Mois d'Octobre / sommaire des chroniques / sommaire de Camilist

Chroniques du 8 Octobre.

Sommaire :

451

Alors que les Huns d’Attila, vaincus par une coalition menée par Aétius, (cfr Chronique du 20 juin 451), le Concile de Chalcédoine se réunit, convoqué par l’empereur Marcien contre Dioscore d’Alexandrie et les monophysites.

Le pape était Léon Ier le Grand. En dix-sept sessions, du 8 octobre au 1er novembre 451, les Pères définirent qu’il y a deux natures dans l’unique personne du Sauveur et votèrent vingt-huit canons. En raison surtout de la situation politique, plusieurs Églises d’Orient n’ont pas reconnu ce concile (Églises copte, arménienne, syrienne).

1515

Juan Diaz de Solis part découvrir l’Uruguay.

Avant d’être nommé pilote royal et d’être chargé de la conduite d’une expédition dans un territoire situé à 7 000 kilomètres environ au sud de l’isthme de Panamá, Juan Díaz de Solís avait fait un voyage en Amérique en 1508, avec Yáñez Pinzón, ancien compagnon de Colomb.

Il partit d’Espagne le 8 octobre 1515 avec trois vaisseaux, un équipage de soixante-dix hommes et des vivres pour deux ans et demi. Il atteignit en 1516 l’estuaire du río de La Plata qu’il nomma Mar Dulce.

La première île qu’il rencontra fut appelée Martín García, du nom d’un de ses marins qui avait péri.

Remontant le fleuve Uruguay, Juan Díaz de Solís débarqua sur la rive gauche et fut attaqué par les Indiens Charrua. Il fut tué, ainsi que tous les membres de l’expédition sauf un, Francisco del Puerto, et dévoré sous les yeux du reste de l’équipage demeuré à bord. Puerto fut fait prisonnier et fournit, plus tard, des renseignements précieux sur ce pays à Sébastien Cabot, qui y arriva en 1526.

Les navires appareillèrent pour l’Espagne, mais l’un fit naufrage près de l’île de Santa Catarina, et ses survivants furent ultérieurement secourus par Cabot. Sur la foi de leurs informations, Cabot crut à la présence de grandes richesses à l’intérieur du pays et entreprit en conséquence de remonter le Paraná.

1870

Annexion par les Prussiens de l’Alsace et de la Lorraine.

Le 8 octobre 1870, Bismarck fait placarder dans la capitale alsacienne conquise : " Strasbourg, à partir d’aujourd’hui, sera et restera une ville allemande ! "

" Jamais ! " protestent les Alsaciens en lettres énormes, apposées sur ces mêmes affiches. La question d’Alsace-Lorraine était née.

En Lorraine, les Allemands annexèrent la partie délimitée par l’actuel département de la Moselle et qui comprend les villes de Boulay, Château-Salins, Forbach, Metz, Sarrebourg, Sarreguemines et Thionville. On ne constate guère de différence dans le comportement des Alsaciens et des Lorrains vis-à-vis du Reich wilhelminien.

Le 18 février 1871, après la capitulation générale, Belfort abandonne la lutte sur ordre du gouvernement de la Défense nationale. C’est l’annexion de fait de l’Alsace à l’Allemagne.

" ... La France renonce en faveur de l’Empire allemand à tous ses droits et titres sur les territoires situés à l’est de la frontière ci-après désignée... ", stipule l’article premier des préliminaires du 26 février 1871 : les mots Alsace et Lorraine sont escamotés.

Le gouvernement de Versailles s’abstient également de soulever la question du statut de la future province d’Alsace-Lorraine, pour marquer son indignation face à la violence qui lui est faite. En effet, aux exigences de Bismarck, Thiers n’a pu soustraire que le territoire de Belfort.

Le 1er mars 1871, les députés alsaciens et lorrains, appuyés par Gambetta et Denfert-Rochereau, donnent lecture à l’Assemblée nationale de la protestation de Bordeaux : " Nous déclarons encore une fois nul et non avenu un pacte qui dispose de nous sans notre consentement... ".

Vaines plaintes : le 10 mai 1871, le traité de Francfort confirme les préliminaires de Versailles : l’annexion de l’Alsace-Lorraine est consacrée.

Pendant 47 ans, l’Alsace et la Lorraine resteront allemandes et subiront une politique sévère de déculturisation et parfois de " purification ethnique ". Mais la Libération en 1918, ne résoudra pas la question, puisque les mouvements autonomistes, nés clandestinement sous l’occupation Allemande, continueront à réclamer cette autonomie plutôt que ce qu’ils jugent être une annexion à la France.

1970

Mort de Jean Giono, à l’âge de 75 ans, écrivain français, dont les romans ont pour cadre — et peut-être même pour personnage principal — la Provence. Il était né à Manosque, en Provence. D'origine modeste, il ne put poursuivre ses études que jusqu'à la classe de seconde. Embauché comme coursier dans une banque, il compléta en autodidacte sa formation initiale, lisant Homère, Virgile, Dante, Cervantès, Shakespeare, Baudelaire, Stendhal et Flaubert. En 1915, mobilisé, il participa, à son corps défendant, à un conflit dont il raconta l'horreur et l'absurdité dans le Grand Troupeau, roman publié en 1931.

