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Chroniques du 10 Octobre

Sommaire.

1793

Naissance du Gouvernement Révolutionnaire de l’An II.

Pendant un an (juill. 1793-juill. 1794), la France a été soumise à la dictature des Montagnards. Cette période est connue sous le nom de gouvernement révolutionnaire. Élue pour élaborer une nouvelle constitution, la Convention en diffère l’application jusqu’au redressement de la situation extérieure. "Dans les circonstances où se trouve la République, la constitution ne peut être établie ; on l’immolerait par elle-même. Elle deviendrait la garantie des attentats contre la liberté, parce qu’elle manquerait de la violence nécessaire pour les réprimer", déclare Saint-Just.

Le décret du 10 octobre 1793 décide : "Le gouvernement sera révolutionnaire jusqu’à la paix." La loi organise le gouvernement révolutionnaire formé d’institutions nées de façon souvent empirique. Il comprend : la Convention, "centre unique de l’impulsion du gouvernement", votant les décrets et nommant les membres des comités ; le Comité de salut public, exerçant le pouvoir exécutif, dirigeant la guerre et la diplomatie, nommant les fonctionnaires et ayant l’initiative des lois ; le Comité de sûreté générale chargé de la police ; le Comité des finances ; les représentants en mission, conventionnels mandatés par le Comité de salut public pour assurer la liaison avec les autorités locales (notamment les agents nationaux) ; les comités de surveillance constitués dans chaque commune pour délivrer les certificats de civisme et rechercher les suspects ; les sociétés populaires enfin pour diriger l’opinion.

Après la chute de Robespierre en juillet 1794, les institutions du gouvernement révolutionnaire restent en place, mais la Convention reprend une prépondérance perdue au profit du Comité de salut public. Le gouvernement révolutionnaire, qui avait sauvé la France des périls intérieurs et extérieurs en l’an II, disparaît dès que la Constitution de l’an III entre en vigueur.

1896

Le Président Félix Faure mena une politique étrangère très active.

Né à Paris, en 1841, Félix Faure fit fortune dans le commerce au Havre avant de se lancer dans la politique. Élu député dans les rangs des républicains modérés, il participa à plusieurs gouvernements entre 1882 et 1894 comme ministre des Colonies, puis de la Marine.

En janvier 1895, il fut élu président de la République après la démission de Jean Casimir-Périer. Il s'impliqua personnellement dans la politique extérieure de la France renforçant l'alliance avec la Russie (1892) et en menant à son terme la colonisation de Madagascar.

Il refusa à plusieurs reprises la révision du Procès Dreyfus.

Sa présidence fut également marquée par l'affaire de Fachoda en juillet 1898, qui opposa, au Soudan, la mission française menée par Marchand à l'expédition britannique de Kitchener. L'incident aboutit à l'accord franco-anglais de 1899 consacrant le retrait français de la région du Haut-Nil. En 1899, Félix Faure mourut subitement à l'Élysée d'une hémorragie cérébrale.

Une anecdote est racontée à son sujet.

Il devait recevoir le Tsar Nicolas II à Paris. Celui-ci, avait différents uniformes tous très brillants.

Lors de la première rencontre, Félix Faure comparant sa mise à celle du Tasr, fut vexé de sa propre tenue, costume sombre, et décida de faire créer une tenue d’apparat spécialement conçue pour le Président de la République.

En satin bleu roi, elle était enrichie de broderies d’or représentant des feuilles de chênes avec fleurs et glands, entourées de narcisses et de pensées stylisées.

Mais ce projet ne fur pas voté et ne vit donc jamais le jour !

1918

Le général Anglais Marshall s’empare de Mossoul, en Irak.

Après que Sir Stanley Maud se soit emparé de Bagdad, le 11 mars 1917, le 10 octobre 1918, son collègue le général Marshall pénétra à Mossoul.

En avril 1920, le protocole de San Remo plaça la Palestine et la Mésopotamie sous le mandat de la Grande-Bretagne. Ce mandat dura dix ans, jusqu’au 30 juin 1930. Cette période fut mise à profit par Londres pour tenter d’établir en Irak un pouvoir fort et indépendant des fluctuations populaires, de tracer des frontières précises et de négocier des accords pétroliers stables.

