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Chroniques du 22 Septembre.

Sommaire

1588

La défaite de l’Invincible Armada est consommée. L’Angleterre devient la 1ère puissance navale mondiale.

Dans la deuxième moitié du XVI° siècle, les Anglais se sont lancés dans de grandes expéditions de course au moment même où les tentatives françaises d’installation en Amérique tropicale échouaient. C’est, en effet, en 1565 que le pirate anglais John Hawkins pille les Antilles – avec l’aide secrète de la reine Elizabeth. En 1567, accompagné du jeune fils d’un chapelain de la marine, Francis Drake, il échoue dans une tentative pour s’emparer du trésor des Indes, alors que celui-ci traversait le détroit de Panamá. Mais Drake se venge en 1568, s’empare du convoi espagnol et rapporte en Angleterre des richesses considérables.

En 1577, il réalise un exploit encore plus remarquable : il passe dans le Pacifique, par le détroit de Magellan, et surprend la flotte espagnole qui transportait l’or et l’argent du Pérou à Panama. Il rentre par le Pacifique et l’océan Indien, après avoir fait le tour du monde. La reine se rend elle-même à bord de son vaisseau, la Biche d ’or , pour l’armer chevalier. Aux plaintes de l’ambassadeur d’Espagne qui proteste contre les actes de pirateries de Drake, Elizabeth répond : " L’usage de la mer et de l’air est commun à tous, et aucun titre quelconque à l’Océan ne peut appartenir à aucun peuple, ou à aucun particulier étant donné que ni leur nature ni la considération de l’usage public ne permet aucune possession de l’air ou de la mer. "

Un comité de juristes anglais déclare que la bulle du pape qui partageait le monde entre le Portugal et l’Espagne (Traité de Tortesillas) est contraire au droit des gens. Désormais, une lutte décisive pour la maîtrise de l’Atlantique s’engage entre l’Angleterre et l’Espagne.L’Espagne semblait posséder tous les atouts de la victoire : son roi, Philippe II, était monté aussi sur le trône du Portugal ; les flottes des deux pays étaient les plus puissantes du monde.

En 1585, le marquis de Santa Cruz propose à Philippe II d’organiser une importante expédition contre la Grande-Bretagne. Une armée sera débarquée et s’emparera de Londres. Du même coup, les Ibériques élimineront le danger qui, sur mer, menace leurs communications, et rétabliront l’autorité de Philippe II sur les Hollandais protestants, révoltés contre l’Espagne depuis 1572 et qui résistaient surtout grâce à l’appui britannique.

Une immense armada , qualifiée à l’avance d’" invincible ", est organisée : 150 galères de combat, 350 vaisseaux de transport, 100 000 hommes. L’expédition est prête en 1587, mais, avant même de quitter la Péninsule, elle perd 18 navires coulés par Drake en rade de Cadix.

À la mi-mai 1588, l’Invincible Armada quitte ses bases espagnoles et portugaises. Mais, commandée par un homme encore inexpérimenté, le duc de Médina Sidonia, âgé de trente-huit ans, elle manœuvre lentement, et n’arrive à proximité de la Manche qu’à la fin de juillet. Elle y est guettée par les meilleurs corsaires britanniques, Hawkins, Drake, Frobisher, excellents manœuvriers, remarquables canonniers.

Du 22 au 31 juillet, l’Armada éprouve des pertes sérieuses. Après une relâche à Calais et à Dunkerque, les Espagnols sont attaqués par les brûlots anglais qui mettent le désordre dans leurs rangs. Puis une violente tempête chasse les vaisseaux ibériques vers le nord. Beaucoup viennent se briser sur les récifs, d’autres sont pris par les Anglais. Le 22 septembre 1588, le duc de Médina Sidonia rentrait à Santander avec 12 bâtiments. Il fut plus tard rejoint par 55 autres navires. C’est tout ce qui lui restait. Ce désastre marque la fin de la maîtrise des Portugais et des Espagnols dans l’Atlantique, et annule, en fait, la " ligne de marcation ".

Désormais, les Anglais, puis les Français et les Hollandais vont s’installer en Amérique. 

1791

Naissance à Newington dans le Surrey, de Michael Faraday.


Michaël Faraday, 1791 –

Ce physicien et chimiste anglais est surtout connu pour ses découvertes de l'induction électromagnétique et des lois de l'électrolyse, il fut le scientifique le plus en vue de son époque. Son père était forgeron et il n'alla pas à l'école très longtemps. Tout en étant l'apprenti d'un relieur à Londres, il lisait des livres sur des sujets scientifiques et faisait des expérimentations avec l'électricité.

