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Chroniques du 5 Octobre.

Sommaire :

1285

Mort de Philippe III.

Philippe III le Hardi (1245-1285), roi de France (1270-1285), qui poursuivit la politique d’expansion territoriale de ses prédécesseurs et mena, sans succès, la "!croisade d’Aragon!".

Fils du roi Louis IX et de Marguerite de Provence, Philippe III, prince pieux, mais effacé et influençable, avait quinze ans lorsqu’il fut proclamé héritier du trône, après la mort de son frère aîné Louis. Ayant suivi son père à la croisade, il assista à la mort de ce dernier (25 août 1270) et, très affecté, laissa son oncle Charles d’Anjou négocier une paix honorable avec l’émir de Tunis, tandis que les croisés faisaient route vers la France. Sur le chemin du retour, Philippe III perdit sa première épouse, Isabelle d’Aragon, victime d’une chute de cheval.

Sacré le 15 août 1270, il laissa d’abord gouverner son favori, Pierre de La Brosse, qu’appuyait la reine mère, Marguerite de Provence. Peu de temps après son accession au trône, la mort de son oncle, Alphonse de Poitiers, sans héritier, lui permit d’annexer au domaine royal le Poitou, l’Auvergne, le nord de la Saintonge, l’Aunis, l’Agenais et le comté de Toulouse, au prix d’une courte guerre avec le comte de Foix, qui fut vaincu en 1272.

Au mois d’août 1274, il épousa en secondes noces Marie de Brabant, qui devait exercer une grande influence sur lui. Brillante et cultivée, la nouvelle reine sut donner à la cour un éclat qui tranchait avec l’austérité prévalant au temps de Saint Louis.

Opposée au parti anglais qui entourait la reine mère, ainsi qu’à la place prise par le favori royal, elle réussit, en 1278, à faire accuser ce dernier d’empoisonnement et à le faire condamner au gibet. Mathieu de Vendôme, grand administrateur qui avait fidèlement servi Louis IX, fut alors investi de la faveur royale, tandis que le roi déléguait de plus en plus ses pouvoirs à ses conseillers.

Malgré l’abandon du Comtat Venaissin au pape Grégoire X (1274) et la cession, au traité d’Amiens (1279), d’une partie de l’Agenais au roi d’Angleterre Édouard Ier, l’expansion territoriale du royaume se poursuivit : le domaine royal s’agrandit du comté de Nemours (acheté en 1274), ainsi que du Perche et du comté d’Alençon, héritage du frère du roi, Pierre, mort en 1283. Enfin, le comté de Chartres fut acquis en 1284.

Le roi dut aussi intervenir à l’extérieur du royaume. Protégeant sa cousine Blanche d’Artois, veuve d’Henri Ier de Navarre, il devint le tuteur de sa fille Jeanne, qu’il fiança à son second fils, le futur Philippe le Bel. En Castille, il apporta son soutien à sa sœur Blanche, veuve de Ferdinand de La Cerda, fils d’Alphonse X de Castille, et à ses neveux, dépouillés par leur oncle Sanche IV.

Dans le même temps, il s’opposa à son beau-frère, Pierre III d’Aragon, qui contestait en Sicile les droits de son oncle Charles Ier d’Anjou. Après les Vêpres siciliennes, qui contraignirent les troupes de Charles Ier et de Philippe III à évacuer l’île, Pierre III se fit proclamer roi. Mais il fut excommunié par le pape Martin IV, qui le dépouilla et donna son royaume à Philippe, fils du roi de France, auquel fut finalement préféré Charles de Valois, son frère cadet, qui ne put cependant jamais en prendre possession.

En mars 1285, Philippe III entreprit la conquête de l’Aragon, mais, dès le mois d’août, l’échec du siège de Gérone détermina le repli des armées royales, décimées par le paludisme. Le 5 octobre 1285, le roi, lui aussi atteint, succomba à Perpignan. Son fils Philippe IV le Bel lui succéda.

1582

Quel jour de la semaine tomba le 5 Octobre 1582 ? ?

Après maintes recherches vous aboutissez à la conclusion : c’était un Vendredi. Et là-dessus le censeur vous répond : Erreur, il n’y eut pas de Vendredi 5 Octobre 1582 ! Le lendemain du Jeudi 4 Octobre 1582 fut le Vendredi 15 Octobre .

La réforme du calendrier grégorien avait tout simplement supprimé 10 jours, pour remettre les " montres " à l’heure ! ! !

Si l’on veut s’expliquer certaines discordances qu’il arrive de constater, à propos du même événement, entre diverses sources, on fera bien de garder en mémoire le fait que tous les pays ne se sont pas ralliés en même temps au nouveau style de calendrier julien.

Sous l’impulsion de Grégoire XIII, Rome, l’Espagne et le Portugal appliquèrent les premiers la rectification de date exigée par la réforme (et par les astronomes) : dans ces pays, le lendemain du jeudi 4 octobre 1582 fut le vendredi 15 octobre .

