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Chroniques du 25 Septembre.

Sommaire

1066

Harold II est le dernier roi anglo-saxon issu des invasions barbares du V° siècle (les Angles et les Saxes).

À la mort, en 1053, de son père Godwin, comte de Wessex et de Kent, Harold est âgé de 30 ans. Il avait reçu le comté d’Est-Anglie en 1044, il devint donc l’homme puissant d’Angleterre. En 1057, il obtint des comtés pour ses trois frères, Tostig, Gyrth et Leofwine et n’eut pour seul rival que Léofric de Mercie. En 1065, faisant droit aux revendications des Northumbriens révoltés contre Tostig, leur comte, Harold donna le comté au souverain de Mercie, et s’aliéna ainsi définitivement Tostig.

Édouard le Confesseur l’aurait désigné, sur son lit de mort, comme héritier du trône, au mépris des promesses qu’il avait faites antérieurement à Guillaume le Bâtard, duc de Normandie. Aussi, quand Harold prit le pouvoir, à la mort d’Édouard (25 janv. 1066), il dut immédiatement faire face aux menaces de Guillaume et d’un autre prétendant, Harald III Hårdråde, roi de Norvège, ainsi qu’à l’hostilité de Tostig.

En mai, Harold mobilisa sa flotte et son armée contre une éventuelle invasion de Guillaume, mais il dut les employer à repousser les attaques de Tostig sur les côtes sud et est d’Angleterre et, en septembre, à court de vivres, fut contraint de les renvoyer. Rien ne s’opposait plus à ce que Guillaume traversât la Manche. Tostig et Harald III joignirent leurs forces et envahirent l’Angleterre, mais ils furent défaits et tués par Harold à Stamford Bridge, dans le Yorkshire, le 25 septembre.

Trois jours plus tard, Guillaume débarquait en Angleterre. Harold l’attaqua près de Hastings. Au cours de la bataille, il fut tué ainsi que Gyrth et Leofwine. Guillaume, devenant Guillaume Ier, monta sur le trône d’Angleterre ; la période anglo-saxonne de l’histoire d’Angleterre se terminait.

1396

Jean Sans Peur est fait prisonnier par les Turcs.

Né en 1.371, fils aîné du duc de Bourgogne Philippe le Hardi et de Marguerite de Flandre, Jean, comte de Nevers, participa à la croisade organisée par Sigismond de Hongrie, fut pris par les Turcs lors du désastre de Nicopolis le 25 septembre 1396 (il y avait si bien combattu qu’il y gagna le surnom de Jean sans Peur) et ne revint en France qu’en 1398. Il devint duc à la mort de son père en avril 1404.

Cet homme de guerre intrépide se révèle alors un politique habile et retors. Réformateur par goût de la saine gestion administrative autant que par démagogie, il eut facilement, pour ses entreprises politiques, l’appui de la bourgeoisie réformatrice et des intellectuels de l’université de Paris. Ces entreprises étaient aussi ambitieuses que mesurées. Aussi les progrès de l’État bourguignon furent-ils rapides sous son règne : il unifia la Franche-Comté en y intégrant la ville de Besançon, il remodela les structures administratives de l’ensemble territorial qu’il gouvernait, et notamment les relations entre le duché proprement dit et les Pays-Bas, il soumit Liège (ma bonne ville de Liège, N.D.L.R.) à un prince-évêque complaisant, il annexa le Tonnerrois, le Boulonnais et la Picardie.

En fait, Jean sans Peur se comporte comme le véritable bâtisseur d’un nouvel État. Mais sa politique demeure nécessairement ambiguë. Prince du sang, l’homme qui s’emploie à fonder le futur "grand-duché d’Occident" n’accepte pas de se désintéresser des affaires du royaume de France.

L’aurait-il voulu, d’ailleurs, qu’il ne l’aurait pu tout à fait : la plus grande part de ses ressources venaient du Trésor royal. Il ne cessa donc de lutter contre son cousin Louis d’Orléans pour la prépondérance au Conseil qui, pendant la maladie de Charles VI, gouvernait en réalité le royaume.

C’est pour n’être pas évincé du pouvoir et de ses profits que Jean sans Peur menaça Paris en 1405, fit assassiner le duc d’Orléans en 1407 et, à partir de 1408, soutint un combat acharné contre les partisans de son adversaire, que menait le comte d’Armagnac.

Le duc de Bourgogne soutint le mouvement réformateur qui s’était particulièrement manifesté lors de la réunion des états généraux de janvier 1413 ; il se trouva, par là, compromis avec les émeutiers que dirigeaient quelques bouchers parisiens et l’écorcheur Caboche (lisez les Chroniques du 5 Septembre 1.413 sur la " Caboche ").

Son louvoiement lui aliéna nombre de ses partisans. Il dut donc s’enfuir lors de la réaction des bourgeois modérés en août 1413. Mais, après cinq ans de domination armagnacque, Paris fut de nouveau occupé par les Bourguignons en 1418 et le duc crut pouvoir, à la faveur de la folie du roi, gouverner seul le royaume. Finassant avec les Anglais, il les avait laissé écraser les Armagnacs à Azincourt.

Mais la trop rapide et trop nette victoire de Henri V changeait les données du problème : Jean sans Peur n’avait nulle envie de se retrouver le vassal d’un roi anglais ; il tenta donc de se réconcilier avec le dauphin Charles. C’est alors que quelques Armagnacs l’assassinèrent tandis qu’il avait, sur le pont de Montereau, une entrevue avec le futur Charles VII.

