.

Un temps suspendu de ses fonctions, le roi fut rétabli un mois plus tard, avec pour tout pouvoir le droit de veto suspensif que lui accordait la nouvelle Constitution. Il se résolut alors, sous l’influence des Feuillants, à militer pour la guerre, pensant que cette situation le rétablirait en position d’arbitre.

Cependant, les premiers revers de la France, les contacts mal dissimulés de Louis XVI avec les chancelleries étrangères, et surtout le refus du roi de cesser d’appliquer son veto, entraînèrent, le 20 juin 1792, l’invasion des Tuileries par les sans-culottes.

Le manifeste de Brunswick, menaçant de raser Paris si la personne du roi et la famille royale n’étaient pas respectées, porta à son comble l’exaspération populaire : le 10 août 1792, l’insurrection des Tuileries provoqua la chute de la royauté. Le même jour, tandis que la Commune de Paris se mettait en place, le roi se réfugia à l’Assemblée, qui le suspendit et le fit enfermer au Temple avec la famille royale, trois jours plus tard.

Le 21 septembre, la nouvelle Assemblée, la Convention nationale, abolit la royauté par décret et proclama la république. La victoire de Valmy, remportée la veille sur les Prussiens, privait Louis XVI de son dernier espoir de soutien étranger.

Le 3 décembre, après de longs débats, la Convention nationale décida de procéder elle-même au jugement du souverain en fondant l’accusation sur la découverte de documents attestant les négociations du roi avec l’Autriche. Au premier jour du procès, celui que l’on appelait désormais Louis Capet fut accusé de "conspiration contre la liberté publique".

Ses trois défenseurs, Malesherbes, Tronchet et Romain de Sèze, ne parvinrent pas à le sauver : sa culpabilité fut reconnue à une majorité écrasante (387 voix contre 334) et il fut condamné à mort et guillotiné le 21 janvier 1793, sur la place de la Révolution (actuelle place de la Concorde) à Paris.

1973

Le typhon Marge tue 900 habitants et détruit 150.000 habitations sur la côte orientale de l’île de Hainan.

Au-delà du fait divers impitoyable qui rappelle que dans ces régions voisines du Pacifiques, la nature est très agressive et meurtrière, on peut s’interroger sur cette île, dont le statut d’autonomie est assez rare en Chine. De fait elle devait concurrencer TaïWam et Hpng-Kong pour attirer la technologie capitalistes et les capitaux du monde entier.

L’île de Hainan est située entre le golfe du Tonkin, à l’ouest, et la mer de Chine méridionale, à une vingtaine de kilomètres du continent chinois. Autrefois rattachée administrativement à la province du Guangdong, Hainan est devenue en 1983 la plus grande zone économique spéciale et, en avril 1988, la plus petite province chinoise (34 300 km2).

Hainan propose des traitements préférentiels et des baux de 70 ans sur les terrains pour faciliter le transfert de technologies et de capitaux étrangers dans l’industrie lourde et l’électronique, dans le but de concurrencer Taiwan.

La capitale provinciale est Haikou, au nord (200.000 hab. en 1990). Un quart de cette île, essentiellement formée de massifs granitiques bordés de coulées basaltiques, est situé au-dessus de 500 mètres d’altitude et culmine au Wuzhishan (1.879 m).

Le climat est quasi tropical au nord et tropical au sud, avec de grandes salines au sud-ouest, à Yinggehai. L’orientation nord-est - sud-est de la chaîne des Limuling détermine l’inégale répartition des précipitations : le centre de la côte est, qui est soumis aux pluies de l’alizé du nord-est, en hiver, ainsi qu’à la mousson et aux pluies de typhons, en été, reçoit en moyenne deux fois plus de précipitations (2 000 mm) que l’extrémité de la côte ouest ; d’où la construction de réservoirs dans les montagnes.

S’ils compensent parfois la sécheresse, les typhons peuvent aussi être très destructeurs. Le 14 septembre 1973, le typhon Marge fit plus de 900 morts et détruisit plus de 150 000 maisons sur la côte est.

Les températures moyennes varient de 18 0C, en janvier, à 30 0C, en juillet. La population, 6,5 millions d’habitants en 1990, est inégalement répartie : constituée surtout de Fujianais, qui vivent sur les côtes nord et nord-est (de 300 à 400 hab./km2), elle compte des minorités ethniques qui vivent dans les montagnes et sur les côtes méridionales (moins de 100 hab./km2). Outre les Li, les plus nombreux, et les Miao, on rencontre des Hui (musulmans) et des Zhuang. Zone stratégique, l’île abrite des bases militaires.

Les cultures tropicales de plaines furent développées par les Japonais, puis, à partir de 1960, par des colons chinois venus d’Asie du Sud-Est. À la fin des années 1980, l’agriculture était surtout pratiquée sur les plateaux, les terrasses du Nord et sur les collines du Sud, grâce à l’importance de la période végétative et de la surface cultivable.

Le paddy (deux, voire trois récoltes annuelles) est la première culture vivrière. Les Li et les Miao pratiquent encore des cultures itinérantes sur brûlis. Les plantations les plus importantes sont les hévéas, les cocotiers, les poivriers et les anacardiers. On a aussi développé les plantations de canne à sucre, de sisal, de café, de cacao, de thé, d’arbres fruitiers tropicaux (généreux jaquiers, bananiers, manguiers, ananas), dont les fruits sont exportés et d’autres palmiers (à huile, aréquiers). On cultive du colza et des légumes en hiver. La pêche et la culture des perles sont également des ressources appréciables.

Hainan dispose d’abondantes réserves minérales. Le gisement de fer de Shiliu, relié au port de Basuo (Dongfang), sur la côte ouest, par la ligne de chemin de fer qui rejoint Sanya, fut mis en valeur par les Japonais au cours de la Seconde Guerre mondiale.

C’est une des plus grandes mines de fer à ciel ouvert de Chine, avec les réserves les plus importantes d’Asie, grâce à des conditions géologiques exceptionnelles (hématite à 63 p. 100 de teneur).

Shiliu produit également du cobalt, de l’uranium et du cuivre. D’autres réserves existent : schistes bitumineux, calcaire, lignite, quartz, bauxite, titane à l’est (plus de 70 p. 100 des réserves chinoises), aluminium, chrome, cuivre, or et terres rares, gisements de pétrole offshore.

La production industrielle a augmenté, en moyenne, de 20 p. 100 par an, de 1983 à 1987, partant, il est vrai, d’un niveau assez bas. Près de 70 p. 100 de cette production sont réalisés par des industries légères de Haikou. Imitant Taiwan, Hainan a aménagé des zones de transformation pour l’exportation à Haikou, Sanya et Yangpu, port franc en eau profonde, qui accueille des bateaux de 10 000 tonnes.

Le développement de l’île est cependant gêné par l’indigence de ses infrastructures et la généralisation de la corruption. Les efforts portent sur l’amélioration des routes, du chemin de fer, l’agrandissement des ports, l’amélioration des télécommunications et la multiplication des vols reliant Haikou et l’aéroport international Fenghuang de Sanya à Hong Kong, à Singapour et au continent.

Le tourisme, prioritaire, a pris son essor grâce aux plages coralliennes de Sanya, dans le Sud, et aux aménagements réalisés par des sociétés de Hong Kong, d’où viennent la majorité des touristes. Mais plus que la déforestation due aux brûlis, c’est l’exploitation des hydrocarbures qui risque de compromettre la beauté des sites touristiques.

La prospérité de l’île dépendra en grande partie de la qualité de la gestion de ses ressources naturelles.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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