La France obtempéra deux mois plus tard (le lendemain du dimanche 9 décembre y fut le lundi 20 décembre), suivie de peu par les provinces catholiques des Pays-Bas (lendemain du vendredi 14 décembre : Noël, samedi 25 décembre).

Pour citer quelques autres pays, les États catholiques d’Allemagne et de Suisse adoptèrent le style grégorien et avancèrent à leur tour leur calendrier de dix jours en 1584.

La catholique Pologne fit de même en 1586, la Hongrie en 1587, la Prusse en 1610, les protestants néerlandais, allemands et suisses, ainsi que le Danemark et la Norvège, vers 1700.

La Suède et l’Angleterre ne se sont inclinées qu’en 1752, et c’est de onze jours qu’elles durent avancer leur calendrier, car entre-temps l’écart s’était creusé d’un jour en mars 1700, année séculaire qui n’avait été bissextile que dans le calendrier julien (en Angleterre, le jeudi 14 septembre 1752 succéda au mercredi 2 septembre).

Enfin, certains pays de religion orthodoxe conservèrent jusqu’au début du XXe siècle l’ancien style julien, en retard de douze jours depuis mars 1800 et de treize jours depuis mars 1900 : la Bulgarie jusqu’en 1917, la Russie jusqu’en 1918 (lendemain du mercredi 31 janvier : jeudi 14 février), la Roumanie et la Yougoslavie jusqu’en 1919, la Grèce jusqu’en 1923.

C’est ainsi que l’exécution de Charles Ier d’Angleterre en 1649 est datée, selon les ouvrages, en février (mardi 9) ou en janvier (mardi 30), cette dernière datation étant celle du calendrier alors encore en usage en Angleterre.

C’est ainsi que les traités secrets de Londres, préliminaires à la fin de la guerre de la Succession d’Espagne, sont le plus souvent datés du 8 octobre 1711 (date grégorienne, donc française et espagnole), mais que ce même jour était le 27 septembre pour les Anglais.

C’est pour éviter toute ambiguïté de cet ordre qu’en histoire russe notamment on utilise, pour les dates de la période prégrégorienne, le système de la double datation : la date de naissance de Lénine, par exemple, est le 10/22 avril 1870, et la révolution d’Octobre s’est achevée le 25 octobre/7 novembre 1917.

Il n’est donc pas superflu de préciser les valeurs croissantes de l’écart entre calendrier julien et calendrier grégorien : il fut de 10 jours d’octobre 1582 à 1700 ; il passa à 11 jours le jeudi 11 mars 1700 (jeudi 29 février ancien style), à 12 jours le mercredi 12 mars 1800 (29 févr. a. s.) et à 13 jours le mardi 13 mars 1900 (29 févr. a. s.).

 

1791

Mort d’un ancien favori de Catherine de Russie, le prince Potemkine, Grigori Aleksandrovitch (1739-1791), feld-maréchal et homme politique russe, né à Tchiskhovo (Biélorussie).

Officier de la garde à cheval, il fut remarqué par l'impératrice Catherine II la Grande après avoir pris part au coup d'État qui l'avait portée au pouvoir.

À partir de 1774, il fut le favori en titre de l'impératrice et, après s'être distingué lors de la première guerre russo-turque (1768-1774), il reçut le titre de comte et fut nommé gouverneur-général de l'Ukraine (1776).

La liaison de l'impératrice et de Potemkine se termina en 1776, mais ce dernier conserva son influence politique jusqu'à sa mort.

En 1783, il joua un rôle majeur dans la guerre de Crimée et reçut le titre de prince de Tauride. Il devint feld-maréchal en 1784 et s'employa à favoriser la colonisation des steppes ukrainiennes, constitua une flotte sur la mer Noire et créa un certain nombre de ports, dont Sébastopol.

En 1787, il organisa le voyage triomphal de Catherine II en Crimée, ne craignant pas de faire construire des villages factices pour faire la preuve de l'excellence de son administration. Le projet qu'il avait formé avec Catherine II de recréer un empire byzantin au profit du petit-fils de l'impératrice causa la deuxième guerre avec la Turquie (1787-1792).

Potemkine, commandant en chef pendant la guerre, mourut alors qu'il était en route vers Iasi pour négocier la paix.

1887

Naissance d’un des plus ardents défenseurs des Droits de l’Homme, René Cassin, juriste français, lauréat du prix Nobel, qui fit adopter la Déclaration universelle des droits de l'Homme.

Né à Bayonne, René Cassin fit ses études de droit à Aix-en-Provence puis à Paris. Membre de la délégation française à la Société des Nations de 1921 à 1938, il rejoignit le général de Gaulle à Londres, où il fut le conseiller juridique de la France libre.

Membre de l'Assemblée consultative d'Alger en 1944, il fut vice-président du Conseil d'État de 1944 à 1960 et siégea au Conseil constitutionnel de 1960 à 1971.

En 1959, il devint membre de la Cour européenne des droits de l'Homme, qu'il présida de 1965 à 1968. René Cassin fut le principal auteur de la Déclaration universelle des droits de l'Homme, qui fut adoptée par l'Assemblée générale des Nations unies (ONU) en 1948.

