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Chroniques du 29 Septembre.

Aujourd’hui, vous découvrirez avec intérêt comment …

 

49 A.C.N.

Pompée est ce général et homme d’État romain qui, au même titre que César et Alexandre le Grand, figure dans la Vie des hommes illustres  de Plutarque.

Héros malheureux de la guerre civile qui devait mettre un terme à la République romaine, concurrent malchanceux de César, Pompée est le représentant le plus illustre du parti sénatorial qui refuse la déchéance d’un régime dont Rome a su tirer gloire et profit.

Il sert dans l’armée au cours de la guerre sociale en ~ 89. Sa carrière est marquée pendant longtemps par la chance et l’audace.

Il est le premier dans l’histoire de la Rome antique à lever de lui-même une armée de trois légions pour venir en aide à Sylla.

Il est le premier à avoir été salué du titre d’imperator , qui n’était jusqu’alors porté que par des généraux ayant exercé un commandement en chef.

Il est le seul Romain en qui le soupçonneux Sylla ait confiance au point de lui décerner le titre de Magnus  (Grand) après ses succès sur les partisans de Marius en Sicile, en Cisalpine, en Afrique, puis en Italie et en Espagne.

Il achève ensuite la guerre contre Sertorius, met un terme, dans un bain de sang et par la crucifixion de six mille esclaves, à la révolte de Spartacus. Pompée a un secret : il entreprend toujours les guerres à demi terminées par d’autres et s’octroie le succès final, étouffant du même coup le renom des généraux qui y ont contribué.

En ~ 70, le voici donc sur la voie triomphale qui mène au Capitole et revêtu de la dignité consulaire. Pourtant, il trouve en face de lui le riche et ambitieux Crassus. Il rompt alors avec le parti aristocratique et devient un héros populaire que ses victoires ont rendu presque légendaire.

Menant une habile politique de bascule, il rend aux tribuns tous les pouvoirs que Sylla leur avait enlevés et confie aux chevaliers, représentants de la bourgeoisie d’affaires, la puissance judiciaire. Il se constitue ainsi une clientèle électorale puissante.

La faveur dont il jouit lui permet de recevoir le commandement de la guerre contre les pirates de la Méditerranée et des moyens militaires considérables.

En ~ 67, grâce à sa célérité, la Méditerranée devient une mer pacifique, la Mare nostrum des Romains. Adulé, presque idolâtré, il est chargé en ~ 66 d’écraser l’armée de Mithridate déjà fort malmenée par Lucullus : une fois encore, il retire pour lui seul le bénéfice de la victoire.

La mort inattendue de Mithridate parachève l’extraordinaire chance que Pompée sait saisir. Rentré à Brindisis, il licencie sur-le-champ son armée et se rend aussitôt à Rome en janvier 61 (A.C.N.).

Cependant, le Sénat romain se méfie de ce général trop populaire et refuse de ratifier les actes de son proconsulat en Asie. On lui accorde, certes, le triomphe, mais seulement les 28 et 29 septembre ~ 61, après huit mois d’attente.

Pompée cherche alors des alliés et les trouve en la personne de Crassus et de César. Tous trois forment le premier triumvirat ; ils renouvellent cette alliance en ~ 56 et se partageront alors le monde romain. L’Afrique et l’Espagne échoient à Pompée, l’Asie à Crassus et la conquête de la Gaule à César.

Pendant dix ans, Pompée tente de conserver une influence politique à Rome, et la mort de Crassus à Carrhes, en ~ 53, laisse face à face Pompée et César.

C’est en vain que Pompée cherche l’alliance du parti sénatorial livré aux factions et prétend, avec une folle présomption, qu’"il n’aurait qu’à frapper l’Italie du pied pour en faire sortir des légions" ; la rupture est consommée lorsque César franchit le Rubicon en ~ 49.

Pompée court de défaites en désastres et commet l’erreur de passer en Grèce.

Il est vaincu définitivement à Pharsale en 48 (A.C.N.), et fait voile vers l’Égypte.

Le 29 septembre 49 il y  est assassiné par le roi Ptolémée XII, frère et amant de Cléopâtre.

Sa tête tranchée est portée à César, lorsque celui-ci arrive en Égypte, et le dictateur aurait versé quelques larmes sur le sort de celui dont il n’avait plus rien à craindre.

