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Chroniques du 21 Septembre.

Sommaire

1948

Marcel Cerdan est ce boxeur français qui fut champion du monde des poids moyens en 1948 et en 1949. Il est né en 1.916 à Sidi Bel-Abbès (Algérie) et devint boxeur professionnel à l’âge de dix-sept ans. Il remporta le titre de champion de France des poids moyens en 1938 et celui de champion d’Europe en 1942.

En 1948, sa force de frappe et sa vivacité lui permirent de remporter le Championnat du monde des poids moyens contre le boxeur américain Tony Zale, mais il ne conserva ce titre que huit mois ; il fut battu en 1949 par Jake La Motta dans un combat resté dramatique, car le champion français fut blessé dès le début.

Marcel Cerdan mourut dans un accident d’avion au-dessus des Açores, alors qu’il partait pour les États-Unis pour disputer une revanche contre La Motta. Il avait remporté 119 combats sur les 123 qu’il avait disputés.

Sa liaison avec la chanteuse Édith Piaf, qui fit l’objet d’un film de nombreuses années plus tard (Édith et Marcel, de Claude Lelouch, 1983), contribua à le rendre célèbre, bien qu’il fût déjà le meilleur boxeur français depuis Georges Carpentier.

1972

Mort de Henry de Montherlant.

Romancier et auteur dramatique français qui, dans son célèbre cycle romanesque les Jeunes Filles, mêla humour et intransigeance morale. Issu d’une famille aisée originaire de la Catalogne, Henry Millon de Montherlant est né en 1.896 à Neuilly-sur-Seine. Élevé dans le culte des valeurs aristocratiques, il pousuivit ses études à l’école Sainte-Croix de Neuilly. Très tôt passionné de littérature, il composa, dès 1914, une première pièce de théâtre.

Devenu orphelin l’année suivante, il s’engagea comme soldat et partit pour le front où il fut gravement blessé. Il consacra à cet épisode un poème sombre saluant l’héroïsme des soldats, " Chant funèbre pour les morts de Verdun ", où s’affirmait son admiration pour les valeurs viriles de fraternité et de courage physique.

Grâce à un héritage et à ses premiers droits d’auteur, Montherlant mena, à partir de 1925, une vie errante pendant plusieurs années. Tout en parcourant l’Espagne, l’Afrique du Nord et l’Italie, il composa diverses œuvres où déjà s’exprimaient ses idéaux passéistes et son mépris à l’égard de la modernité, associée pour lui à la décadence.

Parmi les œuvres de cette époque, citons  " les Olympiques " (1924), texte consacré à la célébration du sport et de ses vertus, " les Bestiaires " (1926), récit axé sur la tauromachie, incarnation de son idéal d’élégance, de brutalité et de maîtrise de soi, et la Rose de sable. Ce roman, qui dénonce les abus de la colonisation et fait allusion aux aventures homosexuelles de l’auteur, ne fut publié intégralement qu’en 1968, alors que son audace politique et morale était déjà fortement émoussée.

Revenu en France, Montherlant publia " les Célibataires " (1934), récit sur l’existence de deux gentilshommes déchus, qui fut couronné du Grand Prix de l’Académie française (voir Institut de France). C’est son cycle romanesque en quatre volets " les Jeunes Filles ", 1936 - 1939, qui lui apporta la célébrité. Dans cet ouvrage réputé misogyne, il transposa certaines de ses expériences, en particulier celles de ses fiançailles, qu’il rompit à deux reprises.

Son œuvre fut par la suite essentiellement théâtrale. Exil (1929) et Pasiphaé (1936), la Reine morte (1942), pièce inspirée d’une légende espagnole et qui eut un immense succès. On peut également citer Fils de personne (1943), la Ville dont le prince est un enfant (1951), mais surtout les pièces historiques comme le Maître de Santiago (1947), Port-Royal (1954), Don Juan (1958) ou encore le Cardinal d’Espagne (1960).

Elu à l’Académie française en 1960, Montherlant continua à publier de nombreux écrits tels les romans " Un voyageur solitaire est un diable " (1961), " le Chaos et la Nuit " (1963) ou " Un assassin est mon maître " (1971), mais parmi les œuvres importantes de la fin de sa vie, il faut citer aussi ses " Carnets ".

Alors qu’il commençait à devenir aveugle, Henry de Montherlant choisit de se donner la mort.