Mais le mandat britannique eut à faire face à l’insurrection de 1920 qui débuta le 3 mai pour ne s’achever qu’au mois d’avril 1921, et qui mobilisa l’ensemble du pays, de Kirkuk à Basrah, sous la conduite de chefs populaires. Cette grave crise fit 10000 morts environ et exacerba des ressentiments déjà anciens. C’est seulement en 1925 que les campagnes furent à peu près pacifiées.

Nul doute que ces répressions aient définitivement fermé toute possibilité d’entente entre Irakiens et Occidentaux.

Mossoul est une ville importante de l’Irak septentrional et capitale du gouvernorat de Ninawa (Ninive). La population de Mossoul (en arabe al-Mawsil ) était estimée à 571000 habitants en 1985. Fondée au début de l’ère islamique sur la rive droite du Tigre, elle fait face au site de l’antique capitale assyrienne Ninive, dont l’ancienneté remonte au IIe millénaire avant J.-C.

L’importance de Mossoul provient de sa position au cœur du bassin supérieur du Tigre, au contact de plusieurs régions géographiques contrastées pour lesquelles elle sert de centre commercial : plaines agricoles de l’Assyrie, collines agropastorales du Kurdistan, steppes pastorales de Djézireh, massif du djebel Sindjar.

Cette situation explique l’extrême hétérogénéité de sa population : Arabes en majorité, divisés en musulmans et chrétiens, Kurdes, Assyriens, Nestoriens, Yézidi. Son rôle de carrefour entre la Mésopotamie, l’Anatolie et la Syrie explique l’importance de l’émirat qui s’y épanouit à l’époque des croisades. Les raids mongols provoquèrent une crise passagère qui n’empêcha pas Mossoul de devenir un centre d’industries textiles (mousselines) mondialement connu. Le déclin commença avec l’époque ottomane et se prolongea jusqu’à la fin du XIXe siècle. Mossoul a connu ensuite un vrai renouveau, s’affirmant comme un centre de commercialisation des produits agricoles et de l’élevage ; on note la présence de quelques industries (textiles, du cuir, alimentaires) et d’une raffinerie de pétrole.

Mossoul, qui conserva une population chrétienne importante, est une ville assez pittoresque avec de vieux quartiers aux ruelles tortueuses.

Elle a hérité de son passé un certain nombre de monuments intéressants, musulmans (mausolées, mosquée du XIIe siècle) et chrétiens.

1961

Avènement de la République socialiste communiste de Touva.

République située au cœur de l’Asie, entre la Sibérie (territoires de l’Altaï à l’ouest et de Krasnoïarsk au nord, région d’Irkoutsk au nord-est, République bouriate à l’est) et la Mongolie (au sud, région de la dépression des grands lacs mongols) : la capitale de Touva (ou Tuva), Kyzyl, est réputée représenter le centre géométrique du continent asiatique.

Cerné par de hautes chaînes de montagnes (au nord, les monts Saïan qui forment frontière ; à l’ouest, les monts Salsal ; au sud, les chaînes de Tannou-ola et de Sangilen qui culminent à 3 274 m), son territoire (170 500 km2) est occupé par des blocs montagneux que coupent les deux dépressions longitudinales des bras du haut Ienisseï : au nord, celle de Todza (Todzinskaja kotlovina), au sud celle de Touva (Tuvinskaja kotlovina).

Le climat y est continental et sévère, mais la région recèle de grandes richesses forestières et des réserves de houille blanche et de divers minéraux utiles ou précieux tels que l’amiante, le charbon et l’or.

Durant toute sa longue histoire, Touva a été dominé par les empires voisins : les grandes confédérations nomades comme les Xiongnu , les Xianbei, les Ruanruan, les Tujue ou les Ouïgour.

Lorsqu’en 840 les Ouïgour sont chassés par les Kirghiz, une partie d’entre eux reste sur place et fusionne avec la population autochtone. Le pays est ensuite conquis en 1207 par Gengis khan et, sous la dénomination de pays uriangkhai, il voit son destin désormais lié pour plusieurs siècles à celui des Mongols.

