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Chroniques du 6 Octobre.

Sommaire :

1101

Bruno fut le fondateur des Chartreux.

Né en 1101 à Cologne, où, jeune encore, il devint chanoine de Saint-Cunibert, il vient à Reims pour étudier. Ecolâtre dès 1056, de son enseignement fort apprécié on ne connaît que des commentaires des Psaumes et des Épîtres de Saint Paul.

L’archevêque de Reims, Manassès de Gournay, prélat simoniaque et indigne, le nomma en 1075 chancelier de son église. Pour se venger de Bruno, qui s’opposait à ses agissements, Manassès le priva de sa charge et de ses biens. Le conflit se termina par la déposition de l’archevêque et par le départ du chancelier pour la solitude.

Bruno se retira, en 1083, avec deux compagnons dans une dépendance de l’abbaye de Molesmes, à Sèche-Fontaine (Aube). Au bout d’un an, il se rendit à Grenoble, avec six nouveaux compagnons. Hugues, évêque de Grenoble (1080-1132), les reçut bien et les conduisit en juin 1084 dans le massif de Chartreuse.

Bruno s’installa au haut de la vallée, là où s’élève maintenant la chapelle Notre-Dame de Casalibus, avec les clercs, laissant les frères laïques en bas, à l’emplacement de l’actuelle Correrie. Il inaugura une nouvelle formule de vie érémitique, qui comportait la récitation en commun d’une partie de l’office divin et partageait la journée entre la prière et un travail solitaire consistant surtout dans la copie des livres.

En 1088, le nouveau pape Urbain II, ancien élève de Bruno, l’invita à le rejoindre à Rome. Celui-ci obéit, mais dès qu’il le put, au plus tard en 1092, il quitta la cour pontificale, refusa l’archevêché de Reggio et s’installa en Calabre, dans le diocèse de Squillace.

De ce nouvel ermitage, il écrivit deux lettres qui ont été conservées, l’une à son ami Raoul le Verd, alors prévôt de l’église de Reims, l’autre aux frères de Chartreuse. Dans cette solitude, dont il appréciait le charme, le saint vieillard révèle l’exquise sensibilité de son âme, affinée par l’étude et par la contemplation de Dieu. Le maître était aussi un ami tendre et fidèle. Il mourut le 6 octobre 1101.

Bruno laissait un esprit et un exemple, mais aucun règlement écrit. Ce fut son quatrième successeur à la Chartreuse, Guigues, qui codifia vers 1125 les coutumes en usage depuis les origines, et le sixième, saint Anthelme, qui réunit en 1140 le premier chapitre général de l’ordre des Chartreux.

Saint Bruno fut canonisé sans procès, par le pape Léon X en 1514, et inscrit au calendrier romain en 1622.

1789

Les journées d’octobre 1789 marquent un tournant dans l’histoire de la Révolution en laissant présager la chute de la monarchie. À l’issue de ces journées, en effet, le roi s’est retrouvé prisonnier de Paris. L’opinion avait manifesté son inquiétude devant le retard apporté par Louis XVI à la ratification des résolutions prises par l’assemblée dans la nuit du 4 août qui avait vu disparaître la féodalité.

L’arrivée de deux régiments à Versailles ne semblait-elle pas annoncer une réaction ; Les rumeurs les plus folles continuaient à courir, favorisées par la longueur des attentes aux portes des boulangeries. La disette était la cause essentielle de l’agitation des esprits, mais il est certain que des meneurs à la solde du duc d’Orléans, désireux de se substituer à Louis XVI, ont cherché à exploiter le mécontentement.

La nouvelle d’un banquet offert le 1er octobre à Versailles aux régiments nouvellement arrivés, et où la cocarde tricolore aurait été foulée aux pieds, suffit à mettre le feu aux poudres. Le 5 octobre dans la matinée, sept à huit mille femmes se mettent en route pour Versailles dans l’intention d’aller " chercher du pain ". Des chômeurs se joignent au cortège.

Disposant de troupes sûres, le roi aurait pu faire arrêter l’émeute. Sur le conseil de Necker, il laisse la foule envahir l’Assemblée et bivouaquer devant le château. Au matin du 6, des gardes du corps sont assassinés et les émeutiers pénètrent jusque dans les appartements royaux.

