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Chroniques du 14 Octobre.

Sommaire

638

Mort d’Edwin, roi du Northumberland, bientôt saint !

Né en 585, fils de Aelle (Ella) de Deira, roi du Northumberland, saint Edwin succéda au premier roi, Aethelfrith. Ce dernier était tombé en 616 dans une bataille contre Raedwald, roi de l’East Anglia, qui soutenait Edwin. Primitivement païen, Edwin épousa la fille d’Ethelbert, du Kent, qui, elle, était chrétienne ; le contrat de mariage stipulait qu’elle et sa cour auraient toutes facilités pour pratiquer leur religion.

Edwin se fit lui-même baptiser à York en 627, après avoir miraculeusement échappé au poignard d’un émissaire du roi des Saxons de l’Ouest. Les princes et la plupart des sujets d’Edwin se convertirent également.

Dans le but d’agrandir son domaine, il fait la guerre aux Gallois et conquiert le royaume d’Elmet. Il occupe aussi l’île d’Anglesey, ainsi que l’île de Man, mais ne peut conserver ces deux dernières conquêtes. Cependant Cadwallon, roi gallois, s’allie à Penda, de la maison de Mercie. Edwin est tué dans le Nord le 14 octobre 638. Le règne d’Edwin marque le début de l’unité anglaise et son nom est associé à la naissance du christianisme anglais.

1066

Victoire de Guillaume le Conquérant à Hastings. Une des plus grandes batailles de l’Histoire.

Pendant cent trente-huit ans, jusqu’en 1204, la Normandie et l’Angleterre formèrent, sinon toujours un seul État, du moins une communauté morale et politique. Pour le duché, cette période fut extrêmement bénéfique. Barons et prélats normands reçurent outre-Manche des domaines immenses qui leur permirent de faire dans leur pays d’origine assaut de luxe et de prestige.

Les portes de la Manche se développèrent rapidement. Dans l’un d’eux, Caen, le roi et sa femme Mathilde de Flandre achevèrent, grâce au butin anglais, la construction des magnifiques abbayes de Saint-Étienne et de la Trinité, qui affirmaient leurs prétentions quasi impériales et où ils se firent enterrer.

Le petit domaine du roi capétien – dont Guillaume (surnommé Le Conquérant !) ne contesta jamais la suzeraineté – se trouvait rejeté dans l’ombre par le succès de son vassal.

La bataille de Hastings était préparée de longue date.

Guillaume avait été déclaré " successeur " par le roi d’Angleterre, Edouard.

Édouard le Confesseur, roi d’Angleterre, fils d’Emma de Normandie, grand-tante de Guillaume, meurt au début de 1066 ; mais un seigneur saxon d’origine danoise, Harold, fils de Godwin, se fait couronner roi. Les droits de Harold et ceux de Guillaume étaient également contestables.

Deux autres personnages, Tostig, frère de Harold, qui vivait en exil, et Harold Hardraada, roi de Norvège, pouvaient aussi prétendre au trône anglais ; et surtout un troisième, l’héritier du sang, dont nul ne s’occupa alors, Edgar l’Atheling, petit-fils du roi Edmond II Côtes de Fer et petit-neveu d’Édouard le Confesseur, le seul descendant mâle de la race des rois saxons. Guillaume n’hésita pas : il résolut de conquérir ce royaume qui lui avait été ravi par Harold et commença des préparatifs diplomatiques et militaires.

Le roi de France, Philippe Ier, était encore un enfant sous la tutelle de Baudouin V, comte de Flandre, beau-père de Guillaume. Le duc demanda, dans sa querelle avec Harold, l’arbitrage du pape Alexandre II qui lui était favorable, car Guillaume avait réformé l’Église normande selon ses vues alors que Harold s’appuyait sur Stigand, archevêque de Canterbury, que le pape n’avait pas reconnu et avait excommunié.

Guillaume fit construire une flotte et rassembla ses voisins, ses amis et ceux de ses vassaux qui consentaient à guerroyer avec lui hors du duché. Pendant ce temps, deux des prétendants, Harold Hardraada et Tostig, débarquaient à la tête de forces importantes dans le nord de l’Angleterre, battaient une armée saxonne et obligeaient Harold, quoique menacé au sud par Guillaume, à accourir en personne.

Il remporta une victoire complète ; ses rivaux avaient tous deux péri, mais son armée était décimée et, tandis qu’il la ramenait vers le sud, Guillaume débarquait à Pevensey.

Le 14 octobre, les deux adversaires se rencontrèrent sur la colline de Senlac, près de Hastings. Guillaume, après un échec partiel, redressa la situation. À la fin de la journée, Harold était tué et les Saxons écrasés.

Guillaume obtint, à Wallingford, la soumission des nobles saxons. Le jour de Noël 1066, il fut sacré dans l’abbaye de Westminster. Il entreprit alors de gouverner l’Angleterre, non comme un conquérant victorieux, mais en roi légitime, droit héritier d’Edouard le Confesseur.

1710

Le 14 Octobre, le Conseil de Louis XIV qui avait autorité pour prendre des ordonnances, établit un nouvel impôt sur tous les biens des propriétaires, y compris ceux du Roi.

Louis XIV fut si affligé par cet impôt auquel il ne pouvait pas se soustraire, qu’il fallu le consoler en lui disant que de toutes façons, les biens des Français lui appartenaient déjà ! A cette époque, la cassette royale et le trésor d’état se confondaient naturellement, Et le roi de France n’était pas seulement Roi de France, mais aussi Roi des Français et donc indirectement de leurs biens …. ! ! !

1944

La condamnation à mort du Maréchal Rommel.