1975

Bob Denard, mercenaire Français bien connu, provoque un putsch militaire aux Comores, avec 6 mercenaires.

À partir de 1946, les Comores sont détachées de Madagascar et représentées directement au Parlement français. Le Conseil général devient en 1952 l’Assemblée territoriale avec pouvoir délibératif sur les questions non politiques. La loi-cadre Defferre de 1956 institue un collège électoral unique (Français et musulmans) qui élit une assemblée territoriale siégeant à Moroni, tandis que le Conseil de gouvernement (élu par l’Assemblée) se réunit à Dzaoudzi (Mayotte).

Un régime d’autonomie interne, mis en place en 1961 et élargi en 1968, doit préparer une transition harmonieuse vers l’indépendance. Mais la vie politique comorienne – dominée jusqu’en 1970 par Saïd Mohamed Cheikh, fondateur du " parti vert " – reste très conservatrice et ménage à la fois les hiérarchies féodales et les intérêts coloniaux.

L’exécutif français s’était engagé à ce que l’indépendance intervienne " dans le respect de l’unité de l’archipel " et tous les discours comoriens soulignaient qu’elle devait se produire " dans l’amitié et la coopération avec la France ". Le résultat global du référendum du 22 décembre 1974 donne 95 p. 100 de " oui " à l’indépendance, les " non " ne l’emportant – par 60 p. 100 des suffrages – que dans la seule île de Mayotte.

Le Parlement français, sur proposition du groupe R.P.R. (sans doute mû en partie par des considérations de politique intérieure métropolitaine), refuse d’entériner ce résultat et, par la loi du 3 juillet 1975, soumet la reconnaissance de l’indépendance à l’adoption préalable d’une constitution île par île. Craignant d’être débordé par l’opinion comorienne, le président du gouvernement, Ahmed Abdallah, proclame unilatéralement, le 6 juillet, l’indépendance des Comores, dont il devient le premier chef d’État.

Ce faisant, il apporte une victoire inespérée au Mouvement mahorais qui proclame sa volonté de rester dans le cadre de la légalité française. Le 3 août 1975, un coup d’État porte au pouvoir le prince Jaffar, l’organisateur réel, Ali Soilih, restant au second plan. Le 21 septembre, les mapindruzi  (" révolutionnaires "), encadrés par six mercenaires dont Bob Denard, prennent le contrôle d’Anjouan, capturant Ahmed Abdallah qui sera autorisé, quelques mois plus tard, à quitter les Comores.

En octobre 1975, l’O.N.U. reconnaît l’État comorien dans ses limites coloniales, ce qui provoque l’échec des négociations menées à Paris en vue de conclure un accord transitoire permettant la réintégration à terme de Mayotte. Le 21 novembre, Ali Soilih organise, sur Mayotte, une " marche rose " pacifique, qui échoue, mais amène la France à retirer d’un coup et sans préavis tous les fonctionnaires et agents, laissant tous les services sans techniciens et les lycées sans enseignants. Les Comores sont bien indépendants.

1981.

Indépendance du Bélize.

Ouvert sur la mer des Caraïbes qui baigne sa côte orientale, bordé à l’ouest et au sud par le Guatemala et au nord par le Mexique, l’ancien Honduras britannique a une superficie de 22.965 kilomètres carrés (un peu plus petit que la Belgique) pour une population estimée à 230.000 habitants en 1993 (pour 10 millions à la Belg.)

Relativement faible, celle-ci est loin d’occuper tout ce territoire essentiellement forestier. La ville principale, Belize City (56.130 hab. en 1990), ayant été ravagée par un ouragan et un raz-de-marée en 1961, la capitale a été transférée en 1970 à Belpoman, située à 80 kilomères à l’intérieur des terres.

Le Belize constitue une exception à plus d’un titre dans l’isthme centraméricain : une longue colonisation anglaise, une tranquillité politique et sociale enviable dans une région fortement ébranlée depuis la fin des années 1970, et surtout la particularité d’être à la fois un pays caraïbe et centraméricain.

Caraïbe par sa population majoritairement noire et mulâtre (qui descend d’anciens esclaves), sa langue officielle (l’anglais), son histoire, sa culture, mais aussi centraméricaine par sa situation géographique et la présence croissante d’une population hispanophone.