Pour apaiser la fureur des manifestants, Louis XVI accepte de venir à Paris avec sa famille. Au terme d’un voyage de neuf heures pour couvrir la distance de Versailles à Paris, il s’installe aux Tuileries.

Dix jours plus tard, l’Assemblée décide de venir le rejoindre en faisant de la salle du Manège le lieu de ses séances. Désormais le roi et l’Assemblée sont prisonniers de la capitale, et c’est le peuple de Paris qui dirige la Révolution.

1887

Naissance à Chihuahua de l’écrivain Mexicain, Martin Luis Guzman. Enfance à Veracruz, droit à l’université de Mexico. Il participe activement à la révolution de 1910 contre le régime de Porfirio Díaz.

En 1913, il rejoint Pancho Villa, caudillo  des armées du Nord, dont il devient le secrétaire personnel.

Fuite en Espagne puis aux E.U. De retour au Mexique, il fonde en 1920 le journal El Mundo . Son séjour aux États-Unis lui inspire un essai, " A orillas del Hudson ", publié la même année.

Il vit en Espagne de 1925 à 1936. Revenu dans sa patrie, il se consacre désormais à la littérature.

Avec Gregorio López y Fuentes (" La Tierra " , 1933 ; " El Indio " , 1935) et Rafael Felipe Muñoz (" Vámonos con Pancho Villa " ; , 1931), Guzmán forme le groupe des romanciers de la révolution mexicaine, dont le chef de file est Mariano Azuela (1873-1952).

" Los de abajo "  (1916) d’Azuela a été qualifié de " poème épique en prose de la Révolution " ; Guzmán, au contraire, témoignera plus directement des événements.

" El Águila y la Serpiente " , 1928 (L’Aigle et le Serpent , trad. franç. 1967) est un récit autobiographique de la révolution entre 1913 et 1915. Ce livre composite contient des portraits hauts en couleur des révolutionnaires (Vasconcelos, Pancho Villa, Carranza, Obregón, Zapata), des relations de faits marquants tels que la Convención de Aguascalientes (1914), de brèves nouvelles centrées sur les chefs militaires ou sur les hommes politiques. Il révèle les illusions révolutionnaires suivies du désenchantement et propose une analyse impitoyable des protagonistes, ainsi qu’une évocation de péripéties situées dans des lieux évoqués de superbe façon. Le style, alerte, puissant, donne une grande vérité à cette fresque mal équilibrée.

Mais la dégradation de l’idéal populaire, le retour de la dictature, les pratiques cruelles et sordides des politiciens marquèrent cette période postrévolutionnaire.

Avec " Memorias de Pancho Villa " , Guzmán a voulu rendre enfin un hommage éclatant à la Révolution. L’ensemble contient quatre parties aux titres suggestifs : part. I, El Hombre y sus armas , 1938 ; part. II, Campos de batalla , 1939 ; part. III, Panoramas políticos , 1939 ; part. IV, La Causa del pobre , 1940.

Le caudillo mexicain est ici magnifiquement exalté dans sa grandeur de héros national et dans sa vérité psychologique, mélange de ruse et de courage, de naïveté enfantine et d’intuition aiguë du sens de l’histoire. Prenant comme point de départ le soulèvement de Madero, la perspective panoramique se veut à la fois exhaustive et lucide, exacte et véridique.

1887

Naissance de Le Corbusier. Pseudonyme de Charles-Édouard Jeanneret (1887-1965), architecte, peintre et théoricien français d'origine suisse, dont le travail eut une grande influence sur le développement de l'architecture moderne.

Le Corbusier est né le 6 octobre 1887, à La Chaux-de-Fonds, en Suisse, où il fit de premières études de gravure et d'arts décoratifs. Entre 1910 et 1911, il travailla quelque temps avec des architectes allemands à Berlin.

En 1917, il s'installa définitivement à Paris et rencontra Amédée Ozenfant, figure importante du purisme, avec qui il écrivit, à l'occasion de sa première exposition de peinture, le manifeste du purisme.

En 1920, Le Corbusier fonda avec lui la revue l'Esprit nouveau dans laquelle il fit paraître plusieurs articles fondamentaux sur l'architecture.

En 1922, il s'associa en tant qu'architecte avec son cousin ingénieur Pierre Jeanneret, et adopta le nom de jeune fille de sa mère, Le Corbusier.