En 1812, il suivit une série de conférences données par le chimiste sir Humphry Davy. Il envoya les notes prises lors de ces conférences à Davy, avec une demande d'emploi. Davy employa Faraday comme assistant dans son laboratoire de chimie à l'Institution royale. En 1813, il emmena Faraday avec lui pour un long voyage dans toute l'Europe. Faraday fut élu à la Royal Society en 1824 et l'année suivante fut nommé directeur du laboratoire de l'Institution royale.

1821 : A la suite de la découverte d'Oersted, il entreprend l'étude de l'électromagnétisme et constate l'action exercée par un aimant sur un courant électrique complétant ainsi les théories élaborées par Ampère par ce moyen il réussit à faire tourner un circuit sous l'action d'aimants permanents donnant le principe du moteur électrique.

1825 : Il deviendra directeur de laboratoire. Il travailla également dans le domaine de laChimie en suivant la direction de Davy. Une étude du chlore incluse par Faraday dans ses recherches aboutit à la découverte de deux nouveaux chlorures de carbone.

Il découvrit aussi le benzène. Faraday fit des analyses approfondies sur de nombreuses variétés de verre optique. Dans une série d'expériences, il réussit à liquéfier de nombreux gaz courants ce qui permettra plus tard l’application de la Cryogénie.

1831 : Il réalise sa découverte la plus importante celle de l'induction électromagnétisme, qui permet la transformation du travail mécanique en énergie électrique et va conduire à la construction des dynamos. En 1833, il succéda à Davy comme professeur de chimie à l'institution et il établit la théorie de l'électrolyse, introduit le nom même du phénomène, ainsi que les thermes d'électrode et d'ions, il en donne les lois qualitatives et quantitatives qui ont conservé son nom. Puis il se consacre à l'électrostatique.

Deux ans plus tard, on lui donna une pension à vie d'un montant de 300 £ par an. Faraday reçut de nombreuses distinctions honorifiques scientifiques, dont la Médaille royale et la médaille Rumford de la Royal Society. 1838 : Il signale le phénomène d'électroluminescence.

En 1843, il vérifie grâce à son cylindre lié à un électroscope, le principe de conservation de l'électricité. Il donne la théorie de l'électrisation par influence montre qu'un conducteur creux (cage de Faraday) forme un écran pour les actions électrostatiques. En 1846, il découvre que l'énergie électrostatique est localisée dans les diélectriques , idée essentiel qui prépare la théorie électromagnétique de Maxwell et peut seule éclaircir les rapports entre l'électricité et les ondes hertziennes; cette découverte lui permet de définir le pouvoir inducteur spécifique des isolants.

On lui proposa aussi la présidence de la Royal Society mais il en refusa l'honneur.

Il meurt en 1.867, couvert d’honneur et avec une renommée internationale.

1792

Le jour de l’an, un 22 Septembre ! L’innovation des sans culotte !

Chez les peuples usant d’un calendrier solaire, le début de l’année a toujours été fixé par pure convention. Ainsi, l’année romaine commençait avec le mois de mars ; Jules César, sur les conseils de Sosigène, avança de trois mois cette date : l’an 709 de Rome (~ 45 des chronologistes, — 44 en notation algébrique des astronomes) commença le 1er janvier, et c’est la date initiale de la réforme julienne , que Rome — et avec elle les nations soumises à sa domination — appliqua pendant 345 ans...

Mais, au fil des siècles, l’année n’a pas commencé partout au 1er janvier, et son début a varié au gré des Églises, des époques et des pays. Pour ne citer d’abord que la France, l’année commençait le 1er mars dans nombre de provinces aux VIe-VIIe siècles ; à Noël au temps de Charlemagne (et en certains lieux, tel Soissons, jusqu’au XIIe s.) ; le jour de Pâques sous les Capétiens, ce qui donnait des années de longueur très variable (usage quasi général aux XIIe-XIIIe s., jusqu’au XVIe dans certaines provinces.

Toutefois, en quelques régions, l’année commençait à date fixe, le 25 mars, jour de l’Annonciation. C’est ainsi qu’on peut lire, dans la Généalogie des rois de France  (1506) de Bouchet : "Charles VIII alla à trépas au chasteau d’Amboise le [samedi] 7 avril 1497 avant Pasques [le 15 avril cette année-là], à compter l’année à la feste de Pasques ainsi qu’on le fait à Paris, et en 1498 à commencer à l’Annonciation de Nostre-Dame ainsi qu’on le fait en Aquitaine."