Président de la Commission de l'ONU pour les droits de l'Homme de 1954 à 1956, il fut l'un des fondateurs de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco). Il reçut le prix Nobel de la paix en 1968.

1914

1er Combat aérien qui préside au développement de l’aviation.

Dans les premiers jours de la guerre, les grands chefs, des deux côtés, estiment que l’aviation est seulement un moyen supplémentaire d’information pour " voir de l’autre côté de la colline ". Ce sont les aviateurs eux-mêmes qui vont prouver que ce " service " peut être considéré comme une " arme " ; ils donneront peu à peu à cette arme un caractère offensif qui ne s’affirmera que vers 1918 (tabl. 2).

Le 5 Octobre 1914, la chasse n’existe pas encore quand les Français Frantz et Quénault remportent la première victoire aérienne de l’histoire.

Dès 1915, le bombardement s’organise avec le commandant de Göys de Mezeyrac, et la chasse avec le commandant de Rose ; la reconnaissance s’intéresse à la photographie aérienne.

Du côté allemand, Boelcke formule les principes du combat aérien, tandis que, du côté français, Garros cherche à réaliser le tir à travers l’hélice. Mais c’est Fokker qui en trouvera la solution.

Junkers met au point un avion entièrement métallique, tandis que la firme Hispano-Suiza crée son fameux moteur 8 cylindres en V, dont plus de 50000 exemplaires seront construits.

On commence à spécialiser les avions pour certaines missions : les Voisin, les Breguet et les Handley-Page serviront au bombardement, tandis que les chasseurs seront construits par Morane, Nieuport, Spad, Bristol, Fokker. Quant à la reconnaissance, elle empruntera surtout des Caudron et des Farman.

En 1916, les progrès continuent : Yves Le Prieur fixe des fusées sur les haubans d’un Nieuport ; Sperry, dont les travaux ont été repris par les Anglais Follands et Low, est à l’origine du premier avion guidé par radio. Douhet, en Italie, préconise l’emploi des bombardiers Caproni en masse, et Sikorsky, en Russie, construit en série ses quadrimoteurs.

Les Américains ne sont pas encore en guerre, mais certains volontaires, après être passés par la Légion étrangère, ont constitué une escadrille, qui deviendra bientôt l’escadrille La Fayette.

Parmi les progrès réalisés pendant la guerre, il faut noter, en 1916, l’étonnant exploit d’un pilote français, le lieutenant Marchal : avec un Nieuport équipé spécialement, il réussit à couvrir 1370 km, ce qui lui aurait valu largement le record du monde si les homologations de la F.A.I. n’avaient été interrompues pendant les hostilités ; parti de Nancy, après avoir lancé des tracts au passage sur Berlin, il atterrit non loin des lignes russes, mais il est fait prisonnier avant d’avoir pu réaliser le premier raid " navette " de l’histoire.

Les civils même reconnaissent à quel point l’aviation s’est imposée : les Anglais ouvrent l’Air Ministry et les Allemands créent un Commandement de l’air unique.

En 1917, les effectifs des forces aériennes ont augmenté dans des proportions énormes et l’on commence à songer sérieusement à employer les bombardiers en masse pour une action offensive. Les Français sortent le fameux Breguet XIV et les Allemands lancent la première bombe de 1000 kg (16 février 1918).

Deux décisions importantes sont à signaler en 1918 : les Anglais groupent le Royal Flying Corps et le Royal Navy Air Service et forment la Royal Air Force (R.A.F.), tandis que les Français créent la Ire division aérienne, représentant un ensemble de 600 avions de chasse et de bombardement sous un commandement unique ; le commandement unique est également adopté du côté britannique : le général Trenchard est nommé à la tête de l’Independent Air Force.

1989

Remise du prix Nobel de la paix au Dalaï-Lama.

Dalaï-lama, chef spirituel du bouddhisme tibétain et autrefois dirigeant du pays. Il passe pour l'incarnation de Bouddha. À sa mort, son âme est supposée entrer dans le corps d'un nouveau-né qui, après avoir passé avec succès les tests traditionnels, devient le nouveau Dalaï-lama.

Le premier titre de Dalaï-lama fut accordé par le chef mongol Altan Khan à Sonam Gyatso, grand lama du monastère de Drepung et supérieur de la secte des Gelugpas ("Chapeau jaune").

En 1642, un autre chef mongol, Gushri Khan, établit le cinquième dalaï-lama (1617-1682) dans sa dignité de chef spirituel et temporel tibétain. Ses successeurs gouvernèrent le Tibet, d'abord comme tributaires des Mongols, puis de 1720 à 1911, comme vassaux de l'empereur de Chine.

Lorsque les communistes chinois occupèrent le Tibet en 1950, ils s'opposèrent de plus en plus violemment à Tenzin Gyatso, quatorzième dalaï-lama, qui quitta le pays, après une rébellion avortée en 1959, pour aller se réfugier en Inde.

Il reçut le prix Nobel de la paix en 1989 pour la résistance non violente qu'il ne cessa d'opposer au gouvernement chinois installé au Tibet.

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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