Après l’extermination de ces derniers, il passe, comme l’ensemble de terres mongoles, en 1757, sous le joug de la dynastie sino-mandchoue des Qing. L’unité administrative est alors, de même qu’en Mongolie, le khosun , commandé par un noble, le noyon , qui relève de la cour chinoise soit directement, soit indirectement par l’intermédiaire d’un amban  (résident général) ou d’un prince mongol.

Les Touvas, appelés aussi Soyot ou Uriangkhai, sont de race mongoloïde, parlant une langue turque du groupe ouïgour, enrichie de nombreux emprunts lexicographiques au mongol. Ils étaient 200000 lors du recensement de 1989.

Anciennement chamanistes, ils sont gagnés au XVIIIe siècle par le lamaïsme que les Mongols leur ont apporté du Tibet.

N’ayant pas d’écriture propre, leur élite est formée aux littératures tibétaine et mongole.

Leur activité principale est, à l’époque prémoderne, l’élevage nomade (élevage du renne dans les hautes terres du Nord et de l’Est).

Le costume national est une adaptation de la robe ceinturée mongole.

Les premiers envoyés russes apparaissent en 1615, comme V. Tioumenets et I. Petrov, qui laissent des notations ethnographiques, mais ce n’est qu’après la conclusion du traité sino-russe de Pékin en 1860 que les Russes commencent à s’intéresser vraiment à la région et que des colons s’y installent (en 1917, on compte plus d’un millier de foyers de paysans russes qui cultivent les basses terres des vallées).

Lorsqu’en 1912, les Qing étant renversés, la Mongolie-Extérieure proclame son autonomie, la majorité des nobles et du haut clergé se rallie à elle. Mais, en 1914, le gouvernement tsariste décide de transformer le pays uriangkhai en protectorat inclus dans le gouvernement de l’Ienisseï. Il y fonde la ville de Bielotsarsk (actuel Kyzyl) et prépare un plan d’aménagement du pays en colonie. En 1918, les échos de la révolution d’Octobre atteignent les Touvas qui, en août 1921, proclament la création d’une république populaire de Tannou-Touva (R.P.T.) indépendante, avec une Constitution copiée sur le modèle soviétique et un Parti populaire révolutionnaire (créé en 1922).

Le contentieux territorial mongolo-touvain est réglé en 1924 par l’entremise de l’U.R.S.S., et en 1926 la république populaire de Mongolie et la R.P.T. se reconnaissent mutuellement. Un pacte d’amitié soviéto-touvain est signé en 1925 et la propagande soviétique s’exerce activement en R.P.T., de sorte qu’en août 1944 le petit khural  (ou assemblée nationale) touvain, réuni en session extraordinaire, demande " pour répondre au désir unanime des masses travailleuses ", l’inclusion de la R.P.T. dans l’Union soviétique.

Dès lors, la seule république populaire, créée vers le même temps que l’U.R.S.S. et conservant son indépendance, reste la république populaire de Mongolie. En effet, le présidium du Soviet suprême d’U.R.S.S. prononce, par décret du 13 octobre 1944, la constitution de Tannou-Touva en oblast  autonome ; le 10 octobre 1961, l’oblast est promu République socialiste soviétique autonome touvaine.

Lors de la dislocation de l’empire soviétique en 1991, la république se rebaptise elle-même république de Touva et élit son premier président en mars 1992. Une nouvelle Constitution est promulguée en octobre 1993.

En 1992, la population était estimée à près de trois cents mille habitants, dont 64 p. 100 de Touvas et 32 p. 100 de Russes. Sous le régime soviétique, la sédentarisation s’est développée dans des exploitations collectives de type kolkhozien.

L’éducation a gagné toutes les couches de la société et une littérature nationale moderne a pu se former depuis que la langue a été pourvue d’un alphabet, d’abord latin en 1930, puis cyrillique en 1941. La culture matérielle traditionnelle est fortement marquée par une influence mongole. Les archéologues russes et soviétiques ont fouillé, à maintes reprises, des sites anciens d’une richesse extrême et ont livré des inscriptions turques anciennes en écriture runique, similaires à celles de l’Orkhon et de l’Ienisseï.

Cam.

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Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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