Ce n’est qu’en 1564 que, par édit de Charles IX, le début de l’année fut obligatoirement fixé en France au 1er janvier ; et les fausses étrennes et "poissons d’avril" sont un lointain souvenir des dates révolues. La République ayant été proclamée le 22 septembre 1792, date qui se trouvait être le jour équinoxial d’automne, le calendrier républicain fixa le début de l’année "au jour civil où tombe l’équinoxe d’automne au méridien de Paris".

En Russie, l’an commençait le 1er septembre ; à compter du règne de Pierre le Grand, il commença le 1er janvier. Quant à l’Angleterre, où l’an débutait le 25 mars, elle n’accepta le 1er janvier qu’avec la réforme grégorienne : l’année anglaise 1751 ne comporta que neuf mois et une semaine ;

1957

Election du sinistre François Duvalier en Haïti.

Quatorze ans de dictature ont fait connaître François Duvalier sur la scène internationale. Né en avril 1909 à Port-au-Prince, le futur président à vie d’Haïti ne fait guère parler de lui dans sa jeunesse : ses années d’études et ses premières activités sont d’ailleurs peu connues. On sait seulement que, devenu médecin, il travaille quelque temps pour la mission sanitaire américaine qui s’efforce de combattre la malaria.

Il devient même ministre de la Santé publique en 1946. Estimé, il se retire du gouvernement quand le président Magloire assume le pouvoir. Mécontente de la gestion de ce dernier, l’armée décide d’intervenir par une manière de "coup d’État électoral", force le président à s’exiler aux États-Unis et organise des élections.

Trois candidats sont en lice et, le 22 septembre 1957, François Duvalier est élu président de la République.

Mais, contrairement aux attentes des militaires, le petit médecin effacé, timide et sans grande personnalité qu’ils pensaient pouvoir aisément manœuvrer se révèle rapidement un homme d’une poigne telle qu’il aura tôt fait de soumettre Haïti à un régime particulièrement répressif.

Autoritaire et mégalomane, François Duvalier assoit son pouvoir sur la terreur qu’inspirent les célèbres "tontons macoutes", milice toute à sa dévotion qu’il a mise sur pied pour contrecarrer l’influence des militaires. Il utilise également avec habileté les croyances populaires et favorise l’emprise du vaudou sur un peuple en grande majorité analphabète.

La "négritude" dont il se réclame à tous vents n’est en réalité qu’une imposture, mais elle le sert dans ses desseins personnels ; il s’appuie en effet sur les Noirs contre les mulâtres.

En 1958, l’état de siège est décrété en Haïti, puis périodiquement reconduit. En 1961, François Duvalier voit son mandat prolongé de cinq ans, puis il se fait, en 1964, simplement proclamer président à vie. Le gouvernement de "Papa Doc" connaît cependant de sérieux démêlés avec la république Dominicaine voisine, avec le Vatican en 1961, à la suite de l’expulsion successive de deux évêques, et même avec les États-Unis, qui suspendent en 1962 leur aide économique à Haïti. Les intrigues et les complots (vrais ou faux) se succèdent en 1968, 1969, 1970 et 1971 : à chaque fois, le dictateur en réchappe, mais ses adversaires sont passés par les armes sans autre forme de procès.

Sentant pourtant sa fin proche après deux attaques cardiaques, un infarctus et une demi-paralysie, "Papa Doc" réussit une ultime manœuvre politique. Le 15 janvier 1971, l’Assemblée nationale l’autorise à nommer son fils Jean-Claude Duvalier comme successeur. François Duvalier meurt en ayant assuré sa succession, mais il laisse derrière lui un pays où le revenu par habitant est l’un des plus bas du monde.

1980

Début de la Guerre Iran – Irak.

Officiellement, la guerre entre l’Irak et l’Iran commence le 22 septembre 1980, lorsque le Conseil de commandement de la révolution (C.C.R.) irakien donne l’ordre à l’armée de " porter des coups décisifs aux objectifs militaires iraniens ". En fait, l’initiative prise par le président Saddam Hussein de s’engager dans une " guerre totale " est la conséquence d’une série fort longue d’incidents frontaliers d’ampleur croissante : suivant un mémorandum officiel irakien, les forces iraniennes auraient commis, du 23 février au 26 juillet 1980, pas moins de " 244 actes de violation de frontières ou d’agression contre l’Irak ", faisant l’objet de 240 notes officielles de protestation de Bagdad à Téhéran.

Le président Saddam Hussein, selon son habitude, aura voulu précéder l’événement et contenir un déferlement de la révolution khomeiniste que ses services de renseignement jugent, à travers plusieurs indices, imminent. Ce faisant, il est sans doute loin de penser que vient de se déclencher la guerre la plus longue et la plus sanglante depuis la Seconde Guerre mondiale.

Cam.

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Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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