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Chroniques du 17 Septembre.
Sommaire
1776
La Naissance de San Francisco.
Cest le 17 septembre 1776, anniversaire du jour où saint François dAssise (Italie) reçut les stigmates, que la première expédition, envoyée sur les rives de la magnifique baie qui pourrait " contenir non seulement la flotte du roi dEspagne, mais celle de tous les États dEurope ", installa un poste militaire. Puis, le 9 octobre, elle fonda la mission Saint-François dAssise.
En 1.848, à la fin de la guerre du Mexique, la ville devient Américaine (par le traité de Guadalupe, entre le Mexique et les E.U.). La découverte de pépites dor lui fit connaître ensuite une ruée vers lor qui va la développer fortement. En 1.906, elle est détruite par un terrible tremblement de terre, mais on la reconstruit quasi sur le même site, malgré les dangers sismiques.
La ville de San Francisco, située en Californie, compte 723.959 habitants au recensement de 1990 et se place au quatorzième rang des villes des États-Unis. Lagglomération de San Francisco-Oakland dépasse les trois millions dhabitants, mais la grande ville traditionnelle de lOuest, celle qui fait encore figure de métropole de la côte pacifique, est largement dépassée par sa rivale méridionale, Los Angeles, dont lagglomération, avec onze millions dhabitants, se classe au deuxième rang, derrière celle de New York.
Pourtant, le prestige de San Francisco et sa réputation de beauté entièrement justifiée continuent à simposer dans le domaine touristique qui compte parmi les principales ressources de la ville. Un pont de 12 Kms (le Golden Gate) relie Oakland à SanFrancisco par-dessus la célèbre baie.
1862
La bataille dAntietam (Maryland) aux E.U. marque un tournant dans la Guerre Civile.
Les succès confédérés avaient fait brutalement prendre conscience au Nord du fait que la guerre civile serait longue et difficile. Lincoln réclama donc un plus grand nombre de volontaires et confia à un jeune général, George B. McClellan, lorganisation et lentraînement des armées de lEst. 9 mois passèrent avant que McClellan ne bougeât.
Puis il frappa à Richmond, alors capitale des confédérés, en transportant ses troupes par mer dans la péninsule située entre les rivières York et James. Il arriva en vue de Richmond, mais fut repoussé au cours de violents combats qui lui causèrent de lourdes pertes.
Cest à Lincoln quincombait la responsabilité de choisir les chefs militaires capables de remporter des victoires. Après léchec de McClellan, Lincoln essaya une série de commandants en chef : John Pope, Ambrose E. Burnside, McClellan à nouveau, Joseph Hooker. Tous subirent de graves défaites, sauf McClellan qui remporta une prétendue victoire à Antietam. Le général Robert E. Lee, chef de larmée confédérée de Virginie, fut obligé de quitter le Maryland et de se retirer en Virginie.
Limportance dAntietam nétait pas seulement militaire. Au début de lété 1862, Lincoln avait décidé de proclamer lémancipation des Noirs. Des membres de son cabinet len dissuadèrent, arguant du fait que, venant après une série de défaites, un tel acte apparaîtrait comme une mesure de désespoir.
Mais la bataille dAntietam, livrée le 17 septembre, pouvait être considérée comme une victoire. Lincoln fit donc sa proclamation le 22 septembre. Même si elle eut des résultats peu concluants, elle donna une nouvelle dimension à la guerre. Jusque-là, il sagissait dune guerre pour reconstituer lUnion ; désormais, ce serait une guerre pour reconstituer lUnion et mettre fin à lesclavage.
1941
Le Shah est mort. Vive le Shah ! Ainsi pourrait-on dire en ce 17 Septembre 1941. Muhammad Reza, fils aîné de Reza Shah prend la relève en Iran.
Muhammad Reza (Riza) est le fils aîné de Reza shah. Élevé à lÉcole des cadets, il reçoit une éducation française et poursuit ses études en Suisse de 1931 à 1936. À son retour en Iran, son père linitie à la vie politique et, tout en fréquentant le collège militaire de Téhéran, il se prépare au rôle dhéritier du trône.
Son père ayant abdiqué en 1941, Muhammad Reza prête serment et devient shah le 17 septembre de la même année. Il annonce aussitôt la redistribution des terres de la Couronne, décrète lamnistie générale de tous les prisonniers politiques et se ménage le soutien de larmée.
La réaction ne tarde pas à se manifester, notamment de la part des forces religieuses hostiles aux réformes. Reza shah reçoit Roosevelt, Churchill et Staline à Téhéran en novembre 1943 et obtient deux que soit respectée lintégrité de lIran.