De leur agence, que Le Corbusier dirigea jusqu'à sa mort, sont sortis les grands projets urbains dont celui pour une ville de 3 millions d'habitants en 1922. La même année, il réalisa ses premiers projets architecturaux parmi lesquels la maison Ozenfant à Paris.

Dès 1925, les projets comme les réalisations contenaient les principes fondamentaux de l'architecture de Le Corbusier : il faut citer l'immeuble Clarté à Genève (1928) et la villa Savoye à Poissy (1929-1931).

En 1935, Le Corbusier participa aux Congrès internationaux d'architecture moderne (CIAM) et notamment à la rédaction de la Charte d'Athènes (publiée en 1942). Il publia " la Ville radieuse ", recueil de théories urbanistes où il définit la maison comme " machine à habiter ".

Ces conceptions sur l'habitat sont précisées en 1948 dans " le Modulor ", ouvrage fondamental de l'architecture moderne. Il est également l'auteur de " Vers une architectur "e (1927), " la Maison des hommes " (1942) et " Quand les cathédrales étaient blanches " (1947).

Jusqu'à sa mort le 27 août 1965, Le Corbusier fit preuve d'une capacité de renouvellement et d'inventivité hors du commun. Il réalisa notamment la chapelle de Notre-Dame-du-Haut, à Ronchamp (1950-1954) et le couvent Sainte-Marie-de-la-Tourette à Évreux (1957-1960).

Ses réalisations pour la ville de Chandigarh, en Inde (palais de Justice, palais Capitole, Secrétariat et palais de l'Assemblée), font la synthèse entre les théories novatrices du début et l'invention plastique de la maturité.

1973

Nouvelle Guerre entre l’Egypte soutenue par la Syrie et Israël. C’est le côté Arabe qui prend l’initiative. Tandis que, sur le front occidental, l’armée égyptienne franchit le canal de Suez, les divisions syriennes surprennent les forces adverses dans le Golan. C’est la Guerre du Kippour, Fête du Grand Pardon chez les Juifs.

Cette percée ne résiste pourtant pas à la contre-offensive des Israéliens, dont l’aviation, entre le 9 et le 10, bombarde systématiquement les points vitaux, militaires et économiques, du territoire syrien.

La progression israélienne est stoppée à une quarantaine de kilomètres seulement de Damas sans que l’arrivée de renforts irakiens, saoudiens, koweitiens et jordaniens modifie la situation.

L’acceptation, le 22 octobre, d’un cessez-le-feu par l’Égypte laisse la Syrie seule. Le 24, elle doit consentir à son tour à faire taire les armes. Mais le bilan de la guerre est catastrophique : 510 kilomètres carrés supplémentaires de territoires perdus dans le Golan, 7700 morts, 1200 chars détruits, des dégâts estimés à 1800 millions de dollars, mais aussi l’amère déception pour tout un peuple mobilisé d’avoir été abandonné par l’Égypte.

La Syrie est tentée de poursuivre seule la guerre, mais la défection égyptienne et l’appui apporté par l’Union soviétique – d’où lui vient le support logistique – au cessez-le-feu demandé par le Conseil de sécurité font renoncer le général Assad à ce pari, sans doute suicidaire.

Profondément touchée dans sa vie économique, la Syrie adopte une position très ferme lorsque des négociations s’ouvrent concernant la possibilité d’un désengagement sur le front oriental. C’est le secrétaire d’État américain Henry Kissinger qui, dès décembre, va conduire les pourparlers autorisés par le sommet arabe d’Alger.

Après Le Caire, Damas signe, le 31 mai 1974 à Genève, un accord qui lui restitue la poche de 510 kilomètres carrés, la ville de Kuneitra et établit une zone démilitarisée, des forces des Nations unies étant par ailleurs chargées de veiller à son application.

Mais le Golan, position stratégique importante (il domine la vallée de la Galilée) et riche région agricole (élevage et cultures), reste sous le contrôle d’Israël qui y poursuit l’implantation de colonies de peuplement.

Cependant ont décidé l’embargo des produits pétroliers vers les E.U. La menace de la énurie crée un mouvement de panique dans les pays Occidentaux et sur les marchés boursiers. Des cours anarchiquement élevés font exploser les prix du pétrole. Par souci d’économie, différents pays, dès 1974, décident de Dimanche " sans voiture ".

Cam.