C'est après la guerre que Giono commença à écrire. Son premier roman, " Naissance de l'Odyssée ", était profondément inspiré par l'Antiquité. Mais c'est en célébrant le pays de sa naissance que Giono atteignit soudainement au succès et à la notoriété, avec les trois romans de la trilogie de Pan : " Colline " (1929), " Un de Baumugnes " (1929) et " Regain " (1930). Dès lors, il abandonna son emploi à la banque pour se consacrer pleinement à l'élaboration de son œuvre : " le Grand Troupeau " (1931), d'abord, où les visions hallucinées de la violence destructrice alternent avec un hymne à la nature et à la vie, puis " Jean le Bleu " (1932), " Solitude de la pitié " (1932), " le Chant du monde " (1934) et " Que ma joie demeure " (1935), qui sont autant d'incantations panthéistes à la nature provençale.

Le succès littéraire de Giono lui conféra une grande autorité sur le plan littéraire, surtout auprès de ceux qui étaient séduits par ses hymnes à la vie simple et naturelle : c'est ainsi que se forma presque spontanément autour de lui le " mouvement du Contadour ", mouvement pacifiste condamnant la civilisation moderne. C'est d'ailleurs à cause de son engagement pacifiste que Giono fut arrêté en septembre 1939, dès la déclaration de guerre.

Ainsi dispensé de combattre, il fut de nouveau emprisonné à la Libération pour collaboration. Cette injustice absurde le laissa amer et renforça sa méfiance envers la nature humaine, qui se faisait déjà jour dans les romans généreux de sa première période. À partir de 1948, il publia quatre romans d'un cycle qui devait à l'origine être plus important, le " cycle du Hussard " : " Mort d'un personnage " (1948), " le Hussard sur le toit " (1951), " le Bonheur fou " (1957) et " Angelo " (1958). Angelo est un hussard piémontais et exilé politique dans les années 1830.

Parallèlement, Giono fit paraître des récits plus courts, " Un roi sans divertissement " (1947), " les Grands Chemins " (1951), " le Moulin de Pologne " (1952) ainsi que " Ennemonde " (1968) et " l'Iris de Suze " (1970), qui sont ses deux derniers écrits. Ces " chroniques " — comme les appelait Giono — offrent l'image d'un monde noir, dominé par une misère et un ennui tels que seules la cruauté et la destruction peuvent y faire diversion.

" Noé " (1948) et " les Âmes fortes " (1950) se présentent comme des récits originaux et novateurs qui préfiguraient certains aspects du nouveau roman.

Jean Giono est mort à Manosque le 9 octobre 1970. Des dizaines de romans ont été adapté pour le Cinéma.

1978

Arrivée de l’ayatollah Khomeiny en France, à Neauphle-le-Château.

Dès 1978, après plusieurs émeutes, le gouvernement iranien est désormais dirigé par Djafar Charif-Emami, musulman pratiquant et technocrate tout dévoué au shah ; mais le nouveau ministère n’a pas de politique déterminée et répond aux manifestations par la loi martiale.

L’opposition religieuse, le Front national et le parti Tudeh (communiste) déclenchent des grèves et de vastes mouvements de masses ; la population, à l’appel de l’ayatollah Khomeyni, rend hommage aux centaines de victimes de la répression policière par des journées de deuil national.

Le 8 Octobre 1978, Khomeyni quitte l’Irak pour la France. De cette date jusqu’à son retour en Iran, le 1er  février 1979, la petite ville de Neauphle-le-Château devient le quartier général de la lutte contre le régime impérial.

Malgré la tentative de Chahpour Bakhtiyar, nommé Premier ministre à la fin de décembre, de promouvoir un régime à tendance social-démocrate et d’enrayer le processus de renversement du shah, celui-ci perd les uns après les autres ses appuis intérieurs, à l’exception de l’armée, et ses appuis extérieurs, les États-Unis lui retirant leur caution.

La situation du pays, qui ne cesse de se dégrader, évolue inexorablement, vers l’issue attendue : le 16 janvier 1979, le shah, sa famille et quelques-uns de ses proches quittent l’Iran. Ce départ, accueilli avec enthousiasme par l’immense majorité de la population, crée un sérieux malaise politique, l’armée apportant son soutien au gouvernement Bakhtiyar et cherchant à empêcher la constitution d’un gouvernement " islamique ", au besoin par la force.

L’arrivée de l’ayatollah Khomeyni à Téhéran, le 1er février 1979, déclenche le processus ultime : investi spontanément de l’autorité sur le pays, le 5 février il désigne Mehdi Bazargan comme Premier ministre ; en dépit d’une dernière tentative de résistance de Chahpour Bakhtiyar et de l’armée, en quelques jours la victoire de l’ayatollah et de ses alliés est totale. Très vite, des comités de " khomeynistes " contrôlent étroitement la vie politique, tandis que des " tribunaux islamiques " commencent à juger et à faire exécuter de façon expéditive des personnalités civiles et militaires de l’ancien régime ; l’ancien Premier ministre, Amir Abbas Hoveyda, est exécuté le 7 avril après un simulacre de procès.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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