Mois d'Octobre / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 2 Octobre.

Sommaire

1535

Jacques Cartier découvre le " Mons Realis " sur lequel 107 ans plus tard, Paul de Chomedey de Maison-Neuve fondera la " Ville-Marie ", la future Montreal.

Cet explorateur et navigateur français est né à Saint-Malo, en 1491. Choisi par le roi de France, François Ier, pour diriger une expédition à la recherche d'un passage nord-ouest vers la Chine (Cathay), il quitta Saint-Malo avec deux navires en avril 1534. J’en ai parlé à cette époque (cfr Chroniques ad hoc).

Il arriva en vue de Terre-Neuve au bout de vingt jours et, passant par le détroit de Belle-Isle, entre Terre-Neuve et le Labrador, il longea la côte ouest de Terre-Neuve vers le sud et fit le tour complet du golfe du Saint-Laurent.

Au cours de ce voyage, il arriva en vue de l'île du Prince-Édouard et de la côte du Nouveau-Brunswick, entra dans une baie qu'il nomma la baie des Chaleurs, toucha terre sur la presqu'île de Gaspé et traversa l'estuaire du Saint-Laurent.

La plupart des revendications françaises sur le Canada se fondèrent sur les explorations de Cartier.

Repartant sur l'ordre du roi François Ier, en 1535, Cartier traversa pour la deuxième fois Belle-Isle, puis remonta le fleuve, auquel il donna à cette occasion le nom de Saint-Laurent, jusqu'au village indien de Stadaconé, où commence le Québec actuel. Ensuite, il continua en amont du fleuve jusqu'au village indien de Hochelaga et escalada la colline située derrière le village pour voir l'Ottawa et les rapides de Lachine. Cartier appela la colline mont Réal (mont Royal), d'où dérive le nom de la ville de Montréal.

Après avoir passé l'hiver à Stadaconé, Cartier repartit pour la France par une route au sud de Terre-Neuve et fut le premier à emprunter le détroit aujourd'hui appelé le détroit de Cabot.

Partant pour son troisième voyage en 1541, Cartier repartit à nouveau vers le Saint-Laurent, remontant cette fois jusqu'aux rapides de Lachine. Son objectif était la fondation d'une colonie au Canada, mais la mission fut un échec.

L'année suivante, il retourna en France. Il s'installa à Saint-Malo et rédigea un compte rendu de ses expéditions qui fut publié en 1545. Il meurt en 1557.

1920

Georges Carpentier remporte le championnat du monde des mi-lourds en s’imposant par K.O face à l’américain Battling Levinski.

Né en 1.894 à Liévin-lès-Lens, Georges Carpentier amorça sa carrière à treize ans, fut champion de France des poids welters à dix-sept ans puis, quelques mois plus tard, champion d’Europe de cette catégorie. À dix-neuf ans, il devint champion d’Europe des poids lourds en battant par K.-O. à la quatorzième reprise l’Anglais Bombardier Wells auquel il rendait douze kilos.

Sa carrière ayant été interrompue par la guerre de 1914-1918, il remporte le titre de champion du monde des poids mi-lourds le 2 octobre 1920 contre l’Américain Battling Levinski.

C’est le 2 juillet 1921 à New Jersey qu’il vécut le moment le plus important de sa vie sportive en échouant devant Jack Dempsey dans sa tentative pour conquérir le titre mondial des poids lourds (il fut mis K.-O. à la quatrième reprise). Sa défaite le 26 septembre 1922 devant le Sénégalais Battling Sikki, auquel il abandonna tous ses titres, fut le prélude à une rapide retraite.

Georges Charpentier a un prestigieux palmarès : 106 combats dont 96 victoires (51 avant la limite), 5 matches nuls et 15 défaites (8 avant la limite). Avec les titres de champion d’Europe et de champion du monde, ce palmarès témoigne de son exceptionnel talent.

Pour ce boxeur d’exception, le K.-O. était la conclusion naturelle d’un combat rationnellement mené. Georges Carpentier devait son efficacité à la vitesse avec laquelle il portait ses coups, d’une exemplaire précision.

1935

Le " Duce ", Mussolini, déclare la guerre à la Somalie.

En 1.932, Mussolini qui avait jusque là essayé de coopérer avec le Négus en Ethiopie, change de politique.

Résolu désormais à la conquête, il la prépare diplomatiquement et militairement. Diplomatiquement, il renforce les liens avec l’Angleterre mais surtout se rapproche de la France. Le voyage de Laval à Rome lève les dernières difficultés le 7 janvier 1935. L’entente franco-italienne devient un élément essentiel de la diplomatie des deux pays. En fait, les accords ambigus, en partie secrets, laissent surtout à Mussolini " les mains libres pour l’aventure éthiopienne ".