L’arrivée de nombreux réfugiés salvadoriens et guatémaltèques depuis le début des années 1980 (au moins 10.000) n’a fait qu’accentuer ce processus d’affirmation de la langue espagnole face à l’anglais. C’est aussi un ancien territoire maya, comme en témoignent de nombreuses ruines que le gouvernement bélizéen souhaite utiliser pour développer le tourisme.

Environ 11 p. 100 de la population est amérindienne, se répartissant en trois groupes d’origine maya : les Yucatèques au nord, les Mopan et les Kekchi au sud. Outre les Maya, on y trouve des métis (43,6 p. 100), des créoles (29,8 p. 100), des Garifuna ou Caraïbes noirs (6,7 p. 100) et des Indiens d’Asie (3,5 p. 100).

Véritable mosaïque ethnique, le nouvel État cherche sa voie ; sur le plan intérieur, le grand défi réside dans la construction d’une identité nationale capable d’équilibrer la diversité de ses composantes. Mais sur le plan extérieur, l’autre défi est celui de la normalisation de ses rapports avec le Guatemala qui n’a reconnu son indépendance qu’en 1991, car, pendant plus d’un siècle, celui-ci a revendiqué le territoire de l’ancienne colonie britannique.

En 1990, le Belize devient membre de l’Organisation des États américains (O.E.A.). L’intégration du Belize à la communauté régionale apporte un nouvel équilibre à toute la zone et, surtout, lui permet de participer aux mécanismes d’intégration économique centraméricaine, ce qui favorise son propre développement. Les rapports avec son voisin du Nord se sont considérablement diversifiés, culminant en août 1988 avec l’engagement du Mexique à lui fournir du pétrole dans le cadre de l’accord de San José.

Sur le plan économique, le Belize dépend essentiellement des importations du Royaume-Uni, des États-Unis, du Canada et d’autres pays des Caraïbes. Outre le sucre, la banane, le maïs et le riz, les agrumes, la pêche et les ressources forestières occupent une place importante dans l’économie. Moins de 15 p. 100 des terres cultivables sont exploités.

Mais le Belize cherche surtout à développer ses infrastructures matérielles (routes, ponts), sociales (logements, hôpitaux), éducatives (création d’une université en 1986) et ses industries locales à même de satisfaire la demande de biens de consommation courante.

L’agriculture occupe 50 p. 100 de la population active, contre 15 p. 100 pour l’industrie et 35 p. 100 pour les services. Comme ses partenaires du Caricom (Marché commun des Caraïbes anglophones), le Belize a ressenti très fortement la baisse des prix du sucre, à laquelle s’est ajoutée la réduction par les États-Unis des quotas d’importation en provenance des pays des Caraïbes et d’Amérique centrale.

En 1986, la marijuana est devenue la première culture d’exportation, et le gouvernement a demandé aux États-Unis de l’aider à combattre ce fléau qui a fait du pays une plaque tournante du trafic de stupéfiants en Amérique latine.

Indépendant depuis le 21 septembre 1981, le Bélize, cette démocratie parlementaire membre du Commonwealth (la reine Élizabeth est représentée par un gouverneur général), porte encore les stigmates de la colonisation : dépendance de l’ex-métropole britannique, mentalité d’assistés. Ce pays pauvre possède des potentialités de développement, et les contrastes sociaux sont loin d’y être aussi criants que dans le reste de l’Amérique centrale.

Après avoir occupé le territoire depuis le début du XVIIe siècle, la Grande-Bretagne lui concéda l’indépendance comme elle l’avait fait pour d’autres colonies des Caraïbes, c’est-à-dire sans attendre que celles-ci s’engagent dans une lutte de libération nationale contre la métropole.

Certes, l’idée indépendantiste avait germé depuis les années 1950, notamment sous l’impulsion de George Price, qui domina la vie politique locale pendant vingt-sept ans durant la période coloniale, la période d’autonomie interne accordée en 1964 et au cours des premières années qui suivirent l’émancipation.

Mais il subit une cuisante défaite aux élections du 14 décembre 1984, où son parti, le Parti uni du peuple (P.U.P., People’s United Party), fut largement devancé par son adversaire conservateur, le Parti démocratique uni (U.D.P., United Democratic Party), mené par Manuel Esquivel, Premier ministre.

Mais les élections générales du 4 septembre 1989, c’est le P.U.P. qui l’emporte, et George Price retrouve son poste de Premier ministre. Quatre ans plus tard, l’alternance se poursuit avec la victoire inattendue de l’U.D.P. et le retour au pouvoir de Manuel Esquivel.

Cam.

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Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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