Geste désastreux : pour venger son père, le nouveau duc de Bourgogne, Philippe le Bon, nouera aussitôt avec les Anglais l’alliance en bonne et due forme à laquelle répugnait Jean sans Peur.

1493

1 an après son premier voyage aux " Indes ", Colomb qui n’a pas conscience d’avoir découvert un nouveau continent, repart à la tête d’une deuxième expédition vers les " Indes ".

C’est une expression relativement récente que celle d’" Amérique espagnole " pour désigner les domaines de la couronne de Castille dans le Nouveau Monde. Les Espagnols eux-mêmes n’ont longtemps parlé, officiellement, que des " Indes, îles et terres fermes de la mer Océane " (Indias , islas y tierra firme del mar Oceano ), plus simplement des " Indes occidentales ", ou des " Indes " tout court.

Il ne s’agit pas là d’une simple curiosité de vocabulaire. Les Indes ne constituent pas une colonie de l’Espagne mais un ensemble de " nouveaux royaumes ", égaux en principe aux royaumes péninsulaires. Le même souverain est roi des Indes, comme il est roi des Espagnes (rex Hispaniarum , rex Indiarum ) et les habitants des Indes sont ses libres " vassaux " (vasallos de los reinos de las Indias ). L’empire pluraliste des Habsbourg d’Espagne n’est pas fondé sur l’inégalité du " pacte colonial ".

L’usage de plus en plus fréquent des termes " Amérique " et " américain " à partir du milieu du XVIIIe siècle coïncide avec un changement de perspectives. Pour l’administration de plus en plus centraliste des Bourbons d’Espagne, influencée sans doute par les conceptions anglaises et françaises, l’Amérique devient avant tout une colonie dont les intérêts sont subordonnés à ceux de la métropole.

Pour les Blancs nés aux Indes, ou créoles (criollos ), proclamer leur qualité d’Américains – ainsi dans un texte célèbre de 1775 : " Defensa de los Americanos "  – c’est affirmer leur appartenance à une communauté radicalement différente de la société espagnole.

Le caractère le plus original de la colonisation espagnole du Nouveau Monde est sans doute sa durée et son action en profondeur. L’histoire des Indes occidentales commence avec le deuxième voyage de Christophe Colomb, car le premier serait resté un exploit maritime sans conséquence, ou une simple aventure commerciale, si la politique de l’État castillan et, plus encore, l’action collective de la nation n’avaient abouti à fonder, dans le sillage du découvreur, de nouvelles Espagnes au-delà des mers.

Le voyage des trois caravelles (la Pinta, la Nina et la Santa Maria) de 1492 est un coup d’audace servi par un hasard heureux. Avec l’expédition qui lève l’ancre le 25 septembre 1493 – quinze cents hommes, sur dix-sept navires qui emportent aussi des chevaux, des semences, des plants, des outils, tout l’héritage en somme de l’Ancien Monde – commence vraiment la colonisation de terres dont on ignore encore qu’elles sont, non pas les rivages orientaux de l’Asie, mais bien le seuil d’un nouveau continent, que la bulle pontificale " Inter caetera "  (1493) puis le traité de Tordesillas avec le Portugal (1494) réservaient désormais à l’expansion castillane.

C’est l’entreprise la plus grandiose et la plus originale qu’un peuple d’Occident ait jamais menée outre-mer ; celle aussi qui a laissé le plus durable héritage

1849

Johann Strauss meurt à Vienne, le 25 septembre 1849. Il est âgé de 45 ans, mais quelle œuvre il laisse à la postérité !

La famille Strauss, Viennoise (Autriche) d’origine, compte parmi les plus généreux compositeurs de tous les temps. Les personnalités les plus marquantes furent Johann Strauss et son fils.

Johann Strauss père est né en 1804 à Vienne. Après des études musicales où son père, déjà musicien le poussa et l’aida sans compter, il devint second chef, en 1824, de l'orchestre dirigé par le compositeur autrichien Joseph Lanner.

Strauss créa son propre orchestre en 1825, avec lequel il fit des tournées en Europe, popularisant la valse. Il composa cinquante-deux valses, ainsi que bon nombre de polkas, galops, quadrilles et marches. L'une de ses valses les plus connues est intitulée  " Lorelei-Rhein-Klange ".

Son fils, Johann Strauss, est aussi né à Vienne en 1825. Il se produisit pour la première fois à la tête de son propre orchestre à l'âge de dix-neuf ans. Après la mort de son père, il fusionna la formation de ce dernier avec la sienne.

Il effectua de multiples tournées en Europe, ainsi qu'une aux États-Unis en 1876, au cours desquelles il interprétait sa propre musique de danse, en particulier des valses. Il composa des valses très célèbres comme " le Beau Danube bleu " (1867), " Histoires de la forêt viennoise " (1868), " la Valse des fleurs " (1878) et " Voix du printemps " (1881). Entre 1871 et 1897, il écrivit seize opérettes pour les théâtres de Vienne dont les plus connues sont " Die Fledermaus " (la Chauve-Souris, 1874) et " Der Zigeunerbaron " (le Baron tsigane, 1885).

Ses deux frères, Josef Strauss et Eduard Strauss, le remplacèrent souvent à la tête de son orchestre et composèrent de nombreuses danses.

Cam.

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Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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