Militairement, les préparatifs d’infrastructure pour l’offensive ont commencé en Érythrée et en Somalie en 1933, et les premières concentrations de troupes et de matériels ont été effectuées dans l’hiver de 1934-1935. La volonté de guerre est certaine. Un incident frontalier en Somalie (Oual-Oual) en fournit le prétexte en décembre 1934. Les causes profondes du conflit sont locales (l’opposition du négus à la coopération italienne), nationales (la volonté d’action du fascisme) et européennes (l’ambiguïté de la position de la France et la faiblesse de la Société des nations).

Le 2 octobre 1935, Mussolini annonce la guerre. Le conflit se déroule sur un double front militaire et diplomatique. Les espoirs mussoliniens de neutralité plus ou moins bienveillante de la part des puissances se dissipent rapidement. Dès le 6 octobre, le comité des Six de la Société des nations déclare l’Italie en rupture de pacte et, le 10 octobre, l’Assemblée condamne l’Italie et adopte le principe de sanctions économiques qui entreront en vigueur le 18 novembre. Les tentatives de compromis de l’Angleterre et de la France (Hoare-Laval) échouent en décembre. L’Italie, isolée, ne peut compter en Europe que sur une Allemagne dont elle redoutait pourtant les ambitions.

L’opinion publique italienne ressent comme une injustice les mesures de la S.D.N., la célérité de leur adoption. Ce traitement qu’elle juge discriminatoire la rassemble autour du régime dans un vaste effort national. Celui-ci va permettre de triompher de sanctions mollement appliquées ou contournées.

Les opérations militaires, après s’être embourbées à l’automne, s’accélèrent en février 1936. Le 5 mai, les troupes italiennes font leur entrée à Addis-Abeba. Le 9 mai, le roi d’Italie annexe l’Éthiopie et adopte le titre de " roi d’Italie et empereur d’Éthiopie ". Un rêve vieux d’un demi-siècle était réalisé.

1958

La Guinée devient indépendante.

Petit pays de 245.857 kms², la Guinée s’étend en arc de cercle depuis l’océan Atlantique. Elle est entourée par la Guinée-Bissau, le Sénégal, le Mali, la Côte-d’Ivoire, le Liberia et la Sierra Leone.

Création artificielle surgie de la compétition entre les deux principales puissances coloniales, France et Grande-Bretagne, elle regroupe des régions naturelles bien différenciées et largement complémentaires, dont les caractéristiques géographiques et humaines constituent une sorte de microcosme de l’Afrique de l’Ouest.

Peuplé de 5.700.000 habitants (en 1990), le nouvel État, devenu indépendant le 2 octobre 1958, s’est lancé d’abord dans une " révolution " qui se voulait exemplaire sous la direction de son " responsable suprême ", Ahmed Sékou Touré, qui domina la vie politique de 1945 à 1984.

Président de la République, secrétaire général du parti unique, de fait inamovible, Sékou Touré avait organisé un régime politique quasi sans équivalent, le parti-État, qui ne lui survécut pas. Les militaires sont désormais à la tête d’une IIe République.

Objet d’admiration pour avoir été la première colonie française à prendre son indépendance sans guerre de libération et pour s’être faite promotrice, avec le Ghana, de l’unité africaine, la Guinée a provoqué maints jugements contradictoires et les plus expresses réserves par sa politique intérieure et extérieure, surtout depuis 1965.

Classé parmi les plus pauvres de la planète, le pays recèle pourtant des richesses minières considérables. Pendant trois décennies et demie, son régime politique – sous Sékou Touré et depuis lors – n’a pas réussi à améliorer de manière appréciable les conditions de vie de sa population, dont une grande partie demeure expatriée pour des raisons tant politiques qu’économiques.

Prônant d’abord une révolution " non capitaliste " puis, depuis dix ans, le libéralisme économique, il s’efforce d’exploiter le sous-sol avec le concours intéressé des puissances capitalistes et socialistes. Le défi majeur demeure : utiliser au mieux l’important pactole procuré par l’exploitation des mines pour que la Guinée voie son économie décoller et le sort de ses habitants s’améliorer, tout en respectant les droits fondamentaux de la personne humaine.

En 1992, la Guinée était classée par le Programme des Nations unies pour le développement (P.N.U.D.) au dernier rang de tous les pays, au regard de l’indicateur composite de développement humain (espérance de vie, éducation, revenu).

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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