L’historien et moraliste Paterculus a tracé de Pompée un portrait moral flatteur et sans doute proche de la vérité. Il a insisté sur sa majesté, sur la sincérité de ses sentiments amicaux, sur sa faculté de ne jamais outrepasser ses droits légitimes, mais il a bien montré que "son orgueil ne lui permettait pas de souffrir un égal dans une cité libre et maîtresse du monde où l’égalité était de droit entre tous les citoyens".

1902

Emile Zola, qui a réussi à faire réviser le procès de Dreyfuss, meurt, probablement assassiné !

Dans une partie de son œuvre, peu connue et composée de deux cycles romanesques distincts : " les Trois Villes " (" Lourdes ", 1894; " Rome ", 1896; " Paris ", 1898) et " les Quatre Évangiles " (" Fécondité ", 1899; " Travail ", 1901; " Vérité ", 1903; et " Justice " qui resta inachevé), Zola, romancier déjà célèbre, avait voulu se faire prophète et prêcheur.

Ces ouvrages sont généralement délaissés par les critiques qui insistent plutôt sur l'engagement du romancier lors de l'affaire Dreyfus. Cet épisode vient parfaire en quelque sorte la figure que Zola laisse à la postérité, l'audace littéraire étant complétée par le courage politique.

Convaincu de l'innocence de Dreyfus, l'écrivain prit position avec véhémence contre ses détracteurs, non sans se mettre lui-même dans une position très délicate vis-à-vis des autorités et de l'opinion. Dans un premier article paru le 5 décembre 1897 dans le Figaro et intitulé "Procès-verbal", il condamna l'antisémitisme, puis, dans un deuxième temps, publia dans l'Aurore sa célèbre lettre ouverte adressée au président de la République, Félix Faure, "J'accuse".

Condamné pour diffamation à un an de prison et à 3.000 francs d'amende, Zola dut s'exiler onze mois en Angleterre. Il ne fut gracié et réhabilité dans sa qualité de citoyen que lorsque l'innocence de Dreyfus fut enfin démontrée. C’est à dire après 1.906, il était déjà mort depuis 4 ans.

Mort asphyxié dans son appartement le 29 septembre 1902 dans des circonstances mal élucidées, Zola fut inhumé à Montmartre ; une foule immense assista à la mise en terre.

Le chanteur Yves DUTEIL, que nos amis Québécois doivent connaître, est le petit neveu de Dreyfus, son dernier disque souligne avec tendresse et profondeur l’innocence mais aussi le drame de leur vie.

1913

Mort du diesel ? Non, mort de Rudolf Diesel ! ! !

Rudolf Christian Karl Diesel naît en 1858.

Après avoir étudié en Angleterre, et fréquenté l’École polytechnique de Munich, Diesel appliqua sa formation d’ingénieur à l’étude et la conception de machines thermiques.

Il s’intéressa tout d’abord à la combustion à pression ou température constante des sous-produits lourds du pétrole. Puis il porta son attention sur les cycles thermodynamiques à quatre temps : aspiration d’air, compression entraînant une forte hausse de la température, combustion de l’hydrocarbure injecté et détente, et enfin évacuation des gaz (principe des Moteurs à combustion interne).

Ses recherches le conduisirent à fabriquer le premier moteur Diesel en 1897, en utilisant du fuel comme carburant. Offrant un excellent rendement, ce moteur se développa rapidement, intéressant notamment la marine.

En récompense de ses travaux, Diesel reçut en 1900 la médaille d’or de l’Exposition universelle de Paris.

Il se noya en 1913, lors d’une traversée de la Manche à bord du Dresden

1938

Hitler signe les " Accords de Munich ".

Avec le rattachement au Reich des trois millions d’Allemands des Sudètes, les accords de Munich du 29 septembre 1938 marquent une étape décisive dans le programme d’expansion de l’Allemagne nazie.

Avant l’Anschluss, les revendications de ces derniers ne portaient que sur un degré plus large d’autonomie. Mais, le 24 avril 1938, un congrès des Allemands des Sudètes présidé par Henlein réclame la création d’un État national sudète en accord avec Berlin, et la presse allemande déchaîne une violente campagne contre Prague.

Le problème tchèque était posé. L’unité de la Tchécoslovaquie était garantie par deux traités avec la France, les traités de 1924 et de Locarno en 1925, prévoyant une aide immédiate en cas d’attaque allemande, et par un traité avec l’U.R.S.S. (1935), subordonné à l’exécution par la France de ses engagements.