Né en 1891, Wurtembergeois, Erwin Rommel est fils d’un professeur de Heidenheim ; il entre comme cadet au 6e bataillon du 124e régiment d’infanterie, à Weingarten, et reçoit en 1912 le brevet de lieutenant. Il se couvre de gloire pendant la 1° Guerre mondiale et il est décoré de l’ordre "Pour le Mérite". Sympathisant du national-socialisme il prend, à l’automne de 1933, le commandement d’un bataillon de chasseurs à Goslar, la charge de cours à l’école de guerre de Potsdam, puis assure la direction de l’école de guerre de Wiener-Neustadt.

Très bien vu de Hitler, il est en 1938 l’un des chefs du quartier général du Führer. Commandant la 7e division blindée pendant la campagne de France (mai - juin 1940), il donne l’assaut aux troupes françaises sur la Meuse, sur le canal de La Bassée ; puis il fonce sur Lille qu’il attaque, et faisant volte-face, il traverse la Somme et enfonce la ligne Maginot. Il surgit partout à l’improviste, et plus particulièrement là où on ne l’attend pas, réglant l’affaire rapidement et partant vers un nouvel objectif en semant le désarroi chez l’adversaire.

Sa valeur personnelle et ses méthodes tactiques attirent l’attention du colonel général Guderian, inspecteur des troupes rapides et pionnier de la guerre des chars. Désigné par lui comme modèle de l’armée moderne, Rommel est nommé par Hitler en 1941 commandant de l’Afrika Korps  qui doit porter de toute urgence secours en Libye à l’allié italien menacé. Pendant deux années en Afrique du Nord, il va affirmer la qualité de son talent de grand capitaine. Sa figure va devenir légendaire ; Wawell, Auchinleck et Montgomery, qui seront tour à tour ses adversaires, l’estiment à sa juste valeur.

Parfois réputé fantasque, Rommel est un calculateur précis sur le théâtre d’opérations, en même temps qu’un chef de troupe de style moderne, qui sait rompre avec la tradition quand il s’agit de remporter la victoire. Il pense et commande de façon révolutionnaire, réalisant des plans audacieux dans des opérations de grand style, couronnées de succès. Les historiens militaires voient en lui un éminent spécialiste du désert. Ils soulignent et commentent avec admiration ses audacieuses opérations en Cyrénaïque, son impétueuse avance jusqu’à El-Alamein, ses plans pour la prise d’Alexandrie et du Caire, simples étapes sur la route qui devait le mener jusqu’au Caucase pour prendre les Soviétiques à revers.

Ses plans échouèrent par suite de l’entêtement du commandement italien, des retards dans l’arrivée des renforts - la campagne de Russie absorbe les forces allemandes - ainsi que de la supériorité matérielle des Alliés. Promu maréchal par Hitler en 1942, Rommel se trouve pris entre deux feux après le débarquement anglo-américain du 8 novembre en Afrique du Nord. Il est obligé de reculer devant l’offensive britannique déclenchée le 23 octobre 1942. Il parvient à regrouper ses forces sur la ligne Mareth mais, ne recevant en renfort ni hommes ni matériel, il se présente au G.Q.G. du Führer afin de réclamer cette aide indispensable pour conserver le théâtre d’opérations africain. Mais il n’est tenu aucun compte de ses suggestions. Décoré, le haut commandement d’Afrique lui est pourtant retiré. Assigné à résidence, le maréchal s’était permis de tempérer l’optimisme du Führer, au printemps de 1944, il commande les forces du mur de l’Atlantique.

Quand les Alliés débarquent, dans la nuit du 5 au 6 juin, il est parti pour l’Allemagne depuis la veille sur la foi d’informations excluant toute possibilité de débarquement jusqu’au 15. Il ne peut s’opposer à la percée alliée et, le 17 juin, il essaie en vain de faire adopter à Hitler son plan de contre-attaque.

Il est blessé le 17 juillet par des chasseurs - bombardiers pendant une inspection du front. Atteint de nombreuses fractures, il doit abandonner son commandement. Contacté en vue d’obtenir son appui dans le putsch contre Hitler, Rommel avait donné son accord pour une arrestation du Führer.

Au cours de l’une des nombreuses conférences qu’il eut avec les conjurés du 20 juillet, Rommel fut désigné pour exercer l’intérim à la direction de l’État. Il semble que Rommel ait, avec d’autres, entretenu l’illusion que les Alliés se rangeraient aux côtés de l’Allemagne, après la chute des nazis, pour une lutte commune contre le bolchevisme. Rommel passe sa convalescence dans sa propriété de Herrlingen lorsque, le 14 octobre 1944, les généraux Burgdorf et Maisel font irruption dans le bureau du maréchal et lui déclarent que la "Cour d’honneur de la Wehrmacht" a prononcé son exclusion de l’armée.

Convaincu de sa participation au putsch manqué contre Hitler, il ne reste à Rommel que deux possibilités : se présenter devant le tribunal du peuple (la condamnation à mort ne faisait aucun doute) ou se suicider. Rommel choisit le poison. Hitler lui fit des funérailles nationales. En vérité, il lui était difficile de traîner devant le tribunal du peuple le chef le plus populaire de l’Allemagne et de l’assimiler à "une petite clique d’officiers". Les carnets personnels de Rommel ont été publiés en 1953 par l’historien anglais Liddell Hart, sous le titre " La Guerre sans haine ". 

Cam.

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Toutes ces chroniques ont été écrites par Cam (cleclercq@cybernet.be)
Dernière modification le 26/10/98, ©camilist 1998 --- une remarque ?
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