La guerre finie, il se tourne vers les États-Unis pour contrebalancer la politique des Britanniques et surtout celle des Soviétiques dont il redoute une intervention.
Ayant échappé à plusieurs attentats, notamment en 1949, le shah est convaincu quil est placé sous " protection divine " et quil a une " mission " à accomplir pour son pays.
Il fait alors interdire le Parti communiste iranien (Tudeh) et accomplit son premier voyage aux États-Unis.
De ces derniers il sollicite une aide économique et surtout le renforcement des forces armées de lIran (aviation, armes blindées). Militaire de formation et fidèle aux idées de son père, il estime indispensable, pour gouverner, le soutien de larmée et sen assure le contrôle.
Aussi lorsquen 1952 le Premier ministre Mossadegh sattribue le portefeuille de la Défense nationale et place à la tête de larmée des officiers peu favorables au shah, il se donne les moyens de préparer lavènement de la république. Le shah le laisse agir et, lorsque la situation est devenue critique, il le fait arrêter et rentre triomphalement à Téhéran accompagné de son épouse Soraya.
Il ne laisse plus alors à son cabinet quun rôle de conseiller. Se voulant " despote éclairé ", il intervient directement dans létablissement des programmes de développement économique et des projets de réformes sociales, tenant ses ministres pour responsables devant lui.
Il choisit délibérément de se ranger aux côtés des puissances occidentales et se fait le défenseur dun nationalisme positif opposé à celui de Mossadegh, en ce quil nest pas neutralité passive mais défense des intérêts du pays. Toute atteinte au prestige de la nation (trahison, subversion, démagogie) est vigoureusement réprimée.
Le progrès économique facilité par les revenus pétroliers et la justice sociale figurent parmi ses objectifs principaux. En 1957, il crée lOrganisation de sécurité nationale iranienne et fonde deux partis politiques. Le Parti nationaliste (Melliyun) a pour mission, en tant que parti majoritaire à lAssemblée (Majlis), de soutenir le gouvernement.
Le Parti du peuple (Mardom) figure lopposition et doit se borner aux critiques touchant les affaires intérieures, la politique extérieure ne pouvant être mise en question par qui que ce soit.
En 1958, le shah crée la fondation Pahlavi, qui permet aux ressources de la Couronne dêtre affectées notamment à lamélioration de la santé publique et à lalphabétisation. Il semploie parallèlement à lutter contre la corruption et à appliquer la réforme agraire.
Bien que la naissance (en 1.960) du prince héritier tant attendu que lui donne sa troisième épouse Farah Diba, une Française, lencourage dans sa mission, le shah se heurte à ses propres alliés politiques et ne parvient pas à mettre ses projets en uvre. Or, responsable aux yeux du peuple de tout acte politique, il lui faut agir rapidement, sous peine dêtre renversé.
Aussi déclenche-t-il, en 1962, la " révolution blanche " en procédant " par le haut " aux réformes quil fait approuver, le 27 janvier 1963, par référendum : réforme agraire, nationalisation des forêts, intéressement des ouvriers à la production, création de larmée du savoir, etc.
Ainsi le shah a-t-il le sentiment de travailler efficacement pour son peuple et la nation. Sétant fait de lui-même limage dun héros national, il se consacre shahinshah, cest-à-dire roi des rois, en 1967, à la manière des princes achéménides ou sassanides.
Disposant dune armée puissante et moderne grâce à laide américaine, il peut se donner le rôle de protecteur du golfe Persique. Sil na certes pas renoncé à une politique déquilibre afin de se ménager le concours de toutes les puissances, capitalistes et socialistes, le shah entretient des rapports privilégiés avec les États-Unis.
Sa défiance reste en éveil à légard des Soviétiques, lesquels ont marqué quelque irritation lors du rapprochement de lIran avec la Chine. Au cours du printemps de 1974, le shah a rééquilibré sa diplomatie en mettant fin au gel de ses relations avec lInde. Ce rapprochement a été facilité par le fait que lInde nest pas devenue un satellite de Moscou et que le shah a offert à Indira Gandhi de faciliter lapprovisionnement de son pays en pétrole.
Lessor économique remarquable de lIran a favorisé lapparition de nouvelles couches sociales et dune bourgeoisie daffaires avec laquelle le shah doit compter lorsquelle revendique certaines libertés politiques, parallèlement aux milieux intellectuels. Ayant éliminé les partis dopposition, le shah réagit par des mesures de répression impitoyable, notamment après la découverte, en automne de 1972, dun complot qui le visait en même temps que la famille royale. Il conserve le soutien de larmée et des puissances occidentales, bénéficiant de leurs relations économiques avec lIran, en même temps quelles favorisent son développement.