La Grande-Bretagne, qui n’était pas liée par un traité avec la Tchécoslovaquie, tenta par l’intermédiaire de Chamberlain une politique de conciliation, d’"apaisement", qui se traduisit par l’envoi de lord Runciman en août 1938 comme médiateur entre Henlein et Prague.

Le 5 septembre, le gouvernement tchécoslovaque accepte la plupart des revendications sudètes. Néanmoins, de violents incidents éclatent, visiblement dirigés de Berlin. Le 12 septembre, à Nuremberg, Hitler prononce un discours très violent contre Prague.

En France, le gouvernement Daladier, qui a succédé au Front populaire, n’a pas de majorité assez cohérente pour imposer sa politique. Il avait proclamé qu’il tiendrait ses engagements, mais Georges Bonnet, le nouveau ministre des Affaires étrangères, était partisan d’une conciliation et soutenu en cela par une grande partie de l’opinion, travaillée par le pacifisme de gauche, horrifiée à la perspective d’une hécatombe semblable à celle de 1914-1918 et encouragée par l’attitude "prudente" de la Grande-Bretagne.

L’U.R.S.S., sans frontière commune avec la Tchécoslovaquie, exigeait pour intervenir le libre passage de ses troupes par la Pologne ou, éventuellement, par la Roumanie, et ces deux pays opposaient un refus. D’ailleurs, on savait l’Armée rouge très affaiblie par les purges staliniennes et on disait même que l’U.R.S.S. verrait sans déplaisir une guerre entre l’Allemagne et les démocraties occidentales dont elle profiterait pour tirer les marrons du feu. Enfin, en France comme en Angleterre, on chuchotait que Hitler bluffait.

C’est dans une telle conjoncture que, le 15 septembre, Chamberlain rencontre Hitler à Berchtesgaden et, devant la mise en demeure de celui-ci, accepte le principe de l’annexion des Sudètes par l’Allemagne.

Les Français sont plus hésitants ; mais, devant le pessimisme d’une partie des chefs militaires, Daladier et Bonnet tombent d’accord avec Londres pour conseiller aux Tchécoslovaques, le 19 septembre, d’accepter l’annexion et pour les avertir, le 21, qu’en cas de résistance ils ne seraient pas soutenus (il semble prouvé que cet avertissement fut envoyé à la demande du gouvernement tchécoslovaque, lui-même divisé et hésitant, pour convaincre son opinion qu’il fallait céder).

Mais, lors d’une nouvelle entrevue avec Chamberlain, le 22 septembre à Godesberg, Hitler accroît encore ses exigences et menace d’envahir la Tchécoslovaquie le 1er octobre.

La crise atteint son point culminant le 27 septembre (mobilisation en France). Le 28, Chamberlain propose une conférence ; Hitler, sur le conseil de Mussolini, accepte.

Le 29 septembre à Munich, Hitler, Daladier, Chamberlain et Mussolini signent un accord plaçant les Tchèques devant le fait accompli : 85 000 kilomètres carrés du territoire sont rattachés à l’Allemagne et 3.100.000 Sudètes sont incorporés ; les nouvelles frontières de la Tchécoslovaquie sont garanties.

L’annonce de cet accord déchaîne l’enthousiasme en France et en Angleterre : le spectre de la guerre s’éloigne. Chamberlain comme Daladier sont accueillis en triomphateurs. Pourtant, l’opinion s’est divisée en munichois et antimunichois.

Léon Blum écrit : "Il n’y a pas une femme, pas un homme en France pour refuser à MM. Neville Chamberlain et Édouard Daladier leur juste tribut de gratitude", et il est suivi par l’extrême droite, qui ne veut pas mourir pour le prosoviétique Benès, une partie des radicaux et des socialistes, tandis que l’autre partie partage l’opinion des "centristes" comme Paul Reynaud ou des communistes qui refusent un accord d’où l’U.R.S.S. a été écartée.

En Grande-Bretagne, Churchill a pris la tête d’une partie des conservateurs pour dénoncer à la fois le traité et la mollesse française.

Tandis que, de leur côté, les nations d’Europe centrale se déchiraient ou profitaient de la crise pour prélever leur part de la Tchécoslovaquie dépecée, celle-ci disparaissait de la carte le 15 mars 1939, occupée militairement par les troupes de Hitler qui montrait quel cas il faisait de l’accord de Munich.

Celui-ci devenait le symbole dérisoire de l’impuissance des démocraties parlementaires devant la montée des périls.

Cam.

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Dernière modification le 04/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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