Mais petit à petit le régime doit affronter une double opposition : celle des mouvements religieux shiites et celle des milieux politiques progressistes. Dès lors, la répression croissante exercée par la redoutable Savak (police politique) alterne avec de timides tentatives de libéralisation sans toutefois que lagitation sociale diminue.
Dans cette lutte contre le régime du shah lopposition religieuse lemporte sur lopposition politique dès 1978 et cest depuis la France où il sest réfugié à Neauphle-le-Château que layatollah Khomeyni dirige la révolution en marche. En fait, pendant le dernier trimestre de 1978, cest lensemble de lactivité économique de lIran qui est paralysée notamment le secteur du pétrole par une vague de grèves sans précédent, tandis que dans tout le pays des manifestations quasi quotidiennes réclament le retour de layatollah Khomeyni.
Nommé chef du gouvernement en décembre 1978, Chahpour Bakhtiyar ne parvient pas à freiner le mouvement en cours, le régime ayant perdu tout soutien à lintérieur à lexception de celui de larmée comme à lextérieur où même les États-Unis se désolidarisent du monarque Pahlavi.
Dès le 16 janvier 1979, le shah et sa famille doivent quitter lIran. Après avoir trouvé refuge en Égypte et dans des pays dAmérique latine, le shah peut gagner les États-Unis en raison de son état de santé qui le conduit à être hospitalisé à New York. Mais, le 4 novembre 1979, les étudiants islamistes investissent lambassade des États-Unis à Téhéran et prennent en otages soixante personnes, exigeant en échange de leur libération lextradition et le procès du shah.
En fait, la question des otages américains déborde rapidement la personne du shah dont la santé ne cesse de décliner. Après avoir regagné lÉgypte, il meurt au Caire en juillet 1980.
1982
Les massacres de Sabra et Chatila horrifient lopinion publique.
Le Liban, à larmée paralysée et au gouvernement sans pouvoir est encore une fois victime, en 1982, des tensions régionales. Les Israéliens, qui ont effectué leur dernier retrait du Sinaï le 25 avril, veulent frapper vite et fort lO.L.P. et larmée syrienne au Liban.
Lopération Paix pour la Galilée débute le 6 juin et engage jusquà 100 000 soldats qui traversent les lignes tenues par la F.I.N.U.L., refoulent quelque 20 000 fidayin vers le nord en lespace de neuf jours, franchissent la ligne des 40 km nord initialement annoncée comme objectif limite par le ministre de la Défense Ariel Sharon et atteignent la capitale, où ils font leur jonction avec les Forces libanaises de Béchir Gemayel.
Dans le Chouf et la Beqaa, les troupes syriennes seffondrent le 11 juin, avec des pertes énormes. Malgré les résolutions 508 (5 juin) et 509 (6 juin) du Conseil de sécurité de lO.N.U., larmée israélienne encercle les quartiers ouest de Beyrouth où sont retranchés le commandement et les combattants de lO.L.P. Le siège est appuyé, du 1er au 12 août, par dintensifs bombardements aériens de la ville, où demeurent plus de 200 000 civils. Le 20, les États-Unis obtiennent un accord de cessez-le-feu comportant lévacuation de lO.L.P. sous la protection de 3 000 Américains, Français et Italiens dune force multinationale.
Le départ vers divers pays arabes de près de 15.000 combattants palestiniens dont le matériel lourd est laissé à larmée libanaise, le repli des Syriens au nord de la Beqaa et la fermeture des bureaux de lO.L.P. constituent une victoire dIsraël au Liban.
Plusieurs centaines de milliers de civils palestiniens restés sur place se trouvent brutalement privés de protection et dencadrement.
Lélection de Béchir Gemayel, considéré unanimement comme lhomme fort du Liban, à la présidence de la République le 23 août, confirme linfluence décisive dIsraël.
Le lendemain de lassassinat du président élu, le 16 septembre, larmée israélienne investit Beyrouth et laisse perpétrer par des unités des Forces libanaises un massacre de la population palestinienne des camps de Sabra et de Chatila (17 sept. 1.982).
Amin Gemayel, qui succède à son frère à la tête de lÉtat le 21 septembre, rappelle alors la Force multinationale à Beyrouth.
Cam.
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écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998
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